« - Léger je suis, récita le comte, mais assez fort pour emporter un homme au loin. Petit je suis, mais en moi dorment des multitudes qui attendent d'être éveillées. Muet je suis, et pourtant mes mots franchissent de longues distances sans jamais faiblir.
- Un livre, dit Flood au bout d'un instant de réflexion. »
Après avoir guerroyé en Europe et perdu un fils dans ces circonstances, le comte d'Ostrov se retire en son château de Slovaquie. Avec sa fille Iréna, il se consacre désormais à l'étude et à la confection d'automates. Pour enrichir son immense bibliothèque, il fait appel un jour à Nicolas Flood, imprimeur et libraire londonien, afin de concevoir un livre sans fin, « un livre qui posera une énigme, mais sans la résoudre. »
Cette prémisse constitue le coeur de ce conte fantastique, mais ne se résume certainement pas à celle-ci. Car il y a de la matière dans le roman qu'a imaginé
Thomas Wharton! Les récits multiples s'entremêlent à la trame principale, tellement qu'on a peine parfois à s'y retrouver. C'est le seul hic à une lecture qui m'a plu d'emblée dès les premières pages. Trop c'est comme pas assez, dit le dicton.
Malgré tout, j'ai apprécié l'écriture imagée et poétique ainsi que les personnages bien campés évoluant dans un contexte historique (XVIIIe siècle) fort bien rendu.