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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vous connaissez ce poète américain, j'en suis presque sûre. "Le Cercle des poètes disparus", ça vous parle ? Que répétait le professeur Keating ? "Ô Capitaine, mon Capitaine !" Eh bien voilà, nous y sommes ! Il s'agissait d'un poème de Whitman dédié à Abraham Lincoln.

Dans ce recueil, cet écrivain du XIXe siècle va surprendre par les thèmes traités. En effet, là où il était bon de faire dans le romantique, le symbolique, le métaphorique, le spirituel, bref, tout ce qui définissait un poème dans la norme, Whitman va s'attaquer au moins noble, au moins pur : le quotidien, le matériel, la chair... le style est plutôt vindicatif. On sent qu'il veut révolutionner la poésie "pompeuse" pour en faire quelque chose de plus moderne. D'entrée de jeu, le ton est donné dans ce petit texte intitulé "Mon Legs" :


A vous, qui que vous soyez, (en baignant de mon
souffle cette feuille-ci, pour qu'elle lève — en la
pressant un moment de mes mains vivantes ;
— Tenez ! sentez à mes poignets comme bat mon

pouls ! comme le sang de mon coeur se gonfle et
se contracte !) Je vous lègue, en tout et pour tout. Moi-même, avec
promesse de ne vous abandonner jamais,
En foi de quoi je signe mon nom.


Provocateur, il précise dans sa "Chanson de l'Universel" :



Viens, me dit la Muse
Chante-moi un chant qu'aucun poète ne m'a encore chanté,
Chante-moi l'universel.
Au coeur de cette vaste terre
Au fond même des grossièretés et des scories
sûrement enseveli dans son coeur,
germe le grain de la perfection.



J'ai découvert très récemment ce poète et j'avoue que ce côté rebelle m'a plu.

Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Longue lecture, des mois dans l'âme d'un homme, qui est plus qu'un homme, qui est l'univers, qui est l'Amérique, écrivant l'épopée de ce pays neuf, immense, infini. La poésie de Whitman est heureuse, et c'est ce qui déconcerte. le poète n'est pas maudit, il est béni. Et il bénit. Il bénit le monde, dans de longues listes qui donnent, brut, le réel au lecteur. Il chante la vie sous ses formes multiples, universelles, immuables et changeantes. Il célèbre la guerre et la paix, l'homme, la femme, le corps, la pensée, Walt Whitman, la démocratie. Il ennuie un peu, car son invention est sans adieu, elle se développe sans cesse, et le temps qui tue est le seul point final du déroulement perpétuel de la poésie totale. Plus personne ne place si haut la poésie, qui est devenue une langue morte.
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Je crois que c'est Saint Augustin qui demandait qu'on se méfiât de l'homme d'un seul livre. Walt Witman fut pourtant cet homme puisque son recueil de poèmes « Feuilles d'herbe »[Leaves of grass), même s'il ne fut pas son oeuvre unique [Il est moins connu pour Good by my Fancy, Spécimen Days and Collecte...], il reste qu'il est surtout célèbre pour ce recueil de textes souvent remaniés et réédité neuf fois de son vivant, parfois sans l'aide d'un éditeur. On ne sait d'ailleurs pas s'il s'agit de prose ou de poésie, tant sa prosodie emprunte la forme nouvelle pour son époque du vers libre, pourtant le film « Le cercle des poètes disparus » de Peter Weir [1989] a remis à l'honneur un de ses poèmes, écrit à la suite de l'assassinat d'Abraham Lincoln [Oh capitaine, mon capitaine]. Son style est à la fois baroque et les grandes envolées lyriques voisinent avec des banalités étonnantes et quotidiennes. Son écriture passe sans grandes transitions de phrases prétentieuses voire pédantes, à l'usage de mots argotiques, abstraits, voire des néologismes ou des mots créés à partir de langues étrangères ou d'onomatopées, pour repartir en évocations mystiques, usant d'une langue faite d'éléments hétéroclites donnant au lecteur une impression mitigée, déconcertante même, sans réelle différence entre la langue parlée et la langue écrite. C'est un peu comme si l'auteur se sentait grisé par les mots et leur musique. On a voulu en faire le précurseur des symbolistes en ce qu'il a voulu exprimer l'inexprimable puisqu'existe dans sa créativité des correspondances entre le monde matériel et spirituel. On a même été jusqu'à voir en lui l'annonciateur des surréalistes. C'est dire l'importance de cet écrivain qui ne laisse personne indifférent.
On a beaucoup parlé de Witman, et il est vrai qu'il s'agit d'un grand poète américain, autodidacte et humaniste. L'expression peut d'ailleurs surprendre chez un peuple traditionnellement plus attaché à la recherche du profit et à la réussite sociale qu'à la culture et qu'à la poésie dont on sait qu'elles ne rapportent rien ou pas grand chose, mais c'est ainsi! Ce fils de fermier de Long Island s'est très tôt tourné vers l'écriture, comme journaliste d'abord, comme homme de Lettres ensuite. Il reste un écrivain spécifiquement américain qui croit en l'homme, en ses capacités de construire l'avenir dans le respect de la démocratie et la foi dans le bonheur sur terre et l'égalité entre hommes et femmes. Il était en cela tout à fait en phase avec son temps, mais aussi un précurseur notoire.
C'est vrai qu'il a été un auteur controversé, mais il a évoqué l'humanité toute entière, ce qui a fait de lui un poète universel. Il a été un être complexe, comme nous le sommes tous, à la fois poète de la terre, du peuple, célébrant les valeurs physiques, celles du travail, de la vie au grand air et volontairement oublieux des barrières sociales, mais étonnamment moderne et intellectuel. Pour autant son écriture trahit un être angoissé, désespéré parfois ou bizarrement optimiste, mais sans la souffrance et le mélange de sentiments que seule nous inspire la vie, il n'y a pas de création artistique, d'autant que son existence ne fut pas exempte de passions tumultueuses [on a même évoqué l'homosexualité] dont il parla.
En cela, Witman était un être humain, avec ses passions, ses contradiction, ses doutes, ses espoirs et ses découragements. Il fut à la fois un écrivain mythique et mystique en ce sens qu'il parla de la vie sous toute ses formes, évoqua Dieu, source de toute création mais aussi force qui donne l'impulsion à toute l'humanité. Pourtant il n'était pas chrétien, mais célébra l'âme comme intimement liée au corps, aux sens. Il fut un visionnaire, chantre de la liberté et de l'égalité entre les hommes, désireux de voir d'avènement de « l'homme moderne »mais étonnamment individualiste, voire anarchiste parfois, un romantique et un prophète aussi!
Un poète disparu et injustement oublié!
© Hervé GAUTIER - Décembre 2007.
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Not I, nor anyone else can travel that road for you.
You must travel it by yourself.
It is not far. It is within reach.
Perhaps you have been on it since you were born, and did not know.
Perhaps it is everywhere - on water and land.
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Un homme se livre… On a l'impression de suivre ses pensées, tout au long de sa vie, et pas sur la météo ou l'actualité, ou encore sur ses amours ou ses passe-temps, non, mais sur ses convictions sur l'homme, son destin, sa place sur terre et dans l'univers, ses rapports aux autres. On a l'impression que l'Humain est sa passion. Ses poèmes n'ont rien de commun, on sent une sorte de transcendance dans son rapport à la Terre et aux milliards d'humains qui l'habitent. L'auteur nous parle de ses sensations, ses sentiments, ses joies et ses peines dans cette diversité foisonnante de vie et de couleurs. Il fait aussi l'éloge de la diversité culturelle chez l'Homme, évoquant le Vieux continent (l'Europe) tout autant que le Nouveau monde (l'Amérique), les pays asiatiques ou d'Afrique.

Whalt Whitman écrit lui-même dans un des ses poèmes « Je suis un routard de l'errance perpétuelle ». J'ajouterai je suis un routard de l'errance spirituelle perpétuelle.

C'est brut, c'est libre, c'est beau, c'est positif et optimiste même si parfois on a du mal à suivre ses errances lyriques…
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Walt Whitman, cet illustre poète américain, a autant enchanté que choqué les lecteurs en osant écrire, à une époque où l'on était rejeté pour moins que ça, ce que beaucoup taisaient et en abordant sans préjugés ni tabous tous les sujets de la vie.

L'édition Seghers que je viens de découvrir regroupe 50 poèmes et chants sur la liberté, la nature, la politique, la guerre, la sexualité, l'amitié, l'abnégation, etc. le poète écrit pour son célèbre "Capitaine !" et les étrangers qui passent, pour les soldats tombés et souffrants et cet océan qu'il aime tant. Il clame, déclame et réclame, il s'oppose et s'impose, revendique ses idées et ses pensées.

En prônant l'anticonformisme et en se risquant à évoquer des sujets délicats, il révolutionne l'époque et s'attire les foudres et injures de certaines personnes. Au cours de quelques poèmes, il prévoit l'avenir avec une telle clarté et exactitude qu'il nous démontre, sans l'avoir voulu, que nous n'avons pas tant évolué que ça. Ecrits au XIXème siècle, ses textes n'en sont pas moins actuels et ont une résonnance forte. Walt Whitman vit, écrit, souhaite se faire comprendre de cette humanité dont il a compris toutes les subtilités. Et c'est beau et percutant !
Ces mots m'ont frappée et charmée; de la poésie vraie que j'adore lire et ressentir !
Lien : http://letoucherdespages.blo..
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Il y a du souffle dans cette évocation optimiste et lyrique des Etats-Unis. On comprends mieux le rapport qu'entretiennent les Américains avec la poésie en lisant les textes de Whitman, odes à la nature, à la vie à l'espoir permis par cette terre nouvelle.
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Ode à la vie et à la mort, évangile lyrique du nouveau monde, liturgie humaniste et matérialiste de la démocratie en marche qui reconnaît en chaque individu une singularité inaliénable, nécessaire et consubstantielle de ce que les anciens grecs nommaient Oekoumène: le monde anthropisé, la nature immense faite jardin d'abondance, l'humanité et son infatigable industrie.
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