Lorsque que l'on referme un roman comme celui-ci, il est difficile de résister à l'attrait des superlatifs pour en parler !
Incroyablement fort, terriblement flamboyant, extrêmement puissant, que sais-je encore…
Bon, comme vous l'avez deviné, j'émerge une fois de plus éblouie par la plume de
Tim Willocks.
Je ne devrais guère m'en étonner puisque le premier volet de cette ˝Trilogie Tannhauser˝ :
La Religion, m'avait déjà enthousiasmé, et que je n'avais eu qu'une idée en tête depuis ; découvrir la suite !
Voilà qui est chose faite ;-) Et quelle claque !!!
Je dois, tout d'abord prévenir les âmes sensibles que l'on ne sort pas indemne d'un tel roman !
Et je crois être passée par toutes les couleurs de l'arc en ciel durant ma lecture, passant tour à tour d'une émotion à l'autre, sans jamais avoir l'impression que l'auteur en faisait trop…
Pourtant, il envoie du lourd Mr
Willocks ! Il ne nous ménage jamais, et nous pousse dans nos retranchements les plus obscurs.
Et pour cause, en sa qualité de médecin (à la fois chirurgien et psychiatre), mais aussi ceinture noire de karaté, il nous fait profiter pleinement de ses talents, c'est le moins que l'on puisse dire... Il va même jusqu'à nous apprendre l'art et la manière de… mais je ne vous en dis pas plus ;-)
Il faut dire que le contexte s'y prête à merveille ! Quoi de plus sanglant que le massacre de la Saint Barthélemy pour mettre en exergue la barbarie à l'état brut ?
Théâtre idéal que ce Paris de juin 1572, où la folie règne en maîtresse absolue, donnant aux scènes de tueries, avec geysers et force détails sanguinolents, une résonance encore plus sinistre. Car, comme toujours, les faits historiques sont si fidèles au récit que notre sang se glace plus d'une fois à l'évocation que de telles horreurs aient pu exister.
L'immense force de ce roman est, une fois de plus, le charisme époustouflant des personnages.
Nombre d'entre eux ont une personnalité complexe, à multiples facettes, et recèlent une part d'ombre et de lumière qui en font des êtres d'une richesse incroyable.
Evidemment, j'ai retrouvé Mathias Tannhauser avec un plaisir non feint, c'est le héros par excellence, la pierre angulaire du récit, un homme aux multiples visages, mais pas seulement…
Dès le début on assiste à cette première rencontre avec un jeune garçon nommé Grégoire, et là, tout s'enclenche puisque l'histoire de cette virée en enfer va être jalonnée de multiples rencontres, comme un fil d'Ariane le reliant à sa quête initiale.
Des liens forts vont être tissés, et des bouffées d'émotions m'ont fait monter les larmes aux yeux plus d'une fois, chose assez rare pour être soulignée.
Intense, ce roman aura été un véritable coup de coeur !
Il ne me reste plus qu'à patienter jusqu'à la parution du dernier volet de cette trilogie…