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4,19

sur 332 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est une adaptation très libre du roman éponyme de Collodi, la trame de l'histoire est à peu près la même, mais le côté assez sombre de l'histoire originale est ici poussé à son paroxysme. Pinocchio est ici un robot de métal conçu pour la guerre. Winschluss va faire entrer dans cette histoire tous les pires maux et horreurs de notre société : exploitation des enfants, féminicide, drogue, traffic d'organes, fanatisme religieux, fascisme, pollution, guerre, assassinats, suicides, toutes formes de violences, de perversions... c'est un inventaire exhaustif de tout ce que notre société représente de laideur, et avec tout ça, on arrive pourtant à en rire, parce qu'en plus, c'est franchement drôle. On est pas très loin de “l'esprit Charlie”, bête et méchant, mais avec comme trame le roman de Collodi, cela prend une dimension de tragédie romanesque et de saga morbide.
Le graphisme est aussi noir et agressif, quelques pages sont présentées comme une affiche rétro de l'entre deux guerre, il y a un côté steampunk ou expressionniste et les références cinématographiques pullulent, surtout dans le cinéma expressionniste allemand (Murnau, Fritz Lang).
Plusieurs récits s'enchevêtrent, se croisent sans que les personnages se côtoient vraiment, même les graphismes diffèrent. Cette structure éclectique finit par former une oeuvre d'une grande homogénéité, d'une grande force, où l'humour et l'horreur se marient à la perfection. Un humour violent et dénonciateur, un humour qui n'est pas gratuit.
Ce qui en ressort, c'est un très forte impression, une bande dessinée très marquante, une démonstration percutante et magistrale sur la noirceur de la nature humaine.
Un chef d'oeuvre de l'humour noir.
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Quelle découverte ! Quel plaisir !
Ma première BD de Winshluss...
Pinocchio revisité. Et avec quel brio ! Ok, c'est trash, cruel, brut, détonnant, débridé, sexe, immoral... mais c'est aussi talentueux, fin, structuré, habité !
J'en suis restée scotchée, charmée, amusée et conquise.

Je vais devoir le rendre à la médiathèque et vous prie de croire que c'est un effort difficile.
Tant pis pour mes finances, je me précipite chez mon libraire préféré aussitôt pour combler l'absence. Je le veux près de moi pour le contempler encore, et encore... Et je ne parle pas du libraire ;)

5/5 !
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Relecture du roman éponyme de Collodi, cette BD est à mille lieues de la version revue par Disney, seule version que je connaisse, n'ayant jamais lu le roman original.
Je ne sais donc pas si c'est le roman italien ou le dessin animé américain qui a servi de base à Winshluss mais c'est une sacré réussite. Que les choses soient directement dites, je déteste la version de Disney qui fait partie d'une quintette de 'grands classiques' que je ne peux plus voir. Mais ici, j'ai pris beaucoup de plaisir à resituer tel personnage ou telle situation. J'ai vraiment apprécié cette vision des plus trashs et décalées de l'histoire du pantin où les différentes étapes sont revues avec une vision bien noire de notre société contemporaine.
Bon, il ne faut pas laisser cette BD entre toutes les mains car l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère en matière d'hémoglobine, d'injustice, de glauque et de sexe.
Tout cela, par le fond et par la forme n'a pas été sans me rappeler les dessin-animés de Bill Plympton.

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Il était une fois un homme ingénieux du nom de Gepetto, qui fabriquait en secret dans son sous-sol un bonhomme en métal, un petit robot serviable très habile, amélioré de quelques super pouvoirs. L'ayant rapidement testé en mode domestique, il va de ce pas vendre son invention à l'armée. Durant son absence, Jiminy cafard s'installe dans la tête de Pinocchio et crée un court-circuit, donnant une vie autonome à Pinocchio. Pinocchio prend la route dans un pays désenchanté et croise quelques-unes de ses créatures les plus ignobles. Et là, attention les yeux… ça déménage ! Ca dégomme, ça explose, ça fornique, ça trahit, ça déprime…
Un dessin cartoonesque, très chargé, très expressif, au point qu'il se suffit à lui-même, puisque l'histoire est quasiment sans paroles. Genre Tex Avery, mais Tex Avery qui ferait un bad trip. C'est cynique, méchant. Et nous on se régale de toute cette noirceur irrévérencieuse. Ha Ha !
Le style change selon les protagonistes, notamment lors du point de vue de Giminy cafard, qui n'a pas la couleur mais qui est le seul à avoir la parole (on ne peut pas tout avoir…). Parfois quelques images pleine page aquarellées, parfois des jingles de pub. Les pages se tournent vite, on ne s'ennuie pas une seconde.
Parfait pour une lecture sur le thème : Vulgaire, trash, politiquement incorrect ;-)
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Après avoir co-réalisé le film d'animation « Persepolis » de Marjane Satrapi (couronné à Cannes et aux Césars et nommé aux Oscars), Vincent Paronnaud, alias Winshluss, livre l'entièreté de cette oeuvre partiellement pré-publiée dans les derniers numéros de la revue Ferraille Illustré. Avec « Pinocchio », le talentueux créateur (avec Cizo) de « Monsieur Ferraille » propose une revisite des (més)aventures de la célèbre marionnette de Carlo Collodi.
Le pantin de bois prend ici les traits d'un androïde créé par un inventeur sans scrupules. Livré malgré lui aux travers de notre monde, le Pinocchio de Winshluss a tout d'un anti-héros. Jiminy Cricket est remplacé par un cafard SDF (Jiminy Cafard) qui squatte la boîte crânienne du robot depuis qu'il a perdu ses allocations chômage. Si Pinocchio n'a aucune personnalité et n'est qu'un spectateur constatant (sans juger) la misère, la haine et les nombreux vices de notre monde, Jiminy Cafard sert quelque peu de conscience, allant même jusqu'à devenir moralisateur au détour d'une bonne cuite.

L'univers proposé par l'auteur est sombre et impitoyable. Usant de personnages tels qu'une Blanche-Neige non-consentante et ses sept nains violeurs, il n'hésite pas à piétiner les contes de fées. Aidé par d'autres protagonistes tout aussi déjantés (un pingouin kamikaze, un clown dictateur, un clochard aveugle, etc), l'auteur survole avec une virtuosité incroyable des thèmes difficiles tels que le suicide, la manipulation, le capitalisme, la foi, l'écologie, le travail des enfants, le fascisme et la course à l'armement. Les thèmes, les différentes histoires et les personnages s'entremêlent avec brio afin de former un tout cohérent, juste, mais non-moralisateur. Parsemé de nombreux clins d'oeil et de références (il y en a même un à AMI de « 20th Century Boys »), le récit de Winshluss fait preuve d'une grande maîtrise et est prenant de la première page jusqu'à cette conclusion étonnamment positive par rapport au reste de l'ouvrage.

Alternant les styles de narration et débordante d'imagination, cette oeuvre majoritairement muette est un modèle du genre. La force graphique de « Pinocchio » est tout bonnement phénoménale : tout est bien amené, les personnages sont décrits en seulement quelques cases, l'humour est muet mais bien présent (l'harmoniciste aveugle Wonder est succulent) et la plupart des planches sont sublimes. Pastichant le dessin et l'univers de Disney des années 40-50, Winschluss va également alterner des planches superbement colorisées (colorisation de Cizo) avec des séquences crayonnées dédiées à Jiminy Cafard. Certaines scènes, comme celle où les enfants se transforment en loups (et non en ânes comme dans le conte), sont assez marquantes. de plus, l'objet proposé par Les Requins Marteaux est de toute beauté.

Bref, mon nez s'allongerait méchamment si j'affirmais que cet album nommé pour les Essentiels d'Angoulême n'est pas le meilleur que j'ai eu l'occasion de lire en 2008.
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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J'avais très peur en empruntant cet ouvrage de ne pas l'aimer. J'ai été baigné dans la culture Disney et j'avais peur d'une dénaturation complète du mythe. Je suis bien servi ! Et pourtant, j'ai littéralement adoré. le traitement graphique est d'une réussite sans nom et qui laisse sans voix.

On reprend donc l'histoire de Pinocchio qui devient dans cette version un robot crée par un inventeur Geppetto dont la femme est un peu nymphomane. J'ai adoré les petites histoires de Jiminy Cafard. Que dire encore de Blanche Neige et des 7 salopards? C'est bizarre mais c'est le genre d'humour que j'aime bien car il y a un sens à travers chaque situation apparemment anodine. Oui, il y a une critique en règle du monde capitaliste, de l'armée, de la religion et même des parcs d'attraction à la Disney !

Je déteste pourtant le trash. Il y a quand même des exceptions dont celle-ci fera partie. C'est drôle et intelligent à la fois. Ce Pinocchio est-il politiquement correct? Certainement pas mais c'est pour notre plus grande réjouissance.

Sur la forme, c'est visuellement une réussite. On s'aperçoit que l'auteur maîtrise différentes formes de graphisme qu'il alterne. Quant au scénario, il est d'une logique implacable tant les éléments se rejoignent. C'est fichtrement bien pensé ! Je comprends qu'on puisse considérer une telle oeuvre comme culte. En tout cas, c'est le meilleur conte moderne que j'ai pu lire jusqu'à ce jour.

Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.75/5
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Il y a bien longtemps que je désirais avoir sous mes yeux cet album primé au Festival d'Angoulême 2009 . Je n'ai pas été déçu par cette très libre interprétation de l'histoire originelle du célèbre petit pantin. Il semblerait que Winshluss ait souhaité retrouver la noirceur propre au roman de Collodi, une manière d'estomper un peu l'image sirupeuse et pudibonde qui s'est imposée après la version animée de Walt Disney. Pinocchio doit affronter un monde cruel et féroce, un monde obéissant à la loi du plus fort, où chaque individu agit en fonction de ses intérêts propres et immédiats. Seul le petit automate avance au gré des événements qu'il rencontre, il est comme poussé par le vent, aucun raisonnement, aucun sentiment ne s'imposent à lui, donc aucune morale. L'aventure se construit grâce à l'interconnexion de récits parallèles : un policier dépressif, un cafard, nommé Jiminy, perpétuel looser, sept nains pervers et vicieux en manque de chair fraîche, un couple de fermiers cherchant l'amour filial désespérément. L'album est en tout point remarquable. Winshluss s'amuse à nous plonger dans l'univers des magazines comics américains, en associant plusieurs techniques picturales, en variant les tableaux et les styles. du grand art, justement primé à Angoulême.
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D'abord il y a un jeu de massacre ; on est très loin du conte assez insipide de Carlo Collodi. A peine sorti du moule, Pinocchio est jeté dans le monde pervers et se voit assigner la fonction de sex-toy par une sorte de Saraghina perverse. Il traversera ensuite tous les cercles de l'Enfer, jusqu'à la rédemption (?), dans une sorte de parcours christique grotesque. Mais au-delà de cette satire qui pousse l'audace très loin, ce Pinocchio ne serait rien sans la profusion baroque du dessin et des couleurs, splendides, le mélange des styles graphiques accentuant la distorsion temporelle. Un chef d'oeuvre !
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Voilà un livre qui me faisait les yeux doux depuis un certain temps. Aussi, quand j'ai croisé son chemin à la médiathèque du village, je me suis empressée de l'emprunter.
Si la couverture semble donner une impression de poésie et de retour à l'enfance... il n'en est rien à la lecture de la BD.
J'avoue avoir été un peu heurtée par certaines scènes malsaines mais j'ai été surtout bluffée par le design et l'imagination débordante de Winshluss!
Bref, j'étais partagée entre mettre 2 étoiles car le scénario m'a parfois déplu et en mettre 5 car c'est tout de même un chef d'oeuvre du 9ème art...
Au final ce sera 4,5, haha ! :)
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Pinocchio naît des mains de Gepetto, un inventeur un peu fou qui créé ce robot aux formes humanoïdes, robot contenant un armement impitoyable. L'idée de Gepetto est de vendre ce robot à l'armée pour qu'il devienne la nouvelle arme de guerre surpuissante. Pendant sa négociation, il laisse Pinocchio avec sa femme, qui va se servir de lui pour les tâches ménagères, mais pas que... Au même moment, Jiminy, un cafard alcoolique, écrivain raté et mis à la porte par sa copine, décide de squatter à l'intérieur de la tête de Pinocchio. Pour recevoir le câble gratuitement, il va refaire les branchements et provoquer un court-circuit qui va créer quelques dysfonctionnements !

On retrouve la trame de Pinocchio qui s'enfuit, tombe sur des gens peu recommandables, se retrouve esclave dans une usine de confection de jouets, la fait exploser... s'enfuie vers une île enchantée couverte de détritus où les cirques servent d'unité d'embrigadement, bref, un enfant dans un monde hostile et sombre qui va connaître le rejet.

L'auteur intègre aussi d'autres mythes : on retrouve Jack l'eventreur faisant du trafic d'organes ou Blanche Neige objet slxuel pour les sept nains.

C'est corrosif, déjanté, immoral ... et drôle !

Pour ce qui est du graphisme, c'est assez éclectique, avec du noir et blanc pour cette loque de Jiminy qui a des répliques dignes d'Audiard, des grands formats grandioses et des cases aux dessins expressifs et détaillés avec un effet un peu surrané et sans texte quand il s'agit de l'univers de Pinocchio.

Une BD et objet livre superbe pour ceux et celles qui aiment le second degré.
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