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EAN : 978B004TB9HT6
Robert Laffont (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
Quatrième de couverture : Peu d'affaires ont fait couler plus d'encre et de larmes que le drame de Mayerling. Immédiatement, la légende s'est emparée des deux amants tragiques, l'archiduc Rodolphe de Habsbourg et Marie Vetsera. Cette transfiguration servait les desseins de la Cour de Vienne : c'était manière de brouiller les cartes, de jeter un voile sur une mort bien trouble... Victor Wolfson a refait l'enqête. Il révèle un Rodlphe qui n'a rien d'un prince frivole,... >Voir plus
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Que lire après Mayerling - La mort troubleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
A trente ans, Rodolphe, l'héritier de l'empire d'Autriche-Hongrie, est un intellectuel brillant ; un écrivain polyglotte ; un francophile et anglophile aimé de son peuple ; un athée et un libéral. Il a des amis juifs et surtout, il est antiprussien.

Guillaume II est un handicapé limité intellectuellement, jaloux de Rodolphe. L'Allemagne de Bismarck veut dominer l'Europe. Pour cela, elle a vaincu le Danemark, puis l'Autriche et enfin la France, en 1870. Elle veut à nouveau un conflit avec la France : pour prendre Nancy.

Bismarck élimine les hommes politiques européens qui gênent ses projets : Skobeleff, Gambetta, Louis II de Bavière et Rodolphe, le 29 janvier 1889.

L'Allemagne ne veut en aucun cas d'une alliance Autriche, France, Angleterre. Si Rodolphe parvenait au pouvoir cela se ferait. Les réactionnaires autrichiens et l'église catholique ne veulent pas non plus de Rodolphe comme empereur.

L'histoire est connue : toutes ces convergences d'intérêts amènent le drame, puis suivent les légendes. Immédiatement on commence par mentir (crise cardiaque puis suicide) mais si mal qu'il faut rectifier le tir. On finit par trouver un scénario, à supposer qu'il n'ait pas été élaboré avant (Marie Vetsera arrive à Mayerling avec une invitation que Rodolphe conteste lui avoir envoyé).

On construit de toute pièce un roman d'amour contrarié et une nouvelle personnalité à Rodolphe. Il devient un romantique, attiré par la mort, dilettante occupé de choses futiles, sombre, mélancolique... Terminé l'homme polyglote aux sept langues, qui écrit un livre sur l'Autriche et des articles dans les journaux.

Il se serait suicidé pour une jeune fille connue il y a seulement quelques semaines. Victor Wolfson a beau jeu de démonter les affabulations des réactionnaires. D'ailleurs, ceux-ci ne seraient-ils pas à l'origine de la thèse accusant Clemenceau et la France de ce crime ? Cela ne pouvait que renforcer le sentiment antifrançais en Autriche. Wolfson n'en parle pas. Pourtant en 1983 l'impératrice Zita est revenu sur cette thése. Elle n'avait peut-être toujours pas accepté le dépeçage de l'empire par les alliés ?

Continuer à colporter les mensonges inventés par les racistes antisémites, nazis avant l'heure, sur Rodolphe, c'est se faire leurs complices. Voilà le message de Victor Woflson.

Mayerling commence le 20e siècle. du meurtre de Rodolphe sortent deux guerres mondiales et la disparition de 4 empires. Ceux qui ont voulu détourner le cours de l'histoire, on provoqué les catastrophes qui les ont engloutit.

Un index des noms de personnes fait cruellement défaut.

Cette thèse approche-t-elle de la vérité ? En tout cas elle pose des questions, générées par les silences, les approximations de la version officielle.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La possibilité d’une alliance entre l’Autriche et la France, après l’accession au trône de Rodolphe, a dû hanter Bismarck. Il avait déjà signé un traité avec le père de Rodolphe (la Triple Alliance à laquelle se joignit l’Italie) mais jusqu’au moment où Bismarck publia ses mémoires, en 1899, le monde ignora un article du traité : « Le traité que nous avons conclu avec l’Autriche », écrit-il, « pour une défense commune contre une attaque russe est publici juris. Il n’a pas été publié de traité analogue entre les deux puissances pour la défense contre la France ». Il est douteux que Rodolphe ait connu ce traité secret car il n’a jamais caché son amour pour la France. Il déclara à maintes reprises qu’il était francophile. Il était attiré non seulement par la France et son libéralisme mais aussi par l’Angleterre et ses institutions démocratiques. Lors d’une réunion secrète avec Clemenceau, il aurait dit du Prince de Galles : «... Je suis tout à fait certains qu’au moment où nous serons tous deux sur le trône, l’Angleterre et l’Autriche arriveront à un accord total… »

470 - [p. 185]
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Rodolphe avait des alliés intellectuels et politiques en Europe. Il adorait la France, ennemie traditionnelle de l'Allemagne. La paix qui avait suivi la victoire allemande en France, en 1870, avait été conçue pour humilier la France pour des générations, comme la victoire de l'Allemagne sur l'Autriche avait humilié l'Empire. « Je serais très heureux d'apprendre de vous quelque chose sur la France », écrivait Rodolphe à Maurice Szeps, alors qu'il était âgé de vingt-quatre ans. « J'ai pour ce pays... de grandes sympathies. Nous sommes redevables à la France d'avoir apporté en Europe les idées et Constitutions libérales. Et partout où des grandes idées se mettront à fermenter, la France aura valeur d'exemple.» Ces déclarations n'auraient pas fait la joie de Bismarck, mais je jeune ennemi de l' « idée prussienne » ne s'arrêta pas là : « Qu'est-ce que l'Allemagne comparée à elle (la France) », poursuit-il, « Rien d'autre qu'un barbarisme militaire prussien, extrêmement développé, un état purement militaire. »

467 - [p. 69]
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Le secrétaire demanda à Rodolphe si le nouveau régime de Prusse allait ou non précipiter la guerre annoncée (…) depuis longtemps.
« Avec un souverain aussi délirant que le nouvel empereur, on ne peut s’attendre à des solutions conventionnelles. Si ses discours donnent la mesure de son caractère, je dirais que l’imminence de la guerre est extrêmement probable… » Le Prince impériale analysa ensuite le programme de la Prusse, lequel prévoyait l’incorporation germanique et l’établissement d’une flotte puissante le long d’une côte maritime étendue.
« Ici, l’Angleterre entre en jeu et il est très douteux qu’elle considère sans réagir la mise en place d’une grande force navale dans la mer Baltique, qui peut menacer sa souveraineté… Sous la garde d’un homme tel que l’Empereur Guillaume, un monde en esclavage assisterait au spectacle d’un empire germanique, soutenu par les deux boucliers du militarisme et de la force navale, et ce serait pour plusieurs années le retour au féodalisme… Mais nous n’allons pas retourner aux Ages sombres… »

467 - [p. 143]
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Ce pangermanisme des premiers temps, fondé sur la supériorité raciale germanique, avait pour corollaire un antisémitisme forcené qui n'avait rien de nouveau dans l'Empire austro-hongrois, si ce n'est sa virulence. Dans les cercles cléricaux, en particulier, l'antisémitisme prit rapidement de l'ampleur. Le père Sébastien Brunner que l'on appela "le père de l'antisémitisme moderne dans l'Autriche moderne", ressuscita le mensonge du meurtre rituel juif. Un politicien autrichien, antisémite acharné, mit un écriteau sur la porte de sa maison de campagne : " Hunden und Juden ist deR Eintritt nicht gestattet." (Entrée interdite aux chiens et aux juifs.) Le parlement autrichien fut aussi saisi d'une loi selon laquelle les relations sexuelles entre Juifs et Aryens auraient été qualifiées de crime analogue à la sodomie et passibles de peine, au même titre que les rapports entre animaux et humains.

458 - [p. 38]
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Le prince Philippe de Cobourg, compagnon de Rodolphe, qui est censé être rentré de Vienne le 29 janvier après avoir passé la journée à chasser avec Rodolphe et le comte de Hoyos, fournit lui aussi une version curieuse des événements. Il devait assister cette nuit-là à un diner de famille à Vienne. Rodolphe aurait dit à Philippe d'excuser son absence, de dire qu'il était enrhumé, et de "baiser pour lui la main de son père". Cependant la femme de Philippe, Louise, sœur de Stéphanie, dit que son mari ne retourna pas au palais avant la nuit du 31 janvier. Et il faut rappeler que, dans le rapport du secrétaire, il n'était pas fait question du départ de Philippe. Où Philippe passa-t-il la nuit du 29 janvier ? Était-il à ce diner de famille ? Resta-t-il au Hofburg après le diner ? On dit qu'il est rentré à Mayerling le lendemain matin par le train de 8h 10, pour trouver à 8h 30 le prince mort. Mais voici la description faite par sa femme à propos de leur première rencontre après le drame :

" Le prince de Cobourg ne rentra pas au palais du Cobourg avant la nuit du 31 janvier, après avoir passé de nombreuses heures avec l'Empereur. Il vint dans ma chambre. Son air hagard et ses paroles confuses montraient à quel point il était distrait. Je le pressai de me donner quelques détails sur la tragédie... "Mais je ne peux pas", dit-il, "je ne dois rien dire, sauf qu'ils sont tous deux morts." Il avait juré à l'empereur de garder le silence comme les autres amis de Rodolphe qui avaient été chasser à Mayerling. Le secret fut bien gardé. "

904 - [p. 212-213]
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