Paul Doherty, grand romancier populaire, auteur de plusieurs sagas historiques, c'est penché il y a trente ans à la source inaltérable des conjectures et énigmes sur la « véritable » identité du Masque de Fer. Ceux qui connaissent déjà les hypothèses majeures de ce dossier retrouveront ici lesdites suppositions. Toutefois, Doherty ne se contente pas d'une simple énumération. Il plonge son héros dans une enquête non dénuée de risques. Bien sûr, fréquenter les bas-fonds de Paris est dangereux. Surtout, le secret du Masque de Fer est une vraie “affaire d'état”, puisque les plus hautes autorités du royaume ont été concernées. La théorie développée au final est bien évidemment romanesque, utilisant davantage la rumeur que des certitudes historiques. Ce qui importe, c'est que ce roman nous propose une bonne intrigue, très agréable à suivre.
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Dans ce court roman, nous suivons les traces de Ralph Croft, faussaire Anglais qui se verra confier, dans les premières années du XVIIIe siècle, une enquête des plus intrigantes : qui était donc le célèbre masque de fer !
Effectivement, ce n'est pas tant l'intrigue en elle-même (même si les personnages qui entourent notre héros sont des plus ambigus), ni la fin pour le moins surprenante (l'auteur termine son roman par une pirouette étonnante et un peu décevante) qui sont ici intéressantes. L'auteur nous avait en effet habitué à mieux de ce côté...
Ce qui fait l'intérêt de ce livre, c'est qu'il découle d'une très bonne analyse des différentes théories tentant d'expliquer qui était cet homme mystérieux emprisonné de si longues années et dont nul ne devait connaître le nom. Sous cet aspect au moins, l'ouvrage vaut le détour. A lire donc pour le plaisir en tout cas !
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Le style de Doherty est toujours aussi agréable, mais ce roman m'a moins captivé que les autres. (série médiévale)
S'il présente un travail de réflexion et de recherche autour de l'homme au masque de fer intéressant , la fin est quelque peu décevante et les personnage trop rapidement dépeints ce qui m'a empêche de me plonger dans leur enquête.
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Une intrigue passionnante autour de "l'homme au masque de fer". Seul bémol, j'ai eu du mal a m'attacher aux personnages qui me paraissent très froid et peu amical.
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Louis XIII n’était pas heureux avec les femmes, pas même avec la sienne. Il était froid, sur ses gardes ; c’était un hypocondriaque qui avait tendance à être mélancolique. Anne avait le sang chaud, elle était espagnole, et son époux éprouvait envers l’Espagne une haine qui frôlait la folie. Comme je vous l’ai dit, Louis n’aimait pas les femmes. Quand ils furent mariés en 1615, ils n’avaient tous deux que quatorze ans et ce fut Louis, non Anne, qui pleura et protesta.
J’avais l’étrange impression d’être dans le monde tout en n’y étant pas, presque comme un fantôme. Je voyais, entendais, sentais tout ce qui se trouvait autour de moi, pourtant mes deux compagnons ne pouvaient déchiffrer mon visage, mes traits, mes pensées, mes expressions. Le masque, façonné dans un acier très fin, sans doute dans une fonderie milanaise ou turinoise, était léger.
Louis XIII n’aimait pas son épouse. Il s’en méfiait beaucoup ; le peuple ne l’aimait pas non plus, même quand elle vendit ses boucles d’oreilles pour acheter du pain destiné aux miséreux. Une reine est épiée dans chacun de ses mots, chacun de ses gestes. Croyez-vous qu’elle aurait pu être grosse, accoucher, sans que personne à la Cour s’en aperçoive ?
Quand on fabrique un faux document, on commence toujours par ce qui est certain, ce dont on est sûr. Si on parvient à contrefaire un mot particulier, c’est par là qu’il faut débuter.
Les Français, aimant à débattre de tout, ont fait de la conversation un art.
Paul Doherty - La reine de l'ombre