AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 48 notes
5
2 avis
4
9 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
Ce roman qui débute comme un campus novel mute peu à peu, évoluant en même temps que ses héroïnes. Greer, la protagoniste, est entourée de personnages féminins touchants et intelligemment construits, de tout âge, chacun se faisant grandir l'un l'autre – certains doivent se trouver tandis que leurs modèles doivent se réinventer. La chronologie vacille, d'avant en arrière, mais toujours avec beaucoup de fluidité, l'Amérique se dessinant derrière le destin de ces femmes (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/06/26/la-persuasion-des-femmes-meg-wolitzer/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          290
J'ai choisi ce livre car l'univers de Meg Wolitzer m'avait déjà captivée une première fois avec son livre « Les intéressants ».

Greer a été « élevée » dans un habitat modeste en forme de bus, par des parents hippies aimant surtout se droguer. C'est pourquoi elle se prend en charge seule, ou elle essaye, en développant des préoccupations pour les droits humains, et en se frayant son chemin grâce à une certaine ambition, nécessaire pour avancer dans son cas. Lors d'une soirée à sa résidence universitaire, elle rencontre Faith Frank, « vieille » militante féministe en bottes glamour, venue donner une conférence. Immédiatement, cette ancienne icône devient un modèle que Greer veut suivre, sans doute comble-t-il un vide énorme chez la jeune fille. Et Faith lui tendra la main. C'est comme ça, la vie : une rencontre, quelques mots échangés, et voilà, on s'engouffre dans une voie.

Ce roman explore plusieurs choses comme celle de l'entrée en âge adulte, une fois glissé le diplôme en poche, et à quel point il peut être difficile de s'établir. Je crois que ce moment de la vie est une période de recherche identitaire fort importante pour un individu, et sujet à beaucoup de bouleversements, inscrits en nous à jamais.

Evidemment, la question du féminisme est approfondie aussi, puisqu'on trempe dans un univers féministe engagé, avec ses différents modes d'expressions. Par solidarité féminine ou de façon plus individualiste.

Tout au long du récit, le roman fait des portraits de femmes ou d'hommes qui progressent ou régressent que ce soit au boulot ou de manière privée, qui sont en proie à des dilemmes moraux, ou qui vivent des dépressions profondes ou plus légères, et l'autrice rend hommage à des gestes salvateurs qui dans le prolongement d'une plénitude féministe. Car dans ces moments difficiles, où l'on est embourbés, la solidarité est nécessaire.

Il y a des tas de personnages intéressants, comme celui de Zee, l'amie gay de Greer, qui trace son chemin de façon plus autonome, plus méritante, ou celui de Cory son petit ami, au chemin plus chaotique et plus perturbé émotionnellement. Faith elle-même, cette « force du bien », livre des secrets de la première heure du féminisme.

Ce livre est agréable à lire. N'importe qui pourrait s'y reconnaître je crois. L'autrice explore chaque personnage de façon chorale, avec de gros chapitres pour chaque personnage qui se font échos les uns aux autreq, et elle les décrit avec honnêteté, avec toutes leurs failles. Certains me correspondaient davantage que d'autres. Ce livre a résonné en moi de mille façons différentes.

Merci à babelio et aux éditions rue Fromentin pour ce livre reçu lors de masse critique.
Commenter  J’apprécie          180
Ils sont curieux, les romans de Meg Wolitzer: l'action est trèèèès lente, inscrite dans un quotidien assez ordinaire, les personnages, qui se posent beaucoup, mais vraiment beaucoup de questions, sont observés dans les moindres recoins de leurs pensées et sensations, et pourtant il y a un fluide qui passe dans le récit et l'on ne s'ennuie jamais.
Ici c'est la jeune Greer que l'on suit dans son épanouissement progressif depuis les bancs de l'université où, encore très renfermée sur elle-même, elle fait la rencontre déterminante d'une femme inspirante, passionaria de la cause féministe dans les années soixante. le roman déroule le fil de cette influence à mesure que Greer, au contact de cette femme qui lance sa carrière dans l'univers des actions d'influence, sort de son cocon et apprend la désillusion, à rebours de son petit ami qui lui se renferme sur l'univers étroit de sa famille endeuillée et dans laquelle il trouve son équilibre.
Greer n'est pas vraiment attachante et pourtant on se retrouve à poser un regard bienveillant sur son personnage, tout en percevant en arrière plan un aperçu plutôt singulier sur l'évolution de la société américaine depuis les volcaniques années de tous les possibles jusqu'au présent siècle de l'argent roi.
Un joli roman, pas inoubliable mais baigné d'une douce nostalgie et d'une belle profondeur.
Commenter  J’apprécie          170
Greer et Cory sont "deux fusées jumelles" qui brillent par leur intelligence et semblent promis à un bel avenir. La première est issue d'une famille quelque peu marginale qui semble peu soutenir la jeune fille timide. le second vient d'une famille d'immigrés portugais  chaleureuse et unie.
Ces millenials, qui à l'adolescence seront devenus un couple, vont partir dans deux universités différentes mais se projettent déjà dans un futur où ils pourraient mettre en pratique, via leur emploi, leurs convictions.
D'autant que Greer a fait brièvement la connaissance de Faith Frank, icône du mouvement féministe des années 70. L'admiration qu'elle voue à cette femme et aux causes qu'elle défend galvanise Greer.
Mais l'idéalisme de la jeunesse va bientôt se heurter aux aléas de l'existence et au pragmatisme de l'expérience...
Roman choral, La persuasion des femmes brosse le portrait nuancé de personnages d'âges et de milieux différents et montre leur évolution, parfois par le biais de simples détails comme l'utilisation ou non d'un canapé-lit, jusqu'à la période contemporaine où est survenue "la grosse calamité" ( l'élection d'un président jamais nommé dans le roman).
Analysant avec finesse et empathie l'influence que peuvent avoir certaines personnalités sur d'autres,Meg Wolitzer nous captive tout au long de ces 434 pages , sans jamais nous perdre en route. On s'attache à tous les personnages, principaux ou secondaires, on frémit, on s'identifie et on ne cesse de souligner les remarques pertinentes  tout au long de ce roman écrit dans un style impeccable.
Commenter  J’apprécie          90
Le roman Les intéressants, paru en 2013, m'avait fait découvrir la romancière Meg Wolitzer et permis de passer un beau moment de lecture puisque j'avais été totalement happée par cette grande fresque qui dépeignait sur plusieurs décennies l'évolution d'un groupe d'amis. le coup de coeur avait d'ailleurs suscité en moi l'envie d'explorer son oeuvre et même si j'avais été moins séduite par La position, l'opportunité offerte par Babelio de découvrir son dernier roman publié en poche m'a tentée. Je tiens donc, avant de livrer mon avis, à remercier Babelio pour cette masse critique à laquelle j'ai pu participer avec plaisir.
Greer est une jeune fille intelligente et cultivée qui, victime de la négligence de ses parents laxistes et incompétents dans leur rôle, se voit obligée de faire sa rentrée dans une petite faculté, bien loin de ses ambitions premières. Si l'amertume et la déception dans un premier temps pèsent sur elle comme une chape de plomb, une rencontre va changer le cours de sa vie. En effet, Zee, sa nouvelle amie à la personnalité affirmée et militante, l'emmène assister à une conférence de Faith Frank, une légende du féminisme. de cette intervention s'en suivra une rencontre inopinée dans les toilettes et de ce bref entretien Greer en sortira transformée. Totalement subjuguée par l'aura et les convictions de cette femme, la jeune étudiante la rejoindra dans son combat féministe.
Si j'ai pris plaisir à suivre dans les premiers chapitres Greer dans sa vie estudiantine, un certain détachement par rapport à l'histoire s'est progressivement fait sentir. La faute revient à mon sens au manque de consistance du personnage principal que je n'ai pas trouvé très intéressant mais plutôt fade et pour un bouquin qui met quand même en avant les femmes et le féminisme, ça a manqué de saveur. Après, la lecture est facile, fluide, sous un plaid l'hiver, un dimanche, pourquoi pas mais sinon ce n'est pas un roman qui vivra dans ma mémoire. Peut-être est-ce dû aussi au thème que j'ai beaucoup exploré et qui expliquerait que ce roman souffre des comparaisons mais je pense objectivement que les situations sont ici trop convenues voire même irréalistes. C'est un récit gentillet mais rien de plus.
Commenter  J’apprécie          50
Récit féministe tout en étant un roman à l'eau de rose, ça ne colle pas, se dit-on, et on a raison.
Greer Kadetsky jeune femme introvertie et sa relation ambiguë avec Faith Frank, la Cruella des féministes, l'Anna Wintour du milieu sont au centre de ce livre. On en espère une relation intellectuelle, et à la place une guéguerre sans aucun sens.
Commenter  J’apprécie          40
Voilà le genre de lecture que j'adore : on y trouve plusieurs niveaux de lecture, plusieurs histoires qui se croisent et qui s'emmêlent . On peut y voir un roman d'apprentissage, ou un roman sur le féminisme. Il y a un aspect psychologique et sentimental et un aspect plus sociologique.
Comme dans son roman précédent "les intéressants", Meg Wolitzer, décortique cette période où tous les champs sont ouverts, celle où l'on s'engage dans la vie étudiante. Ses personnages s'interrogent sur le déterminisme de leur milieu, qui oblige Greer à aller dans une fac de second choix , alors que Cory,son petit ami, pourra intégrer une fac prestigieuse. Ils s'interrogent aussi sur les choix à venir, leurs amitiés, leurs relations.
D'autres auteurs ont écrit sur cette entrée dans le monde des adultes, mais cet ouvrage est particulier dans la précision de l'analyse des moments où les vies hésitent et des points de bascules. Il y en aura dans chaque vie, pour la Greer, étudiante complexée et insignifiante ce sera la rencontre avec Faith, féministe engagée à l'aura lumineuse. Point de rupture aussi dans la vie de Cory, on n'en dira pas davantage...
Dans cette dizaine d'années qui va des années 2006 à 2016, la société se transforme, les modes de communication mutent profondément. La lutte pour les droits des femmes doit s'adapter et composer avec des aspects commerciaux . La société se "merchandise", trouver de l'argent exige des compromissions qui n' aboutiront finalement qu'à de rares réussites .
Il y a une sorte de morale qui se dégage, il faut être seul et au pied du mur pour trouver son moi profond et s'engager dans sa propre vie d'adulte.
Merci à Masse Critique de Babelio et aux éditions Rue Fromentin pour ce bon moment de lecture !

Commenter  J’apprécie          40
Bien sûr, je l'avais repéré ce roman, on en parlait un peu (pas beaucoup) sur les blogs, j'avais déjà lu l'autrice (beaucoup aimé un de ses romans, un autre un peu moins et un troisième abandonné), et il est édité rue Fromentin, source de bien des heures enchantées de lecture. Mais c'est quand j'ai lu sur sa 4° de couverture ceci : « La Persuasion des femmes » vient directement se classer parmi mes romans préférés de tous les temps, à coté de « David Copperfield », « Lonesome Dove » ou « L'Amour au temps du choléra ». signé Nick Hornby, que je me suis décidée. Mais les premières pages m'ont un peu douchée. Je ne parvenais pas vraiment à entrer dedans, les états d'âme de Greer aux débuts de ses études universitaires m'ennuyaient, pour tout dire. Oui c'est une lectrice qui me ressemble, qui a trouvé dans les livres l'échappatoire vitale à une enfance difficile, mais c'est aussi, et ça ne se démentira jamais, quelqu'un d'un peu mou qui reste toujours un peu en périphérie de ce qu'elle vit, et ce n'est pas évidement de se projeter. Il se trouve qu'elle n'assure pas seule la narration, et passer du point de vue de son entourage, Cory son premier amour, Zee sa meilleure amie, et Faith son mentor, permet de donner un peu plus de peps à tout ça. On les suit pendant une dizaine d'années, le temps pour Greer d'autoriser sa « voix extérieure » à s'exprimer, et ça fonctionne, plus les pages se tournent et plus on s'immerge profondément dans son univers, laissant affleurer des réactions viscérales. Mais le féminisme, propos central et farouchement intéressant, qu'on ne s'y trompe pas, ne parvient pas, à mon sens, à s'extirper des reproches qui lui sont communément adressés. Elle a un côté coupeuse de cheveux en quatre, Greer, qui la fait rester tout le temps un petit peu chiante, et moi en tout cas, je ne me suis pas sentie exaltée par ce beau combat, je n'ai pas eu l'impression que ce roman disait des choses essentielles ou éclairait quoi que ce soit. Pour autant, et pour nuancer un peu parce que ce que je viens de dire me semble trop dur malgré tout – un roman n'est-ce pas n'est pas supposé porter un étendard de quoi que ce soit ni « faire » bouger quoi que ce soit -, je l'ai refermé avec tendresse et je ne regrette pas mes heures de lecture.
Commenter  J’apprécie          40
Greer Kadetsky est une jeune étudiante timide. Même si elle aimerait se battre pour défendre ses opinions, sa peur de parler en public l'emporte sur tout le reste. Elle est victime d'une agression sexuelle mais la direction de l'université camoufle l'affaire pour ne pas faire de vague. C'est alors qu'elle fait la rencontre de Faith Frank, la papesse du féminisme, lors d'une conférence. La soixantaine épanouie, Faith est une femme qui attire tous les regards. Greer rève de se rapprocher de cette femme et pourquoi pas de travailler pour elle. Faith va lui proposer de rejoindre son équipe sur un tout nouveau projet. Mais les illusions peuvent être bien trompeuses et Greer devra apprendre à s'émanciper de son ancien mentor pour grandir.
C'est un roman très intéressant sur la sororité – qui est presque un terme plus fort que le féminisme – et l'engagement pour des valeurs. C'est aussi un roman sur les désillusions et les faux semblants. le bémol selon moi est qu'il m'a été parfois difficile de rentrer totalement dans l'histoire et les nombreux flash-back m'ont souvent perdu. Il n'en reste que c'est un bon roman avec de beaux portraits de femmes.
Commenter  J’apprécie          20
« Greer ne savait pas pourquoi Faith s'était intéressée à elle. Mais ce qu'elle sut plus tard, avec certitude, c'est que cette rencontre marqua le début palpitant de tout. »
Greer Kadetsky est une étudiante timide quand elle croise la route de Faith Frank. En écoutant cette dernière, une figure mythique du mouvement féministe, Greer comprend les impasses que lui réserve sa vie. Cette rencontre lui ouvre de nouvelles voies intimes et professionnelles, bouleverse toute son existence. Mais la relation entre mentor et protégée est aussi toujours complexe et tendue et l'idéalisme des jeunes années peut s'évanouir en quelques mois…


Dans ce nouveau roman, l'autrice américaine retrace l'histoire et le combat des femmes tout en remettant le système en cause. Ce roman choral féministe est un beau pavé qui malgré de la lenteur est intéressant dans son ensemble. Avec finesse, l'autrice analyse et décortique en vous plongeant dans la vie de Geer et Faith qui sont des personnages attachants et rondement bien caractérisés. La lecture est rythmée avec une jolie dynamique. J'ai aimé la façon dont l'autrice travaille la temporalité dans ce roman menée avec des personnages prenants et complexes. La persuasion des femmes est une belle découverte avec des thématiques intéressante.  Merci William pour ce roman !
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (128) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
565 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}