AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,22

sur 167 notes
5
20 avis
4
11 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Il s'agit d'une autobiographie, celle Zhu Xiaomei, une pianiste née à Pékin en 1949. Après la victoire de Mao Zedong, tous les Chinois sont classés en deux catégories: de bonne ou de mauvaise origine sociale. En raison de ses origines familiales, Zhu Xiaomei relève de la seconde catégorie. Cependant, elle est admise au Conservatoire de Pékin à 11 ans. Mais bientôt sa vie est bouleversée par une monstrueuse tempête politique: la Révolution Culturelle. L'agitation politique incessante rend le travail impossible.
A l'âge de 20 ans, elle est envoyée dans un camp de rééducation en Mongolie Intérieure, avec d'autres jeunes artistes: elle y restera cinq années. Son temps y est partagé entre travail agricole harassant et "bourrage de crâne". Par deux fois, elle arrive à s'évader, mais chaque fois elle doit réintégrer son camp. Malgré tout, Zhu Xiaomei n'oublie pas sa musique: un jour, elle découvre un accordéon sur lequel elle se met à jouer du… Chopin ! Plus tard, quand les conditions de détention sont assouplies, elle parvient à se faire envoyer son piano. A sa libération, elle réintègre le Conservatoire qui ouvre à nouveau ses portes.
A 31 ans, elle est autorisée à partir aux Etats-Unis. En 1985, elle arrive à Paris où elle s'installer définitivement. Elle est devenue une interprète reconnue et donne des concerts dans le monde entier.

A côté du récit, l'auteure se livre à d'intéressantes considérations. Elle ne fait pas mystère de sa détestation du système maoïste, qui a bouleversé sa vie de jeune fille et celle de ses proches. Mais elle reconnait que, manipulée, elle a également joué le jeu des gardes rouges et accompli certaines vilénies. Une part importante du livre est consacrée à sa musique, à ses compositeurs favoris, à la façon de jouer ses morceaux favoris au piano. Enfin elle nous fait entrevoir son évolution spirituelle qui, peu à peu, la conduit à une vision plus apaisée de la vie, influencée par les philosophies et les religions asiatiques.

Le livre ne recèle aucune joliesse de style, c'est un simple témoignage très instructif pour le lecteur occidental, surtout s'il ignore tout de la Révolution Culturelle chinoise.
Ce qui m'a peut-être le plus frappé: une histoire "édifiante", peut-être inventée de toutes pièces, qui met en valeur l'attitude révolutionnaire d'une universitaire reléguée dans un camp de rééducation en Chine. Cette femme refuse d'aller au chevet de son fils mourant pour continuer à soigner un porcelet dont elle a la charge. Quand l'animal meurt, elle le pleure car il appartenait à la collectivité. Au contraire, son amour maternel relevait de l'individualisme bourgeois !
Commenter  J’apprécie          20
Un livre autobiographique passionnant. Adolescente, Zhu Xiao Mei est pianiste en Chine. Mais la Révolution Culturelle interdit de jouer des oeuvres occidentales, considérées comme décadentes. Elle est envoyée dans un camp de rééducation afin de le lui faire comprendre.

Après avoir souffert de longues années, s'être abstenue de cette musique, un jour, elle trouve un vieil accordéon. Elle se dit "il faut absolument que je rejoue du piano". Elle va mettre dix ans à retrouver son niveau de pianiste. Pour ainsi dire, elle commence sa carrière à quarante ans. Elle émigre aux Etats-Unis, puis en France.

"La rivière et son secret" est un de ces livres qui peuvent changer une vie, comme "Premier de cordée" de Roger Frison-Roche, ou "Au nom de tous les miens" de Martin Grey.

Pour ma part, cela va me faire écouter, sinon jouer, l'intégrale du "clavier bien tempéré" de Bach, ainsi que les "variations Goldberg", bien sûr, interprétés par Zhu Xiao Mei.
Lien : https://perso.cm63.fr/node/247
Commenter  J’apprécie          10
Un livre très bien écrit qui vous emmène dans le monde de la musique classique et vous donne à voir de l'intérieur la révolution culturelle chinoise.
La vie de Xiao Mei est édifiante de courage et de persévérance.
On sort de cette lecture nourrie spirituellement et avec l'envie de découvrir les morceaux qui rythment sa vie.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai lu ce roman autobiographique avant de partir vivre en Chine. Il m'a fait prendre conscience de l'horreur de la révolution culturelle pendant laquelle on ne pouvait compter que sur soi et où le seul refuge était son propre jardin intérieur quand on avait le « loisir » de s'y réfugier.
Commenter  J’apprécie          10
Zhu Xiao-Mei raconte son histoire de femme chinoise, pianiste virtuose, dont le destin a été brisé par la révolution culturelle. Profondément marquée dans sa chair, dans ses relations familiales et amicales, elle tente - avec beaucoup de difficultés - de recommencer sa vie d'artiste en Occident. Son regard sur celui-ci n'est pas très tendre car les valeurs de notre monde lui semblent futiles. le mercantilisme nous éloigne d'un bonheur à rechercher. Elle n'est pas au bout de ses peines puisqu'elle est atteinte d'un cancer au moment où sa situation lui permet enfin de jouer en public.

Cette femme, merveilleuse pianiste que j'ai eu la chance d'entendre, force le respect par son intelligence. le livre est très limpide, très fin. Elle est très courageuse, ne se plaint jamais, ne démontre aucune colère, elle évoque les moments douloureux par petites touches; c'est l'éducation qu'elle a reçue. Elle est souvent seule, ce n'est pas un choix, c'est la conséquence de sa situation. Comment imaginer et accepter toutes les souffrances qu'elle a pu subir ?

Enfin les pages relatives à la musique sont un enchantement, elle écrit avec justesse sur ses morceaux préférés, en particulier les variations Goldberg de Bach.

C'est un témoignage exceptionnel, plein d'espoir et de force, à l'instar de son auteur. Magnifique.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
Commenter  J’apprécie          12
Quelle belle première lecture pour débuter cette nouvelle année! Une lecture belle et édifiante. La biographie de Zhu Xiao-Mei une célèbre pianiste chinoise dont la vie a été marquée par un régime totalitaire et sauvée par les arts, la musique , le piano. Une vie marquée pour toujours malgré tout...
Egalement, ce livre montre bien l'insidieuse mise en place d'un régime totalitaire au sein d'un peuple et le lent combat pour en sortir. Madame Zhu nous explique aussi très bien son apprentissage de la musique ce qui est aussi très intéressant.
Excellente lecture à recommander !
Commenter  J’apprécie          10

Commenter  J’apprécie          10
Ce récit est un bijou! A travers le parcous de cette remarquable femme, et à travers son interprétation progressive de ce qu'est la musique, il se dégage une véritable leçon de vie.
Commenter  J’apprécie          10
Zhu Xiao-Mei est une pianiste chinoise désormais reconnue, mais avant de connaître, un peu tardivement par rapport à ses collègues musiciens, une gloire méritée, elle a passé toute son enfance et sa jeunesse en Chine, aux pires heures de l'histoire de ce pays. En effet, née à Shanghaï en 1949, elle va grandir sous la férule impitoyable du grand Timonier, Mao Zedong. Ses parents sont cultivés, un piano a sa place dans le minuscule appartement parental. Très vite, la petite fille va montrer de réelles dispositions pour cet instrument, à tel point qu'elle entre à l'École nationale de musique pour enfants surdoués, à Pékin, à l'âge de 10 ans. Elle progresse vite, mais son apprentissage sera bloqué aussi très vite, à cause de la Révolution culturelle. Commencent alors des années plus que difficiles pour elle et ses parents, considérés comme des "Shushen Buhao" c'est à dire des bourgeois, des gens de mauvaise origine. Elle sera envoyée en camp de rééducation, bien loin du conservatoire, connaîtra les séances interminables d'auto-critique, se tiendra éloignée de ses parents car ce n'est pas une bonne attitude que d'aimer sa famille, deviendra même, à force d'endoctrinement, une bonne petite révolutionnaire. Cependant, l'amour de la musique reste ancré, enfoui en elle, et cela la sauvera au long terme. Elle réussira à faire venir son piano, qu'elle cachera dans une petite pièce froide et reculée, au camp de rééducation, à la frontière de la Mongolie. Xiao-Mei, à force de ténacité, de rêves peut-être, et aidée par certains de ses compagnons d'infortune, ou par des professeurs de musique, reviendra à Pékin et aura la chance de quitter la Chine pour les États-unis. On est en 1979, et commence alors la deuxième partie de sa vie de pianiste. Vie qui sera difficile aussi, car sa vie matérielle n'est pas florissante. Cependant, la volonté, le travail et la recherche constante de jouer le mieux possible lui feront rattraper les étapes d'une carrière entamée à 30 ans passés.
Ce récit autobiographique se déroule en deux parties, d'abord la Chine, l'enfance, l'adolescence au moment du grand bond en avant, puis la découverte de la liberté, les États-unis et bientôt le monde entier, de par les concerts. Zhu Xiao-Mei raconte simplement, sans fard ni exagération, ses tourments à la fois psychologiques et matériels, ses difficultés hors de son pays natal dues à la langue mais aussi à sa culture, très différente de celle des pays occidentaux, ses peurs, ses regrets par rapport à sa famille qu'elle a été obligée d'ignorer longtemps (sa grand-mère, notamment). C'est un récit limpide, à la fois témoignage historique sur les années Mao et intime, expliquant comment l'amour de la musique et du piano a pu sauver une jeune femme. C'est raconté dans une langue simple, chronologiquement, à grands traits peut-être, mais c'est un récit qui veut donner de l'espoir, montrer que l'on peut, si une passion nous anime, arriver à réaliser nos rêves les plus fous a priori
Commenter  J’apprécie          00
📖🇨 Zhu Xiaomei a grandi dans la musique, avec sa mère qui avait un piano et lui a fait apprendre et adorer cela depuis ses 3 ans. Elle a ensuite été façonnée, maltraitée, retournée par la Révolution culturelle, l'obligeant à renier sa famille et ses origines car elle n'était pas considérée comme étant de bonne extraction.
Elle a donc passé de longues années en camp de rééducation et a été sauvée par la musique et son piano, même si elle a mis des années, difficiles et laborieuses avant d'en vivre et d'en être connue.
Ce livre, j'ai fini par le lire en écoutant les morceaux de piano qui sont très régulièrement mentionnés, ce qui a rendu la lecture d'autant plus agréable et a créé une bulle particulière. Avec beaucoup de franchise mais aussi de pudeur, Zhu Xiaomei nous livre sa vie, son combat contre elle-même, contre soi-même quand on est pris dans les ténèbres d'un régime totalitaire. J'ai beaucoup beaucoup aimé cette lecture, cette plume délicate et musicale, qui même pour moi qui suis mélomane et passionnée de Chine, m'a beaucoup appris et émue.
Passages parfois difficiles (violents), à lire cependant.
Commenter  J’apprécie          00



Autres livres de Zhu Xiao-Mei (1) Voir plus

Lecteurs (351) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1086 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}