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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre de la maison d'Édition Robert Laffont DOCUMENTO est une belle réalisation. La rivière et son secret est la biographie de Zhu Xiao-Mei, une femme d'exception. Enfant, elle a vécu la révolution maoïste et cinq ans d'internement en camp de rééducation car née de mauvaise origine, ses parents étant des bourgeois cultivés.
À l'âge de trois ans, elle est émerveillée par le piano de sa maman, très vite elle apprend à jouer et dès l'âge requis entre au Conservatoire. Pendant la révolution culturelle, il n'y a plus de cours, les partitions et les livres sont brûlés. Ensuite, elle est internée dans plusieurs camps de rééducation ... Sa liberté recouvrée, elle s'expatrie aux Etats-Unis puis en France et sera reconnue en tant que pianiste virtuose.
Petite anecdote, juste avant ce livre j'ai lu Jonathan Livingstone, le goéland, lecture dont parle Zhu Xiao-Mei avec enthousiasme.
La rivière et son secret - Des camps de Mao à Jean-Sébastien Bach : le destin d'une femme d'exception est une lecture autant passionnante qu'enrichissante. À lire par les amateurs de piano et par les lecteurs désireux de connaître certains faits engendrés par la révolution culturelle de Mao.
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Parmi les brimades qu'elle a endurées à cause de la Révolution chinoise, Xhu Xiao-Mei regrette particulièrement d'avoir été amenée à ne pas respecter sciemment une promesse faite à sa grand-mère : celle de partager un dernier repas avec elle. Il était considéré comme petit bourgeois de prendre soin de sa famille.
Brisée par des séances d'auto-critique dès l'adolescence, elle s'est raccrochée à son piano pour avancer. Sa force fut d'oser demander. Elle parcourut ainsi les continents, grappillant les opportunités. Et elle travailla avec acharnement en ouvrant son coeur.

L'humilité de Zhu Xiao-mei nous permet de comprendre comment les Chinois ont pu adhérer au communisme délirant de Mao, car elle ne se cherche pas d'excuse et expose ses velléités honteuses avec simplicité. Nous la suivons ensuite dans ses succès que nous sentons bien mérités.
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Un coup de coeur.
J'ignorais presque tout de la Chine des années Mao Tsé-Tung et son "Grand Bond en avant ", je n'ai aucune culture musicale classique et je viens de faire un grand pas en avant, un vrai celui là, grâce à la lecture de ce livre .
L'itinéraire de Xia-Mei Zhu ,une pianiste aujourd'hui célèbre (que je ne connaissais pas ) est relaté avec une écriture pleine de pudeur, d'honnêteté et de passion..
Le destin de cette artiste a en effet été gravement entravé dans les années 60 par la violence du régime totalitaire de Mao Tse-Tung qui a transformé ses études musicales en un très long calvaire culturel de 20 ans passant entre autre par 5 années de camps de travaux forcés et des sévices psychologiques insupportables et qu'il faut connaitre !
La révolution culturelle prônée par Mao ne fut en réalité qu'une contre-évolution, un moyen de pression au service d'un régime totalitaire, un enfermement culturel qui a lapidé des milliers de futurs artistes parmi lesquels elle fut une rescapée.
Quel a donc été son secret : la rivière?
Bach signifie cours d'eau, ruisseau, rivière .....en allemand ?
Au sortir de ce livre j'ai très envie de m'initier à la musique classique , celle de Beethoven, de Chopin et surtout de J.S Bach (et ses fameuses variations Goldberg), l'artiste fétiche de Xia-Mei.
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Le témoignage de Xiao MeiZhu va au-delà du témoignage auto-biographique car il touche à l'essence même de l'humanité.
De la machine à broyer maoïste jusqu'aux tentatives de reconstruction, la lecture de cette histoire pudiquement racontée nous (re)plonge dans l'Histoire de triste mémoire.
L'enfance qui bascule dans une adolescence où la dénonciation et l'auto-critique sont force quotidienne aboutit à un fanatisme révolutionnaire où de victime l'on peut aussi devenir bourreau.
Point de sentiments, plus d'élévation culturelle (surtout occidentale) et la jeune pianiste s'écarte de l'instrument ami pour devenir une suiveuse maoïste comme tant d'autres. Certains (dont des professeurs et l'admirable « Zeng ») se suicideront.
Mais c'est sans compter sur son origine dite mauvaise puisque bourgeoise qui la rendra à jamais suspecte. Suivront cinq années en camp de rééducation. Devant nos yeux défilent toutes les horreurs d'un régime dictatorial et l'éclatement de toute pensée critique sous le joug de l'oppresseur et des délateurs.
Parallèlement à ce monde féroce, il y a toute la relation de Xiao Mei Zhu avec la musique dès l'âge de trois ans.
Initiée par sa mère, l'enfant précoce accapare le monde des sons et les touches de son instrument : le piano. Entrée au Conservatoire de Pékin, elle croise le chemin du professeur Pan dont la pédagogie début des années soixante fait preuve d'un esprit d'ouverture exceptionnel.
Puis il y a l'oubli, le rejet de la musique occidentale, l'envie d'être une bonne révolutionnaire.
Mais la musique et particulièrement celle de Bach restera tapie au fond de l'inconscient de la jeune pianiste, n'attendant que l'opportunité pour resurgir. La réalité des conditions de vie, des ignominies, de l'incongruité d'une telle société verra jour de plus en plus. La musique aidera, fortifiera, libérera.
Colonne vertébrale qui maintient en vie, les Variations Goldberg de Bach exprimeront tout ce que l'homme contient en lui. L'inhumanité vécue contiendra aussi tous les germes qui nourriront la musicienne que Xiao Mei Zhu parviendra à devenir avec le temps (un long périple, beaucoup de patience, énormément de travail, une remise en question de la technique pianistique).
La découverte de la philosophie chinoise (tao) sera l'ouverture vers une sérénité pour l'auteure pleine de doutes, de peurs venant du tréfonds de l'expérience destructrice vécue.
En fin de livre, on la sent toujours fragile, en recherche d'une vérité intérieure, sereine et constructive. Peut-on jamais être comme tout un chacun après avoir connu la pire des déchéances de l'homme par l'homme ?
La Musique et encore la Musique.
Aria, trente variations, Aria, tel est le livre, histoire bouclée et histoire sans fin...
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De Pékin à Paris, des camps de rééducation aux salles de concert, de Mao à Bach : l'itinéraire d'une femme broyée par la Révolution culturelle chinoise et sauvée par la musique.
Témoignage pudique et bouleversant de ce que fut la révolution culturelle pour une petite fille sensible issue d'un milieu bourgeois cultivé, cette autobiographie se lit comme un roman .
A lire impérativement même si l'on n'est pas mélomane surtout pour son intérêt historique.
L'auteure : Professeur au Conservatoire national de musique, Zhu Xiao-Mei donne des récitals en France et à l'étranger. Elle vit à Paris et retourne de temps en temps en Chine, où vivent encore ses deux parents et ses quatre soeurs.
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" [....] Grâce à la création de conditions où la conscience n'est plus d'aucun secours , où bien faire devient radicalement impossible, la complicité consciemment organisée de tous les hommes dans les crimes des régimes totalitaires s'étend aux victimes et prend ainsi un caractère vraiment total. "
Cette phrase de Hannah Arendt , retranscrite par Zhu Xiao-Mei dans son autobiographie , s'accorde remarquablement au destin de la pianiste chinoise.
Née en 1949 dans une famille cultivée de Shanghaï elle montre très tôt de bonnes dispositions pour la musique. Dans n'importe quel autre pays elle aurait pu suivre un cursus sans histoire et finir diplômée d'un conservatoire quelconque. Elle aurait alors commencé une carrière classique par le parcours obligé de tout concertiste : concours internationaux , masterclass à l'étranger avec de grands aînés, engagements pour des concerts, gravure de disques.....Mais la Chine n'est pas un pays comme les autres , surtout à cette époque . Les communistes ont désormais pris le pouvoir à l'issue d'une guerre civile implacable. Tout est censé venir du peuple et aller au peuple. Or non seulement la musique dite "classique" est déconsidérée car venant de l'Occident honni, mais plus grave encore, Zhu Xiao-Mei est porteuse d'une tare rédhibitoire : elle est d'ascendance bourgeoise !
Qu' à cela ne tienne , elle s'efforcera d'effacer cette tâche en devenant une militante parfaite : s'ensuivent des séances d'autocritiques avilissantes , seul moyen d'après le Parti de laver son ascendance impure. Mais cela ne suffit pas au Moloch communiste. Il faudra désormais qu'elle prenne une part active au "crime" en dénonçant chez ses amis toute velléité bourgeoise, toute déviation des commandements du Petit Livre Rouge. Et bien sûr ce n'est jamais assez. La "faute" des parents est implacablement rejetée sur leurs descendants. Ce qui est pour le moins paradoxal pour une idéologie qui se réclame du marxisme....
S'enchaînent alors vexations et humiliations qui culmineront au moment de la Révolution Culturelle initiée par Mao pour garder le pouvoir et dont sa femme, Jiang Qing sera la grande manipulatrice.
Zhu Xiao-Mei est exilée dans un camp de travail pour y être rééduquée. Pendant cinq longues années elle travaillera dans les champs avec ses autres compagnons. Pendant cinq ans elle ne jouera aucune musique. le travail harassant ne suffisant pas à formater les cerveaux il lui sera demander de se livrer à de nombreuses autocritiques et de dénoncer chez ses compagnes de misère tout manquement au crédo maoïste.
La phrase de Hannah Arendt citée plus haut prenant alors toute sa signification. Victimes et bourreaux liés par la même complicité organisée par le Pouvoir.

A la mort de Mao et à la chute de Jiang Qin les camps se vident lentement. Xiao-Mei retrouve ses parents à Pékin. La vie est toujours difficile et l'avenir incertain. Une suite d'heureux concours de circonstances vont permettre à notre musicienne d'obtenir un visa pour les Etats-Unis où elle pourra poursuivre ses études dans des écoles prestigieuses. Elle a alors 31 ans, un âge où de nombreux pianistes ont déjà acquis la notoriété.
Son expérience des USA lui a laissé un goût amer. Certes elle a étudié quelque temps avec un grand pédagogue bostonien, Gabriel Chodos, et s'est fait des amis dévoués, mais là-bas tout se paye. Elle a dû faire un tas de petits boulots pour payer ses études et se loger , handicapée par sa mauvaise maîtrise de l'anglais.
C'est donc un peu , certainement, pour ces raisons et d'autres plus sentimentales (le prestige culturel de la France n'est pas un vain mot) que Xiao-Mei choisit notre pays pour s'y perfectionner et comme lieu de résidence.
Arrivée en 1984 elle est dans un premier temps aussi désemparée qu'aux USA, mais grâce à une indéfectible chaîne d'amis et au système D français elle deviendra la merveilleuse pianiste que nous connaissons aujourd'hui.
Certes tout ne fut pas rose : elle connut les files d'attente de 8 heures à l'OFFPRA pour le renouvèlement de son titre de séjour (une honte pour notre pays ces queues ! ) , et son premier éditeur fit faillite quelques jours avant la sortie de son premier CD consacré à Bach.
En 1991 elle obtint enfin la nationalité française.

Le livre de Zhu Xiao-Mei (écrit avec son ami Michel Mollard) s'intitule "La Rivière et son secret" , un titre qui présagerait plus un roman de Danielle Steel qu'une autobiographie de musicien. Il faut alors remarquer que rivière est écrit avec un R majuscule. Et rivière, ruisseau dans la langue de Goethe se dit Bach.
Car on ne peut faire l'impasse sur l'importance de la musique de Jean Sébastien Bach dans la destinée de Xiao-Mei.
Même si elle connaissait certaines de ses oeuvres ce n'est qu'en exil qu'elle entreprit d'approfondir la science musicale du compositeur allemand, la confrontant régulièrement aux enseignements du grand Lao Tseu.
A cet égard la découverte des Variations Goldberg lui fut une révélation qui marquera sa vision de l'existence.
Les Variations Goldberg (écrites pour soigner les insomnies du comte Keyserling...) ne peuvent se comparer à aucune autre oeuvre de la musique occidentale. Alors que toutes suivent la flèche du temps, les Variations , au bout d'un parcours de trente variations, reviennent au thème du début, une aria que l'on retrouve apparemment identique à la fin de l'oeuvre. Cette forme cyclique ne pouvait que s'accorder avec le taoïsme , "religion" chinoise par excellence.
Pour terminer cette note trop longue, je ne saurais trop vous inviter à écouter cette oeuvre de JS Bach. Dans l'interprétation de Xiao-Mei , bien sûr , que l'on trouve sur YouTube , mais aussi dans l'interprétation de Gould et , pour moi insurpassable de Murray Perahia. A noter que sur You tube vous trouverez deux versions des Variations par Zhu Xiao-Mei : une gravée chez Harmonia Mundi et l'autre en "live". C'est celle "live" qu'il faut écouter malgré quelques fausses notes. S'en dégage une émotion d'autant plus poignante. Car sachez le (là c'est juste une information pour les Babéliens peu au fait de la musique "classique" ) , Zhu Xiao-Mei c'est l'anti Lang Lang (voir Wikipedia :-) , c'est aussi l'anti Kathia Buniatishvili , cette superbe pianiste (la Beyoncé du piano ! ) géorgienne (mais maintenant aussi française) . Ce n'est pas Xiao-Mei qui jetterait à la foule de ses admirateurs sa serviette ayant servi à éponger sa sueur, ou jouant à l'ouverture d'une coupe du monde de foot comme Lang Lang.....
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De Pékin à Paris, de Hong-Kong à Los Angeles...
le témoignage déchirant d'une femme broyée par la révolution culturelle chinoise et sauvée par la musique.
Destin exceptionnel, témoignage déchirant. Femme d'une bonté et d'une dignité extraordinaire.
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Il s'agit d'une autobiographie, celle Zhu Xiaomei, une pianiste née à Pékin en 1949. Après la victoire de Mao Zedong, tous les Chinois sont classés en deux catégories: de bonne ou de mauvaise origine sociale. En raison de ses origines familiales, Zhu Xiaomei relève de la seconde catégorie. Cependant, elle est admise au Conservatoire de Pékin à 11 ans. Mais bientôt sa vie est bouleversée par une monstrueuse tempête politique: la Révolution Culturelle. L'agitation politique incessante rend le travail impossible.
A l'âge de 20 ans, elle est envoyée dans un camp de rééducation en Mongolie Intérieure, avec d'autres jeunes artistes: elle y restera cinq années. Son temps y est partagé entre travail agricole harassant et "bourrage de crâne". Par deux fois, elle arrive à s'évader, mais chaque fois elle doit réintégrer son camp. Malgré tout, Zhu Xiaomei n'oublie pas sa musique: un jour, elle découvre un accordéon sur lequel elle se met à jouer du… Chopin ! Plus tard, quand les conditions de détention sont assouplies, elle parvient à se faire envoyer son piano. A sa libération, elle réintègre le Conservatoire qui ouvre à nouveau ses portes.
A 31 ans, elle est autorisée à partir aux Etats-Unis. En 1985, elle arrive à Paris où elle s'installer définitivement. Elle est devenue une interprète reconnue et donne des concerts dans le monde entier.

A côté du récit, l'auteure se livre à d'intéressantes considérations. Elle ne fait pas mystère de sa détestation du système maoïste, qui a bouleversé sa vie de jeune fille et celle de ses proches. Mais elle reconnait que, manipulée, elle a également joué le jeu des gardes rouges et accompli certaines vilénies. Une part importante du livre est consacrée à sa musique, à ses compositeurs favoris, à la façon de jouer ses morceaux favoris au piano. Enfin elle nous fait entrevoir son évolution spirituelle qui, peu à peu, la conduit à une vision plus apaisée de la vie, influencée par les philosophies et les religions asiatiques.

Le livre ne recèle aucune joliesse de style, c'est un simple témoignage très instructif pour le lecteur occidental, surtout s'il ignore tout de la Révolution Culturelle chinoise.
Ce qui m'a peut-être le plus frappé: une histoire "édifiante", peut-être inventée de toutes pièces, qui met en valeur l'attitude révolutionnaire d'une universitaire reléguée dans un camp de rééducation en Chine. Cette femme refuse d'aller au chevet de son fils mourant pour continuer à soigner un porcelet dont elle a la charge. Quand l'animal meurt, elle le pleure car il appartenait à la collectivité. Au contraire, son amour maternel relevait de l'individualisme bourgeois !
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Quelle belle première lecture pour débuter cette nouvelle année! Une lecture belle et édifiante. La biographie de Zhu Xiao-Mei une célèbre pianiste chinoise dont la vie a été marquée par un régime totalitaire et sauvée par les arts, la musique , le piano. Une vie marquée pour toujours malgré tout...
Egalement, ce livre montre bien l'insidieuse mise en place d'un régime totalitaire au sein d'un peuple et le lent combat pour en sortir. Madame Zhu nous explique aussi très bien son apprentissage de la musique ce qui est aussi très intéressant.
Excellente lecture à recommander !
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Zhu Xiao-Mei est une pianiste chinoise désormais reconnue, mais avant de connaître, un peu tardivement par rapport à ses collègues musiciens, une gloire méritée, elle a passé toute son enfance et sa jeunesse en Chine, aux pires heures de l'histoire de ce pays. En effet, née à Shanghaï en 1949, elle va grandir sous la férule impitoyable du grand Timonier, Mao Zedong. Ses parents sont cultivés, un piano a sa place dans le minuscule appartement parental. Très vite, la petite fille va montrer de réelles dispositions pour cet instrument, à tel point qu'elle entre à l'École nationale de musique pour enfants surdoués, à Pékin, à l'âge de 10 ans. Elle progresse vite, mais son apprentissage sera bloqué aussi très vite, à cause de la Révolution culturelle. Commencent alors des années plus que difficiles pour elle et ses parents, considérés comme des "Shushen Buhao" c'est à dire des bourgeois, des gens de mauvaise origine. Elle sera envoyée en camp de rééducation, bien loin du conservatoire, connaîtra les séances interminables d'auto-critique, se tiendra éloignée de ses parents car ce n'est pas une bonne attitude que d'aimer sa famille, deviendra même, à force d'endoctrinement, une bonne petite révolutionnaire. Cependant, l'amour de la musique reste ancré, enfoui en elle, et cela la sauvera au long terme. Elle réussira à faire venir son piano, qu'elle cachera dans une petite pièce froide et reculée, au camp de rééducation, à la frontière de la Mongolie. Xiao-Mei, à force de ténacité, de rêves peut-être, et aidée par certains de ses compagnons d'infortune, ou par des professeurs de musique, reviendra à Pékin et aura la chance de quitter la Chine pour les États-unis. On est en 1979, et commence alors la deuxième partie de sa vie de pianiste. Vie qui sera difficile aussi, car sa vie matérielle n'est pas florissante. Cependant, la volonté, le travail et la recherche constante de jouer le mieux possible lui feront rattraper les étapes d'une carrière entamée à 30 ans passés.
Ce récit autobiographique se déroule en deux parties, d'abord la Chine, l'enfance, l'adolescence au moment du grand bond en avant, puis la découverte de la liberté, les États-unis et bientôt le monde entier, de par les concerts. Zhu Xiao-Mei raconte simplement, sans fard ni exagération, ses tourments à la fois psychologiques et matériels, ses difficultés hors de son pays natal dues à la langue mais aussi à sa culture, très différente de celle des pays occidentaux, ses peurs, ses regrets par rapport à sa famille qu'elle a été obligée d'ignorer longtemps (sa grand-mère, notamment). C'est un récit limpide, à la fois témoignage historique sur les années Mao et intime, expliquant comment l'amour de la musique et du piano a pu sauver une jeune femme. C'est raconté dans une langue simple, chronologiquement, à grands traits peut-être, mais c'est un récit qui veut donner de l'espoir, montrer que l'on peut, si une passion nous anime, arriver à réaliser nos rêves les plus fous a priori
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