Fool night, tome 1

J'ai toujours aimé les récits dans un décor post-apocalyptique et il faut avouer que les japonais sont assez forts dans leur genre pour cela, avec une imagination très fertile. Pourtant la couverture de Fool Night ne m'inspirait pas plus que ça avec ce clown triste se dessinant un sourire avec des pétales issus d'un coeur rougeoyant... Il a donc fallu les avis plus qu'enthousiastes des copains blogueurs pour me lancer.


Nouvel auteur chez nous, Kasumi Yasuda offre pourtant un univers solide aux influences bien pensées et au développement réfléchi. Avec des influences comme Otomo (Akira) ou Sui Ishida (Tokyo Ghoul) pour le dessin très pur en noir et blanc au gris peu présent, et Sho-U Tajima (MPD Psycho) pour l'idée des corps se transformant en plantes, l'auteur est parti sur de très bons rails. Sa critique de notre société qui fait tant de mal à ses membres et à la nature qui l'environne fait mouche direct.


Grâce à une narration particulièrement efficace et immersive, l'auteur nous plonge dans un monde où la Terre est recouverte d'un épais nuage empêchant le soleil de traverser. du coup, les plantes "normales" ont disparu et le seul moyen trouvé par les humains pour conserver celles-ci dont le rôle est essentiel dans notre survie, c'est de transformer certains d'entre nous en plante à l'approche de la mort, c'est la "transfloraison". Cependant, si tout était si simple, tout irait bien, mais notre société déjà fortement inégalitaire n'a fait qu'empirer et il est de plus en plus dur de survivre dans ce monde où les inégalités entre riches et pauvres se sont encore creusées.

Le héros, Toshiro, est fortement touché par ces inégalités. Il n'a pas fini le lycée, il a un job de merde mal payé et il doit s'occuper de sa mère malade qui devient violence dès qu'elle n'a plus ses médocs, s'en prenant à lui et l'attaquant. Dur dur alors qu'il ne rêve que de reprendre ses études pour avoir une vie meilleure. L'abattement qu'il ressent est une belle image de celui que doivent ressentir bien des gens dans la misère déjà actuellement. L'auteur profite juste de ce décor futuriste pour insister encore plus, mais la solitude des aidant, l'abattement ressenti face à une société et un monde qui leur échappe, existe déjà et j'ai aimé la justesse des émotions retranscrites ici.

Car au-delà de cette société qui vit dans la morosité et peine à ressentir du bonheur dans ce monde fait uniquement de survie, c'est le portrait de notre société que l'on voit. Quand l'auteur fait le portrait d'un aidant comme Toshiro, que ce soit dans ce monde futuriste ou le nôtre, il ressentirait le même mal être. Quand plus tard, il nous amène à la rencontre d'une jeune femme autrefois maltraitée par son père, dans notre monde aussi, elle peinerait à avancer au vu de ce qu'elle a subi. C'est donc un bel effet de miroir que nous propose Kasumi Yasuda ici.

Bien sûr, le fait d'avoir un héros qui a une espérance de vie limitée, qui va se transformer en plante sur le court terme, qui se fait embaucher dans une entreprise gouvernementale secrète parce qu'il peut "entendre" la voix des plantes, apporte une saveur toute particulière au récit. A l'abattement, s'ajoute l'émotion de ces êtres à la dérive et la peine face à leur espoir qui s'est éteint. C'est donc un récit très âpre et touchant qui se met en place. Je me demande juste si on finira par avoir une pointe de lumière car c'est très sombre pour le moment et sans espoir véritable.

Fool Night est un titre surprenant qui arrive chez nous. Construit de manière fort solide avec un dessin et un univers qui tiennent parfaitement la route, il propose au lecteur une critique frontale de notre société maltraitante et égoïste. Il est fascinant par l'ambiance imaginée avec ces hommes et femmes se transformant en plante et communiquant toujours avec nous sans qu'on le sache. Reste à voir la direction que prendra l'histoire et jusqu'où elle ira.
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Après la lecture de ce manga, une sensation de déjà vu me trottait dans la tête.
Un monde où le soleil a disparu, le ciel remplacé par une nuit intégrale et perpétuelle.

L'espèce humaine ne peut plus, alors, se régénérer.
Afin de préserver l'espèce humaine, les personnes en fin de vie imminente peuvent décider de se faire implanter une graine qui va pendant deux ans pousser au sein de leur corps.

Puis arrivera le jour où l'être se transforme totalement en plante. Ce qui lui permettra de contribuer à la survie de ses congénères.

Ce manga dystopique vient associer un univers de science fiction et une critique sévère de nos sociétés modernes. Et c'est là, le point fort de ce tome 1.

L'aspect science fiction est relégué au second plan, ce qui fait que l'on accroche encore plus facilement avec le postulat de départ d'un monde sans soleil.

On accepte d'autant plus l'idée d'un dérèglement climatique total puisque aujourd'hui on ne peut plus dire que nous ne savions pas.

L'auteur Kasumi Yasuda l'annonce dans le titre, Fool Night se traduit littéralement par l'Imbécile Nuit.

Pour Kasumi Yasuda nous sommes responsables de ce qu'il nous arrive, les imbéciles c'est nous !
La nuit perpétuelle la conséquence de nos actes.

Mais l'aspect qui m'a le plus intéressé dans ce manga est celui de la société.
Kasumi Yasuda assène une critique virulente de la société post catastrophe climatique.
Mais est-ce bien cette société du futur qui est critiquée ?
L'argent, les gens d'en haut et ceux d'en bas, la violence intra familiale, les difficultés des aidants à gérer un parent dans la dépendance et la maladie. L'entreprise qui ne voit que par son profit.

Nos sociétés occidentales sont-elles si différentes de la société présente dans Fool Night ?

Kasumi Yasuda livre une oeuvre politique sans concession ! Certains passages m'ont mis mal à l'aise dans la lecture. Il est difficile de rester insensible aux propos de Kasumi Yasuda.

Comme je l'ai dit au début, la lecture de ce manga m'a renvoyé à un sentiment de déjà vu. Et effectivement Soleil Vert, film réalisé par Richard Fleisher d'après le roman de Harry Harrison. Il y a effectivement beaucoup de points communs entre ces deux visions dystopique de la société.

Ce tome 1 pose plus que les grandes lignes de la série. Je vous laisse découvrir les détails des personnages. Ainsi que les dessins magnifiques de Kasumi Yasuda.

Bonne lecture...

Je remercie Babelio et Glénat pour l'envoi de ce manga ! Si la couverture m'a intriguée, c'est surtout le résumé qui m'a donné envie de découvrir ce manga. On se trouve dans un futur lointain, où le soleil est caché en permanence derrière un épais nuage : les plantes se font plus rares et il a donc fallu trouver une solution à ce problème, car sans plantes... pas d'oxygène.

La solution miracle? Transflorer les humains en fin de vie : les inséminer d'une graine de plante qui va se développer en eux jusqu'à les transformer complètement en végétal. Les personnes choisissant cette voie touchent le pactole, histoire de finir leur vie dans de bonnes conditions, cela entraine donc forcément des dérives dans une société où la précarité semble omniprésente.

Le héros fait partie de cette tranche sociale : à peine sorti de l'adolescence, il peine à payer avec son boulot pourri le loyer, la nourriture et les médicaments de sa mère. La transfloraison lui semble le meilleur moyen de toucher de l'argent. Une fois l'opération subie, il va cependant se découvrir un pouvoir encore jamais observé chez les autres humains transflorés... Il ressent les émotions des sanctiflores qu'il croise et peut communiquer avec elles. Commence alors pour lui une nouvelle vie où il va tenter d'aider des gens à retrouver des proches (bien qu'il n'y mette pas beaucoup de bonne volonté :p) On se doute aussi que le temps est compté pour notre protagoniste puisque sa graine commence à germer en lui.

En plus d'une histoire atypique et intéressante, l'ambiance de ce manga est tout à fait à part. le fait de vivre sans lumière du soleil a un impact sur le comportement des gens. Tout semble plus sombre, le bonheur ou le rire sont bien plus difficiles à atteindre. Un monde lugubre où on ne voit pas d'espoir pointé le bout de son nez.

Fool Night est donc une très bonne surprise, et je vais me pencher sur la suite sans plus attendre !

C'est dans un univers post-apocalyptique que nous emmène le mangaka Kasumi Yasuda.

À cause d'un épais nuage, il n'y a plus de soleil sur Terre. Les plantes ont progressivement disparu et les humains, afin de pouvoir renouveler l'oxygène, ont inventé le système de Transfloraison. C'est à dire transformer un humain en plante.
Ce sont les personnes condamnées médicalement qui peuvent devenir un Sanctiflore (un humain transformé en plante).

Nous suivons Toshiro, un jeune homme qui va devenir un Sanctiflore. Il va se rendre compte juste après l'implantation de la graine dans son corps qu'il peut "entendre" les paroles des Sanctiflores et ressentir leurs émotions, chose encore jamais vu.

J'ai beaucoup aimé le thème sombre et l'originalité de ce manga. On ne peut avoir que de la compassion pour ces hommes et femmes qui se sacrifient pour le bien commun. Et effectivement, que ressentent-ils une fois devenus complètement plante ? Ce sont les questions que pose le mangaka.

Dans ce premier tome, l'intrigue est assez banal. Toshiro viendra en aide à une jeune pianiste afin de retrouver son père transfloré. Mais les thèmes abordés par Kasumi Yasuda sont intéressants et malheureusement d'actualité: la recherche de la perfection chez son enfant, la maltraitance, le peu d'espoir des humains face à ce monde où il est devenu difficile d'y vivre ...

Un manga sombre donc, de part le monde imaginé, les thèmes abordés et le tout extrêmement bien retransmis aux niveaux des dessins. Beaucoup de noir dans les planches, la détresse chez les personnages est très bien dessinée et impacte le lecteur comme un uppercut.

Je remercie Babélio ainsi que les éditions Glénat pour la découverte de ce manga qui sort des sentiers battus.

Bonne surprise !

Une jolie découverte que cet univers dystopique, ou plus rien ne pousse. Les humains doivent désormais mettre en oeuvre des nouvelles idées pour tenter de survivre, notamment en utilisant les corps des mourants pour servir d'engrais aux plantes.

Forcément avec un monde aussi sombre, le manga l'est aussi. Cynique par instant, mordant par d'autre, l'univers ne semble pas éloigné du notre et pourrait même servir de prédiction des plus sombres.

J'ai été intrigué par cette histoire, par les tenants et les aboutissants de la "transfloraison" mais aussi par ses dérives. L'univers est riche et peux apporter beaucoup de réflexions.

Le seul bémol, la direction que prend le manga avec le personnage principal. J'ai un peu peur de me lancer dans une série qui va tourner en rond sur des dizaines de tomes, sans exploiter à fond son univers. Mais ça seul l'avenir me le dira !

Belles lectures à tous.