AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 71 notes
5
3 avis
4
8 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Ceux qui réussissent ne m'intéressent pas"
dixit Richard Yates.
Je confirme
son recueil de nouvelles
n'a d' yeux que pour les laissés-pour-compte
des institutions de la sainte Amérique.
La première histoire "Le docteur Jeux de quille"
dégomme d'un trait implacable
un système scolaire à coté de la plaque,
bien démuni
face à la solitude des élèves les plus fragiles.
Les nouvelles suivantes, dans la même déveine,
montrent  la frustration d'un jeune couple marié,
l'errance d'un malade sur un lit d'hôpital,
l'abandon de vieillards dans les hospices, 
l'angoisse d'un licencié...
Certes, une lecture qui file un coup de blues
mais qui a le mérite de pointer avec style et concision
les défaillances du rêve américain.
Onze histoires de solitude...de bien bonnes mauvaises nouvelles...
Commenter  J’apprécie          700
Malgré sa disparité assez inévitable dans ce type d'exercice, « Onze histoires de solitude » est un ouvrage parfait pour découvrir le talent de Yates, formidable analyste de la classe moyenne américaine des années 50/60.

Au travers du thème universel de la solitude, Yates dépeint de trajectoires poignantes avec des gens gravement malades mais le plus souvent des minables petites gens aspirant à des rêves démesurés comme le chauffeur de taxi de « Les bâtisseurs » et son double l'écrivain raté qui se compare défavorablement à Hemingway.

Les récits de Yates évoquent parfois les peintures d'Edward Hopper, avec cet individus esseulés perdus dans des décors urbains trop grands pour eux.

Richard Yates donc, ou un écrivain de haut niveau que j'ai très envie de découvrir davantage !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
Commenter  J’apprécie          92
Une série de nouvelles pour retrouver le goût de la lecture, abîmé par un ras-le-bol général et une surconsommation de docteurs de Chicago (en même temps, il me reste sept saisons et demie, un jour je reviendrai à la vie normale). Qui de mieux que Richard Yates pour me redonner envie de tourner les pages? Même si je l'ai abandonné en plein milieu pour aller fricoter avec Mimile, je l'ai repris avec autant de plaisir avant, et ces quelques nouvelles ciselées avec talent autour du thème inépuisable de la solitude m'ont tour à tour touchée, émue et, parfois, amusée (bon, ok, pas souvent. C'est pas le genre de texte qui fait hurler de rire. Mais quand même). On reconnaît à travers ce recueil l'auteur d'Easter Parade pour son observation désabusée de la société américaine, mais il sait en même temps y mettre une touche de magie qui fait mon bonheur.



J'avais un peu peur d'entamer cet ouvrage parce que je ne voulais pas lire des nouvelles déprimantes, je suis ravie de pouvoir finalement dire que ce n'est en aucun cas un livre qui fera pleurer dans les chaumières. Malgré son thème, il est lumineux et Yates y met toute la distance nécessaire. Un vrai plaisir!
Lien : http://www.readingintherain...
Commenter  J’apprécie          70
Onze nouvelles très homogènes qui racontent un moment de vie d'un raté, d'un déclassé ou de quelqu'un à qui la vie n'a pas souri, bref de solitaires. Chaque histoire est un goût doux-amer et nous persuade qu'il ne manquerait pas grand chose à chacun de ces êtres pour que la vie leur sourit. Mais ils se complaisent souvent dans une certaine banalité et n'en sortent pas. Comme chacune de ces nouvelles est somptueusement écrite, on s'accroche à ces petites parenthèses et finalement, les personnages en deviennent attachants. Une belle découverte.
Commenter  J’apprécie          60
Edward Hopper et sa mélancolie silencieuse ne sont pas loin dans ce recueil de nouvelles qui mettent en scène l'Amérique du milieu du XXème siècle et les multiples visages de sa désillusion. Sans pathos, ni coups d'éclat, ces petites tranches de vie ainsi rapportées instillent leur poison. Ici, le petit nouveau, tout droit venu de New York, mais godiche quand même, peine à dire son nom (et l'on revoit « Charbovari » et sa casquette) et à trouver sa place parmi ses camarades. Plus loin, une pimpante fiancée espère un moment d'intimité avec celui qu'elle épousera le lendemain mais se voit préférer, déjà, les copains et le match de baseball. Ailleurs encore, c'est un époux tuberculeux qu'il faut bien aller voir le dimanche après-midi, dans un immense dortoir peuplé d'ombres en robes de chambre où grésillent les radios de ceux qui restent seuls, tandis qu'un petit jeune homme joyeux attend patiemment dans la voiture (« Mais après tout, n'était-ce pas presque comme si elle était veuve ? »).
Chacun à sa façon, traversé par les déceptions du quotidien, fait connaissance avec les multiples variations de l'amertume, que la vie, parfois, nous oblige à déguster en silence.
Dans le titre original, il est question de onze espèces de solitude (Eleven kinds of loneliness) : autant de déclinaisons d'une souffrance intemporelle. Un troublant moment de lecture, dont on ressort l'âme barbouillée.
Lien : https://www.onlalu.com/livre..
Commenter  J’apprécie          40
"Onze histoires de solitude" est un recueil de nouvelles de Richard Yates où l'on retrouve ses thèmes de prédilection : la solitude absolue des êtres, l'Amérique d'après la seconde Guerre Mondiale et l'écriture évoquée dans la toute dernière nouvelle.

Comme souvent, les personnages de Yates sont totalement seuls, désespérés par leur vie. "Docteur Jeu de Quille" parle de la difficulté de s'intégrer lorsque l'on est nouveau dans une classe. le jeune Vincent Sabella ne sait plus quoi inventer pour se faire remarquer des autres enfants. Il ment, vandalise l'école et se sent toujours plus isolé. "Tout le bonheur du monde" se passe la veille du mariage de Grace et Ralph. Les deux amoureux ne vivent pas encore ensemble mais c'est déjà l'incompréhension qui règne entre eux. Chacun passe à côté du désir de l'autre.

La solitude, l'incompréhension, tout pour ne pas réussir sa vie ou passer à côté. le personnage de "Sans peur et sans reproche" en est l'illustration. Walter aimait enfant mimer la mort du voleur dans des courses-poursuite avec ses copains. Il jouait toujours celui qui perdait jusqu'à en faire le leitmotiv de sa vie. "Il était indéniable que le rôle de bon perdant avait toujours eu pour lui un attrait immodéré. Pendant toute son enfance, il s'y était spécialisé, perdant crânement des combats contre des garçons plus forts, jouant mal au football dans le secret espoir d'être blessé et théâtralement emmené hors du terrain. (…) le collège avait offert un champ plus vaste à son talent -il y avait des examens où échouer et des élections à perdre- et, plus tard, l'Air Force lui avait permis de rester seulement cadet, honorablement. Et maintenant, inévitablement, il semblait reprendre ses vieilles habitudes." L'échec habite l'oeuvre de Richard Yates.

S'y dessine également une image de l'Amérique post seconde Guerre Mondiale. Un pays au passé glorieux qui n'a plus l'occasion de valoriser son image. Dans "Le mitrailleur", le héros ne trouve plus sa place dans la société. Il ressasse ses souvenirs de l'armée auprès de ses collègues, de jeunes marins dans un bar. Il est en manque d'action, d'héroïsme même si le sien fut plus que limité. C'est une Amérique en pleine mutation, on le voit dans "Une petite fête pour Noël". Deux classes, deux institutrices diamétralement opposées : l'une est proche de ses élèves, enseignant dans la bonne humeur ; l'autre est old school, sévère, distante et moralisatrice. Deux époques qui s'affrontent.

Encore une fois, Richard Yates nous montre la face sombre de l'Amérique, celle des perdants, des laissés pour compte de la vie. L'écriture de l'auteur est toujours d'une grande lucidité, d'une grande mélancolie.
Lien : http://plaisirsacultiver.wor..
Commenter  J’apprécie          30
Onze histoires de solitude ( Eleven Kinds of Loneliness, 1962), tout est dit avec précision dans le titre. Ce sont onze nouvelles écrites entre 1951 et 1961 de longueur assez égale pour 10 d'entr'elles et la onzième plus longue, où la solitude est étalée sur plusieurs strates baignant dans des sentiments divers comme la déception, la frustration dans la vie courante, la solitude du rejet, de l'incertitude, du sentiment d'inutilité et autres échantillons psychologiques décrits au scalpel qui sonnent très justes. La solitude de l'enfance est particulièrement bien abordée et étalée sans fioritures. Dans ses nouvelles Richard Yates est le témoin d'une Amérique de la post guerre bien loin de tout triomphalisme. Ses tableaux sont d'un sérieux et d'une rare intensité émotionnelle, il n'y a rien de superflu dans ces peintures des classes moyennes accablées par un quotidien écrasant et sans trop d'alternatives. Plusieurs fois les ambiances si bien décrites m'ont fait penser aux tableaux hyper sobres d'un Edward Hopper.

Les 11 histoires sont très bonnes, je ne saurais choisir parmi elles. Les deux histoires qui dépeignent un milieu hospitalier sont excellentes, hyperréalistes. Dans l'une, une femme rend la visite hebdomadaire à son mari, hospitalisé depuis 4 ans pour tuberculose; ils n'ont plus rien à se dire; un amant attend la femme dans une voiture. Celle qui m'a plu beaucoup aussi, c'est la plus longue, celle d'un jeune marié qui sent qu'il sera viré sous peu de son travail car il se débrouille mal avec; en même temps il rêve de devenir écrivain et va accepter un boulot de nègre pour un chauffeur de taxi persuadé de tenir des histoires passionnantes collectées le long de sa carrière, mais qu'il ne saurait coucher sur le papier. Cela ne m'étonnerait pas que cette histoire comporte beaucoup de traits autobiographiques (voici comment elle démarre...les écrivains qui écrivent des histoires d'écrivains risquent le pire des avortements littéraires, tout le monde sait cela).

Certes, c'est sombre, mais pas du tout misérabiliste ni impregné de pathos. Il y a une touche fine d'humour ironique qui se cache sous les pierres…Il faut se rappeler que les américains rebondissent presque toujours car ils sont optimistes de nature.

Un très grand écrivain. Un maitre ès-psychologie, une excellente plume.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
Commenter  J’apprécie          20
Onze histoires, toutes différentes les unes des autres, mais qui vous captivent immédiatement. Beaucoup de sensibilité
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (176) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}