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Ouest des Etats-Unis, Territoire de l'Utah, 1867.

Erastus Hammer est fermier. Passionné de chevaux, il est aussi chasseur. Ainsi que sa confession le lui permet - il appartient à la communauté mormone - il prend pour quatrième épouse Eudora, une toute jeune fille qu'il désire sienne pour ses talents de taxidermiste. Erastus, orgueilleux, espère, à travers son talent, exposer à la vue de tous ses trophées, les contempler à loisir et les faire admirer.
Erastus, bien qu'il essaye de le cacher à tous, est en train de perdre la vue, aussi quand il ramène à Eudora sa dernière prise, une famille de loups, il ne peut voir , à la différence de l'indien qui l'accompagne toujours pour la chasse que le mâle n'est pas le père des louveteaux mais un mâle jeune d'une précédente portée.
Désormais, comme le devine le Traqueur, l'indien paiute qui observe et se tait, le loup dominant va suivre la trace des siens et ne tardera pas à se montrer...


Autour de l'histoire de cette famille, c'est l ‘épopée d'un territoire de l'Ouest qui nous est contée. La création de la cité mormone de Salt Lake City, l'arrivée des mormons de l'Est, ou des autres pays, la promesse d'une vie facile en communauté, les massacres subis, la perte de leur prophète, celui qui les guidait, assassiné.
C'est aussi le récit de ces malheureux qui croyaient en une richesse possible en se ruant sur les filons d'or, le déferlement de ces hommes qui donnaient tout ce qu'ils possédaient bien souvent jusqu'à leur vie pour quelques pépites aussitôt dilapidées en alcool ou au jeu avant de retourner affronter la terre et la convoitise des autres chercheurs pour vivre encore un peu.
Et c'est l'évocation des pionniers, ni chercheurs d'or, ni mormons qui prenaient juste la route vers l'Ouest pour trouver une nouvelle existence, tout simplement, pour y vivre.
C'est l'aventure du Pony Express...

Tous ces êtres qui convoitent la même terre pour des raisons bien différentes et les indiens qui voient leurs territoires de chasse et de vie se rétrécir, ne peuvent que s'affronter…


Allissa York écrit un récit original dans lequel, sans qu'ils le devinent, les personnages se sont croisés à un moment crucial de leur existence et c'est donc le récit à plusieurs voix qui construit le passé de chacun.

L'animal a une place prépondérante dans le récit – ou c'est la place que je lui ai vue !- comme un lien entre les différentes destinées, il est le fil reliant les personnages les uns aux autres, que ce soit le loup, les chevaux et aussi le corbeau qui narre la scène fondatrice du récit à sa manière, avec le regard de l'oiseau sur la gent humaine, le regard de celui qui tue et mange pour survivre face à ceux qui tuent, sans raison, simplement pour repousser l'autre.
Les animaux à travers la taxidermie et ce qu'elle suscite comme réaction de l'esprit de ceux qui contemple les réalisations d'Eudora. Bendy le jeune contorsionniste amoureux des chevaux, et proche de la jeune fille silencieuse, qui mime pour Eudora les postures qu'elle essaye de donner aux animaux qu'elle immortalise. Un partage sans un mot, sans un geste...

C'est un roman sur la folie des croyances, ici la religion n'est guère synonyme de sérénité mais plutôt d'extrémisme dans chaque acte et chaque regard, sur l'appropriation de terres et ce qu'elle entraîne d'actes abjects.
Et c'est le livre de l'émigration, de tous ces hommes et femmes qui se ruaient vers un territoire qui devait être gage de vie plus facile. Pour beaucoup, ils n'y auront trouvé que la misère, la folie ou la mort. Pour ceux qui y vivaient auparavant, ils auront perdu leurs territoires et leur Culture, chassés et décimés par l'Homme blanc.
Comme un partage d'immenses paysages devenu impossible à cause de trop de convoitise...


Mais Eudorra et son imaginaire rempli d'animaux toujours présents restera dans notre esprit, longtemps.
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A travers les relations complexes d'une famille de Mormons Alycia Cork l'Histoire de cette communauté, et de l'intrication avec le génocide des indiens.

Hammer et ses quatre femme, n' a de passion que pour la chasse au point de choisir comme quatrième épouse une toute jeune adolescente, Dorrie, dont les talents de taxidermiste seront utilisés pour immortaliser ses trophées. La deuxième épouse, Thankful, tente de se distinguer du groupe par des velléités de séduction décalés dans ce décor austère, ce qui accentue la haine et le ressentiment de la première épouse, qui en se consolera jamais de la mort de Joseph Schmidt, dont elle avait espéré partagé le quotidien. Enfin Ruth, la troisième épouse, enceinte, vit en symbiose avec son élevage de vers à soie. Si l'on ajoute à ce tableau un indien déraciné, et un jeune fils d'émigrant, échoué dans cette maison après un périple digne d'un héros de Dickens, à qui l'on va confier le soin des chevaux, on peut imaginer la complexité des relations entre tous ces personnages assemblés sans choix initial de leur part à tel point point qu'il faut au moins arriver au tiers du livre pour commencer à identifier les personnages.



L'écriture est profonde et complexe, et la progression par conséquence lente dans ce creuset complexe. D'autant qu'il se passe peu de chose (le roman aurait pu être plus long, ou plus court.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Alissa York est une auteure canadienne que je ne connaissais pas. Son roman Effigie m'a été recommandé par une amie que je remercie pour m'avoir fait découvrir une si bonne écrivaine et une histoire si bouleversante.

Ce roman est une épopée magnifiquement racontée de la migration vers l'Ouest des premiers mormons après les persécutions qu'ils ont subies dans l'est et la mort de leur prophète et fondateur Joseph Smith. Mais C'est plus que cela, c'est aussi la traversée des Etats-Unis par les pionniers à pied tirant ou poussant des charrettes à boeuf dans le froid, la faim, la maladie les dangers du voyage fuyant les persécutions pu en quête d'un nouveau territoire. C'est aussi l'époque de la ruée vers l'or en Californie, la naissance de Pony Express les courriers devant parcourir environ 2500 km en 10 jours.

Tout cela est le cadre historique extrêmement bien documenté dans lequel se déroule l'histoire de la famille de Erastus Hammer, ses quatre épouses, les cinq enfants, " le Traqueur", indien vivant avec eux qui sert de guide de chasse à Erastmus, et Bendy, garçon d'écurie éveillé et sensible.

Alissa York nous raconte leur histoire présente et passée avec une sensibilité très touchante et une poésie qui contraste avec la brutalité des événements. Elle a un sens incroyable de la métaphore et est une conteuse extraordinaire. Elle sait nous raconter une histoire douloureuse sans jamais nous lasser ou tomber dans le pathos. J'ai été happé par cette histoire de destins tragiques et tout du long je je me demandais "où est la joie dans ces vies."

Je vois recommande ce roman sans réserve et je J'ai qu'une hâte, lire un autre livre de Alissa York.
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Abandonné à la page 58.

Les détails de la taxidermie ne m'attirent pas du tout, j'aime trop les animaux pour ça. La platitude des personnages rend ce livre monotone et glauque dès les première pages.

Pas un livre pour moi, je n'insiste pas. En lisant la quatrième couverture j'aurais du m'apercevoir que cette lecture ne me conviendrai pas.
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Effigie, ce sont ces animaux morts que Dorrie fige dans des attitudes vivantes. Dorrie a 17 ans, elle est la quatrième épouse d'Erastus Hammer, propriétaire d'un ranch dans l'Utah. Dans ce ranch vivent aussi Ursula, Ruth et Thankful sont les premières épouses d'Erastus, Lal, le premier fils de Hammer ainsi que 5 autres enfants. Et bientôt aussi, Bendy Drown, le journalier qui s'occupe des chevaux…
Qu'elle est dense, foisonnante cette histoire ! On découvre chaque personne, chaque vie de ce ranch, comment elles sont arrivées ici, leur passion. Mais on est plus centré sur Dorrie, la dernière épouse. On vit ses rêves, on lit les lettres de sa mère… Derrière toutes ces vies, il y a aussi la découverte de l'histoire et de la culture mormone qui est intéressante. Petit point décevant, la fin qui est un peu précipitée à mon goût…
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Dans les décennies qui ont suivi la création de l'Église de "Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours" par le "prophète" Joseph Smith, en 1830, il ne faisait pas bon être Mormon. S'allier avec des tribus indiennes était parfois la meilleure façon de se défendre contre les "pogroms" qui se succédaient et obligeaient les adeptes de cette nouvelle religion, née à New-York, à toujours aller plus loin vers l'ouest, jusqu'à la création de la célèbre Salt-Lake City dans le providentiel état de l'Utah ("Sion", pour les adeptes). Alissa York, par clichés successifs embrassant à la fois le présent et le passé, nous décrit une famille mormone, rassemblée autour d'Ursula, la première épouse d'Erastus Hammer, qui fait régner un véritable matriarcat au sein de cette structure polygame. Très proche du "prophète" Joseph Smith, dont elle a été une des premières disciples, elle assure l'ordre et la descendance, allant même jusqu'à conseiller à son mari les jours où il doit se rendre au chevet de sa seconde épouse, Ruth, dont la seule utilité est la procréation. le plaisir, Erastus le trouve auprès de sa troisième épouse, Thankful, une ancienne actrice, qui recompose avec lui des scènes que l'on qualifierait aujourd'hui de "torrides". Quant à la quatrième épouse, Dorrie, c'est encore une adolescente, qu'Erastus a recueillie au cours d'un massacre perpétré par les "gentils" (sic !). Un indien, rescapé du même massacre, fait également partie de la famille, et accompagne Erastus au cours de ses parties de chasse, à la recherche de "trophées", que Dorrie va ensuite naturaliser et ajouter à son petit musée taxidermique. Autant dire que l'atmosphère est sombre, très sombre, dans ce roman bien documenté, sur fond historico-religieux attesté par de nombreux témoignages. Hélas, les personnages manquent tous de profondeur. Ce sont pour la plupart des laissés-pour-compte d'une société cruellement individualiste, et l'on aurait aimé en savoir plus sur l'itinéraire qui les a conduits vers la nouvelle religion. L'aspect social est totalement gommé, au profit d'une analyse psychologique dépourvue de tout sentiment, qui laisse malheureusement le lecteur sur sa faim. C'est cependant bien écrit et construit avec intelligence...
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Année 1867 dans l'Utah, un ranch où vivent des mormons, Erastus Hammer, ses quatre femmes ainsi que leurs enfants. On ne rigole pas tous les jours avec les mormons, l'ambiance est pesante sous la férule de soeur Ursula sa pieuse première femme. Soeur Ruth se consacre à ses vers à soie sous l'oeil concupiscent du jeune fils de son mari, la troisième femme soeur Thankful, ancienne actrice, étouffe comme elle le peut ses pulsions sensuelles et la dernière soeur Eudora (dite Dorrie), très jeune, consacre son temps à la taxidermie avec le fruit des chasses de son mari. Un nouveau garçon d'écurie et un loup qui rôde la nuit autour de la ferme vont être les grains de sable qui détraquent la machine. Alissa York écrivain Canadienne a écrit un roman magistralement construit, fait de courts chapitres où chacun prend la parole à son tour. Des flash-back éclairent ou noircissent l'intrigue qui n'est jamais linéaire et les rêves de Dorrie mystérieux et angoissants nous plongent dans une scène de carnage récurrent dévoilant un secret par petites touches où corbeaux et loups sont omniprésents. Certains passages peuvent évoquer Jim Harrison à son meilleur c'est dire le talent de l'écrivain. Les mots sont choisis, les termes précis quand ils décrivent le travail de taxidermie, le style n'est jamais pesant mais chaque phrase est lourde de sens et on se surprend à lire le roman lentement pour l'apprécier à sa juste valeur. Un livre envoûtant par ses perversions sous-jacentes, ses désirs refoulés et sa dureté parfois, mais un livre magnifique.
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