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EAN : 9782867468353
315 pages
Liana Lévi (08/09/2016)
3.45/5   10 notes
Résumé :
Naviguer sur le Rio Negro et l’Amazone. Faire escale dans les villages de tribus indiennes. Pénétrer dans la jungle. Une expédition peu commune en cette année 1867. Walter Ash, naturaliste chevronné, l’a pourtant projetée juste avant de mourir. Iris, sa femme, belle et déterminée, et son fils Paul décident de mener à bien ce projet, accompagnés d’une jeune dame de compagnie, Rachel. Malgré leurs robes encombrantes, les deux femmes affrontent sans ciller les rudes co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Iris, la jeune veuve du naturaliste Walter Ash décide d'effectuer l'expédition que ce dernier avait projetée avant son décès accidentel. Elle sera accompagnée de sa dame de compagnie et de son beau-fils Paul, un métis né d'un premier mariage, plus rat de bibliothèque que grand aventurier. Dans la touffeur de la jungle amazonienne, au rythme du fleuve, ils partent à la recherche du caïman noir.

Nous sommes en 1867, deux jeunes femmes en crinoline et un jeune intellectuel emprunté dans la jungle cela n'est pas commun. Paul lui a une bonne raison de revenir dans ce village, sa mère, une indienne, est morte en couche au bord du Rio Negra. Il va retrouver une famille et pouvoir écrire l'histoire de ses parents. Sous la moiteur des frondaisons, les corsets, et les cols amidonnés vont valser, et nos trois héros, saisis d'une douce langueur, vont découvrir bien plus que ce qu'ils étaient venus chercher.

Roman d'initiation, roman d'apprentissage et d'émancipation on pourrait être chez Jane Austen ou bien les Soeurs Brontë, mais Alissa York qui vit au canada, écrit avec une langue d'aujourd'hui. le style est vif, l'écriture imagée et sensuelle. « le naturaliste » une bouffée d'oxygène et d'aventure pour la rentrée.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai lu ce livre dans le cadre de la voie des indés d'octobre. J'ai eu la chance d'entendre et de voir Liana Levi à Montpellier à la Comédie du livre en mai 2016 et j'avais été touchée par la passion avec laquelle elle nous parlait de sa maison d'édition. Alors vous pouvez imaginer mon plaisir de lire ce livre de la rentrée littéraire 2016, merci Libfly.

Alissa York nous propose un voyage au Brésil au temps des premiers naturalistes, 1867. En même temps nous aurons de nombreux passages du carnet de voyage de Walter Ash en 1844 dans la même région.

Dans un premier temps, nous sommes à Philadelphie 1865, où l'on découvre Walter et Iris qui s'aiment passionnément il est naturaliste et elle peint merveilleusement les spécimens qu'il lui montre. Il l'initie à l'art d'observer les détails. Comme elle est une femme riche elle fait cela en amateur.

Paul, le fils de Walter d'un premier lit, n'est pas aussi scientifique que son père, il est un poète au plus profond de lui et essaie de tout faire pour être le digne héritier de son père.

Entre dans la vie de cette famille Rachel une jeune quaker qui a l'étoffe d'une future naturaliste, si ce n'est qu'elle est une femme et qu'elle est pauvre. Walter va la prendre sous son aile, et va l'initier. Pour tout le monde elle sera la dame de compagnie d'Iris. Rachel est intelligente et très observatrice elle ressent bien des choses qui ne sont pas exprimées.

Comme nous le voyons ces trois personnages vivent autour de l'aura de Walter mais ne peuvent être vraiment eux même en société.

Ils préparent une expédition car Walter pense créer un parc animalier pour les reptiles dans sa propre maison. Il ne veut pas se contenter d'un cabinet de curiosité, il veut les animaux vivants. Pour ce faire, il met sur pied une expédition mais meurt juste avant.

Nos trois « orphelins » vont décider de faire ce voyage sans lui, en mémoire de lui, pour réaliser sont projet.

Nous allons suivre leur voyage initiatique.

Iris, la veuve va avoir beaucoup de mal à faire son deuil et à s'adapter aux conditions climatiques. La faune et la flore tout semble se liguer contre elle. Iris c'est la sensualité policée. Iris sort de sa vie en société, elle qui paraissait excentrique dans son milieu reste une dame habillée à l'occidentale… qui doit découvrir son corps dans un autre environnement.

Avec la mort du père, Paul se retrouve dans le rôle de l'homme de la maison. le fait que sa belle-mère n'ait qu'une dizaine d'années de plus que lui, crée une situation parfois ambiguë. Elle est jeune, belle et attrayante… Il plane une certaine tension sexuelle sous-jacente. Il y a le retour à la nature.

Paul et Rachel ont le journal intime de Walter qui relate sa précédente expédition vingt trois au paravent. Ils ont un lien avec le défunt.

Pour Paul, c'est un retour aux sources. Il est métis mais a toujours vécu comme un blanc de la bonne société de Philadelphie. Il vient de perdre son père celui qui était le détenteur de son passé, plus il avance dans ces rivières amazonienne plus il se rapproche de sa part intime, de sa mère défunte. Il y a toute la thématique de l'eau et du chemin fait à l'envers vers une renaissance qui est très bien menée par Alissa York. Il se reconstruit.

Rachel est en permanence en train d'apprendre, que ce soit le portugais où tout ce qui touche aux animaux et à l'environnement. Elle a un côté pragmatique de la scientifique en devenir. Elle ressent des choses pour Iris et aussi pour Paul elle se cherche, elle aussi fait des expériences avec ses émotions.

Bien entendu vu l'époque et le contexte on découvre aussi ce qu'est être une femme dans ce milieu scientifique et au sein d'une expédition.

Il y a un avant et un après. Ces trois personnages ne sont plus vraiment ce qu'ils étaient avant de partir… Vont-ils trouver leur voie ? le sens de leur vie ? Et la question finale est : Vont-ils pouvoir repartir ?

Je remercie Libfly et les Editions Liane Levi
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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Iris Ash vient de perdre son mari Walter dans un accident. Il projetait de repartir en Amérique du Sud afin de trouver des reptiles et autres spécimens afin de faire un grand vivarium chez lui. Accompagnée de sa dame de compagnie, Rachel, et de son beau-fils, né d'une première union avec une indienne, Iris décide malgré tout de faire le voyage.

Mais Paul n'a rien d'un aventurier, il préfère les livres et ce voyage l'intéresse surtout parce qu'il va rencontrer la famille de sa mère et en apprendre plus sur ses origines.

Rachel, née dans une ferme Quacker, prend la mission très à coeur et fascinée par les reptiles, n'hésite pas à se lancer dans la jungle.

Quant à Iris, victime de tous les insectes buveurs de sang, elle préfère dessiner les animaux capturés que les chasser.

Mais ce voyage est la source découvertes, pas forcément animales, mais plutôt psychologiques. Les trois personnages vont en apprendre plus sur eux-mêmes au rythme lent du fleuve.

Ce roman nous fait plonger dans la jungle, dans la chaude humidité vrombissante d'insectes, d'animaux plus ou moins dangereux, de plantes vivaces… le quotidien (surtout des femmes) n'est pas toujours facile, lorsqu'il faut enfiler corsets et robes sur chemise, voiles et chapeau pour protéger du soleil et respecter les conventions.

D'ailleurs de nombreux sentiments sont tus, simplement suggérés, mais l'écriture sensuelle nous les fait ressentir plus fortement (même si j'ai été un peu frustrée que finalement aucun personnage ne prenne son courage à deux mains pour exprimer ses ressentis !).

J'ai aussi un peu regretté que les passages en Portugais ne soient pas plus explicités, voir traduit, parce que mes connaissances étant nulles, j'ai certainement raté la compréhension de certains mots clés !

Il s'agit donc d'un bon roman, qui nous fait parcourir une faune et une flore dont on a peu l'habitude, dans une ambiance à la fois rendue lente par la chaleur, mais en même temps aussi vive que les animaux qui y habitent. à découvrir !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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Une belle prose toute en filigrane nous promène dans les deux Amériques. C'est tellement en filigrane qu'à la fin, je suis resté un peu interrogatif quant aux volontés des personnages. La description des "naturalistes" américains du XIX° siècle qui tirent sur tout ce qui bouge pour en ramener la peau fait offense à ceux d'aujourd'hui, dont je suis, qui prennent toutes les précautions pour ne pas importuner les animaux sauvages, même avec leur appareil photo.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
« La senhorita Zuleica se révèle une assistante très compétente. Elle partage mon intérêt pour les reptiles, ne montre pas de trace de cette répulsion préjudiciable si répandue chez les membres de son sexe. N’importe qu’elle femme peut s’émerveiller devant une plume, mais il faut une tournure d’esprit particulière pour apprécier une écaille. »
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Si toutes les espèces devaient s’adapter ou mourir, que faire des cinquième et sixième jours, quand Dieu créa les êtres vivants et vit que c’était parfait ? Sans parler du grand nombre de générations que nécessitait cette adaptation. Si monsieur Darwin avait raison, le monde était beaucoup, beaucoup plus ancien que ce qu’elle avait été amenée à croire. Elle comprenait à présent la défiance des Amis pour la chose écrite. La sélection naturelle – une bien jolie expression pour chambouler le monde.
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Quand elle se fut remise de la beauté du requin, elle fit de son mieux pour le considérer avec l’œil du naturaliste, comme aurait dit Walter. Elle vit une créature faite pour la chasse – museau en forme de pointe de flèche, nageoires pectorales taillées comme les ailes d’une hirondelle à front blanc. Elle revêtait la double nature de la mer faite de ténèbres et de lumière : dos cobalt pour se confondre avec les profondeurs, ventre perle pour disparaître sous le reflet de la surface.
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La nuit est tout sauf silencieuse. Walter n’exagérait pas en parlant du vacarme que font les grenouilles – coassements et cliquetis, hululements et mugissements. Ici un cri d’oiseau sur trois notes. Là, clairement le hurlement d’un mammifère. Paul ne peut absolument pas dormir la fenêtre ouverte, mais l’idée de fermer les volets provoque un spasme de panique dans sa poitrine. Il les ferme tout de même.
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"  Peu importe les connaissances qu’on a. Si on les a acquises sur le terrain – si on a cessé d’astiquer son cabinet de curiosités assez longtemps pour croiser un spécimen dans la nature – alors, au mieux on est un domestique et au pire… au pire, on est une sorte de mercenaire fou de la brousse. "
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