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Citations sur La guerre des jours lointains (20)

Il réfléchissait souvent aux procès des criminels de guerre. Un procès est d'abord une stricte application de la loi, qui doit aboutir à un verdict impartial, mais dans les procès des crimes de guerre, sensiblement influencés par la situation internationale, les différences dans la lourdeur ou la légèreté des peines infligées avaient été importantes, et de plus, elles avaient été rapidement commuées. La loi qui aurait dû se trouver à la base de ces procès n'existait donc pas et les jugements avaient été prononcés au gré de l'humeur des juges. Takuya pensait que c'était une chance que beaucoup de condamnés aient échappé à la pendaison et que lui-même ait vu sa peine commuée en un emprisonnement limité dans le temps, mais il sentait que les procès des criminels de guerre s'apparentaient davantage à un lynchage qu'à un jugement.
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Depuis la défaite, les journaux ne cessaient de publier des articles célébrant la démocratie, tandis que l'attitude des hommes politiques et de l'armée pendant la guerre faisait l'obiet de critiques. La réprobation envers l'ancienne armée était particulièrement vive, et l'on expliquait que la guerre ayant été déclarée par les militaires, l'armée alliée avait bien été obligée de répliquer. Ils soutenaient que le criminel de guerre était le pire symbole des crimes perpétrés par ces militaires, et que les mesures prises par les tribunaux militaires des forces alliées, qui condamnaient à la peine capitale la plupart de ces criminels, étaient convenables. Des émissions de radio révélaient les actes inhumains de l'ancienne armée et ne cessaient de critiquer les criminels de guerre. Le peuple avait été avant tout victime, et les militaires avaient été leurs bourreaux.
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(A propos d'Hiroshima...)

Ajouté aux bombes incendiaires sur les villes de petite et moyenne importance, cet acte de l'armée américaine qui venait de larguer une bombe d'un nouveau type dans le but de blesser et tuer la population dépassait l'entendement. Par la suite, en apprenant l'étendue des dégâts que cette nouvelle bombe avait provoqués sur la ville, Takuya sentit que l'armée américaine ne considérait déjà plus les Japonais comme un groupe humain. On disait que tous les édifices avaient disparu et qu'une bonne moitié de la population avait été instantanément réduite en cendres. Cela s'apparentait à la manière dont on se débarrasse des colonies de mulots en les brûlant.
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Dans une lettre, son frère lui écrivit que l'atmosphère avait radicalement changé au pays : les gens considéraient désormais que les criminels de guerre étaient des victimes ... Takuya déchira la lettre et la jeta. Il savait que l'expression "victime de guerre" était à la mode, mais il sentait que cela n'avait rien à voir avec lui... Pas plus de sept ou huit ans plus tôt, au cours de sa fuite, il avait lu dans les journaux que le criminel de guerre était un monstre de violence, si bien qu'il éprouvait un dégoût difficilement supportable pour les gens qui changeaient à ce point d'avis, et de la colère envers son frère qui lui rapportait cela comme une bonne nouvelle.
p. 279
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Il réfléchissait souvent aux procès des criminels de guerre. Un procès est d'abord une stricte application de la loi, qui doit aboutir à un verdict impartial, mais dans les procès des crimes de guerre, sensiblement influencés par la situation internationale, les différences dans la lourdeur ou la légèreté des peines infligées avaient été importantes, et de plus, elles avaient été rapidement commuées. La loi qui aurait dû se trouver à la base de ces procès n'existait donc pas, et les jugements avaient été prononcés au gré de l'humeur des juges. Takuya ... sentait que les procès des criminels de guerre s'apparentaient davantage à un lynchage qu'à un jugement.
p. 277
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Sa blessure à la tête était guérie, mais le souvenir cuisant du soldat américain le frappant avec son casque restait profondément ancré en lui. Au lieu d'éprouver de l'humiliation, il avait été accablé par le sentiment de la défaite. Tous les soldats étaient joyeux, et s'ils l'arrêtaient, ils le conduiraient sans doute tout aussi joyeusement à la potence pour lui passer la corde au cou. Il se rappelait le dessin de femme nue sur la carlingue du B 29 abattu et les flammes montrant le nombre de bombardements.
p. 288
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Il regrettait même, lorsque que le lieutenant du service juridique lui avait demandé d'envoyer deux sergents-majors sous ses ordres pour l'exécution, d'avoir dit qu'il y allait aussi et d'y avoir participé. Il pensait alors que l'exécution des hommes d'équipage des B 29 était normale parce qu'il était en colère, l'armée américaine n'ayant cessé de lâcher des bombes incendiaires sur les villes et ayant eu recours à la bombe atomique par deux fois. Mais depuis la fin de la guerre, dans les organes d'information tels que les journaux, ou les magazines, on ne remarquait aucune critique concernant les bombardements ayant entraîné des morts et des blessés parmi les civils. Peut-être était-ce un effet de la censure exercée par le grand quartier général des forces alliées, mais les gens en général n'en parlaient pas non plus. Les femmes offraient leur corps aux soldats américains pour obtenir de l'argent et des cadeaux, les enfants les importunaient pour qu'ils donnent des confiseries, et les hommes s'efforçaient de se faire céder des biens matériels pour en tirer du profit. Les maisons brûlées et les pertes humaines avaient complètement disparu de leur esprit, et ils ne semblaient pas garder une once de douleur à cause de cela.
Takuya se rendait compte qu'au milieu de tout cela, sa colère finissait également par s'estomper...
p. 238
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[Les journaux] relatèrent aussi le contenu de la déposition de Hideki Tojo, l'ancien premier ministre, répondant aux questions concernant l'exécution des aviateurs américains qui avaient participé au premier bombardement sur Tokyo le 18 avril 1942. Insistant sur le fait que lui-même était entièrement responsable, Tojo déclarait que ce bombardement constituait un acte contrevenant aux lois internationales dans la mesure où il visait le massacre des populations civiles, y compris les écoliers, et qu'il avait aussitôt donné son autorisation lorsque le chef d'état-major, l'ancien maréchal Gen Sugiyama, lui avait demandé s'il pouvait exécuter les hommes d'équipage capturés. Il protestait ensuite en expliquant que c'était l'habitude dans l'ancienne armée que les subordonnés exécutent les hommes d'équipage capturés sous les ordres de leurs supérieurs, et qu'il n'était pas juste que ce soit considéré comme une faute. Mais en réalité, un grand nombre de soldats, de sous-officiers ou d'officiers supérieurs en relation avec les exécutions avaient été pendus. Takuya pensa que cette déclaration de Tojo n'aurait aucune retombée sur lui.
p. 205
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Ce soir-là, le colonel Tahara, officier d'état-major en chef, revint de mission au quartier général de défense aérienne. L'avion qui le ramenait de Tokyo à Fukuoka avait fait un détour par Hiroshima, où les dégâts étaient terribles, les cadavres étant disséminés partout en ville.
Au quartier général, l'atmosphère était lourde, et on parlait peu. Ajouté aux bombes incendiaires sur les villes de petite et moyenne importance, cet acte de l'armée américaine qui venait de larguer une bombe d'un nouveau type dans le but de blesser et de tuer la population dépassait l'entendement... Takuya sentit que l'armée américaine ne considérait déjà plus les Japonais comme un groupe humain. On disait que tous les édifices avaient disparu et qu'une bonne moitié de la population avait été instantanément réduite en cendres. Cela s'apparentait à la manière dont on se débarrasse des colonies de mulots en les brûlant.
p. 81
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On voyait souvent dans les journaux et les magazines des textes écrits par des esprits cultivés, dont certains insistaient sur le fait que la condition essentielle pour implanter la démocratie au Japon était d'infliger la peine capitale aux criminels de guerre.
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