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Fin de la seconde guerre mondial, le Japon est occupé par l'armée américaine, un ancien officier, Takuya Kiyohara, doit fuir les repressions contre les membres de l'armée Japonaise ayant commis des crimes de guerres.
Tour à tour lâché par sa famille, ses anciens camarades, sa hiérarchie, Takuya se sentira même, chose plus grave encore, lâché par la nation Japonaise.
Akira Yoshimura fidèle à sa réputation maîtrise son roman de bout en bout avec une précision chirurgical et bien que assez gros pour un roman Japonnais, il n'y à pas de longueurs ni quoi que soit de superflu.
Ce livre nous démontre que la frontière entre bourreaux et victimes est parfois plus que ténu dans un contexte de guerre. Surtout il nous laisse imaginer le terrible sentiment d'humiliation qui fut perçu par le peuple Japonnais au sortir de seconde guerre mondial.
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Voilà un récit bien austère. C'est cependant un roman, écrit à la troisième personne, décrivant la longue fuite du personnage principal, héros de la guerre qui devient, par le jeu d'accords politiques entre le Japon vaincu et les États-Unis vainqueurs, un criminel de guerre. Ou comment la perception d'un acte de guerre évolue selon l'époque et comment évolue aussi la perception de celui qui l'a commis.
En définitive, le potentiel de changement, niché au coeur de chaque être humain, conduira le héros sur la voie de la compréhension et de la rédemption.
Un récit austère certes mais d'une grande profondeur.
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Le début est un peu laborieux à mon sens, car Takura, le héros ne voit au départ les choses que d'un point de vue unique, qui serait le point de vue japonais officiel. Il ne remet rien en cause, il est prêt et désireux de mourir pour sa patrie, à aucun moment il n'y a le moindre doute sur la politique et le bellicisme japonais et le régime autoritaire, ni bien sûr le moindre questionnement sur les crimes de guerre japonais. Mais au fur et à mesure du déroulement du roman, Takura vit un peu l'effondrement de toutes ses certitudes, et le livre devient passionnant. Les revirements de l'opinion publique sont particulièrement intéressants à suivre. Les personnages même très rapidement esquissés paraissent très crédibles. On réalise à quel point la société japonaise a été ébranlée dans ses fondements, et les individus aussi.

Akira Yoshimura nous laisse suivre l'évolution de son personnage, en restant en quelque sorte en arrière, dans un style relativement dépouillé. Et ce n'est jamais prévisible, on suit cette histoire jusqu'à la fin sans savoir ce qui va suivre. Une lecture plus qu'intéressante.
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C'est un roman sur la fin de la Seconde Guerre mondiale au Japon, il y a dans ce livre certains aspects qui peuvent paraître à première vue dérangeant et qui sont peut-être encore plus marquant aux yeux d' un lecteur occidental, je pense notamment à l'absence de regret, au sentiment de devoir et d' honneur si particulier au Japon. On est gênée et tout au long de ce roman l' écriture froide et distante renforce le malaise du lecteur.
Cependant, il y a toujours à apprendre des différences et ce livre se révèle très riche en enseignement, il faut lire derrière les lignes, derrière l' histoire de cet officier on apprend énormément sur la perception de cette fin guerre et surtout sur la façon dont les forces d' occupation américaine et les services de propagande et d' information ont géré la fin du conflits. Pour moi ce sentiment de malaise et de gêne évoqué précédemment vient de là. On oscille en permanence entre des points de vues si différents : d' un côté il y a les militaires hauts gradés mis en accusations devant des tribunaux qui rejettent toutes les fautes sur leurs subordonnés, de l'autre la propagande qui se sert de ces procès pour discréditer auprès de la population civile les élites dirigeantes, les hauts gradés jusqu' à l' institution militaire, elle a subit la guerre la faim les destructions les morts et souffre encore des fautes de ses hommes et puis de l'autre il y a des militaires et de simples soldats comme l' officier Takuya Kiyohara, ces hommes ont eu durant toutes la Guerre en obéissant aux ordres l' impression de faire leur devoir, de protéger leur famille et leur pays la reddition sans condition de leur pays leur a « volé » leur combats, la résistance, ils sont à la fin de cette guerre lâchés par leurs supérieurs hiérarchiques, méprisés par la population civile et poursuivis pour être jugé, condamné certainement à mort pour crime de guerre.
Il est difficile en tant que lecteur de trouver sa place dans ce récit, reste l'absurdité des guerres et les hommes qui oublient si vite.
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Takuya, officier dans l'armée de l'ouest s'est porté volontaire pour l'exécution de prisonniers militaires, mais cette exécution a lieu après la reddition du Japon. Plusieurs mois plus tard, dans un Japon dévasté, où pénurie, marché noir et inflation sévissent et s'entretiennent mutuellement, Takuya doit prendre la fuite, les autorités américaines vainqueures, déclenchant des recherches pour punir les crimes de guerre. Va s'ensuivre une fuite pendant laquelle Takuya va éprouver la sincérité des sentiments de ses parents, la lâcheté, le courage, le désintérêt ou l'entraide de la part d'inconnus.
Au delà de cette fuite, Akira Yoshimura nous relate avec La guerre des jours lointains, la situation post-guerre où les vaincus se voient dépossédés et humiliés, où le Japon voit ses villes ravagées par les bombes incendiaires qui font des milliers de victimes, puis deux bombes atomiques, qui tombe sous la coupe de la justice américaine qui réprime sévèrement les crimes de guerre mais qui au fil du jeu des alliances politiques va adoucir sa politique de répression. Dans ce jeu politique faussé, Takuya analysera, à son échelle, les évènements pour tenter de survivre et surtout comprendre comment vivre dans ce nouvel équilibre.
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Au Japon, en 1945, le jeune Takuya est recherché par les alliés pour avoir décapité un pilote de B29, un américain parmi tous ceux qui ont tué des milliers de civils japonais pendant des raids. Commence alors une longue fuite pour Takuya qui garde tout son sens de l'honneur en pensant avoir fait son devoir, mais est poursuivi et menacé de pendaison.

Le fonds historique nous rappelle, mais l'avons-nous oublié avec les conflits actuels, que la guerre frappe d'abord et surtout des civils. Et les "crimes" de Tekuya lui semblent bien peu de choses face aux milliers de personnes innocentes tuées par ces B29.

Yoshimura réussit à mêler la vie de Tekuya, ses angoisses, ses sentiments, son errance, aux événements de l'Histoire. le bombardement d'Hiroshima est perçu par lui comme « un curieux bruit, comme si on déchirait du papier, aussitôt suivi d'un choc étrange qui fit vibrer l'air autour de lui […] le bruit était différent d'une bombe qui explose. Il pensa qu'il s'agissait d'un lointain coup de tonnerre ». (p. 81)

Je cite un critique littéraire qui écrit : "Le livre pose la question, toujours d'actualité : tuer sous les ordres fait-il d'un soldat un criminel, « un ennemi de l'humanité, un détestable monstre de violence » (p. 150) ? Takuya n'a fait qu'obéir, il éprouve ni colère ni peur devant ce paradoxe qu'il ne comprend pas : « du côté des forces alliées, les soldats qui avaient tué des civils japonais étaient considérés comme des héros, alors que l'on voulait une mort offensante pour eux, les vaincus » (p. 32). C'est toute la question des partis pris, comme aujourd'hui encore malheureusement avec les morts de quelques Occidents en Irak ou en Israël, masquant celles de centaines de civils Irakiens et Palestiniens…"
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Sorti dans les années 1970, ce roman fit grand bruit car Akira Yoshimura, auteur très respecté dans son pays, osait s'intéresser à un sujet des plus tabou au Japon : la « vengeance » américaine contre les crimes de guerre japonais lors de l'Occupation du pays à la fin de la guerre.
Tout commence par un ancien membre de l'armée de l'air, Takuya Kiyohara, convaincu par un de ses supérieurs de se cacher pour éviter d'être arrêtée, accusé d'avoir décapité un pilote américain après la déclaration d'armistice. Commence alors un fuite en avant qui mènera notre personnage au quatre coin de son pays.
Dès les premières lignes, on sent la patte de l'auteur, ces tournures de phrases qui semblent être la particularité de sa plume (et de sa traduction qui est très bonne). On sent aussi que tout le monde va en prendre pour son grade durant les 300 pages suivantes.
Pas du tout un plaidoyer contre les crimes américains après la guerre, le livre n'en reste pas moins très proche. A travers son personnage, fuyant dans son propre pays, c'est tous les japonais de l'époque que nous raconte Yoshimura dans cet ouvrage. Ce pays envahi, méprisé, martyrisé par les vainqueurs qui tente de garder son honneur le plus intact possible et de se relever.
L'atmosphère est pesante car Takuya ne reste pas en place, changeant d'endroit souvent, ne faisant confiance à personne. Elle est aussi pesante par l'atmosphère particulière de ce pays qui a faim, de ces soldats américains qui peuvent apparaître à tout moment pour faire ce qu'ils veulent.
Et puis vient la fin, cette fin à laquelle je m'attendais mais qui a su me surprendre. Malgré les crimes, malgré la haine, c'est un pays qui enfin, a retrouvé son identité, au prix de nombreux sacrifices.


La fuite en avant d'un personnage qui cherche à échapper à tout prix à son destin. Un roman magistral pour un thème difficile abordé avec beaucoup d'humanité par un auteur qui fut touché de plein fouet par celui-ci.
Lien : http://leslecturesdeollie.bl..
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Il a suivi la progression des B29 sur la carte, les bombardements de civils innocents, il a vu la ville à feu et à sang, il a comptabilisé les morts, il a assisté aux interrogatoires de jeunes pilotes américains désinvoltes, il a su pour Hiroshima et Nagasaki, il a écouté en direct le discours de capitulation de l'Empereur...alors quand son chef lui demande de trouver trois hommes pour exécuter trois prisonniers américains, Takuya Kiyohara ne réfléchit pas et se porte volontaire pour décapiter au sabre l'un d'entre eux. Cet acte que l'on peut qualifier de barbare lui a semblé naturel et juste, il ne le regrette pas. Pourtant son geste va le rattraper...Les américains n'entendent pas laisser impunis ces crimes de guerre, ses officiers supérieurs se défaussent, Takuya est seul et, s'il se fait prendre, il sait qu'il sera pendu. Alors il fuit. Dans un Japon ravagé par les bombardements, affamé par la disette, humilié par les forces d'occupation, il fuit, il se cache, il ne peut compter sur aucune aide, il ne peut faire confiance à personne. Lui qui a servi loyalement son pays, lui qui a toujours obéi aux ordres, lui qui aurait pu, qui aurait du être un héros, n'est plus qu'un vulgaire criminel, trahi, vilipendé, traqué, sans espoir d'absolution.


C'est avec distance et froideur qu'Akira YOSHIMURA nous raconte la défaite d'un pays et d'un homme et sa fuite éperdue pour échapper à des sanctions qu'il juge iniques. La guerre est ainsi faite qu'il faut un vainqueur et un vaincu et ce dernier n'a plus voix au chapitre. Il est jugé coupable de facto. Les vainqueurs sont des héros, ils ont tué des milliers de civils, ils ont bombardé le Japon sans relâche, ils ont employé l'arme nucléaire, rayé deux villes de la carte mais ils ont ont gagné et celui qui n'a tué qu'un homme est pourchassé pour crime de guerre... Est-il plus coupable que le pilote américain  qui a largué des bombes sans état d'âme ? Une vie américaine vaut-elle plus que des milliers de vies japonaises ? Condamné à la solitude, Takuya se pose des questions. Après le temps de la haine vient celui de la réflexion. Les soldats, japonais comme américains, obéissent aux ordres, voilà le seul fait avéré. La culpabilité se déplace et serait alors dans le camps de gradés qui envoient de très jeunes pilotes faire le sale boulot ou qui ordonnent des décapitations hors-la-loi.
La guerre des jours lointains est l'histoire d'un homme dépassé par des évènements qu'il a subi sans avoir prise sur eux, l'histoire d'une humiliante défaite, d'un pays épuisé par les horreurs de la guerre. Sombre et très dur, le roman invite à la réflexion sur la culpabilité, la barbarie mais aussi la reconstruction et le pardon. A lire.
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Au poste de commandement de l'Armée de l'ouest, Takuya Kiyohara est l'officier chargé de coordonner les informations des attaques aériennes.Il suit une à une les vagues de bombardier qui écrasent les villes sous un tonnerre de feu. "Le 28, trois mille deux cent dix appareils au total attaquèrent diverses régions du pays". Et témoin il comptabilise les villes détruites, les morts. "Il avait souvent entendu dire que telle ou telle ville avait été détruite par les bombes incendiaires, mais le spectacle horrible auquel il était confronté dépassait de loin tout ce qu'il aurait pu imaginer. Les flammes innombrables se pressaient en une immense déferlante en pleine tempête sur une mer démontée. Son visage était chaud comme s'il avait été brûlé." p73. Puis au matin du 6 août a plus de deux mille kilomètres il va ressentir l'onde de choc de la première bombe atomique.Le 15 août 1945, jour de la capitulation du Japon, il a, sur ordre de ses supérieurs, d'exécuter les pilotes de B29 prisonniers. Quelques semaines plus tard il apprend qu'il figure pour cette raison sur une liste de criminels de guerre menacés de pendaison. Il essaye de légitimer son geste : les pilotes de B29 ont lancé des bombes incendiaires sur les villes tuant la population, les ordres de ses supérieurs, il peut se rendre mais il choisit de fuir. Va-t-iil fuir toute sa vie ?

On suit la population qui survit dans les décombres de la guerre, la famine et le marché noir, l'occupant omniprésent. Puis la lente reconstruction pièce par pièce de la vie et de l'économie (la fabrique d'allumettes), le comportement des japonais qui se modifie face à la guerre perdue. Les enfants qui courent après les confiseries jetés par les soldats, les femmes qui sortent avec les occupants. Une incompréhension grandissante de Takuya grandit, témoin des horreurs. Il est dépassé par toutes les transformations auquel il assiste témoin impuissant.

Takuya va continuer fuir, la peur au ventre. Peur de ne pas mourir dans l'honneur de la patrie tel les samouraïs, prêt à se suicider au dernier moment. Il suit jour après jour les procès des criminels de guette de classe A qui seront jugés et pendus. Il apprend que ses supérieurs nient les ordres, et rejettent la faute sur les soldats , puis on apprend que des prisonniers ont subi des vivisections... Tout est dur, froid voire brutal, dans ce récit de la défaite racontée par un soldat vaincu. "L'écriture de l'histoire appartient à celui qui a gagné la guerre."

Akira Yoshimura nous conte froidement l'après guerre vécut par un lieutenant vaincu devenu fugitif. On retrouve le style simple, poétique froid de l'horreur de la guerre
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Takuya Kiyohara est un sous-officier japonais durant la deuxième guerre mondiale. Au moment de la capitulation du Japon il décapite un soldat américain parachutiste. S'ensuit une chasse aux soldats pour crime de guerre, Takuya se cache et réfléchit à son crime de guerre passant de la rage, à l'incompréhension et à la culpabilité.
Ce roman traite du fait qu'en fonction du lieu où l'on se trouve, un héro de guerre en tant que vainqueur peut devenir un criminel de crime en tant que perdant.
L'écriture est rapide, chirurgicale dans ses descriptions statistiques des combats. Pas d'état d'âme, d'émotions, le tout est une excellente réflexion sur la guerre et ses conséquences humaines.
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