AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 124 notes
5
7 avis
4
14 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En représailles des bombardements incendiaires américains sur les civils japonais, et des deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, l'armée japonaise fait exécuter des aviateurs américains capturés et tombés entre ses mains. Une fois le pays vaincu et occupé, les occupants lancent une traque minutieuse et méthodique dans les rangs de l'ancienne armée impériale, et nombre de soldats et d'officiers finissent au bout d'une corde. Ce roman raconte la fuite de l'officier Takuya Kiyohara, et nous fait voir par ses yeux les premières atroces années de l'occupation américaine du Japon.

L'originalité de l'ouvrage est d'adopter le point de vue d'un soldat vaincu et recherché pour crime de guerre, à savoir l'exécution d'un prisonnier, ce qui pèse peu devant les bombardements incendiaires et atomiques des vainqueurs. Il est intéressant de voir les choses de ce point de vue, de partager les pensées de l'homme traqué, de voir comment des Occidentaux se conduisent dans un pays occupé d'Extrême-Orient. Il a été question de "rédemption" dans certaines critiques de ce livre, mais je n'y ai rien trouvé de tel, sinon l'injustice brute de la loi du plus fort. Takuya, "le criminel", homme simple, ne s'embarrasse pas de justifications morales, fait face honnêtement à ses actes, à ceux des vainqueurs, qui ne sortent pas grandis de cette histoire. Il a peur de la mort, est conscient de perdre son honneur et sa combativité, et cherche à survivre. Sa méconnaissance de l'anglais le met à l'abri des justifications morales que le vainqueur se donne, et lui fait voir sa loi telle qu'elle est.

Le roman par lui-même est mal écrit. Selon le grossier procédé mis au point par les Naturalistes français comme Zola, une phrase ("Il pensait que ..." "Il sentait que ...") sert souvent de prétexte maladroit à longues tartines de considérations historiques, économiques ou stratégiques que le héros ne saurait concevoir seul. Dans ces mauvais moments, celui-ci laisse la place à l'auteur et à son jargon sans grâce d'administrateur, d'historien ou d'essayiste. Cet auteur a toutefois le mérite de rappeler que la stratégie du génocide, que les Alliés avaient envisagée un temps pour l'Allemagne, fut bien appliquée au Japon par les Américains (cf W. G. Sebald, "De la destruction comme élément de l'histoire naturelle"). Seule la guerre froide sauva ce peuple qui, brûlé vif ou irradié pendant les bombardements, fut réduit à la famine pendant les premières années d'occupation américaine (voir "La Tombe des Lucioles"), jusqu'à ce que la guerre de Corée éclate.

Je ne sais si la mauvaise qualité de la langue est due au traducteur ou si elle est d'origine, mais cette belle histoire de fuite, de traque et de clandestinité, ce beau portrait humain, sont gâchés par des longueurs historico-politiques maladroitement insérées.
Commenter  J’apprécie          160
Avec ce roman je découvre la plume de Yoshimura. C'est une histoire qui ne laisse pas indifférente. La seconde guerre est finie et nous suivons la cavale de Takuya un soldat japonais. Héro pendant la guerre pour avoir tué un soldat américain, criminel maintenant que la guerre a pris fin. Ce livre m'a fait réfléchir sur la responsabilité que l'on peut avoir en temps de guerre et l'après : la frayeur, la culpabilité, mais aussi l'incompréhension de Takuya qui ne pensait qu'il agissait pour le bien de son pays…

Ce roman m'a permis d'apprendre un peu sur l'histoire du Japon d'après-guerre. La situation était tout aussi confuse qu'en Europe.

Challenge ABC
Challenge Multi-défis
Commenter  J’apprécie          140
La littérature japonaise contemporaine est souvent l'expression de la trace indélébile du dernier conflit mondial et notamment des 6 et 9 août 1945. YOSHIMURA ne fait pas exception, toutefois sa Guerre des jours lointains, au-delà d'une longue description des bombardements américains jusqu'à la reddition nippone, pose de nombreuses questions.
Elle pose la question de la culpabilité. Elle pose la question de la proportionnalité d'un acte meurtrier : vit-on mieux, est-il plus grave de tuer consciemment, de ses mains, un homme ou de larguer aveuglement des bombes qui en tuent plusieurs centaines à la fois ?
La fuite du héros jusqu'à son jugement et sa sortie de prison ne font pas l'objet d'émotion outrancière, c'est toute la force de l'ouvrage, une certaine distance, même du héros vis à vis de lui-même.
Assez noir, ce roman laisse planer l'espoir par une végétation renaissante. Il montre aussi la rapidité avec laquelle l'Homme oublie et passe à autre chose. Les nouvelles habitudes de vie des Japonais de par l'occupation américaine est symptomatique, parfois même douloureux. La description d'un Japon d'après guerre est utile pour des occidentaux qui connaissent mal l'Asie.
Ce roman donne une vision sobre et franche du Japon et souligne également que quel que soit le camp auquel on appartient, la guerre ne finit jamais vraiment tant son souvenir est prégnant. Un beau roman.
Commenter  J’apprécie          40
Takuya Kiyohara est un sous-officier japonais durant la deuxième guerre mondiale. Au moment de la capitulation du Japon il décapite un soldat américain parachutiste. S'ensuit une chasse aux soldats pour crime de guerre, Takuya se cache et réfléchit à son crime de guerre passant de la rage, à l'incompréhension et à la culpabilité.
Ce roman traite du fait qu'en fonction du lieu où l'on se trouve, un héro de guerre en tant que vainqueur peut devenir un criminel de crime en tant que perdant.
L'écriture est rapide, chirurgicale dans ses descriptions statistiques des combats. Pas d'état d'âme, d'émotions, le tout est une excellente réflexion sur la guerre et ses conséquences humaines.
Commenter  J’apprécie          10
A lire davantage comme un roman mémorial qu'un roman cathartique. Comme d'autres l'ont déjà dit, le style qui ressort de ce livre est chirurgical (donc on connaît chaque mouvement aérien des américains et chaque frappe) mais aussi froid.
Écrire sur une telle période demande toujours de la distance, il faut donc en tenir compte si on veut se lancer dans cette lecture. Cela ne va pas dire pour autant qu'on ne ressent aucune émotion à la lecture, attention !
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (253) Voir plus



Quiz Voir plus

Les mangas adaptés en anime

"Attrapez-les tous", il s'agit du slogan de :

Bleach
Pokemon
One piece

10 questions
888 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , littérature japonaiseCréer un quiz sur ce livre

{* *}