Middlewest, tome 2

Suite des aventures d'Abel à la recherche de son identité, d'explications concernant la colère qu'il a profondément ancrée en lui et qui se transforme en tornade lorsqu'il est contrarié, battu. On a une sorte de "road movie" avec une fuite en avant d'Abel, toujours accompagné de son renard qui parle.

Le côté "ado" reste fort présent. La quête de soi, le méchant monde des adultes, le manque de repères, de mère, le père violent, etc. C'est un peu une succession de clichés. Et on a toujours un air de Pinocchio, avec un cirque et des enlèvements d'enfants. On reste avec pas mal de lieux communs, à mon avis. le seul événement notable est la rencontre avec son grand-père mais cela tourne court. Idem pour les emprunts au folklore amérindien (saisons, chamans, etc.).

Côté dessin, c'est toujours un grand kiff, même si on est moins surpris que dans le tome 1. Belles planches, chouette mise en page, colorisation très audacieuse, qui fait rêver. C'est bôôôôôô. Mais je dois bien avouer que cela n'a pas suffi à m'éviter de m'ennuyer. Visiblement, je suis un peu seul à trouver que c'est "cheap"... Mais je suis bel et bien passé à côté. Peut-être le tome 3, le dernier, sauvera-t-il la mise?

Voici mon avis sur les 2 premiers tomes sur 3 de Midllewest de Skottie Young et Jorge Corona paru chez @urbanlinkeditions

Il s'agit d'une série plutôt tournée vers un lectorat ado d'où sa présence sous le label Urban Link. C'est le premier titre du label que je lis car le seul qui me faisait vraiment envie jusqu'ici. Et je ne suis pas du tout déçu.

L'action se déroule dans un Middlewest fantasmé à la fois merveilleux et monstrueux tout droit sorti de l'imagination de l'auteur de "I hate fairy land" et ça ne trompe pas.

On navigue en pleine fantasy steampunk. Mais si les décors et une bonne partie de l'action relève du fantastique, le propos sous jacent est bien plus terre à terre et très sombre.

On y découvre le quotidien d'Abel, un jeune adolescent dont l'ascendance, et semble-t-il l'héritage sont tout, sauf facile à porter. Il sera question de relation père-fils houleuses, de colère et de sentiments retenus... si bien que sous ses atours de récit de genre c'est bien une parabole sur l'enseignement qui semble se degager à la lecture de ces 2 premiers volumes.

Et pour mettre tout cela en image, Jorge Corona fait du merveilleux travail. Sans être totalement comparable, son style se rapproche de celui de Skottie Young. Plutôt stylisé, il sait aussi se faire dur quand nécessaire. Les décors sont très fouillés et les mises en scène riches et variées. Il parvient à insuffler au récit un dynamisme inouï.

C'est une partition sans faute pour ce duo sur ces 2 premiers tomes. Autant dire que j'attends de lire le dernier avec impatience, ce qui ne saurait tarder

La colère d'Abel a fini par faire des dégâts même au sein de la communauté de la foire qui l'avait accueilli, alors la directrice est sans appel, il ne peut pas rester, elle refuse de l'aider plus. Il s'enfonce accompagné de son compagnon renard dans les terres et les bois peu sûrs et se retrouvent vite confronté à de nouveaux dangers. Pendant ce temps, Dale cherche toujours les traces de son fils, furieux qu'il ait échappé à son contrôle.
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La route d'Abel quitte une communauté mais continue d'être parsemée de nouvelles rencontres qui tentent de l'aider à maîtriser son coeur plein d'orage et de tempête. C'est une notion inspirante pour les ados qui sont le public cible de ce récit graphique. L'aide peut se trouver partout même si parfois des personnes abandonnent trop vite.
Les traits des personnages et de l'environnement se durcissent en même temps que tout se noircit et se complexifie autour d'Abel. C'est passionnant de voir comme cet univers est réfléchi et rend une saga avec un environnement particulièrement abouti.
Middlewest sera définitivement une de mes plus belles découvertes de cette année placée sous le signe du défi graphique pour moi et je compte bien continuer sur ce chemin justement grâce à ce genre de pépite.

Ce comicbook traite de sujets difficiles sans édulcoration. On y trouve de la haine, de la violence physique et psychologique, du chagrin, de l'incompréhension... C'est très dur et touchant.

C'est une quête initiatique où le jeune Abel, pour pouvoir se reconstruire, va devoir faire la paix avec son histoire pour contenir la colère qui est en lui avant que celle-ci ne le consume. Heureusement, dans son périple, il va croiser la route de différents personnages qui vont le guider et l'aider à comprendre.

Le scénario est complexe et bien construit. Il regorge de références bibliques ; ne serait-ce que le prénom du héros qui est le second fils d'Adam et Ève et qui signifie "souffle". Il y a un gros travail sur la psychologie des personnages. le tout rend cette #bd très intéressante. Petit plus pour ceux qui n'enchainent pas les tomes, il y a un vrai résumé au début de chaque tome !

Les illustrations sont superbes. On en prend plein les yeux avec les couleurs chatoyantes et les gros contrastes. C'est très travaillé avec beaucoup de détails, des visages expressifs. On sent toute la violence du monstre dans sa forme de tornade. Un vrai régal.

Une bd jeunesse à découvrir !

Abel va de nouvelles rencontres en nouvelles rencontres tout en tentant de découvrir comment se débarrasser de la marque et de cette colère qui l'alimente.

J'aime beaucoup l'univers que Skottie Young et Jorge Corona ont créé. Ce deuxième tome de Middlewest nous entraîne toujours un peu plus loin dans un univers sombre et enchanteur à la fois. On en apprend plus sur le passé de son père et sur le monde dans lequel les personnages évoluent. On sent que la violence sera encore omniprésente dans la suite de la série. Elle plane sur chaque tome de différentes façons. Glaçant mais passionnant.