"Ling désespéré regarder son maître en souriant, ce qui était pour lui une façon plus tendre de pleurer."
"Wang-Fô aime l'image des choses et non les choses elles-mêmes."
Tu m'as menti, Wang-Fô, vieil imposteur : le monde n'est qu'un amas de taches confuses, jetées dans le vide par un peintre insensé, sans cesse effacées par nos larmes.
Le sillage s'effaça de la surface déserte, et le peintre et son disciple disparurent à jamais sur cette mer de jade bleu que Wang-Fô venait d'inventer.
Tu m'as fait croire que la mer ressemblait à la vaste nappe d'eau étalée sur tes toiles, si bleue qu'une pierre en y tombant ne peut que se changer en saphir, que les femmes s'ouvraient et se refermaient comme des fleurs, pareilles aux créatures qui s'avancent, poussées par le vent, dans les allées de tes jardins, et que les jeunes guerriers à la taille mince qui veillent dans les forteresses des frontières étaient eux-mêmes des flèches qui pouvaient vous transpercer le cœur.
Son visage était beau, mais impassible comme un miroir placé trop haut qui ne refléterait que les astres et l'implacable ciel.
Le silence était si profond qu’on eût entendu tomber des larmes.
Wang ce soir-là parlait comme si le silence était un mur, et les mots des couleurs destinées à le couvrir.
Les cailloux des rivages m’ont dégoûté des océans ; la laideur des villages n’empêche de voir la beauté des rizières, et le rire épais de mes soldats me soulève le cœur.
Ling avait grandi dans une maison d'où la richesse éliminait les hasards.