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Citations sur Les yeux ouverts (155)

/Je me dis souvent que si nous n'avions pas accepté,
depuis des générations, de voir étouffer les animaux
dans des wagons à bestiaux, ou s'y briser les pattes
comme il arrive à tant de vaches et de chevaux,
envoyés à l'abattoir dans des conditions absolument
inhumaines, personne, pas même les soldats chargés de
les convoyer, n'aurait supporté les wagons plombés de 39/45.
Si nous étions capables d'entendre le hurlement des bêtes
prises à la trappe (pour leur fourrure), nous ferions sans doute
plus attention à l'immense détresse de certains prisonniers,
dérisoire parce qu'elle va à l'encontre du but : les améliorer,
les rééduquer, faire d'eux des êtres humains. p 313
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Et puis il y a toujours pour moi cet aspect bouleversant
de l'animal qui ne possède rien, sauf sa vie, que si souvent
nous lui prenons.
Il y a cette immense liberté de l'animal, vivant sans plus,
sa réalité d'être,
sans tout le faux que nous ajoutons à la sensation
d'exister.
C'est pourquoi la souffrance des animaux me touche
à ce point, tout comme la souffrance des enfants p 318
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Aimer les gens parce qu’ils sont noirs , c'est encore une manière de montrer qu'on n'a pas complètement éliminé le problème racial.
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l'amitié, comme l'amour :
il y faut beaucoup d'élan et de retenue,
beaucoup d'échanges de paroles
et beaucoup de silences.
Et surtout beaucoup de RESPECT.
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Je ne nie pas les moments de bonheur, mais je crois qu'il y a un fond d'inconscience et d'égoïsme chez tous ceux, qui, en termes vagues et généraux, déclarent que "la vie est belle".
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Enfin, les femmes qui disent "les hommes" et les hommes qui disent "les femmes", généralement pour s’en plaindre dans un groupe comme dans l’autre, m’inspirent un immense ennui, comme tous ceux qui ânonnent toutes les formules conventionnelles.

Il y a des vertus spécifiquement "féminines" que les féministes font mine de dédaigner, ce qui ne signifie pas d’ailleurs qu’elles aient été jamais l’apanage de toutes les femmes : la douceur, la bonté, la finesse, la délicatesse, vertus si importantes qu’un homme qui n’en possèderait pas au moins une petite part serait une brute et non un homme.

Il y a des vertus dites masculines, ce qui ne signifie pas plus que tous les hommes les possèdent: le courage, l’endurance, l’énergie physique, la maîtrise de soi, et la femme qui n’en détient pas au moins une partie n’est qu’un chiffon, pour ne pas dire une chiffe.

J’aimerais que ces vertus complémentaires servent également au bien de tous. Mais supprimer les différences qui existent entre les sexes, si variables et si fluides que ces différences sociales et psychologiques puissent être, me paraît déplorable, comme tout ce qui pousse le genre humain, de notre temps, vers une morne uniformité.
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les QUATRE VOEUX bouddhiques que je me suis souvent
récités au cours de ma vie :
lutter contre ses mauvais penchants ;
s'adonner jusqu'au bout à l'étude ;
se perfectionner dans la mesure du possible ;
si nombreuses soient les créatures errantes dans l'étendue
des trois mondes, travailler à les sauver.
tout est là, dans ce texte vieux de quelques
vingt-six siècles
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Pessimisme et optimisme, encore deux mots que je récuse. Il s'agit d'avoir les yeux ouverts.
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Chaque fois que je vais dans un super-market, ce qui du reste m'arrive rarement, je me crois en Russie. C'est la même nourriture imposée d'en haut, pareille où qu'on aille, imposée par des trusts au lieu de l'être par des organismes d’État. Les États-Unis, en un sens, sont aussi totalitaires que l'URSS, et dans l'un comme dans l'autre pays, et comme partout d'ailleurs, le progrès (c'est-à-dire l'accroissement de l'immédiat bien-être humain) ou même le maintien du présent état de choses dépend de structures de plus en plus complexes et de plus en plus fragiles. Comme l'humanisme un peu béat du bourgeois de 1900, le progrès à jet continu est un rêve d'hier. Il faut réapprendre à aimer la condition humaine telle qu'elle est, accepter ses limitations et ses dangers, se remettre de plain-pied avec les choses, renoncer à nos dogmes de partis, de pays, de classes, de religions, tous intransigeants et donc tous mortels. Quand je pétris la pâte, je pense aux gens qui ont fait pousser le blé, je pense aux profiteurs qui en font monter artificiellement le prix, aux technocrates qui en ont ruiné la qualité - non que les techniques récentes soient nécessairement un mal, mais parce qu'elles se sont mises au service de l'avidité qui en est un, et parce que la plupart ne peuvent s'exercer qu'à l'aide de grandes concentrations de forces, toujours pleines de potentiels périls. Je pense aux gens qui n'ont pas de pain, et à ceux qui en ont trop, je pense à la terre et au soleil qui font pousser les plantes. Je me sens à la fois idéaliste et matérialiste. Le prétendu idéaliste ne voit pas le pain, ni le prix du pain, et le matérialiste, par un curieux paradoxe, ignore ce que signifie cette chose immense et divine que nous appelons "la matière". (p. 242)
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On est optimiste chaque fois que l'on regarde une fleur ou un morceau de pain, et l'on est pessimiste chaque fois que l'on pense à ceux qui dénaturent le pain et tuent les fleurs.
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