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sur 3360 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Roman historique, retraçant la vie de l'empereur romain Hadrien, de sa jeunesse jusque sur son lit de mort.

Homme de dialogue et de paix, cultivé, sensible et sage , il essaiera de moderniser et d'unifier son empire, en améliorant les conditions de vie des esclaves et des femmes, en s'opposant aux inégalités , aux abus. Homme amoureux de la vie et de sa patrie, il voudra prolonger son oeuvre, en prenant soin de bien choisir son successeur, lui faisant part de ses passions, de ses curiosités et de ses espoirs.

C'est un visionnaire qui a foi en l'humanité, la liberté et la justice, même s'il est conscient que le chemin pour atteindre ce monde meilleur est semé d'embûches et d'éternels recommencements. La tâche est rude et il faudra plusieurs générations de sages empereurs comme lui pour accomplir sa vision du monde futur.

Marguerite Yourcenar a imaginé les mémoires de ce grand empereur, elle a voulu «refaire du dedans ce que les archéologues du XIXe siècle ont fait du dehors».
C'est un voyage dans le temps, avec de multiples détails historiques et, même si l'écriture de marguerite Yourcenar est très belle , je m'y suis parfois égarée, l'ennui me gagnant par moment. J'ai cependant aimé cette rencontre avec Hadrien, sa soif de découverte et son désir de se connaitre, de pénétrer jusqu'au plus profond de son âme , de la conscience de soi.
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Erudit mais bien ennuyeux !
Qu'est-ce qui ne va pas, chez moi, pour m'être autant ennuyé à la lecture de ce chef d'oeuvre ? Je viens de parcourir les avis cinq étoiles pour tenter de comprendre ce que j'ai raté : « L'écriture est splendide, le vocabulaire est merveilleux », « le style est limpide, esthétique, élaboré », « Un concentré d'érudition, de talent...un pur chef d'oeuvre ! », « un Hadrien plus vrai que nature. »
Il y a beaucoup d'adjectifs et d'affirmations mais peu de démonstration comme si les lecteurs avaient du mal à concrétiser leur plaisir. Allons voir ce que disent les grincheux ?
Oiseaulire me semble plus précise et nettement plus convaincante :
« L'empereur Hadrien développe des réflexions bien contemporaines qui sont plutôt celles de Marguerite Yourcenar elle-même : un parfum d'anachronisme se dégage de ce roman, accentué par la volonté de l'auteure de restituer autant que possible le style à la fois fleuri et viril des textes anciens.
Hadrien se présente comme un homme pourvu de mille qualités : peu de pages dans lesquelles, sous une apparente modestie, il ne fasse sa propre apologie : voyez comme je suis intelligent, sensible, viril, perspicace, lettré, aimant la paix mais bon guerrier et stratège, excellent ami, bon chef d'état, amoureux sincère. Seule ma carrière d'époux n'est pas exemplaire, mais est-ce ma faute ? Sabine est si maussade.
Il m'a semblé lire une excellente dissertation, pleine de solides qualités, mais lisse, très lisse, un exercice académique bien mené sans aspérité, sans vrai souffle. Intelligent mais sans génie. »
Ca semble acquis, Hadrien n'aimait pas sa femme qui le lui rendait bien. Il préférait les garçons en particulier le (très) jeune Antinoüs qui, si j'en crois la statuaire, était effectivement très beau. Il mit fin aux guerres de conquête de son prédécesseur Trajan… quoique… il mit quatre années à « pacifier » la Judée (comprendre mâter la rébellion juive qu'il avait provoquée en décidant de faire bâtir un temple dédié à Jupiter sur l'emplacement du Temple) de telle sorte que «cinquante forteresses, et plus de neuf cents villes et villages avaient été saccagés et anéantis ; l'ennemi avait perdu près de six cent mille hommes » et, détail intéressant, aujourd'hui encore : « La Judée fut rayée de la carte, et prit par mon ordre le nom de Palestine. »
Privé de descendance, il ne le regretta pas : « certes, aux heures de lassitude et de faiblesse où l'on se renie soi-même, je me suis parfois reproché de n'avoir pas pris la peine d'engendrer un fils, qui m'eût continué. Mais ce regret si vain repose sur deux hypothèses également douteuses : celles qu'un fils nécessairement nous prolonge, et celle que cet étrange amas de bien et de mal, cette masse de particularités infimes et bizarres qui constitue une personne, mérite d'être prolongé. »
Il y a bien quelques pages émouvantes sur la fin de vie, ses affres et ses hontes, quelques intéressantes considérations politico-philosophiques sur l'empire, son expansion, ses limites et son déclin, dont on peut malgré tout penser qu'elles sont, comme les lignes ci-dessus, plus imputables à Marguerite qu'à Hadrien. Rien de bien palpitant. de même les, à mon goût, trop longs développements sur « l'attachement » de l'empereur au jeune (14 ans) Antinoüs, les références à Achille et Patrocle et la divinisation du jeune homme, pourraient sans doute, pour des esprits étroits dont j'avoue ne pas être totalement éloigné, apparaître comme un manifeste pro domo en faveur de moeurs qu'à la vision idyllique de Marguerite, les esprits chagrins pourraient opposer celle de l'historien Sextus Aurelius Victor écrivant dans son Livre des Césars, près de 250 ans après, alors que les relations entre hommes et éphèbes sont tombées en disgrâce : « On le (Hadrien) vit enfin rechercher, avec une scrupuleuse sollicitude, tous les raffinements du luxe et de la volupté. Dès lors mille bruits coururent à sa honte : on l'accusa d'avoir flétri l'honneur de jeunes garçons, d'avoir brûlé pour Antinoüs d'une passion contre nature : c'était là, disait-on, le seul motif pour lequel il avait donné le nom de cet adolescent à une ville qu'il avait fondée ; c'était pour cette raison qu'il avait élevé des statues à ce favori ».
Il pourrait paraître piquant qu'à une époque où tout un chacun condamne à juste titre un Weinstein, personne ne se demande si le petit Antinoüs était vraiment consentant au « grand amour » d'un empereur de quarante ans dont ce roman fait le panégyrique.
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Long monologue de l'empereur, tentant de redresser les finances de Rome, privilégiant la négociation et la paix, et beaucoup de digressions sur ses états d'âme, son amour pour la culture grecque, pour son jeune amant Antinoüs, digressions et lyrisme sans doute magnifiques mais jugés inutiles par mon côté cartésien et trop souvent inaccessibles à mon petit esprit.

En annexe, le carnet de notes de l'auteure est intéressant.
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Les Mémoires d'Hadrien est une longue lettre testamentaire d'Hadrien (76-138) empereur romain à Marc Aurèle qu'il a désigné comme héritier. Il est au soir de sa vie et relate ce que fut son parcours que ce soit au niveau de sa jeunesse et de son arrivée au pouvoir, Trajan l'ayant désigné comme devant lui succéder, de la manière dont il gouverna, aima, guerroya puis, sentant ses forces l'abandonner, envisage la manière dont sa vie va prendre fin.

Divisé en six parties aux titres en latin (traduction Google) : Animula vagula blandula (douce petite âme voyageant) – Varius, multiplex, multiformis (varié, multiples, multiforme) – Tellus stabilita (la terre est stabilisée) – Sæculum aureum (âge d'or) – Disciplina augusta (discipline auguste) – Patienta (patience), comme les six principales étapes de son existence, le récit, est une longue, très longue narration qu'il m'a fallu parfois mettre de côté car n'étant pas très férue d'histoire antique, ni de politique et encore moins de conquêtes, j'ai parfois décroché ou été lassée par ce long monologue.

Je ne dirai pas qu'il est inintéressant, bien au contraire, car il est indéniablement le fruit d'un long travail de documentation mais également d'imagination de Marguerite Yourcenar pour se glisser dans les pensées d'un homme du temps passé, d'un empereur, d'un homme de pouvoir, de s'imaginer ce qu'il aurait écrit sur sa vie et de ce qu'il veut laisser comme témoignage à son héritier pour qu'il en tire d'éventuels enseignements sans omettre de reconnaître à l'autrice une plume remarquable d'érudition et de beauté.

Hadrien n'est pas dépourvu de fierté quand il nous expose comment il est arrivé au pouvoir, sa complicité avec l'épouse de Trajan, Plotine, son mariage sans amour et sans enfant, sa philosophie de vie, son amour pour Antinoüs, jeune homme qui perdra la vie à 20 ans et dont il ne se remettra jamais totalement, la manière dont il a unifié et pacifié son empire et comment il craint à la fois la déchéance de son corps mais également la mort.

Beaucoup des sujets abordés trouvent encore une résonnance soit avec notre monde actuel qu'il soit politique, sociétal ou philosophique mais je fais amende honorable en disant que je n'ai été intéressée que par intermittence. En effet tout ce qui touchait les luttes de pouvoir, de guerres ou de conquêtes ont été loin de me passionner. Moi qui ne suis pas intéressée par les histoires d'amour, j'ai pourtant trouvé la partie concernant l'amour d'Hadrien pour Antinoüs touchante, émouvante, comme les rivalités au sommet pouvant mener jusqu'au suicide etc…. tout ce qui touchait finalement à l'histoire (sujet que j'ai toujours aimé) beaucoup plus que ses pensées existentielles, philosophiques. Je pense que cela est dû à l'écriture pas totalement accessible non pas dans sa lecture mais plus dans sa compréhension et cela sur la longueur ainsi que le choix de la construction sous forme de monologue.

Je suis malgré tout heureuse d'avoir fait sa connaissance mais je ne suis pas sûre d'avoir envie de la découvrir plus avant comme je n'ai pour l'instant eu plus envie de continuer à lire l'autre Marguerite, Duras sans en connaître les raisons, des femmes de lettres comme on les imagine, bien plus que des romancières, des femmes écrivaines qui vont au-delà des mots, qui glissent dans leurs ouvrages des réflexions à l'usage des êtres mais qui demandent connaissances, attention, patience pour en comprendre et apprécier toute les subtilités.

J'ai aimé mais sans plus.

"La condition des femmes est déterminée par d'étranges coutumes : elles sont à la fois assujetties et protégées, faibles et puissantes, trop méprisées et trop respectées. Dans ce chaos d'usages contradictoires, le fait de société se superpose au fait de nature : encore n'est-il pas facile de les distinguer l'un de l'autre. Cet état de choses si confus est partout plus stable qu'il ne paraît l'être : dans l'ensemble, les femmes se veulent telles qu'elles sont ; elles résistent au changement ou l'utilisent à leurs seules et mêmes fins. (p130)"

En rangeant le livre dans ma bibliothèque j'ai retrouvé Les pensées de Marc Aurèle (et oui j'ai eu une période très philosophique) que j'avais commencé à lire et ai retrouvé d'ailleurs des passages surlignés et en les survolant je pense que pour moi c'est le genre de lecture qu'il me faut grappiller et non peut-être lire dans la continuité.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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À la veille de sa mort, l'empereur Hadrien se confesse dans une lettre adressée à Marc-Aurèle. Il lui relate sa vie : son instruction grecque, ses débuts dans l'armée contre les Daces où il se fera remarquer par l'empereur du moment, Trajan, les expéditions contre les Parthes qui s'approchent parfois du désastre, et finalement son accession à la fonction suprême, décision plus ou moins arrachée à Trajan sur son lit de mort.

Hadrien parcourt sans relâche son empire, rétablissant la paix ici, tranquillisant les esprits là-bas. Cette vie lui laissera peu de temps pour lui, et les rares personnes qu'il aimera sincèrement supporteront mal la vie de l'empereur.

Connaissant un peu la vie de Trajan (merci les cours de latin) et la situation politique de son époque, je suis entré facilement dans l'histoire de cet empereur qui lui succède directement. Je ne crierai toutefois pas au chef-d'oeuvre, l'ennui a pointé de temps en temps le bout de son nez : si je n'ai rien à reprocher ni au style ni à l'histoire, il m'a manqué cette petite étincelle supplémentaire qui provoque l'enthousiasme.
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Ça fait depuis le début de l'été que j'ai commencé Mémoires d'Hadien, et un mois qu'il est posé au même endroit.
Je crois bien que je ne finirai pas ce livre et vous me direz tous, que c'est dommage. La dessus, vous aurez raison, parce que j'ai bien aimé ce que j'en ai lu mais la sauce n'a pas pris. Ça arrive parfois.
Ce n'est que partie remise, Marguerite, je le promets.
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Magnifiquement écrit et bien construit,riche en détails, avec de belles réflexions sur la vie, ce récit relate la vie de l'empereur Hadrien. Longue lettre autobiographique qu'il adresse à un ami mais somme toute à la postérité . C'est bluffant, on s'y croirait et c'est bien là le problème, l'impression d'être en version latine de "La guerre des Gaules " ce qui m'a causé un profond ennui. Il m'a manqué quelque chose, un je ne sais quoi qui me rende palpitant ce texte très beau au demeurant.

Lien : http://theetlivres.eklablog...
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"Mémoires d'Hadrien" de Marguerite Yourcenar est non seulement un solide roman historique, mais aussi la biographie d'un homme porteur de vie. Bien que le roman restitue au lecteur de manière très documentée les actes et les réalisations de l'empereur romain Hadrien, le successeur de Trajan et le prédécesseur de Marc Aurèle, les sentiments éprouvés par le personnage principal peuvent être qualifiés d'universels en toute sécurité.

Il lui incombait de gouverner Rome, mais il ne parvint pas à réussir sa vie privée, comme la plupart d'entre nous. Au crépuscule de sa vie, il résume le chemin parcouru sous une forme épistolaire. Hadrien écrit sur la solitude, sur la fatigue de la vie, sur les erreurs qu'il a commises et qu'il n'arrive plus à corriger. Il n'a pas su rendre sa femme Sabine heureuse, mais il ne s'y est jamais vraiment efforcé, lui préférant d'autres conquêtes féminines et surtout masculines. Pourtant, lorsqu'elle disparaît, il se sent blessé par le fait qu'elle ne l'appréciait pas. L'égoïsme prédomine dans la vie amoureuse du souverain, même lorsqu'il s'agit de son bien-aimé Antinoüs - un jeune homme qui se serait suicidé à l'âge de vingt ans. Hadrien ne l'a pas tout à fait compris. de son vivant il a eu peur de cet attachement. Ce n'est qu'après que Antinoüs soit entré dans le monde des ombres qu'il a réalisé ce qu'il avait perdu. Il est alors tombé dans un chagrin sans espoir.

Des réflexions sur la mort closent l'ouvrage de Marguerite Yourcenar. Son style est magnifique comme toujours et d'un point de vue historique le livre est incroyablement détaillé même s'il apparaît, à mon avis, écrit d'une manière trop sèche et académique. Tout est présenté avec parcimonie et concision. Bien que certaines phrases, comme des diamants dans un sertissage, donnent une idée des compétences réelles en écriture de l'auteur, je n'ai pas été imprégnée de la vie d'Hadrien, il n'est pas devenu une partie de mon être. Pourtant, il y a quelque chose de subtilement moderne dans le personnage de Yourcenar : son relativisme, ses doutes, son scepticisme, son stoïcisme face à la mort et à la maladie. Ces qualités rendent Hadrien perpétuellement attrayant pour de nombreuses personnes qui cherchent aujourd'hui des réponses à des questions éternelles.

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La lecture m'a semblée laborieuse, j'avais choisi cette oeuvre pour m'accompagner lors d'un voyage à Rome. Il a bien fallu la visite de la Villa d'Hadrien pour que j'accroche au récit qui présente la vie de cet homme hors du commun.
Je suis contente d'avoir lu ce classique jusqu'au bout, j'ai apprécié le style, j'ai appris beaucoup sur cette période de l'Antiquité, mais je m'attendais à un roman plus séduisant.
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Marguerite Yourcenar , première femme élue à l'Académie française en 1980, nous propose avec Mémoires d'Hadrien un foisonnant roman historique qui se veut être au plus proche de la vérité .Elle choisit de faire s'exprimer Hadrien à la première personne du singulier pour dit-elle "se passer le plus possible d'intermédiaire, fut-ce elle-même ".
Ce procédé narratif permet ainsi au lecteur de s'approprier Hadrien , son temps, (IIème siècle ap JC) , sa vie d'homme d'armes, de pacificateur , de poète, d'amant des arts et des hommes. Ce lettré helléniste a su imposer son image, son point de vue humaniste, tout en restant très lucide sur l'avenir de Rome et celle de l'Empire .Il n'en est pas moins très fier de ses succès et revendique à juste titre son titre de Père de la Patrie.
Mon ressenti à la lecture de ce roman considéré comme un joyau de part le monde est cependant mitigé . Certes je rends hommage à l'érudition de M. Yourcenar , à la précision de son travail d'historien à la beauté de sa prose , à la profondeur des propos tenus mais voilà je me suis très souvent sentie larguée les informations fusent , les listes de noms s'allongent de page en page et moi pauvre lectrice sans humanités je me suis souvent sentie partir à la dérive !!!
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