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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre à la force du film "120 battements par minutes" sous fond des années 80-90, sur le récit de la lutte contre le sida. On y rencontre des personnages forts, déterminés et cathy Ytak nous décrit passionnément les relations noués entre les personnages. On ferme cet ouvrage avec un goût de rage de vivre exemplaire !
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Mary, Monelle, Julien et Sami, quatre lycéens, quatre copains comme des milliers d'autres. Ou presque. On est au début des années 1990, ce que l'on nomme pas encore le Sida décime en silence une jeunesse encore insouciante. A l'heure de la découverte de l'amour et de la sexualité, toutes les sexualités, l'un d'entre eux va aussi rencontrer la maladie mortelle. Face à l'inconnu, la différence et la peur, les uns et les autres prennent des chemins parfois différents.
Ecrit avec tout à la fois beaucoup de franchise, d'énergie et de sensibilité, ce roman pour ados retrace un pan de notre histoire contemporaine qui touche les questions toujours d'actualité d'orientation sexuelle, d'engagements, de craintes et surtout d'amour. Engagé sans juger, « un trait de fusain » est aussi un beau roman d'apprentissage à mettre entre toutes les mains.
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Les rares fois où je fais une incursion en littérature jeunesse, je me fais la même réflexion : il faut que j'en lise plus !!

« Un trait de fusain » est un roman ado qui avec des mots simples et justes nous ramène dans les années 90, les années sida.
Mary, Monelle, Julien et Sami, sont lycéens, ils étudient le dessin. Quand le beau Joos, modèle, vient faire une séance de pose dans leur école, la simple histoire d'amitié glisse progressivement vers des sujets forts comme l'homosexualité, le sida, le militantisme, les préjugés, la première fois, le plaisir féminin. Les thématiques adolescentes (amour, relations familiales) enrobent le tout mais l'auteur n'esquive pas les réalités. Les personnages du roman prennent conscience de la fragilité de l'existence et d'une fin possible avec l'arrivée de cette maladie qui véhicule encore beaucoup de mythes, d'incertitudes et de peur. Cathy Ytak nous fait revivre la naissance d'Act Up et le combat de ces membres à une époque où notre société n'avait pas conscience des vies brisées par le Sida. Que que la jeunesse est belle quand elle s'engage !
Un roman d'une grande dignité, très émouvant et très réaliste. Une jolie découverte.
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Un roman qui, même s'il se déroule dans les années 1990, relance le problème toujours actuel du sida ("On n'en guérit toujours pas !") et de la discrimination liée aux homosexuels.
Marie-Ange n'est pas bien dans son corps, pas bien dans sa vie. Avec ses parents "coincés au 19e siècle", les interdits sont nombreux, les tabous encore plus et la discussion impossible : "L'avortement, ma mère est contre. La pilule, elle est contre. Les homos, faut les soigner." Or, Joos l'homosexuel vient d'entrer dans son petit groupe d'amis, apportant avec lui un souffle de liberté et de révolte. Peu à peu Marie-Ange se détache du carcan familial ("Trop de frustrations, trop de choses ravalées, trop de rancune"), apprivoise son corps et symbolise cette métamorphose en changeant de prénom : désormais elle est Mary.

Mais voilà que la terrible nouvelle tombe : Joos est séropositif. Avec les premiers symptômes qui apparaissent, c'est l'amitié qui éclate, les larmes qui pointent, la mort qui se profile. Car l'annonce "n'en finit pas de bousculer sa vie" : il y a les silences pour éviter le sujet, les mensonges pour préserver le secret, éviter le jugement des autres, la solidarité à préserver tout en respectant les réactions, l'épuisement moral et physique à un âge où l'on est sensé rire et penser à l'avenir. Mais quel avenir peut-on espérer quand on se sait condamné?



Alors Mary se lance dans le militantisme aux côtés des membres d'Act Up pour "alerter l'opinion publique sur l'épidémie de sida qui décime les homosexuels". Il faut se remettre dans le contexte de l'époque (les préservatifs, c'est "un truc de pédés"), où les tabous entretiennent "la loi du silence". Pour l'héroïne, "ses propres réflexions et colères ont trouvé un écho dans celles de ces luttes collectives", "ses petits problèmes personnels sont devenus un peu dérisoires à côté de tout ça" et ses priorités de vie s'en trouveront changées irrémédiablement.

Ainsi on se laisse embarquer par l'histoire de cette bande de jeunes entre espoir et souffrance, portés par l'écriture efficace, un brin nerveuse, de l'auteur, et la thématique, en filigrane, du dessin, qui permet à ces étudiants en art de se raccrocher à une activité familière et rassurante, mais aussi d'exprimer leurs émotions contenues. J'ai cependant trouvé dommage que le récit ne soit pas suivi d'un bref point sur la maladie aujourd'hui, que les adolescents actuels semblent oublier.
Un roman sensible pour une thématique difficile.
Lien : https://www.takalirsa.fr/d-u..
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Premier livre que je lis sur le sujet et c'est une réussite.

Le cadre en lui-même n'est pas banal pour un livre pour ados. On retourne dans les années 90 avec des lycéens dans une école d'art, et juste ça, ça permet de faire la différence. Très vite, on est immergés dans l'histoire, et on suit l'aventure des différents protagonistes (bien que certains soient plus en retrait que d'autres, et notamment Monel et Julien).

Leur histoire, mais surtout ce qu'ils ressentent, ce qu'ils traversent, et c'est à la fois pas évident, mais tellement bien retranscrit. Les amours naissants, les questionnements liés à la sexualité, ce livre cherche à dénoncer les préjugés et les pensées rétrogrades qu'ont pu avoir beaucoup trop de personnes. A l'époque, mais également encore aujourd'hui. Parce qu'il s'agit d'un sujet actuel, et encore aujourd'hui, le sida continue à tuer.

Le problème est posé. Ou même les problèmes. Parce qu'il ne s'agit pas seulement du sida ou du VIH, mais aussi de la sexualité, de l'homosexualité. de la mort. de la vie. Et de comment faire avec. Ce livre offre de vraies réflexions, mais si elles ne sont malheureusement pas toutes posées en profondeur. Peut-être à cause du militantisme assumé, mais il aurait pu être intéressant d'avoir un peu plus le point de vue de Julien et d'essayer de comprendre pourquoi celui-ci rejetait son (ex) meilleur ami, juste à cause de sa sexualité. Parce que pour vaincre l'homophobie, ne serait-il pas plus simple d'essayer de la comprendre ?

L'histoire est maîtrisée, et toute en émotions (et surtout la fin bien sûr, même si forcément on s'y attendait, ça ne perd rien de son petit effet). le récit poignant et emprunt de réalisme. Vraiment une très bonne lecture.
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D'Un trait de fusain m'avait fait de l'oeil surtout en raison de ses nombreuses recommandations ; et en même temps, je ne savais pas trop si j'avais envie de lire un roman qui traite du sida, même si j'étais curieuse de savoir comment l'autrice traiterait le sujet à destination des adolescents. Parce qu'on a tous, dans ma génération (celle née dans les années 90), eu droit à de grandes campagnes de sensibilisation à la maladie, sortez couverts, les parents achetaient des préservatifs, les professeurs en parlaient dès le collège, bref, tout le monde était sur le pont après les tragédies des années 90.

Mais les adolescents des années 90, c'était comment pour eux tout ça ? Cathy Ytak y répond avec beaucoup de délicatesse, abordant les différents sujets qui animent tous les futurs adultes : hétéro ou homosexualité, amour, attrait pour les corps… Dès les premières pages, elle nous met dans l'ambiance grâce à ses personnages principaux étudiants en art. Je m'y suis revue, dans mes cours de dessin avec modèle vivant, les sourires en coin entre nous, le côté inaccessible des modèles, la gène, la créativité au fusain ou à la pointe sèche. Je trouvais ça génial et j'étais embarrassée, c'était toujours beaucoup d'émotions, un peu comme l'autrice le décrit.

Elle prend surtout la parole par Marie-Ange, rebaptisée Mary, qui est élevée dans une famille hyper conservatrice et qui va s'élever petit à petit pour prendre la parole sur une maladie qui, dans l'inconscient collectif (ou leur conscient, d'ailleurs) est réservée aux « PD dépravés ». Pour l'honneur de ses amis et par détresse face à l'inaction des adultes, Mary grandit et devient militante.

Je vais passer un peu sur la forme, parce que je n'ai rien trouvé de très extraordinaire à dire dessus, c'est bien écrit, j'aurais potentiellement apprécié un peu plus de description et pouvoir m'attarder sur les ressentis de chacun, même si le discours n'est pas complètement vide non plus (c'est juste une histoire de gourmandise personnelle). C'est sympa, ça va au but, c'est parlant et incisif.

Après, je tiens à le dire quand même au final, ça me fait bizarre de lire un roman qui se passe en 1992 ! Alors c'est peut-être parce que ce n'est pas si vieux et en même temps déjà loin (bonjour, je sais pas m'expliquer), mais je crois que dans un certain sens, j'aurais bien aimé lire une histoire plus contemporaine. Même si j'admets, l'aspect absence de réseaux sociaux et de smartphones est un plus…

Je referme ce roman avec un peu de tristesse mais aussi d'espoir, en me disant qu'aujourd'hui nous sommes tous mieux informés et mieux protégés, et plus tolérants aussi… Heureusement !
Lien : https://folitteraires.wordpr..
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1992, dans un lycée parisien, un groupe d'amis se retrouve en cours de dessin face à des modèles vivants, nus. D'abord une femme pas très jolie, puis un jeune homme rayonnant, dépourvu de pudeur, parfaitement à l'aise dans son corps quand eux, garçons et filles, peinent à gérer l'équilibre entre la tâche à accomplir et les émois d'une sexualité naissante.

C'est à travers les yeux de Marie-Ange, qui se fera surnommer Mary pour se démarquer de la famille conservatrice qu'elle rejette, que l'on fait la connaissance du charmeur Joos, qu'on découvre sa relation avec le meilleur ami Sami, qu'on apprend le drame de sa séropositivité.
Mary se découvre audacieuse, pleine de désirs et de questions sur la vie ; elle s'écarte du chemin qu'elle s'était tracé pour militer au sein d'Act Up avec ses amis.

Ce roman est lui aussi écrit d'un trait de fusain : comme une esquisse, à la fois rapide et terriblement vivante, à la fois poignante et douloureusement fragile. Une écriture percutante, une histoire émouvante, qui nous parle des années Sida, de tolérance et d'intolérance, d'amour et d'amitié. On ne tombe pas dans le mélodrame : c'est plutôt comme un grand cri d'émotion et de vie, à pousser de toutes ses forces tant qu'on le peut.
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C'est un roman engagé comme je les aime !

En lisant cette histoire, j'ai pensé forcément au film, 120 battements par minute que j'ai vu récemment.

Avec D'un trait de fusain, l'auteure aborde ce même thème : le sida.
Elle nous emmène dans les années 1990, où le monde est terrifié par cette maladie, stéréotypée, mal connue et qui effraie.

A travers de jeunes adolescents, Marie-Ange et ses amis, le lecteur va suivre leurs parcours amoureux, leurs amitiés, leurs peurs et leurs peines.

Ils sont jeunes, ils sont au lycée et ont tout à découvrir de l'amour.

Mais alors, comment se construire, lorsque l'on a une épée de Damoclès en permanence au-dessus de la tête ?

Comment s'aimer, comment vivre les premiers émois, les premières fois lorsque tout tourne autour de cette maladie ?

Mais malgré toutes ces interrogations, c'est surtout une très belle histoire d'amitié et d'amour que l'on découvre dans ce beau roman, rempli d'espoir.

C'est un combat acharné pour lutter contre la maladie, les tabous, les préjugés.

C'est l'espoir d'un monde meilleur à venir, grâce aux traitements, grâce aux mentalités qui évoluent, à l'information et l'acceptation de la différence.

Ce livre nous parle de l'essentiel d'une vie ! L'AMOUR.

J'ai aimé l'écriture de l'auteure car elle est franche, sans fioriture, sans détour.
Et c'est vraiment bien !

Un roman émouvant et intelligent qui touche autant les adolescents que les adultes et continuera à toucher les futures générations.

Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Cathy Ytak est un nom connu en littérature jeunesse. J'ai déjà lu plusieurs livres d'elle, mais sur le thème du SIDA par contre c'est quelque chose que j'ai moins souvent l'occasion de rencontrer.

L'histoire se passe dans les années 90. Marie-Ange, Monelle, Sami et Julien ont 17 ans et sont en école d'art. Un jour en cours de dessin ils font la rencontre de Joos, un modèle jovial et décomplexé. C'est le début d'une amitié entre eux qui sont pourtant tous assez différents.

On suit surtout l'histoire du point de vue de Marie-Ange et de sa famille stricte et conservatrice dont elle attend de pouvoir s'échapper, mais les différences de caractères des personnages principaux permettent d'aborder le sujet du SIDA d'après divers angles. Car c'est bien cette maladie qui va s'immiscer dans leurs vies et ils ne vont pas tous y faire face de la même manière.

Un petit point négatif que j'aurais à reprocher à ce roman et qui explique ma note c'est que l'histoire va très voire trop vite. le temps avance vraiment rapidement, les personnages évoluent à vitesse grand V sans qu'il y ait toujours un élément déclencheur.

J'ai bien aimé le moment où j'ai compris les dessins de la couverture. Elle va en intriguer plus d'un. Un bilan positif donc pour ce roman de Cathy Ytak, j'ai apprécié découvrir l'histoire de ces jeunes gens, surtout n'ayant pas connu cette époque. ça nous permet de voir le chemin parcouru depuis 30 ans et je pense que les jeunes d'aujourd'hui ne devraient pas y être insensibles.

Je ne connaissais pas cette collection Les Héroïques chez Talents hauts, je découvrirai d'autres de leurs titres avec plaisir. D'un trait de fusain est un livre nécessaire à avoir dans les CDI dès la fin du collège. 4/5
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Un roman certainement nourri de la propre expérience de l'auteure, Cathy Ytak. Nous sommes au début des années 1990, les pouvoirs publics en France ne prennent pas au sérieux l'épidémie du Sida. Marie-Ange, qui très vite demandera à son ami Sami de lui trouver un autre prénom - Mary -, prépare un CAP en arts graphiques dans un lycée parisien. et compte les jours jusqu'à sa majorité. Un jeune modèle, Joos, rejoint leur bande d'amis, et Sami en tombe éperdument amoureux. Mais le virus du VIH fera des ravages. Mary rejoint Act Up, moyen pour elle de donner forme à sa colère et sa tristesse. Une histoire qui évoque avec beaucoup de justesse le passage chez des jeunes adultes, confrontés trop tôt à la mort, de l'innocence à une prise de conscience des choix et responsabilités politiques, et qui fait la part belle à l'amitié et l'amour entre adolescents.
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