On est concernés par la disparition de ses parents, des proches, du conjoint, mais rien ne prépare à celle des amis. Feuilleter son carnet d'adresses les remet en mémoire: elle n'est plus là, il n'est plus là, ils ne sont plus là, ni l'un ni l'autre. Des noms, des numéros, des adresses s'effacent. Et, page après page, plus là, plus là, plus là. Ce n'est pas tant la personne elle-même que l'on pleure que sa jeunesse, la fête, les discussions animées, et les verres trop nombreux, les longs week-ends, les épreuves et les victoires partagées, les secrets échangés, les souvenirs que seuls nous deux possédons. Nous pleurons notre belote mensuelle.
On peut se demander si c'est la meilleure idée possible. Ce couple de vieux débris, l'une avec plus de problèmes de santé qu'un pays du tiers-monde, l'autre sénile au point de ne pas savoir quel jour on est, partant sillonner les routes du pays. Ne disons pas de bêtises. Bien sûr que c'est pas une bonne idée.
Dès les derniers instants de la vie, nous nous mettons enfin à découvrir le véritable bonheur
J'ai besoin de bruit. Je ne veux pas rester seule avec mes pensées. Je n'aime plus mes pensées. On ne peut pas leur faire confiance.
Je ne me lancerai pas dans un énième resumé, d'autres avant moi l'ont très bien fait. Mon commentaire se résumera à ceci: LISEZ LE! Ce livre est bouleversant de réalité, de sentiments...il faut bien sur prendre en compte le faite que je parle sous le coup de l'émotion car je viens de terminer ce livre il y a 5 minutes.
Je prenais conscience que rien d'extraordinairement bon ni mauvais n'était survenu dans mon existence. Je n'avais connu que la normalité. Ma vie était d'une extrême platitude. Je n'aspirais qu'à mon foyer, à l'amour et à la sécurité des miens, rien de plus. Je savais que ma présence sur cette Terre n'obéissait à aucune raison particulière, mais j'y étais, et heureuse d'y être, émue par sa beauté. C'était un instant parfait.
On passe sa vie à se préoccuper de l'opinion des autres, alors qu'en réalité ils ne pensent pas. Les rares fois où ça leur arrive, je l'admets, c'est souvent en mal, mais on peut au moins se réjouir qu'ils soient capables de penser.
J'ai l'impression que l'endroit est beaucoup plus vaste qu'il y a vingt ans. On sait que, lorsqu'on retrouve un lieu de son enfance une fois adulte, il apparaît plus petit que dans le souvenir. Mais, si on y revient dans ses années de vieillesse, c'est le contraire. Tout semble immense.