Grenadine

La diversité donne le vertige. C'est comme regarder du haut d'un building et se dire que chaque existence est aussi complexe que la nôtre.
Mais quelque part ça nous légitime. Quel que soit notre sentiment de marge, on est toujours un point au milieu d'une échelle.
Et ce sur n'importe quel critère. Genre je peux trouver ma personne trop "slutty", parfois...
Mais il y a toujours du "plus" et du "moins".
Ce n'est pas une échelle de valeurs, plus une grille ou chacun.e aurait sa coordonnée attribuée.
J'ai vu des gens plus bornés que moi, des gens pour qui j'étais bête et immature, d'autres pour qui j'étais bien trop intello.
Toutes ces données sont si larges qu'à notre échelle : nous sommes de la microscopie.
Bien sûr, cette vacuité relative peut-être déprimante.
Mais elle libère aussi. Tant que nous ne nuisons pas, il devient apparent que se restreindre est vain.
Avoir plus ou moins d'argent, être plus ou moins "perv", plus ou moins bi, plus ou moins "arty"... tout ça ça ne déplacera que de 0,0001 votre coordonnée dans la grille, tant elle est immense. En d'autres termes : que vous soyez vous ou vous forciez à l'inverse, ce n'est que poussière proche du rien dans un océan de possibles théoriquement infini.

-Wow. Ca en fait de la réflexion pour dire qu'on fantasme sur les grosses fesses de son ex.

On va pas se mentir, grandir c’est effrayant. On a toujours l’impression de devoir choisir entre des routes définitives. Qui parfois en plus, nous paraissent toutes bien nazes. Ces choix m’ont pourri, rongé, déprimé. Avant, que je ne comprenne… Parfois, nous n’avons pas à choisir…