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EAN : 9782376863281
60 pages
Editions ActuSF (04/12/2020)
3.94/5   9 notes
Résumé :
Zombies, Mort et Vivant est une œuvre particulière, le leporello s'ouvrant comme un accordéon pour dévoiler une fresque zombiesque dantesque, prenante et intrigante, idéale pour les fêtes de fin d'année.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Depuis plusieurs mois, les éditions ActuSF semblent avoir fait le pari de varier les formats de leurs livres et de particulièrement soigner leur présentation. Aux magnifiques éditions imitation « livres anciens » comme « Royaume de vent et de colère » de Jean-Laurent del Socorro (ou plus récemment « Un éclat de givre » d'Estelle Faye) ont ainsi succédé les deux ouvrages de la collection ActuSF Graphic (respectivement signés Jean-Laurent del Socorro et Allan Moore) et enfin « Zombies », un ouvrage atypique tant sur la forme que le fond. L'ouvrage a en effet été construit et édité sous la forme d'un leporello, soit un livre qui, grâce à une technique de pliage particulière, se déplie tel une frise ou un accordéon (Wikpédia nous informe que ce joli mot dont j'ignorais jusqu'à peu l'existence tirerait son nom du valet de Don Juan, qu'on voit dérouler une liste interminable énumérant les amantes de son maître dans l'opéra « Don Giovanni » de Mozart). La frise que se déploie une fois l'ouvrage ouvert est composée essentiellement d'illustrations, accompagnées de courts textes, et doit se lire des deux côtés. le recto de la frise mêle le jaune et le noir et met en scène notre monde dans sa banalité : métro, rue remplie de passant, arrêt de bus… Lorsque le livre a été entièrement déroulé, le lecteur est invité à la retourner pour poursuivre sa lecture. le rouge vient alors remplacer le jaune, et on constate que les passants ordinaires sont devenus des zombies. On retrouve alors un certain nombre de représentations classiques de ce type de récit : des individus courbés, les yeux vides et la bouches pendantes déambulent dans les rues, le cerveau à l'air et le visage émacié.

L'originalité de l'histoire vient du fait que le narrateur considère qu'aucun véritable changement majeur ne s'est opéré entre la première frise et la seconde. Pour lui, les humains se comportaient déjà comme des morts-vivants avant leur transformation par un mystérieux virus : ils ne pensent qu'à trouver à manger, ils ne se regardent pas, ils ne se respectent pas les uns les autres et la politesse ou la sollicitude dont ils font parfois preuve n'est rien d'autre qu'un masque. D'ailleurs il explique les fréquenter aussi peu maintenant qu'ils sont morts que lorsqu'ils étaient vivants, les regarder par la fenêtre suffisant à susciter son dégoût pour l'espèce humaine. Vous l'aurez compris, le narrateur est profondément misanthrope et ne semble éprouve que mépris pour la foule d'individus qui déambulent devant ses carreaux, et ce avant comme après la catastrophe. On devine bien sûr dans le discours du protagoniste une critique de la société de consommation, de la routine dans laquelle les individus se laissent parfois enfermés… mais cela ne va pas plus loin. Difficile en effet de raconter une histoire ou de faire passer un message au lecteur avec seulement quelques images et une poignées de lignes de texte, si bien que la publication de cet ouvrage me rend un peu dubitative. La lecture n'est pas inintéressante, loin de là, mais, même en prenant bien son temps, elle prend fin au bout de cinq minutes, si bien qu'on a du mal à voir ce qu'on pourrait en retenir une fois l'entièreté de la frise déroulée puis repliée…

Réalisé sous la forme d'un livre accordéon dont la présentation a été particulièrement soignée, « Zombies » est un ouvrage déroutant qui peut séduire par son format et son traitement atypique du récit de zombie mais qui se révèle bien trop bref pour véritablement marquer le lecteur. A réserver peut-être aux collectionneurs amateurs de morts-vivants… ?
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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J'aime tout ce qui sort de l'ordinaire, que ce soit sur le fond ou sur la forme. C'est donc le format atypique de ce roman qui m'a attirée en premier lieu : livre en accordéon qui se déplie sur plusieurs mètres et qui nous présente deux versions de la réalité. Ensuite, le thème des zombies me plait toujours beaucoup, et j'avais gardé un excellent souvenir de le Club des punks contre l'apocalypse zombie, également chez ActuSF. Il me tardait donc de découvrir ce livre-objet hors-norme. Quand je l'ai reçu, j'ai été un peu étonnée par sa taille, qui est plutôt petite, mais c'est un format type carnet de croquis, qui tient dans la poche et qu'on sortirait quand l'inspiration arrive, et donc plutôt adapté à cette formule.

Zariel (ou un narrateur anonyme également artiste, comme vous préférez 😉 ) est en haut de son immeuble, derrière sa fenêtre et décrit ce qu'il voit. Pile ou face, l'auteur/illustrateur nous propose deux visions de la réalité : on commence avec notre monde, visuel d'existences mornes, ordinaires, des gens dans les transports en commun, image qui devient de plus en plus pessimiste au fur et à mesure qu'on avance dans la fresque. Des gens qui courent après le temps pour gagner toujours plus d'argent pour pouvoir le dépenser à des choses inutiles, sans prendre soin des personnes qui les entourent, ni même d'eux-mêmes.

L'autre face, plus sombre et trash, est la version apocalyptique de notre monde, si le virus Z avait contaminé la planète. Les zombies se promènent sous les fenêtres de l'immeuble, et le plus triste, c'est qu'à part leur apparence physique, rien n'a changé, leurs comportements semblent les même que dans notre présent. Toujours la routine, l'indifférence, la léthargie… brisée uniquement lorsqu'un objet de désir se dresse sur leur chemin, ils sont alors prêts à s'entretuer pour l'obtenir. Un livre dont le contenu préoccupant et très noir sonne étrangement juste en cette période de pandémie…

Le rendu visuel est assez coloré, en noir, jaune, rouge (vive la Belgique :D), ce qui donne un très beau résultat. Zariel nous propose dans cet ouvrage un gigantesque croquis, aux traits épais et précis, une esthétique qui m'a beaucoup plu. J'ai aussi beaucoup aimé la couverture, qui est aussi à double sens : personnage (autoportrait?) avec son carnet de croquis sur la première, ce qu'il reste de lui après le passage des zombies sur la quatrième. 😉 le noir n'y est pas tout à fait noir, il est texturé, donnant forme aux ombres qui s'y cachent, tout comme le narrateur se cache derrière sa fenêtre.

Les textes ne prennent pas beaucoup de place, laissant parler la fresque, mais sont percutants de vérité. « Rien n'a changé » revient comme une sentence, condamnant notre génération de zombies à se contempler dans sa propre apathie. de brèves pensées qui reflètent bien notre époque qui vit dans l'instantané, sans se soucier des conséquences.

Ce qui serait encore plus chouette ? Faire de ce livre à part une oeuvre transmedia, de ces écrits percutants, une chanson punk !

Un objet-livre hors norme : une fresque sombre et colorée à la fois qui se déroule sur plusieurs mètres, une réalité entre présent et futur version apocalypse zombies, à pile ou face, dans laquelle pourtant « rien n'a changé ». Des phrases courtes et percutantes pour une dénonciation de notre société individualiste et consumériste. Une belle réussite pour cet OLNI (objet littéraire non-identifié) et une expérience visuelle à réitérer d'urgence !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Beau petit objet. Un leporello (livre accordéon) qui tient dans la poche !
J'ai été surpris par sa taille, bien qu'ayant lu qu'il avait été croqué dans le métro. Je ne m'étais pas projeté sur l'objet. J'avoue avoir donc tiqué un peu sur le prix - quand même.

Allez, j'arrête de ronchonner.

Il est donc question de zombies.
Zariel les observe depuis sa fenêtre et leur tire le portrait.
Une courte déambulation visuelle dans les dédales dépliables de cette virée désespérée.
"Rien n'a changé. Rien ne changera."
Amer constat joliment coloré dans ce dialogue entre vivants d'un côté et morts de l'autre - sans oublier les rats.

Sachant que le métro fut le lieu de gestation de ce projet, on se met sans mal à la place de l'artiste. Quelle autre figure que le zombie pour y jaillit à l'esprit ?

C'est très beau, ça se laisse déployer en douceur, en opposition à la noirceur du propos et la crudité coloré du trait.

Dommage cependant de lire encore "les Hommes" en 2020. Surtout pour qui illustre un projet en cours sur Ursula le Guin. Je dis ça...
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Grâce à Babelio, j'ai pu découvrir cette oeuvre atypique signée Zariel. Zombies : mort et vivant est un leporello, un livre-accordéon qui déploie deux fresques de près de trois mètres. D'un côté, les humains, sains de corps, vacants à leurs occupations ; de l'autre, les zombies, pourrissants et affamés.
Seulement, comme le constate le narrateur, retranché derrière ses fenêtres, « rien n'a changé ». L'artiste dénonce la surconsommation, aussi aveugle que la quête de viande des morts-vivants, l'égoïsme, ce « chacun pour soi » qui règne en maître recto comme verso. Il y a bien quelques personnages rêveurs, ou polis, ou simplement différents des autres – à l'instar de ces zombies au regard fixé sur le ciel –, mais rien ne change vraiment.
Le texte est court, les phrases laconiques, mais percutantes et parfois tristement véridiques. Les traits épais racontent la violence d'un monde routinier, d'une société individualiste, de visages mornes, avides ou léthargiques. Quant aux teintes en noir, gris, rouge et jaune uniquement, entre ombres et lumières, elles transmettent une atmosphère sombre et affligée.

Un objet original et fascinant, un observateur désabusé et pessimiste, une ronde méphistophélique et une vision particulièrement critique, amère et cynique d'un vis-à-vis de l'humanité.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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En conclusion, je ne saurais pas vraiment dire si j'ai aimé ou non le leporello Zombies, mort et vivant de Zariel. Certes, le format est original et l'objet-livre en question vraiment très beau, ce qui pourrait constituer un joli cadeau sous le sapin en cette fin d'année. Mais cette expérience de lecture s'est avérée finalement assez particulière en raison d'une vision sombre et pessimiste de l'Humanité. Bref, à vous de vous faire votre propre opinion maintenant.

Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La politesse et la bienveillance sont des masques que les gens ne remarquent même plus.
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Ils voulaient tout en double.
Ils ne savaient même pas pourquoi.
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Rien n’a changé.
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Video de Zariel (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Zariel
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Musique du générique d'intro par Timo Vollbrecht.
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