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Sorcières associées tome 1 sur 2
EAN : 9791093534015
(25/07/2015)
3.55/5   157 notes
Résumé :
Dans la cité millénaire de Jarta, la magie refait surface à tous les coins de rue. Les maisons closes sont tenues par des succubes, les cimetières grouillent de goules... Pour Tanit et Padmé, sorcières associées, le travail ne manque pas. Mais voilà qu'un vampire sollicite leur aide après avoir été envoûté par un inconnu, tandis que d'étranges incidents surviennent dans une usine dont les ouvriers sont des zombies... Tanit et Padmé pensaient mener des enquêtes de ro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (78) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 157 notes
La collection Bad Wolf poursuit son petit bonhomme de chemin en continuant à proposer de la fantasy très portée sur la magie et se fondant surtout sur le décalage vis-à-vis de la high fantasy. Ainsi, Alex Evans avait déjà construit un monde de fantasy de quelques nouvelles ainsi que deux romans chez les éditions Walrus, elle a reconcocté Sorcières associées pour les éditions ActuSF dans la même veine.

Tanit et Padmé sont deux sorcières installées, partageant un cabinet où elles reçoivent leurs clients. L'exercice de cette profession libérale ne se fait pas sans heurts, entre les clients mécontents voire dangereux, les autorités plus ou moins compatissantes et le « Pouvoir » qu'il faut savoir gérer sans en abuser sous peine de mort. Bien entendu, une affaire chacune va attirer notre attention et comme on peut l'imaginer très vite, les deux affaires principales seront liées. Ce roman met surtout en valeur deux personnages féminins forts, mais que j'ai parfois eu bien du mal à dissocier tant l'immersion dans le quotidien de chacune d'elle est trop rapide. Bien sûr, elles ont des caractères différents et des passifs distincts, mais dès qu'elles retournent à l'action, l'enchaînement de leurs affaires ne mise plus sur leur complémentarité. Ce ne sont alors que les derniers chapitres qui allongent suffisamment le temps de focalisation sur l'une puis l'autre pour les prendre en empathie.
J'avoue avoir aussi été déçu par l'univers porté par ce roman. En effet, la promesse d'un « renouvellement brillant de l'imaginaire steampunk » tombe à l'eau quand on se rend compte que les aspects steampunk se limitent, à mon humble avis, à quelques mentions à la marge comme un ustensile du quotidien ou un « engin des airs » vaguement décrit. Cela laisse de côté tout un système économique se fondant sur les marges de la population et toute une science mécanique se fondant sur la vapeur et ses dérivés habituels. Je ne milite jamais pour du « steampunk qui tâche » avec de la vapeur et du punk mis en surcouches à chaque coin de page. Pour le coup, l'autrice n'avait sûrement rien demandé dans cette description et l'illustration générale de Sébastien Caiveau, très attrayante malgré tout, mise de trop sur cette thématique.
Pour autant, quelques idées sont diablement bien trouvées, surtout du point de vue du bestiaire, notamment le fait que les vampires soient en fait des créatures démoniaques qui vivent sur un autre plan que celui des humains, qui sont invoquées parfois contre leur gré et qui sont présents en chair et en os dans un corps qu'elles n'ont pas forcément choisis. de la même façon, voir des zombies comme de la main-d'oeuvre concurrentielle vis-à-vis des travailleurs, car il suffit de les programmer pour faire une ou deux tâches répétitives et de les mettre en action 24h sur 24, 7 jours sur 7, dans une usine, c'est magnifique ! Il y a de l'idée au niveau de l'univers, même si les liens de la ville de Jarta avec les territoires limitrophes sont plutôt tus.

En somme, pas mal de déception pour ce roman qui n'en demandait sûrement pas tant. Et pourtant, malgré ce qui a pu être listé ci-dessus, Sorcières associées est un bon roman, sympathique dans son esprit, inventif dans son bestiaire, raisonnable dans son style. Vous y trouverez de quoi vous divertir sans aucun souci.

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Ce livre était une découverte dans le cadre de mon abonnement Boobox : j'avais craqué sur la jolie couverture de l'édition ActuSF, avec ce fond bleu riche et le motif d'une théière enchantée qui donne bien un petit air orientalisant. On n'est pourtant pas dans une Fantasy orientale, mais dans la cité portuaire de Jarta, cité libre dont le maître-mot est le commerce, et qui, n'ayant à peu près aucune règle, a tiré son épingle du jeu malgré les diverses guerres qui ont émaillé l'histoire des diverses nations humaines de la région. Ces divers peuples cohabitent désormais dans cette cité, plus ou moins paisiblement, avec aussi un certain nombre de créatures plus ou moins civilisées issues des différents univers de la Fantasy et autres mondes fantastiques, voire science-fictionnels – je pense notamment au Gremlin presqu'apprivoisé… ou, de façon qui saute bien davantage à mes yeux, le prénom Padmé, qui n'est quand même pas ultra-courant dans notre littérature francophone, et qui renvoie aussitôt l'esprit vers une autre série bien connue, toute entière ancrée dans la Science-fiction quant à elle : la saga cinématographique Star Wars ! (pour moi, une référence absolue depuis l'enfance ;) )
On a aussi toute une série d'objets, issus eux aussi de divers univers. Pour ne citer que quelques exemples : on se déplace en rickshaw, tandis qu'un Pégase est en réalité une voiture ; on navigue sur la mer avec diverses embarcations aux allures médiévales, mais aussi dans les airs grâce à des aéronefs très inventifs (pour moi qui n'y connais rien, du moins) ; on se bat au corps à corps, mais quand on part en expédition on prend épée et « flingue » (littéralement !).
Ajoutez à cela quelques références bibliques, dont un culte très développé au Veau d'Or (le pauvre Moïse doit se retourner dans sa tombe, depuis son lointain Exode !…), et on a un monde réellement foisonnant qui vit dans un certain équilibre, comme n'importe quelle société organisée.

Dans ce monde, la magie est plus ou moins régulée selon les nations, mais est tout aussi libre que n'importe quel autre commerce dans la cité de Jarta. C'est ainsi que deux jeunes femmes, issues de deux nations ennemies lors de la dernière guerre, se sont associées pour exercer dans divers cas où leur « Don » est requis : exorcismes, recherche d'artefacts magiques etc. Padmé, mère célibataire d'une petite fille amoureuse des créatures sauvages, et Tinat, ancienne espionne surentraînée, travaillent ensemble et s'entendent plutôt bien ; chacune traite ses propres affaires mais partage avec son associée afin d'avoir un autre avis. Ainsi, quand un vampire, créature potentiellement très dangereuse et qui ne vit normalement pas dans leur monde, vient leur demander leur aide car il pense avoir été envoûté pour tuer (même sans faim) ; puis qu'un riche industriel dont l'usine fonctionne grâce à des zombies, souhaite leurs services pour identifier la source de mini-sabotages dans ses ateliers, rien de grave mais trop réguliers pour être aléatoires ; ou qu'un des plus craint marchand-aventurier (une forme « évoluée » de pirate), par ailleurs très intéressé par Padmé, vient leur demander de les aider à retrouver le sceau légendaire de sa famille… les deux jeunes femmes se rendent compte que les choses ne tournent plus tout à fait rond, et qu'un réel danger menace sans doute Jarta…

On ne lit définitivement pas ce livre pour l'intrigue policière. Elle est certes bien présente, et les indices semés çà et là permettent au lecteur de tenter de la résoudre en même temps que nos deux héroïnes, au fil des nombreux rebondissements et autres découvertes de nos magiciennes-enquêtrices malgré elles. Cela dit, et sans que ce soit une critique négative de ma part dans ce cas précis, on est définitivement bien loin d'un bon polar qui tiendrait en haleine de bout en bout.
En effet, même si on ne sait pas trop à quoi s'attendre en ouvrant ce livre, on est très vite happé par l'ambiance tellement marquée (et agréable à lire !), si bien que notre attention se laisse emporter essentiellement par ces aspects-là : on lit réellement pour l'ambiance, la mise en scène d'un monde vraiment original qu'on dirait créé de bric et de broc avec quelques touches personnelles de l'autrice, mais où tout se tient, où tout fait sens et est développé avec des aspects « historiques » notamment – on aurait même pu avoir un certain nombre (une centaine ? voire plus) de pages en plus pour le développer encore davantage, entrer dans les détails, sans que ce soit embêtant. En effet, contrairement à tant d'autres romans de Fantasy qui s'étalent parfois (souvent ?) trop longuement sur le contexte de leur histoire, ici on a juste ce qu'il faut pour que tout soit compréhensible. Mais surtout, c'est mené tambour battant, si bien que tous les aspects géo-politiques apparaissent en filigrane, alors qu'ils auraient mérité une plus grande mise en avant, une exploitation un peu plus longue – par exemple, je ne dirais pas non à un HS sur les guerres préalables à notre histoire, et un développement réel sur le passé de chacune de nos deux héroïnes !

Mais donc, on l'a compris : ce récit est très rythmé, sans jamais perdre le lecteur pour autant, et ça le rend particulièrement agréable à lire ! À mon sens, ce tempo nerveux et parfaitement maîtrisé est dû à ce relatif effacement du contexte géo-politico-historique de l'histoire, comme je relevais plus haut, mais aussi à une écriture enlevée et sans temps morts, teintée le plus souvent d'un humour décalé mais qui ne semble jamais forcé, et à cette alternance des points de vue entre nos deux héroïnes. J'avoue : par moments j'ai dû retourner une page en arrière pour être certaine de savoir laquelle des deux était aux commandes – en effet, si leurs caractères, façons d'être, vies présente et passée sont complètement différentes, de même que leur niveau de langage dans les dialogues, elles ne sont pas ultra-différenciées dans leur narration même, à tour de rôle donc, à la 1re personne du singulier.

Et surtout, on s'attache à ces deux jeunes femmes fortes, très différentes et unies par un lien aussi évasif que la magie, mais assez intelligentes pour éviter d'évoquer entre elles leurs passés guerriers (opposés) respectifs, et entre lesquelles on ressent pourtant quelque chose qui ressemble à une certaine amitié, ou pour le moins une compréhension et une appréciation mutuelles, une complémentarité dans leur métier. On s'inquiète pour chacune d'elles à tour de rôle, on s'émeut du côté « maman protectrice » de Padmé envers sa fille Jihane, on tremble quand on perçoit des bribes du passé guerrier et très dur de Tanit, on sourit de la tentative de drague du terrible marchand-aventurier envers une tout à coup impitoyable Padmé, etc.
Au passage, l'autrice ne manque pas de dénoncer quelques travers de notre propre société, sans s'appesantir dessus de façon exagérée (mais c'est sans doute l'un des avantages d'avoir créé un monde qui semble si éloigné du nôtre… et tout à la fois si proche !). Je cite en vrac : le racisme et/ou le rejet des immigrés, les travers d'un certain capitalisme quand le profit prend la place sur l'humain, et c'est une véritable diatribe masquée contre la religion (en général), dénoncée ici comme tellement mercantile…

Bref, c'est un petit livre d'apparence léger, dont l'enquête policière, certes bien présente, n'a pas le même cachet qu'un polar dans notre monde. On le lit pour son ambiance foisonnante, un univers riche issu de divers monde de l'imaginaire avec même quelques références bibliques ! Et on découvre, avec grand plaisir, deux héroïnes fortes et attachantes, présentées dans une écriture enlevée empreinte d'un humour léger, sur un tempo bien rythmé, sans oublier de dénoncer au passage, l'air de rien, quelques travers de notre société. Une réussite !
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J'ai autant craqué sur le titre que sur la couverture ou sur le résumé. Une sorte de roman policier mettant en scène des sorcières dans un monde où le surnaturel le dispute au steampunk (les engrenages sur la couverture sont assez explicites), ce roman avait tout pour me plaire. Malheureusement, je me suis un peu perdue autant dans le monde que dans l'enquête, à cause d'un foisonnement d'information sur le contexte, un peu fouillis car à part sur les guerres du Détroit, on apprend peu de choses sur ce monde. Tout est à construire ici: la géographie, la politique, les différentes ethnies et castes qui se côtoient dans cette ville cosmopolite, les règles du surnaturel qui ne sont pas forcément classiques (les vampires par exemple sont en fait appelés par magie d'un univers parallèle pour habiter un corps du plan dans lequel se déroule notre histoire). Dans un roman de moins de 300 pages avec une enquête à mener et des personnages dont on doit construire la biographie, c'est plutôt ambitieux.
La double narration partagée entre les deux héroïne est une très bonne idée par contre et permet de n'avoir aucun temps mort. On est pris dans une sorte de partie de ping-pong entre Tanit et Padmé, deux sorcières aux personnalités différentes qui auraient du être ennemies et non associées. mais à Jarta seul le profit est la règle. Tanit est solitaire, impitoyable, Padmé est mère de famille, plus altruiste, médecin mais toutes les deux sont endurcies par la vie en général et la guerre du Détroit en particulier dans laquelle (lesquelles?) elles ont été engagée par leurs patries respectives.
Le monde en lui même est assez original, très surprenant. Une ville où peu de lois ont cours, repaires de bandits, pirates et mafias en tous genres, où la magie et la drogue se trafiquent au même titre que les zombies; mélangeant les styles vestimentaires, architecturaux, mécaniques improbables... bref un joyeux méli-mélo mais qui cache une pègre extrêmement dangereuse.
L'enquête est menée tambour battant sans temps mort, pleine de surprise et de pièges. Perdue dans un foisonnement de détails, méconnaissant les règles de ce monde, je n'ai pas vu venir le dénouement. Mais bien entendu celà n'exclue pas des rencontres très intéressantes pour nos sorcières qui risquent de succomber aux charmes de certains personnages (à suivre dans les développements futurs? )
J'ai adoré la fille de Padmé, adolescente qui s'éprend des bêtes sauvages (des gremlins!!!) et le capitaine qui fait la cours à Padmé. J'espère qu'ils auront plus de place par la suite.
Mais malgré des côtés intéressants l'impression brouillonne et répétitive domine la lecture . en effet, qui n'a pas compris que le jus de lotus noir a un rôle important dans cette histoire? Que les guerres ont été monstrueuses? Que l'embrigadement et la fanatisation ont été total des deux côtés? ....
Du coup mon bilan est assez partagé.
#ChallengeMauvaisGenre
#ChallengeSéries2019
#ChallengeMultiDéfis2019 item 40 un roman choral
#ChallengePlumesFéminines2019 item 42 un roman à double narration
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Un excellent petit bouquin de ce que j 'appelle de la fantapunk mélange de fantaisie avec les sorciers , mages et autres démons et de steampunk avec voitures dirigeables et automates à vapeur Pas de prise de tête ( oui je sais il y a un peu de messages sous jacents racisme , esclavage etc etc mais ça me parasite pas l aventure ) une histoire enlevée , vive , nos 2 sorcières sont bien sympathiques , les autres personnages intéressants et ce monde ne manque pas d originalité Alors courez vite vous plonger dans la cité millénaire de Jarta avec ses goules , succubes et vampires , d 'ailleurs moi j en suis mordu et je vais me procurer la suite dès que j aurai quitté mon cercueil
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Les éditions ActuSF nous présentent un joli écrin pour un roman qui s'annonçait prometteur. Sorcières Associées d'Alex Evans présente un duo d'héroïnes qui n'ont pas froid aux yeux, le tout dans une ville tentaculaire où seuls l'argent et la magie sont rois.

Le point fort de ce roman est sans aucun doute ses personnages. Alex Evans parvient à leur donner des personnalités fortes sans être obligées d'être sur la surenchère. Nous avons donc une galerie riche et attachante de personnalités excentriques et distinctives. Les deux sorcières ont des caractères opposés mais complémentaires. Tanit est indisciplinée, courageuse et rentre-dedans, tandis que son associée Padmé est prudente, réfléchie et calme. Elles ont chacune un passé complexe qui est bien explicité pendant le roman.

Elles se partagent la narration, ce qui semble être une bonne idée dans un premier temps. Mais je suis aperçue que j'avais parfois un peu de mal à les différencier quand je ne faisais pas attention. Il y avait sans doute des moments où l'écriture n'offrait pas une grande variété entre les deux. résultat : j'ai dû retourner en arrière une ou deux fois pour être bien certaine qu'on parlait de la bonne sorcière.

J'ai également beaucoup apprécié les personnages secondaires? La fille de Padmé, Jihane, est adorable avec son amour des créatures étranges. de même, le marin aventurier est également plutôt bien construit, même s'il manque un peu d'approfondissement pour être fascinant.

Les enquêtes sont intéressantes et dévoilent un univers qui regorgent de bonnes idées. le retour de la magie permet de donner naissance à un fonctionnement bien pensé. le "Pouvoir" fonctionne par exemple comme une sorte de karma, et trop en faire à sa tête amène forcément un retour de bâton pas toujours agréable. Il est aussi assez truculent de voir la magie utilisée à des fins capitalistiques. Les zombies sont créés pour remplacer la main d'oeuvre vivante; Comme les robots, ils sont programmés pour accomplir des tâches simples. Alex Evans ne manque d'inventivité et d'imagination et apporte de nouveaux éléments originaux à l'urban fantasy.

J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié cet univers au croisement des cultures. La ville évoque clairement un monde inspiré du Moyen-Orient, mais prend plein d'autres aspects pour construire un monde cosmopolite où la loi du profit règne. Chaque business a sa place tant qu'elle n'enfreint pas les règles de vie commune, faisant de Jarta une ville amorale où pratiquer la magie n'est pas facile.

L'idée de suivre plusieurs enquêtes permet de bien montrer le fonctionnement de l'univers et d'exposer quelques idées supplémentaires, mais il est dommage que le roman soit un peu court. Sorcières associées aurait mérité peut-être une centaine de pages en plus pour bien montrer tout son potentiel. Ainsi, l'aspect steampunk est présent de manière trop discrète pour que ce soit marquant, et les éléments politiques sont tout juste effleurés, ce qui fait je n'ai pas pris la pleine mesure de l'échiquier géopolitique de cet univers.

En conclusion, Sorcières Associées est une bonne lecture qui tient ses promesses : offrir un bon moment de lecture sans être un chef-d'oeuvre. Grâce à un duo d'héroïnes badass et de vrais idées inventives, Alex Evans offre un roman qui tire son épingle du jeu. Dommage que le manque d'approfondissement de l'univers laisse un peu sur sa faim et aurait rendu l'ensemble encore plus solide et convaincant.
Lien : https://lageekosophe.com/
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critiques presse (1)
Elbakin.net
18 avril 2017
La lecture reste superficielle dans ce récit usant de différents genres, mais n’arrivant pas à les en faire une synthèse efficace.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Une main subtile glissa le long de ma colonne vertébrale, taquinant mes fesses. J’entrouvris les yeux. Un rayon de soleil filtrait entre les rideaux.
— Réveillée, ma belle Tanit ? Que dirais-tu si on remettait ça ?
La main remonta le long de mon flanc pour effleurer sur mon sein gauche. Mon regard se posa sur la pendule. Dix heures. Mon premier rendez vous était pour treize heures. J’avais assez de temps soit pour un petit déjeuner complet avec œufs, toasts et journaux ou une délicieuse partie de jambes en l’air avec ce type que j’avais plumé la veille au casino. Nul au poker, mais expert au lit. Sa main abandonna mon sein pour se glisser au creux de mon bas ventre. Tant pis pour le petit déjeuner.
Lorsqu’il fut parti, je m’attardai un peu à ma toilette. Rien à faire, j’aime les tenues spectaculaires et tape à l’œil. C’est Padmé, mon associée qui porte toujours des saris discrets et insiste sur l’importance de présenter une image de sérieux qui inspire la confiance. Mais une sorcière a-t-elle besoin d’avoir l’air sérieux ? On n’est pas des notaires ! J’accrochai d’énormes émeraudes à mes oreilles et attachai mes cheveux auburn sur le sommet du crâne. J’optai pour une tenue nordiste bâtarde avec une chemise décolletée, une longue jupe en soie rouge et un corselet noir qui mettait ma taille bien en valeur.
Une demi-heure plus tard, je descendis du rickshaw à vapeur au début de la Voie des Vents. À cette heure, l’embouteillage était tel qu’il était plus simple de finir le chemin à pied. Autotracteuses, rickshaws, motocyclettes, chariots à bras et attelages de bœufs, luttaient pour chaque centimètre de la grande avenue. J’aurais pu utiliser mon sortilège de transfert pour me retrouver directement dans mon bureau, mais tout chamane vous dira qu’il ne faut pas abuser du Pouvoir. J’achetai une pomme à un vendeur ambulant et mordis dedans tout en me frayant un chemin dans la foule cosmopolite, surtout des femmes dans ce quartier commerçant. Nadinites en sari, ilharites en shalwar kamis, stésiennes en pantalons bouffants, parassis en sarong, sans compter quelques nordiques dont les jupes à tournure prenaient la place de deux personnes. Je remarquai un grand châle bigarré à la vitrine de l’une des boutiques et notai mentalement de venir le voir plus tard.
C’était la saison des moussons et la chaleur humide était à son maximum. Des nuages gonflés de pluie menaçaient de se rompre à tout instant au-dessus de ma tête. Certains détestent cette cité. Moi, je l’ai adorée dès le premier jour. Jarta est parvenue à rester un port franc depuis des millénaires. Peu de règles, peu de contraintes, pas d’idéologie, pas de religion. Sa première loi est celle du fric. Tout le monde a quelque chose à acheter ou à vendre ici. Elle changeait tout le temps, démolissant ses vieux immeubles pour reconstruire de nouveaux, mais au fond, elle restait toujours la même. La légendaire Cité Près de la Mer. Nous avions ouvert notre cabinet sept ans auparavant et les affaires étaient florissantes.
Le Pouvoir ou magie, cette énergie insaisissable, était revenu depuis une trentaine d’années, ramenant des créatures qui avaient disparu au point de n’être plus que des légendes. Krakens et léviathans hantaient les abysses marines. Gremlins et lutins nichaient dans les cimetières. Elfes et sylves se cachaient dans les forêts et bien d’autres encore. Ces bouleversements apportaient des opportunités lucratives pour ceux qui étaient prêts à prendre des risques. La sorcellerie avait été de tout temps un métier fascinant, profitable et dangereux. Un métier pour moi, en somme. Techniquement, j’avais la chance ou la malchance, d’être plus qu’une sorcière ordinaire : une chamane. J’avais le don. Je percevais le Pouvoir et je pouvais même le manipuler… Parfois.
La frénésie de construction qui avait saisie Jarta depuis deux ans, démolissant vieilles maisons, temples antiques et cimetières, réveillant esprits, goules et démons, s’était avérée une véritable aubaine. Cependant, la concurrence commençait à se faire sentir : des sorciers nadinites, parassis et même yartègiens affluaient, attirés par l’argent et l’absence de règlementation.
J’arrivai à l’immeuble moderne orné de pieuvres qui abritait notre cabinet peu avant treize heures et pris l’ascenseur en forme de bonbonnière qui s’élevait du hall d’entrée. L’intérieur était décoré de coraux et de coquillages aux formes sinueuses. Je dépassai une grande porte sur laquelle une plaque en cuivre annonçait : Amrithar et Murali, sorcières associées. Conseil en surnaturel, thaumaturgie, exorcismes. Avec ma clé, j’ouvris la porte suivante, plus petite, qui se prolongeait par un couloir étroit. Elle me permettait de rejoindre mon bureau sans traverser la salle d’attente.
Dès que je posai la main sur la poignée, une onde de Pouvoir pulsatile, vivante, me taquina les sens. Dans une cité où on pouvait croiser une fée ou une sirène faisant son marché, ce n’était pas totalement inhabituel, mais celle-ci ne m’évoquait aucune de ces créatures. En fait, elle m’évoquait quelque chose de bien plus sinistre et tout près. La pierre que je portai à l’annulaire gauche me brûla le doigt, virant au noir. La créature avait été identifiée. L’adrénaline se déversa dans mes veines. Si j’avais été un animal, mes poils se seraient hérissés sur mon dos. J’aurais bien aimé avoir Padmé à mes cotés, elle avait une façon de s’y prendre avec les créatures magiques, mais à cette heure, elle était à l’autre bout de la ville, en train d’exorciser une boutique qui bordait la Cité des Morts.
Notre stagiaire m’attendait dans le bureau, l’air mal à l’aise.
— Bonjour, Onésime, que se passe-t-il ?
— Cassandra vous fait dire qu’il y un monsieur… un peu étrange.
— Comment ça ?
— Et bien… Il lui fait froid dans le dos.
— Et vous, vous en pensez quoi ?
— Heu…
Onésime est un nordiste blond, grand et maigre. Comme tous ceux de ces contrées, il n’a pas du tout l’habitude de fréquenter les femmes. Travailler avec trois d’entre elles à longueur de journée lui fait régulièrement perdre tous ses moyens. On espère qu’il va s’y habituer, mais c’est long…
— Vous êtes un futur sorcier, mon ami. Vous devez avoir une opinion.
— Et ben… il me fait froid dans le dos, à moi aussi. Il doit porter un talisman très puissant.
— Avez-vous déjà vu un vampire, Onésime ?
Il devint encore plus pâle qu’il ne l’était.
— Quoi ?!
— Observez-le bien, c’est une occasion rare.
— Mais… Il va nous dévorer !
Je me dirigeai vers la porte qui donnait sur la salle d’attente et ouvris une petite fente dissimulée dans les décors d’une moulure.
— Dans ce cas, ce serait déjà fait. Comme il a pris rendez-vous comme n’importe quel client, je vais le recevoir.
Sur un fauteuil à l’écart, était assis un nordiste au traits acérés, fin comme une corde et blanc comme un linge, sapé d’un costume clair avec un panama. D’habitude ces créatures ne fréquentaient pas notre dimension. Heureusement, d’ailleurs. Autrefois, il leur arrivait d’y tomber par accident. Des légendes faisaient mention de quelques mages Yartègiens capables de les invoquer et les tenir en leur pouvoir. Le processus était secret, si secret que personne à ce jour n’avait pu le retrouver. On savait seulement qu’il était complexe et dangereux, d’autant plus qu’il fallait fournir au vampire un cadavre frais pour lui servir de véhicule dans notre monde. Un cadavre très frais…
J’ouvris le placard à fusils, décrochai le Peterson 112 et le tendis à Onésime. Celui-ci alla se poster derrière la porte par laquelle j’étais entrée. Ensuite je vérifiai mon propre système de sécurité, un tromblon de ma fabrication dissimulé dans le bureau, que l’on pouvait actionner d’une pression du genou. Enfin, je vérifiai mon revolver dans le tiroir. Je ne me faisais pas d’illusion : il en fallait plus qu’une balle de fusil à éléphants pour arrêter ce genre de créature.
J’ouvris la porte sur la salle d’attente. Cassandra, la standardiste, appela d’une voix mal assurée :
— Monsieur Watson ?
Je fis mon sourire le plus commercial.
La créature se leva et entra sans un mot.
Pendant qu’il se laissait tomber dans le fauteuil réservé aux clients, Je m’installai derrière mon bureau sans le quitter des yeux. Peu d’humains avaient des reflexes assez foudroyants pour pouvoir battre un vampire de vitesse. Je me vantais d’en faire partie.
— Et bien, que puis-je faire pour vous… Monsieur Watson ?
— Tu sais qui je suis.
— Ça ne change pas ma question.
Il m’examina avec suspicion. Croyez-le ou non, mais toutes les créatures magiques se méfient des humains. Même les buveurs de sang. Même les dragons. Surtout les dragons.
Finalement il articula :
— Un de tes congénères m’a piégé. Il a trouvé un moyen de me happer dans votre dimension… Il me tient en son pouvoir et m’a déjà obligé à tuer un homme.
La surprise me coupa la parole. Qui avait pu retrouver cette formule ? Et dans quel but ? Les anciens utilisaient ces démons pour garder un objet, un temple, une tombe, pas égorger des individus aux quatre coins de la ville. Les gens savaient se tenir en ces temps-là ! Je finis par demander :
— Qui vous a… capturé ?
— Je ne sais pas. Tout ce qui le touche est comme brouillé dans ma mémoire. Même sa voix m’a semblé parvenir comme réverbérée par un long écho.
— Pas étonnant s’il vous a envoûté… Savez-vous comment il s’y est pris ?
— Non, sinon je ne serais pas ici !
J’eus la distincte impression que mon visiteur était à court de patience, un signe de faim chez ses congénères.
— Je vous prie de rester calme. J’ai besoin de connaître certains éléments. Malheureusement, mon cerveau ne fonctionne pas à la même vitesse que le vôtre.
Il fronça les sourcils, se demandant s’il s’agissait d’une simple déclaration, de flatterie ou d’ironie. J’enchaînai :
— L’homme que vous avez tué sur son ordre, à quoi ressemblait-il ?
Il fit un geste d’agacement.
— Ben à un humain ! J’étais comme dans un rêve…
Pour la plupart des démons, vampires et
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Le Pouvoir ou magie, cette énergie insaisissable, était revenu depuis une vingtaine d'années, ramenant des créatures qui avaient disparu au point de n'être plus que des légendes. Désormais, krakens et léviathans hantaient les abysses marines. Gremlins et lutins nichaient dans les cimetières. Elfes et sylves jouaient dans les forêts et bien d'autres encore. Ces bouleversements apportaient des opportunités lucratives pour ceux qui étaient prêts à prendre des risques. La sorcellerie avait été de tout temps un métier fascinant, profitable et dangereux. Un métier pour moi, en somme. Techniquement, j'avais la chance ou la malchance d'être plus qu'une sorcière ordinaire : j'avais le don. Je percevais le Pouvoir et je pouvais même le manipuler… Parfois.
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— Un de tes congénères m'a piégé. Il a trouvé un moyen de me happer dans votre dimension… Il me tient en son pouvoir et m'a déjà obligé à tuer un homme.
La surprise me coupa la parole. Qui avait pu retrouver cette formule ? Et dans quel but ? Les anciens utilisaient ces démons pour garder un objet, un temple, une tombe, pas égorger des individus aux quatre coins de la ville. Les gens savaient se tenir en ces temps-là !
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Transformer des cadavres en zombies était considéré comme une abomination. Mais les politiciens firent valoir que le devoir d'un soldat était de servir sa patrie, même au-delà du trépas. Ils citèrent l'exemple du Hiérophant Noir qui rappela à la vie tous les guerriers morts du Continent pour combattre une armée de démons. Bref, les gens avaient fini par s'habituer à l'idée et les récalcitrants furent envoyés aux mines.
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Je hochai le tête et me précipitai vers ma propre maison. Une attaque de gremlins était l'un des désagrément auxquels on pouvait être confronté depuis le retour de la magie dans une ville plusieurs fois millénaire. Les autres étant les goules, esprits récalcitrants et malédictions diverses, sans oublier la possibilité de rencontrer un démon mangeur d'hommes, voire un dragon. J'en savais quelque chose, gérer ce genre de problème était mon gagne-pain.
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