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Citations sur Le cycle des Princes d'Ambre, tome 7 : Le sang d'Ambre (18)

La vie est un couloir dont certaines portes refusent de s’ouvrir alors que d’autres, qu’il serait préférable de laisser closes, s’entrebâillent d’elles-mêmes.

(p.36)
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L’argent permet d’acheter des choses. Le pouvoir les provoque. Si tu as un jour le choix, opte pour ce dernier.

(p.238)
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-Pourquoi ne pas tout me raconter ?
-Impossible. Certaines choses sont personnelles. Je ne veux pas que d'autres que moi s'y trouvent mêlés.
-Tu considérais certainement tes tentatives d'assassinat contre moi à chaque printemps comme une affaire personnelle, fis-je remarqué. Il n'empêche que je me sentais malgré tout concerné.
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Une énorme silhouette ronde me barrait le passage. Elle ressemblait à un Bouddha pourpre possédant des oreilles de chauve-souris. En me rapprochant encore, je découvris les détails : crocs saillants, yeux jaunes dépourvus de paupières, longues griffes rouges achevant des mains et des pieds démesurés. L'être était assis au milieu du tunnel et ne semblait pas avoir l'intention de se lever. Il ne portait aucun vêtement, mais son énorme ventre distendu reposait sur ses genoux et me dissimulait son sexe. Sa voix était bourrue et masculine, cependant, et son odeur nauséabonde.
" Salut, belle journée, n'est-ce pas ? " lui dis-je.
La créature gronda et la température parut s'élever dans le passage. Frakir était devenue frénétique et je l'apaisai mentalement.
Le chose se pencha vers le sol et utilisa un de ses ongles brillants pour tracer une ligne fumante dans la pierre à ses pieds. Je m'arrêtai devant elle.
"Franchis cette limite, sorcier, et tu es mort, dit-elle.
- Pourquoi ?
- Parce que je l'ai dit.
- Si vous prélevez un péage, indiquez-moi son montant. "
l'être secoua la tête. " Tu ne peux acheter ton passage.
- Heu... pourquoi pensez-vous que je suis un sorcier, au fait ? "
Une caverne s'ouvrit dans son visage? Elle abritait un nombre de dents encore plus élevé que je ne l'avais soupçonné, et des profondeurs de sa gorge s'éleva un son rappelant le grondement du tonnerre tel qu'on l'imite en secouant une plaque de tôle.
" J'ai senti le contact de ta petite sonde, dit-il. C'est un tour de magicien. En outre, seul un sorcier aurait pu arriver jusqu'au point où tu te trouves.
- Vous semblez n'avoir guère de respect pour les membres de cette profession?
- Les sorciers, je les mange. "
Je ne pus m'empêcher de grimacer en pensant que certains vieux schnoques de mes confrères n'étaient vraiment pas appétissants.
" En ce cas, que me proposez-vous ? À quoi sert un passage, si on ne peut l'emprunter ? Que dois-je faire pour poursuivre mon chemin ?
- C'est impossible.
- Même si je résous une énigme ?
- Ça ne marche pas avec moi ", fit-il. Mais ses yeux devinrent brillants. " Je vais quand même t'en poser une, pour le plaisir : Qu'est-ce qui est vert et rouge, et tourne sans cesse ?
- Vous connaissez le sphinx !
- Merde ! Tu l'as déjà entendue. "
Je haussai les épaules. " Je vais de-ci, de-là.
- Pas par ici. "
Je l'étudiai. Il devait posséder des moyens de défense particuliers contre les envoûtements, si sa fonction consistait à interdire le passage aux sorciers, et son physique était pour le moins imposant. Je m'interrogeai sur sa rapidité. Ne me serait-il pas possible de plonger sur le côté et de me glisser en courant près de lui ? Je parvins à la conclusion que je n'avais pas la moindre envie de tenter cette expérience.
" Il faut absolument que je passe, insistai-je? C'est pour une urgence.
- Rien à faire.
- Qu'est-ce que ça vous rapporte de toute façon ? Demeurer assis au milieu d'un tunnel ne me semble pas être une occupation très passionnante.
- J'aime mon boulot. Je suis fait pour ça.
- En ce cas, pourquoi laisse-vous le sphinx aller et venir à sa guise ?
- Les créatures magiques, ça ne compte pas?
- Hm.
- Et n'essaie pas de me faire gober que tu entres dans cette catégorie en utilisant une illusion propre aux membres de ta profession. Je sais reconnaître ce genre d'artifice.
- Je vous crois sur parole. Quel est votre nom, au fait ? "
Il renifla. " Tu peux m'appeler Scrof, si ça facilite la conversation. Et toi ?
- Corey.
- D'accord, Corey? Tu sais, je veux bien te mettre au parfum. C'est prévu dans le règlement. Rien ne l'interdit. Tu as le choix entre trois possibilités, dont une vraiment stupide. Tu peux faire demi-tour, suivre en sens inverse le chemin que tu as pris pour venir jusqu'ici, et rester en vie. Tu peux encore t'installer où tu es, y rester aussi longtemps que tu le souhaites, et je ne lèverai pas le petit doigt contre toi. La solution idiote consiste à franchir le ligne que je viens de tracer? Si tu le fais, je te tue. C'est le Seuil, et je suis son Gardien. Je ne laisse passer personne.
- Je vous remercie d'avoir mis les choses au point.
- Ça fait partie de mon travail. Alors que choisis-tu ?
Je levai mes mains et les lignes de force se tordirent tels des serpents à l'extrémité de chacun de mes doigts. Frakir se laissa pendre à mon poignet et se mit à osciller en dessinant des motifs compliqués.
Scorf sourit? " Au fait, je ne dévore pas seulement la chair des sorciers. Je me repais également de leur magie. Seul un être arraché au Chaos primordial peut prétendre cela. Alors avance, si tu te crois de taille à m'affronter.
- Au Chaos, vraiment ? Arraché au Chaos primordial ?
- Ouais? Il n'y a pas grand monde qui soit capable d'y résister.
- Un Seigneur du Chaos excepté ", rétorquai-je en reportant mon attention sur diverses parties de mon corps. Un travail approximatif. Plus on l'exécute rapidement, plus le processus est douloureux.
À nouveau, le tonnerre d'une plaque de tôle.
" Sais-tu quelles sont les probabilités pour qu'un Seigneur de Chaos vienne jusqu'ici et défie un Gardien ? " s'enquit Scrof.
Mon bras commença à s'étirer et je sentis ma chemise se déchirer dans mon dos lorsque je me penchai en avant. Les os de mon visage se déplacèrent et ma poitrine entra en expansion...
" Toute probabilité supérieure à zéro n'est pas à négliger, rétorquai-je dès la fin de ma métamorphose.
- Merde", grommela Scrof en me voyant franchir la ligne.
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- Heu, ce vieux sorcier est resté emprisonné là-bas... combien de temps?"
Luke alla pour hausser les épaules, mais se ravisa.
"Bon Dieu, je l'ignore. Quelle importance? Il servait déjà de portemanteau quand j'étais enfant.
- De portemanteau?
- Ouais. Il a été vaincu au cours d'un duel de sorciers. J'ignore si c'est contre ma mère ou mon père. Enfin bref. L'important, c'est qu'il a été pétrifié en pleine invocation, avec les bras écartés et le reste. Il est resté dans cette position, raide comme un bout de bois. Plus tard, son corps a été installé à côté d'une entrée. Les gens y suspendaient leurs manteaux et leurs chapeaux. Parfois, les serviteurs pensaient à lui donner un coup de plumeau. J'ai même gravé mon nom sur une de ses jambes, quand j'étais petit, comme sur le tronc d'un arbre. Je l'ai toujours considéré comme un élément du mobilier, jusqu'au jour où j'ai appris qu'il avait été un sorcier redoutable autrefois.
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Le pouvoir, sous toutes ses formes, variétés, importances et styles, continue de me fasciner. Il a toujours fait à tel point partie de mon existence qu'il m'est trés familier, même si je doute de parvenir un jour à le comprendre pleinement.
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D'un point situé loin derrière moi, j'entendis Random crier quelque chose...
... puis j'oubliai de quoi il retournait. Cet endroit était merveilleux. Je me reprochai cependant d'avoir pris les champignons pour des parapluies...
Je posai à mon tour le pied sur la rambarde, pendant que le Chapelier me versait à boire et rétablissait le niveau dans la chope de Luke. Ce dernier tendit la main pour désigner le Lièvre de Mars, qui fut lui aussi resservi. Humpty était également présent. Tweedledun et Tweedledee, le dodo et le valet de pied Grenouille poursuivaient leur concert. Quant à la Chenille, elle se contentait de faire des anneaux de fumée.
Luke me donna une tape sur l'épaule.Il y avait un détail dont j'essayais de me souvenir, mais qui m'échappait.
"Je vais bien, à présent, me dit Luke. tout est parfait.
- Non, il y a une chose... je n'arrive pas à m'en souvenir..."
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Je me retrouvai en présence d'un sphinx, qui m'autorisa à prendre un peu de repos et recouvrer quelques forces avant de devoir répondre à une de ces énigmes ridicules que les êtres de sa catégorie aiment poser : pour la simple raison qu'ils dévorent ceux qui ne parviennent pas à trouver la solution. Tout ce que je puis ajouter sur le sphinx en question, c'est qu'il était mauvais perdant.
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Les souvenirs de chagrin, de trahison, de souffrance et de violence sont tenaces, mais ils s'effacent au cours de telles parenthèses ouvertes dans l'existence, lorsque je ferme les yeux pour effeuiller le calendrier de mes jours et que je me revois au côté de Vinta Bayle sous un ciel matinal, dans cette contrée de maisons et de murets de pierre survolés par des oiseaux marins solitaires, là, dans ce pays de vignobles qui s'étend à l'est d'Ambre, dans ce recoin du cœur où la faux du temps est privée de tout pouvoir.
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Je dus crier pour me faire entendre au milieu du vacarme : " Sous quel nom dois-je t'appeler ?
- Masque ! " répondit aussitôt le sorcier - et je ne pus m'empêcher de trouver que cela manquait d'originalité. Je m'étais sans doute attendu à un nom de héros de bande dessinée : Cauchemar Mauve ou Casque Cobalt. Enfin...
Je venais d'utiliser mon ultime charme défensif. Je venais également de lever mon bras gauche afin que la partie de ma manche contenant l'Atout d'Ambre se retrouvât dans mon champ de vision. J'avais peut-être calculé un peu juste, mais il me restait une dernière carte à abattre. La démonstration de mes pouvoirs s'était alors déroulée sur un plan strictement défensif, et j'étais assez fier du sortilège que j'avais gardé en réserve.
"Cette femme ne te serait d'aucune utilité, quoi qu'il en soit", dis Masque alors que nos deux sortilèges s'apaisaient et qu'il s'apprêtait à lancer une nouvelle attaque.
"Je te souhaite malgré tout de passer une bonne journée", lui dis-je. Sur ces mots, je fis pivoter mes poignets, tendis mes doigts pour diriger la force, et prononçai le mot clé du sortilège qui constituait le bouquet final.
"Œil pour œil ! " criai-je, comme tout le stock de la boutique d'un fleuriste tombait sur Masque, l'enfouissant sous le plus gros bouquet qu'il m'avait été donné de voir. Je trouvai le mélange de fragrances agréable.
Il y eut un silence et un apaisement des forces, alors que je regardais l'Atout et me tendais vers lui. À l'instant précis où le contact s'établit, il se produisit une modification de la composition florale et Masque s'y dressa, telle l'Allégorie du Printemps.
Sans doute m'estompais-je déjà à sa vue, lorsqu'il cria : " Je t'aurai quand même.
- Et dent pour dent ", répliquai-je avant de prononcer le mot qui complétait l'enchantement, et qui fit tomber le contenu d'un tombereau de fumier sur lui.
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