Les négociations sont en cours, et à Jérusalem, on attend la fin du monde. Les directives pour se protéger semblent absurdes, on ne sait pas si on va se réveiller le lendemain matin dans un monde dans dessus-dessous ou si la vie va continuer comme avant pour encore longtemps. Contexte différent mais dont l'absurdité n'est pas sans rappeler celle que nous avons vécu dernièrement sous le joug de cette pandémie qui n'en finit pas. Au milieu de ce bordel ambiant, Constance Kahn, étudiante, rédige un mémoire sur
Flavius Josèphe, l'auteur de la
La Guerre des Juifs, témoins de la prise de Jérusalem par les Romains. Engluée dans un quotidien sans issue, elle se plonge dans l'histoire antique pour oublier l'échec de sa propre vie, sa relation malsaine avec Nathanaël, ses traumatisants souvenirs d'enfance.
Sur un ton à la fois tragicomique et loufoque,
Valérie Zenatti nous raconte l'absurdité de la guerre moderne, surtout dans cette partie du monde où aucune guerre ne semble pouvoir éclater sans qu'Israël n'en essuie les plâtres. Ici tout le monde attend que la guerre commence, personne ne sait vraiment comme s'y préparer, c'est simplement le ciel qui va leur tomber sur la tête d'un moment à l'autre, et charge à eux de savoir mettre leur masque à gaz et barricader leur salle de bains. L'imminence de la guerre amène Constance à réfléchir à sa vie, à ses choix, à ses problèmes, jusqu'à l'encourager à prendre des décisions drastiques et nécessaire, au pire moment possible – en pleine guerre du Golfe. Mais y a-t-il un bon moment pour choisir enfin sa vie et se libérer de ses entraves ?
En retard pour la guerre nous maintient en apnée de page en page, dans un état dérangeant d'attente incompréhensible, avec la vie qui continue alors que tout ce qui constitue le quotidien va peut-être bientôt disparaître sous les bombes. C'est un sentiment qui nous est aujourd'hui très familier et qui, pour moi, a beaucoup résonné même si le contexte décrit par
Valérie Zenatti n'a rien à voir avec celui que nous connaissons aujourd'hui. Face à l'urgence climatique, nous sommes nous aussi
en retard pour la guerre, attendant simplement qu'elle nous tombe dessus, insidieusement, comme elle a commencé à le faire…
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