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EAN : 9782823619799
176 pages
Editions de l'Olivier (05/01/2024)
3.28/5   73 notes
Résumé :
Mathilde est devenue insomniaque. Puis elle a perdu le sens du toucher. Il y a eu d’autres signes : des feuillets retrouvés à la mort de son grand-père, une vidéo de Leonard Cohen à Jérusalem, le retour de la guerre en Europe. Mathilde est désorientée. Est-ce pour cela qu’elle décide subitement de prendre un avion pour Israël?? Comme si la réponse aux questions qu’elle se pose l’attendait là-bas depuis toujours. De Tel-Aviv à Capharnaüm, puis à Jérusalem, ses rencon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Mathide professeur d'histoire géo, a tout pour être heureuse, un mari aimant et une fille.attachante. Elle devient insomniaque, perd le sens de toucher, elle trouve des feuillets énigmatiques à la suite du décès de son grand- père, rien ne va plus, elle découvre une vidéo de Léonard Cohen,. Elle décide de quitter la France, pour Israël, un besoin d'être seule, elle part sur les traces de Léonard Cohen , celui qui vient de décéder, Elle va se retrouver face à la réalité , ce monde en guerre, un conflit qui perdure, Elle va faire des rencontres de parfaits inconnus , des liens qui vont se créer, Un mode de vie nouveau, pour elle, un mode de vie loin de sa vie en France, trouvera t'elle en Israël à son questionnement, ce besoin de quiétude, qui l'avait abandonné, reprendre confiance , laissant derrière elle ce désespoir ce dessaroi , qui la poursuivent.
Un roman intense sur la quête de soi, une résilience entre ses pensées internes face à la réalité externe. Il y a toujours une pointe du vécu de l'auteure, elle qui navigue entre la France et Israël
Un récit bouleversant, poignant, sensible, vu les conjonctures actuelles, cette quête de sens qui la poursuit tout le long de la lecture, La plume de l'auteure est toujours aussi fluide, saupoudré d'un brin de sensibilité, une plume poétique , voir philosophique .Alire et à écouter avec un fond musical de Léonard Cohen pour mieux s'impregner de l'histoure de l'histoire et du personnage de Mathilde
Belle découverte qui me laisse dans mon propre questionnement.



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Auteur d'ouvrages remarqués, traductrice d'Aharon Appelfeld et scénariste occasionnelle, Valérie Zenatti tente, dans un nouveau roman interrogateur, de conjurer le vertige qui la saisit face au tumulte du monde contemporain.


Pandémie, guerre en Ukraine, élection de Donald Trump et… mort de Leonard Cohen : la narratrice Mathilde, professeur d'histoire-géographie habituée à « tâcher d'y voir clair dans ce capharnaüm qu'on nomme l'histoire de l'humanité », ne sait plus interpréter le sens de l'actualité. Désorientée, perturbée même puisqu'elle en a perdu le sommeil et le sens du toucher, elle décide sur une impulsion de se soustraire à son quotidien parisien, laissant un temps un mari compréhensif et une fille adolescente nettement moins compatissante, pour un voyage éclair en Israël. Sans se le formuler, sans doute a-t-elle ainsi le réflexe, sentant les vents du temps secouer en tous sens les branches de sa vie, de chercher une réassurance du côté de racines jusqu'ici reléguées très loin à l'arrière-plan de son existence. C'est aussi pour elle une plongée dans un véritable inconnu, là où elle pourra enfin se sentir « légitimement étrangère ».


Entre Tel-Aviv, Capharnaüm et Jérusalem, commence une errance sans véritable but, au hasard de rencontres et de lieux qu'elle découvre imprégnés des traces du conflit israélo-palestinien. Rédigé avant les attaques du Hamas d'octobre 2023, le récit entre en résonance troublante avec l'actualité récente, alors que, cherchant les traces du passé dans le présent, elle s'interroge sur ce que le présent peut contenir de germe de l'avenir. Mais, elle qui s'offre le temps d'une pause soustraite au rythme de son quotidien, en marge du monde tel qu'elle le perçoit de sa minuscule vie parisienne, se retrouve sans le savoir au bord d'une vraie accélération. Car on ne s'écarte jamais bien longtemps du temps qui vous rattrape sans qu'on le voie venir. Cueillant le lecteur lui aussi par surprise, le dénouement permettra à Mathilde de conclure qu'elle n'était « pas la seule à ne pas avoir vu la fin de l'Histoire ».


Invitation à réfléchir à notre place dans une époque que l'on dirait emportée dans une course folle, ce livre est une pétillante méditation sur le temps et le rapport au monde, en même temps qu'un vertigineux instantané d'un Israël coincé par un passé et un présent colonial qui rendent bien difficile toute projection d'avenir.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Dans son dernier ouvrage en forme de récit autobiographique, « Dans le faisceau des vivants », Valérie Zenatti se rendait en Ukraine à Czernowitz, la ville natale d'Aharon Appelfed, dont elle fut l'amie et la traductrice, sa manière de dire adieu au grand écrivain israélien.

Dans ce nouvel opus, la narratrice Mathilde apprend le 11 novembre 2016 la mort de Leonard Cohen, un chanteur qu'elle chérit depuis toujours et qu'elle regrette de n'avoir jamais vu en concert. Professeure d'histoire, en couple avec Julien et mère de Lola, une adolescente pétillante, Mathilde pense avoir surmonté le retour du tragique, qu'elle égrène en quelques dates devenues des symboles, 11 septembre, 7 janvier, 13 novembre, 14 juillet...

Au cours du confinement, elle perd le sommeil et se réfugie dans le visionnage compulsif d'une vidéo de Leonard Cohen. Quatre minutes et deux secondes, captées lors du début d'un concert à Jérusalem en 1972 où le chanteur canadien tente d'expliquer au public qu'il va devoir interrompre sa prestation.

« Si ça ne s'arrange pas, je vais arrêter et vous rembourser. Vous savez, il y a des nuits où l'on vole, et d'autres où l'on ne parvient pas à décoller. Il ne sert à rien de se mentir les uns aux autres. Ce soir, nous ne décollons pas. Dans la Kabbale il est écrit que celui qui n'arrive pas à s'élever doit rester à terre. »

Un moment hors du temps, où Cohen sent que l'inspiration est absente, choisit de ne pas mentir et de quitter la scène. Backstage, c'est la panique, on tente de convaincre le chanteur de revenir sur sa décision. Leonard s'entête, semble reprendre ses esprits en se rasant et en blaguant, puis remonte sur scène où la foule chante en choeur « evenou shalom alerhem ».

Les jours passent, Mathilde continue de perdre pied, perd le sens du toucher, tente en vain de percer le mystère que recèlent ces quelques feuillets retrouvés à la mort de son grand-père. le septième jour suivant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, elle se rappelle ces mots prononcés par Cohen devant une foule impatiente. « Autant ne pas se mentir ».

Elle annonce à Julien et à Lola ébahis son départ pour une destination et une durée inconnues. « Comprenez, je ne peux plus tricher, faire comme si je savais alors que je ne sais plus rien. » Son compagnon et sa fille ne le savent pas, mais Mathilde part évidemment pour Jérusalem, sur les traces de Leonard Cohen.

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La force de percussion de « Qui-vive » tient, notamment, au fait que le roman a été écrit avant le 7 octobre 2023, cette nouvelle date maudite qui s'ajoute à la liste des dates symboliques égrenées par la narratrice au début du récit.

Après un voyage en Ukraine qui précédait de quelques années le début du conflit russo-ukrainien, Valérie Zenatti nous conte un voyage en Israël qui précède de quelques mois une nouvelle fissuration du monde. Une forme de prescience troublante, qui est aussi une manière de nous rappeler que la fin de l'Histoire, que certains envisageaient dans les années 90, n'était qu'une douce illusion.

« Qui-vive » évoque un tableau impressionniste, abordant par petites touches le surgissement du tragique dans un monde qui tangue, entre terrorisme islamiste, pandémie mondiale et retour de la guerre en Europe. Si Mathilde est fascinée par la vidéo d'un Leonard Cohen désorienté, abandonné par le feu intérieur qui hante une oeuvre aussi mystérieuse qu'habitée, c'est parce qu'elle se sent en « syntonie » avec le chanteur qui nous a quitté en 2016. Elle est devenue étrangère en ce monde, un monde dont le sens lui échappe, et préfère se réfugier dans une écoute assidue de chansons à la beauté languide, nimbées d'une poésie étrange.

De Tel-Aviv à Jérusalem, en passant par Capharnaüm, la narratrice, qui parle hébreu, découvre un pays dont elle ignore tout. Elle retrouve un cousin qu'elle a brièvement connu enfant, et découvre au cours d'un « road trip » guidé par le hasard, l'intensité des tensions internes à ce petit pays, où cohabitent des visions du monde totalement antagonistes.

Parsemé d'incises méditatives, « Qui-vive » évoque un roman d'Aharon Appelfeld. On y retrouve la douceur, la forme d'étonnement presque enfantin, et surtout la profondeur qui irrigue l'oeuvre de l'écrivain israélien. Si Mathilde nous narre ses nombreuses rencontres, le roman nous conte avant tout le voyage intérieur d'une femme qui s'est perdue et tente de se retrouver. Une femme qui, à l'instar de son chanteur préféré, refuse de se mentir, de faire semblant. Une femme qui n'hésite pas à se perdre encore davantage dans les dédales obscurs de la Terre sainte, car elle pressent que si ce chemin est escarpé, il est aussi l'unique moyen de se retrouver.

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« As for the fall, it began long ago
Can't stop the rain
Can't stop the snow »

The Goal - Leonard Cohen

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L'extrait du début du concert de 1972 qui hante Mathilde est disponible à l'adresse suivante :

https://www.youtube.com/watch?v=tixwvZbEpME


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Qui-vive, ou qui tente de mieux le faire par ici, vivre, c'est bien Mathilde la narratrice, mise en alerte par le fourbi de ses sens. La mode pandémique est à la perte du goût ou de l'odorat, et c'est la fugue du toucher chez Mathilde en plus de son ouïe et de son odorat qui s'exaltent, sans oublier sa perception chamboulée d'un monde insensé. « Percutée par les évènements », en conflit avec le kaléidoscope d'un monde fragmenté, la prof d'histoire est censée l'expliquer mais il lui échappe, quand l'insomnie la rattrape et l'invite dans son « bal secret ».
« Ouvrez la porte arrière, je voudrais descendre ». Pourquoi ne pas descendre en effet, surtout que son grand-père aussi a disparu, en « si bémol majeur » depuis sa retraite en sénilité poétique. Rien ne retient désormais Mathilde si ce n'est son doux mari Julien et sa pétulante Lola en pleine verve, et surtout en pleine adolescence. Est-on fou quand on ne va pas bien dans un monde qui ne tourne pas rond ? Partir oui, malgré « l'amicale des gens qui [la] pensent folle », aller en Israël à la rencontre erratique de l'histoire et de ce « temps qui passe et ne passe pas par [elle]», à la rencontre de gens qui rêvent « d'être du bon côté », à la rencontre aussi d'elle-même et de son inadéquation au monde. Mais partir aussi sur les pas de Léonard Cohen, en fil conducteur de ce roman depuis sa disparition, et la découverte par Mathilde d'une vidéo de Jérusalem en 1972 où il quitta la scène faute d'y arriver, en proposant de rembourser.
Plus qu'un roman initiatique, la trajectoire de Mathilde figure ici la quête de sens au moment si couru d'une crise de middle-life mais pas tout à fait comme l'une d'elles non plus, en mettant en relief le décalage entre les évènements extérieurs et la difficulté à les absorber pour Mathilde, ou les différences entre orient et occident. Mais ce court roman est surtout signé, nerveux et réceptif, un peu débridé aussi à l'image du monde en « boule à facettes », j'ai retrouvé lors de cette plongée dans un monde intérieur sensible l'empathie si séduisante de l'autrice de « Jacob, Jacob », sa verve et sa capacité à faire vibrer les liens de ses personnages, vivants ou en hommage. Après Aharon Appelfeld dans «  le faisceau des vivants », ici c'est Léonard Cohen qui pourra insuffler le tempo et la teneur des émotions, à l'image d'une de ses chansons et son « truc un peu acide quand tu es à la fois heureux et triste ».
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"Arrêtez le monde, ouvrez la portière, je voudrais descendre...."
Novembre 2016. Mathilde se désole de deux événements. L'élection de Donald Trump et le dernier envol de Léonard Cohen survenu à quelques heures du résultat du scrutin. Elle ressent ce double séisme (oui, pour moi aussi, le départ du second a été aussi traumatique que l'arrivée du premier) comme ce foutu battement d'ailes prémonitoire de bouleversements.

Le temps lui donne raison quand 3 ans plus tard, le tocsin sonne un arrêt planétaire. C'est le premier et massif confinement.
Entre stupeur et déréalisation, Mathilde perd le sommeil, constate une acuité accrue de certains de ses sens tandis que d'autres s'étiolent.
Quand son grand-père part à son tour, elle décide d'une césure drastique avec son environnement, le temps de se recentrer, de tenter d'ordonner les multiples émotions qui la traversent.
Passionnante quête de sens d'un monde qui n'est plus celui d'avant, mais pas non plus celui dont a rêvé pour l'après, ce texte emmène son héroïne solitaire en terre d'Israël. Aucune décision rationnelle ne préside à cette destination, même si l'on connaît la dimension facétieuse de la providence.
Mathilde est avide de rencontres, d'ailleurs, mais surtout désireuse de redonner du sens au chaos. Et il faut reconnaître que ce bout de terre figée entre son ancrage millénaire et les tourments de son actualité est un terrain de choix pour qui veut appréhender les soubresauts du monde.
De rencontres étonnantes en expériences diverses, Valerie Zenatti déroule un parcours rédempteur ancré dans l'altérité.
Bercé par la voix de Cohen, elle offre un texte bourré de vie, d'admiration, d'enthousiasme et d'élans, reprenant sans doute à son compte cette phrase d'Aharon Appelfeld dont elle fût l'amie et la traductrice. "Quand on rencontre quelqu'un, c'est signe qu'on va recevoir de lui quelque chose dont on avait besoin".
Mathilde nous fait recevoir beaucoup et notamment cette force de croire coûte que coûte en l'humanité. Après tout, " ce n'est pas parce que Dieu n'existe pas qu'on peut s'en passer si facilement."
Croire et s'émerveiller, guetter la beauté des instants. Ce livre écrit avant le 7 octobre, nous y oblige encore.
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critiques presse (6)
LeDevoir
24 avril 2024
Avec une certaine finesse, la romancière nous propose une incursion personnelle dans ce pays « devenu des blocs de gens qui ne veulent pas se parler ».
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LesEchos
05 mars 2024
Dans son dernier roman « Qui-Vive », l'écrivaine et traductrice nous embarque sur les traces d'une héroïne insomniaque qui cherche son second souffle en Israël, avec comme boussole l'oeuvre de Leonard Cohen. Un bijou littéraire aux multiples facettes.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeMonde
21 février 2024
Roman d’une conscience, Qui-vive est un texte tenaillé par la peur de la destruction, qui va trouver la beauté dans la musique de Leonard Cohen ou dans les paysages de Galilée.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
06 février 2024
Il faut que l'autrice écrive pour découvrir, parmi tous ceux qu'elle porte en elle, le livre qui peut s'écrire. Une démarche fructueuse dont témoigne son oeuvre et, plus que jamais peut-être, son nouveau roman, « Qui-vive ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
31 janvier 2024
Valérie Zenatti, dans Qui-vive, arpente Israël pour chercher une réponse à ses questions.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Culturebox
09 janvier 2024
Un roman lumineux sur une femme en quête d’humanité dans un monde écrasé par les tragédies.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis remise de la mort de Léonard Cohen et de l'angoisse politique distillée par l'élection de Donald Trump comme je m'étais remise du 11 septembre et de l'appel de ma mère, Manhattan, tu connais Manhattan, c'est pas là où tu habitais ? C'est la guerre, ils détruisent tout, ils attaquent l'Amérique. Remise du 21 avril et de l'excitation effrayée de 19h58, ce n'était pas possible, nous n'allions pas voir s'afficher le visage de Le Pen qualifié pour le second tour, que faire de ces deux minutes où l'on devinait l'évidence en refusant d'y croire ? Remise des 7 et 9 janvier ou des hommes de trente-deux et trente-quatre ans avaient pu surgir au milieu d'une salle de rédaction, dans un magasin casher et décider qui vivrait hanté par le carnage qui mourait sous les balles. Remise du 13 novembre et du bandeau rouge au bas de l'écran où rien ne semblait pouvoir arrêter la progression du nombre de victimes, à croire que ceux qui avaient choisi de sortir ce soir-là dans l'Est parisien allaient y passer jusqu'au dernier. Remise du 14 juillet et de la vidéo visionnée sur Internet en tremblant avant qu'elle soit effacée, un travelling sur les trottoirs de la promenade des Anglais imbibés de sang, jonchés de corps gémissants ou morts sous des couvertures de survie dorées, et une voix hors-champ qui disait, Regardez, regardez, c'est pas possible.
Mais si cela avait été possible et c'était donc réel. p.14
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Il me fait entrer dans son 4x4 avec de grands gestes, soufflant et rugissant. Mets ton sac dans le coffre, je veux pas qu'il salisse la banquette arrière, je viens d'acheter la voiture. Non mais t'es une psychopathe ou une gauchiste pour faire du stop ici ? Tu veux avoir la mort de nos chers soldats sur la conscience ? Allô, tu vis où ? Parce que l'espérance de vie, seule sur cette route, elle est à peu près de cinq minutes, les plus sauvages t'auraient massacrée sur place, les plus intelligents t'auraient enlevée et emmenée à Naplouse ou Ramallah pour t'échanger contre dix mille terroristes, et là qui serait venu te chercher, hein, dis-moi ?
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Ofek glisse son passeport dans une machine à l'usage des citoyens israéliens et disparaît de ma vue alors que je fais la queue devant une guérite réservée aux voyageurs étrangers. Une douanière joufflue me réclame la raison de ma visite en même temps que mon passeport. Je suis ennuyée de ne pouvoir dire simplement, Je suis là grâce à une vidéo que je regarde depuis deux ans, sur laquelle Leonard Cohen donne la plus grande leçon de vie qui soit. Il y parle de l’accord entre les êtres et le temps. De la nécessité absolue que cet accord soit juste. Il y parle aussi de l’amour, devant lequel même Dieu s’incline et qui ne le laisse pas en paix tant qu’il n’advient pas. Je veux être là où ces paroles ont été prononcées, j'aimerais moi aussi trouver le bon accord.
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Le soir, je me collais au dos de Julien pour que son corps parfaitement enchâssé dans le mien fasse barrage à mes pensées mais elles étaient plus agiles et déterminées que sa peau tiède, [….]. J'essayais de régler mon souffle sur celui de Julien […]. Je me relevais une heure plus tard, me déplaçant dans l'appartement tel un chat, habituant ma vue au clair-obscur, mon ouïe aux vibrations les plus fines, mes mains au mur du couloir, attentive à ne pas réveiller Lola […].
Une nuit, je renonçais à lutter contre l’insomnie, et m’y coulai en prenant une longue respiration qui ouvrit un bal secret. p.24
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La douleur viendra plus tard, dans l'ambulance qui traversera Jérusalem pour me conduire à l'hôpital, et une fille aux longs cheveux blonds tiendra ma main en promettant, Ça va aller, ça va aller, et la lumière néonesque des urgences m'aveuglera mais je ne fermerai pas les yeux, j'entendrai autour de moi de l'hébreu, de l'arabe, de l'espagnol, du russe et de l'ukrainien et me dirai je suis à Babel, Babel est un hôpital.
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Vidéo de Valérie Zenatti
Dans Qui-vive, la narratrice, Mathilde, semble perdre pied dans un monde toujours plus violent et indéchiffrable. Perdant le sommeil, puis le sens du toucher, elle s'arrime à des bribes de lumière des feuillets retrouvés à la mort de son grand-père, une vidéo de Leonard Cohen à Jérusalem, les réflexions douces-amères de sa fille adolescente et décide subitement de partir en Israël pour tenter de rencontrer ce qui la hante. de Tel-Aviv à Capharnaüm puis à Jérusalem, ses rencontres avec des inconnus ne font qu'approfondir le mystère. Trajectoire d'une femme qui cherche à retrouver la foi, ce roman initiatique interroge avec délicatesse le sens d'une vie au sein d'un monde plongé dans le chaos.
À l'occasion de ce grand entretien, l'autrice reviendra sur son oeuvre d'écrivaine où l'enfance et la guerre tiennent une place particulière, ainsi que sur son travail de traductrice.
Valérie Zenatti est l'autrice d'une oeuvre adulte et jeunesse prolifique. Elle reçoit en 2015 le prix du Livre Inter pour son quatrième roman, Jacob, Jacob (L'Olivier, 2014), et le prix France Télévisions pour son essai Dans le faisceau des vivants (L'Olivier, 2019). Son premier roman adulte, En retard pour la guerre (L'Olivier, 2006) est adapté au cinéma par Alain Tasma et réédité en 2021. Elle est également la traductrice en France d'Aharon Appelfeld, décédé en 2018, dont elle a traduit plus d'une dizaine de livres.
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