Wdaji est un jeune yéménite de 10 ans qui vient d'être adopté. Il découvre sa nouvelle famille et celle-ci découvre ce jeune garçon.
Qui est Wadji ? Qu'a t'il vécu ? D'où viennent ses peurs ? Pourquoi ne veut-il pas se découvrir ? Wadji pourra t'il s'adapter ?
Tout le monde veut le mettre en confiance, lui faire découvrir son nouvel univers. Mais comment perçoit-il tout cela ? Comment peut-il comprendre tout ce qui lui arrive, ce nouveau cadre de vie ? Surtout comment faire avec la barrière de langue ?
Pourquoi Wadji ne supporte pas les contacts physiques ?
Zidrou et
Arno Monin nous montre la difficulté de communiquer, les difficultés liées à l'adoption quant on a pas anticiper toutes les situations. Difficile quand on ne connait pas toute l'histoire de l'adopté, quand on ne s'est pas suffisamment penché sur sa culture d'origine. Comment prendre en compte toutes les souffrances, les craintes, les peurs, les traumatismes?
La famille adoptive de Wadji n'a pas tout anticipé. Elle arrive vite à saturation et va baisser les bras avec pour conséquence un abandon pour Wadji.
Zidrou aborde le problème délicat de la déception de l'adoption, l'enfant adopté n'étant pas celui que la famille avait rêvé. C'est un peu comme ces familles qui prennent un animal sans avoir peser les avantages et inconvénients et qui décident de l'abandonner car il ne convient pas. Ici Wadji ne répond pas aux attentes de la famille mais celle-ci ne cherche pas beaucoup à comprendre, à laisser du temps au temps.
Zidrou nous montre ce que peut ressentir la famille mais il se place aussi du côté de Wadji qui va choisir la fuite pour éviter une nouvelle famille adoptive.
J'ai apprécié le scénario et une nouvelle fois, j'ai particulièrement apprécié l'association Zidrou
Arno Monin. le graphisme est adapté à l'histoire, à ce climat d'automne avec cette pluie qui tombe accompagnée des feuilles. Moni joue entre les scènes d'intérieur et d'extérieur. le jeu des différents plans sur les visages et leurs expressions permet de recentrer l'attention du lecteur et l'amener à se poser des questions sur ce que pensent les personnages.
Les auteurs ont ouvert plusieurs pistes, que ce soit dans l'histoire de Wadji ou dans la prise de conscience de la famille adoptive. Et j'ai hâte de pouvoir lire le tome 2 du cycle.