Qu'il est compliqué d'écrire un billet quand, pour des raisons personnelles qui vous parasitent, vous n'avez pas su pleinement profiter de cette lecture ! En même temps, il s'agit là d'un bel ouvrage qui, malgré mon manque d'implication, se révêle touchant par bien des aspects.
Avec Folies Bergère, le lecteur plonge dans la folie des tranchées. Rien de novateur dans l'histoire certes mais l'émotion est là, forte, prenante. Celle d'un récit d'horreur, de peur suant de tous ces hommes, de morts effroyables, d'odeurs pestilentielles. Comment survivre ? La 17e compagnie d'infanterie s'est rebaptisée
Les Folies Bergère. On y trouve des hommes qui trouvent refuge dans la folie qui se matérialise très différemment d'un personnage à l'autre : les jeux de mots, le rêve d'une nourriture gastronomique, les rêves de bras doux d'une femme qui attend le soldat. Parfois on hésite entre folie hallucinatoire et croyance en des phénomènes irrationnels, comme celle de ce soldat qui refuse de mourir après être passé par le peloton d'exécution. L'amour et l'amitié qui unissent ces hommes sont forts, au point de donner des raisons de s'accrocher au plus profond de l'horreur. Comme une lumière colorée au bout du tunnel noir.
On embrasse la folie totalement dans ce récit. Les personnages sont attachants et tragiques, sans pour autant être larmoyants. Ils vivent des heures plus que sombres, se noient dans la peur. La guerre est absurde. Pendant que nombre d'hommes s'écharpent sur le front, en arrière, Monet peint ses nénuphars et fait face à un jeune blanc-bec qui ose critiquer ses oeuvres.
À nouveau les deux compères
Zidrou et
Porcel se complètent parfaitement, dessin et scénario, pour rendre l'horreur absolue de cet épisode tragique de l'Histoire. Les dessins en noir et blanc sont parsemés de touches de couleur qui soulignent l'horreur et l'inhumanité de la guerre.
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