Dans un étonnant exercice d'autodérision, Marlon Brando endosse l'uniforme du commandant Penderton sous la direction de John Huston. Officier caserné dans une école militaire, guetté par l'impuissance, trompé et bafoué publiquement par sa femme Leonora, sotte, volage, kleptomane, et finalement tenaillé par une homosexualité qu'il n'ose s'avouer : voilà le prototype de personnage qui fascine alors Brando. L'extraordinaire acuité de sa prestation tient en un subtil équilibre entre trois approches du rôle : interpréter ce qu'il déteste, humaniser un effrayant catalogue de vices et de médiocrités, nourrir les situations de son expérience et de ses désarrois personnels. L'homme se met à nu et n'esquive aucune posture humiliante. L'acteur, lui, n'oublie jamais qu'il joue, tend son bon profil et libère à la seconde près les larmes de la plus intime confession.
L'érotisme au cinéma dans les livres
Frédéric Levêque, libraire à la Musardine, présente une sélection de livres en rapports avec le cinéma érotique, dont "Sade et le cinéma", de Jacques Zimmer, noveauté Musardine 2010.