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Citations sur L'impossible neutralité (19)

Cela se passait au milieu de ces années 1980 dont on dit qu’elles ne furent pas marquées par une conscience estudiantine.
Une jeune étudiante étudiante écrivait pourtant à cette époque : « Après la lecture de Black boy, de Richard Wright, j’ai pleuré sur le sort de M. Wright et sur les terribles souffrances qu’il a endurées. [...] J’ai pleuré pour tous les Noirs, pour le traitement injuste dont ils n’ont cessé d’être les victimes. Et j’ai pleuré sur moi parce que j’ai compris que la société m’a inculqué des préjugés dont je ne peux me défaire. »
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C’est au cours de mes missions aériennes en Europe que je changeai radicalement d’orientation politique. Je rejetai définitivement la vision romanesque de l’Union soviétique que partageaient tant de militants radicaux, et bien d’autres, en particulier à la suite des succès impressionnants de l’Armée rouge sur l’envahisseur nazi pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ce changement fut la conséquence de la rencontre avec le canonnier d’un autre équipage, qui doutait fortement des intentions antifascistes et démocratiques de l’Angleterre, de la France, des Etats-Unis et de l’Union soviétique. Le livre qu’il me donna ébranla définitivement mes opinions politiques : Le yogi et le commissaire, d’Arthur Koestler.
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Les années qui suivirent cette manifestation à Times Square (vers 1938) peuvent être considérées comme mes "années communistes". Mais on pourrait aisément se méprendre sur ce que cette expression signifie vraiment. Car le seul mot "communiste" évoque immédiatement Staline, les camps de la mort et la torture, la suppression de la liberté d'expression, l'atmosphère de crainte et de terreur qui régnait en Union soviétique, l'abominable bureaucratie qui régna plus de soixante-dix ans sous le nom usurpé de socialisme. Mais rien de tout cela ne correspondait à l'état d'esprit ou aux intentions des jeunes gens de la classe ouvrière que je connaissais et qui revendiquais le nom de "communiste". En tout cas, ce n'était certainement pas ce que moi j'avais à l'esprit.
On savait peu de chose de l'Union soviétique, si ce n'est au travers de l'image romantique véhiculée par des gens comme le théologien britannique Hewlitt Johnson, doyen de Canterbury. Dans son livre The Soviet Power, très largement diffusé par le mouvement communiste, il offrait aux idéalistes déçus par le capitalisme une vision à laquelle ils aspiraient : celle d'un pays qui appartenait au "peuple", où chacun avait du travail, où les soins médicaux étaient gratuits, où les femmes avaient les mêmes opportunités que les hommes, où une centaine de groupes humains étaient traités avec un égal respect.
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L’incarcération n’est qu’un faux moyen de résoudre le problème de la criminalité. (…) La prison n’est qu’un substitut cruel et inutile à la suppression des conditions mêmes – pauvreté, chômage, manque de logement, désespoir, racisme et cupidité – qui sont à la racine de la plupart des crimes sanctionnés : les crimes commis par les riches et les puissants restent le plus souvent impunis. 
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Après quatre années de négociations à Paris, cinquante-cinq mille victimes américaines et plus d’un million de morts vietnamiens ; après le plus massif bombardement qu’une des plus grandes puissances de toute l’histoire eut jamais fait subir à un minuscule pays et après s’être montrés incapables de l’emporter militairement, les Etats-Unis finirent par signer un traité de paix avec le Nord-Vietnam au début de l’année 1973 et acceptèrent de se retirer. La guerre se poursuivit pourtant entre le gouvernement de Saigon et les forces du Front national de libération de Hanoi. Les Etats-Unis continuaient de fournir une aide militaire au premier mais, pour finir, début 1975, une offensive nord-viêtnamienne balaya sur son chemin une armée sud-viêtnamienne complète démoralisée.
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Dans ce genre de cas, l’histoire est une discipline fort utile. Quand on est né de la dernière pluie et qu’on ignore tout du passé, on peut aisément gober tout ce que dit le gouvernement. Mais lorsqu’on connaît un peu son histoire, on est en droit d’être un tantinet sceptique, de poser quelques questions et, mieux encore, de chercher à connaître la vérité. 
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....Enfin, il y eu ce gamin d’Albany qui se trouvait dans la file des Noirs dont on prenait le nom et l’adresse à l’hôtel de ville après une manifestation.
« Quel âge as-tu ? lui demanda Pritchett.
- Neuf ans.
- Comment t’appelles-tu ? «  continua le policier.
Le gamin répondit : « Liberté. Liberté. 
- Allez, rentre chez toi, Liberté. »
Les journalistes et les universitaires ont souvent affirmé que le mouvement d’Albany en Géorgie avait été un échec, puisqu’il ne s’était pas terminé par une victoire immédiate sur la ségrégation raciale dans cette ville. J’ai toujours considéré que ce jugement était très superficiel, qu’il s’agissait même d’une erreur - de celles qu’on fait très souvent au sujet des mouvements de protestation. Certes, les mouvements sociaux peuvent essuyer de nombreuses « défaites » - être incapables d’atteindre leurs objectifs dans le court terme -, mais au cours de la lutte elle-même, la résistance de l’ordre ancien s’effrite peu à peu et la mentalité des gens se met à changer.
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Je suis convaincu que l’incarcération n’est qu’un faux moyen de résoudre le problème de la criminalité. Cela n’apaise aucunement les victimes de ces crimes, mais perpétue au contraire la notion de revanche en maintenant la spirale sans fin de la violence dans notre culture. La prison n’est qu’un substitut cruel et inutile à la suppression des conditions mêmes - pauvreté, chômage, manque de logement, désespoir, racisme et cupidité - qui sont à la racine de la plupart des crimes sanctionnés ; les crimes commis par les riches et les puissants restent le plus souvent impunis.
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La guerre n’est pas inévitable, aussi permanente soit-elle, aussi longue que soit son histoire dans le cours des affaires humaines. Elle ne correspond pas à une pulsion instinctive de l’homme. Elle est le produit de l’activité des dirigeants politiques qui, dès lors, dépensent une énergie folle en rhétorique, en propagande et en manœuvres d’intimidation pour mobiliser une population généralement peu encline à faire la guerre. En 1917, le gouvernement américain dut dépêcher 75 000 conférenciers partout à travers le pays devant des millions de personnes dans le seul but de convaincre les gens de la légitimité de la guerre. Pour ceux qui s’obstinaient à en douter, il y avait la prison. La prison pour les insoumis et pour ceux qui osaient critiquer publiquement la guerre.
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Comme à son habitude, Ella Baker passa rapidement de l’événementiel au fondamental : « Même si la ségrégation raciale disparaît, il nous faudra encore être libres. Nous devrons nous assurer que tout le monde a du travail. Même si nous pouvons tous voter, tant que les gens auront encore faim nous ne serons pas libres. [...] Chanter dans notre coin ne suffit pas. Il faut des écoles et un enseignement. [...] Souvenons-nous que nous ne nous battons pas pour la liberté des seuls Noirs mais pour libérer l’ame humaine. Une libération plus vaste et qui embrasse toute l’humanité. »
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