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EAN : 9782748901900
351 pages
Agone (14/03/2013)
4.56/5   16 notes
Résumé :
Je peux comprendre que ma vision de ce monde brutal et injuste puisse sembler absurdement euphorique. Mais pour moi, ce qu'on disqualifie d'idéalisme romantique ou du voeu pieux se justifie quand cela débouche sur des actes susceptibles de réaliser ces voeux, de donner vie à ces idéaux. La volonté d'entreprendre de tels actes ne peut se fonder sur des certitudes mais sur les possibilités entrevues au travers d'une lecture de l'histoire qui diffère de la douloureuse ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre est la réponse qu'Howard Zinn n'a pas apportée à
l'auditeur d'une de ses conférences qui lui demandait un jour « Malgré toutes les nouvelles déprimantes qui nous parviennent comment pouvez-vous garder espoir ? ». Il revient sur des rencontres déterminantes, des évènements qui n'ont cessé de renforcer ses conviction et continuent à le porter.
(...)
Cette autobiographie illustre parfaitement et avec beaucoup d'humilité le soucis constant d'Howard Zinn de rendre à tout un chacun sa place d'acteur de l'Histoire, d'accorder ses actes avec ses idéaux quelque soit le prix à payer. Une grande leçon de dignité.

Article complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Très belle autobiographie qui permet à la fois de revivre l'histoire des États-Unis par les yeux d'un défenseur de la paix et de la démocratie et qui interroge sur la place de l'historien, sur son regard sur ce qu'il étudie. Nous comprenons comment il est impossible pour un historien d'avoir un regard neutre et objectif, puisqu'il évolue dans un contexte sans cesse renouvelé qui influence son travail. Zinn ajoute même que ce n'est pas souhaitable qu'un historien regarde les événements de façon objective, parce que tout le monde écrirait alors la même histoire sous les mêmes angles de vue.
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A la decouverte de la vie bien remplie de ce grand historien américain.
Dommage qu'il ne soit pas plus connu et lu en France!
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Les années qui suivirent cette manifestation à Times Square (vers 1938) peuvent être considérées comme mes "années communistes". Mais on pourrait aisément se méprendre sur ce que cette expression signifie vraiment. Car le seul mot "communiste" évoque immédiatement Staline, les camps de la mort et la torture, la suppression de la liberté d'expression, l'atmosphère de crainte et de terreur qui régnait en Union soviétique, l'abominable bureaucratie qui régna plus de soixante-dix ans sous le nom usurpé de socialisme. Mais rien de tout cela ne correspondait à l'état d'esprit ou aux intentions des jeunes gens de la classe ouvrière que je connaissais et qui revendiquais le nom de "communiste". En tout cas, ce n'était certainement pas ce que moi j'avais à l'esprit.
On savait peu de chose de l'Union soviétique, si ce n'est au travers de l'image romantique véhiculée par des gens comme le théologien britannique Hewlitt Johnson, doyen de Canterbury. Dans son livre The Soviet Power, très largement diffusé par le mouvement communiste, il offrait aux idéalistes déçus par le capitalisme une vision à laquelle ils aspiraient : celle d'un pays qui appartenait au "peuple", où chacun avait du travail, où les soins médicaux étaient gratuits, où les femmes avaient les mêmes opportunités que les hommes, où une centaine de groupes humains étaient traités avec un égal respect.
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L’officier chargé du briefing, nous expliqua notre mission. Il s'agissait de bombarder la petite ville de Royan, dans les environs de Bordeaux. (J'appris après la guerre qu'il s'agissait d'une petite station balnéaire où Picasso avait ses habitudes.) Nous nous regardâmes interloqués. Une mission en France? Pourtant, nos armées avaient déjà libéré la France? Pourtant, nos armées avaient déjà libéré la France et se trouvaient désormais en Allemagne.
On nous apprit que quelques milliers de soldats allemands s'étaient retranchés dans Royan pour y attendre la fin de la guerre et que nous devions les en déloger. En outre, nous ne transportions pas nos douze bombes habituelles (une fois en territoire ennemi, le bombardier devait ramper dans la soute de l'avion pour y armer les bombes afin qu'elles puissent faire leur travail de destruction). Non, cette fois-ci, il y aurait dans nos soutes quelques choses de bien différent : trente récipients de cinquante kilos contenant tous de l'"essence gélifiée" -sorte de feu visqueux. Ils n'employèrent pas le terme mais je compris bien après la guerre qu'il s'agissait d'une des premières utilisations du napalm.
C'est ainsi que nous avons exterminé non seulement ces soldats allemands (douze forteresses volantes pour bombarder quelques milliers de soldats!) mais aussi les habitants de Royan. Après la guerre, je suis tombé sur la dépêche rédigée par le correspondant du New York Times : "Quelques trois cent cinquante civils hébétés ou blessés [...] ont réussi à s'extraire des ruines et ont déclaré que ces attaques aériennes leur avaient paru "une expérience infernale dépassant l'imagination"."
A l'altitude à laquelle nous bombardions -ente sept mille cinq cent et neuf mille mètres -, nous ne pouvions ni entendre, ne voir quoi que ce fût, et encore moins le sang versé ou les membres arrachés. Je ne me souviens que des récipients qui s'enflammaient, comme des allumettes, l'un après l'autre, en heurtant le sol qui défilait en dessous de nous. Du haut du ciel, je me contentais de "faire mon boulot". Éternelle excuse des soldats qui commettent des atrocités.
La guerre devait prendre fin trois semaine plus tard. Je n'ai entendu personne douter de la nécessité de ce raid aérien sur Royan. Moi-même, je ne l'ai pas fait. Ce matin-là, il ne me serait pas venu à l'idée de me lever pendant le briefing pour demander pourquoi nous devions encore tuer alors que la guerre touchait à sa fin.
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Mon rapport au Southern Regional Council fit la une du New York Times. J’y critiquais le gouvernement fédéral pour son incapacité à garantir les droits constitutionnels. L’I.F. Stone’s Weekly en fit paraître des extraits et le Nation publia un de mes articles sur les événements d’Albany intitulé « Kennedy, l’émancipateur réticent ».
Des journalistes demandèrent à Martin Luther King s’il était d’accord avec le rapport. Non seulement il l’était, mais il mis plus particulièrement l’accent sur le racisme au sein du FBI. Manifestement, ce commentaire de King provoqua la colère de J. Edgar Hoover, ce « chevalier blanc » autoproclamé du patriotisme, « héros » anti-communiste et pourfendeur du crime en Amérique, qui n’avait pas l’habitude d’être critiqué. En mettant en avant la critique adressée au FBI, la presse contribua grandement à la colère de Hoover, mais elle se limita à cet aspect du rapport alors qu’il allait bien au-delà du seul FBI et épinglait également le ministère de la Justice et la Maison-Blanche. Parfaite illustration d’un phénomène habituel pour le journalisme américain (et peut-être même pour la critique sociale en général), qui privilégie une approche superficielle ciblée sur les individus ou les sous-fifres aux dépens de ce qu’une analyse plus fouillée révélerait : la faillite du gouvernement lui-même et donc du système politique.
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C’est au cours de mes missions aériennes en Europe que je changeai radicalement d’orientation politique. Je rejetai définitivement la vision romanesque de l’Union soviétique que partageaient tant de militants radicaux, et bien d’autres, en particulier à la suite des succès impressionnants de l’Armée rouge sur l’envahisseur nazi pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ce changement fut la conséquence de la rencontre avec le canonnier d’un autre équipage, qui doutait fortement des intentions antifascistes et démocratiques de l’Angleterre, de la France, des Etats-Unis et de l’Union soviétique. Le livre qu’il me donna ébranla définitivement mes opinions politiques : Le yogi et le commissaire, d’Arthur Koestler.
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....Enfin, il y eu ce gamin d’Albany qui se trouvait dans la file des Noirs dont on prenait le nom et l’adresse à l’hôtel de ville après une manifestation.
« Quel âge as-tu ? lui demanda Pritchett.
- Neuf ans.
- Comment t’appelles-tu ? «  continua le policier.
Le gamin répondit : « Liberté. Liberté. 
- Allez, rentre chez toi, Liberté. »
Les journalistes et les universitaires ont souvent affirmé que le mouvement d’Albany en Géorgie avait été un échec, puisqu’il ne s’était pas terminé par une victoire immédiate sur la ségrégation raciale dans cette ville. J’ai toujours considéré que ce jugement était très superficiel, qu’il s’agissait même d’une erreur - de celles qu’on fait très souvent au sujet des mouvements de protestation. Certes, les mouvements sociaux peuvent essuyer de nombreuses « défaites » - être incapables d’atteindre leurs objectifs dans le court terme -, mais au cours de la lutte elle-même, la résistance de l’ordre ancien s’effrite peu à peu et la mentalité des gens se met à changer.
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