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Frédéric Cotton (Traducteur)Jean-Luc Chappey (Préfacier, etc.)
EAN : 9782748901207
550 pages
Agone (04/03/2010)
4.41/5   28 notes
Résumé :
Notre manière de penser est une question de vie ou de mort. Si ceux qui tiennent les rênes de la société se montrent capables de contrôler nos idées, ils sont assurés de rester au pouvoir. Nul besoin de soldats dans les rues. Nous nous contrôlerons nous-mêmes. Notre ordre social résulte d'un processus de sélection au cours duquel certaines idées sont promues par le biais de puissantes machines culturelles. Nous devons réexaminer ces idées et comprendre comment elles... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ouvrir un livre de Howard Zinn équivaut à mes yeux à accueillir un vieil ami pour une causerie au coin du feu ou à partager une soirée conviviale sur une terrasse ombragée ; c'est la promesse de découvertes, de surprises – bonnes et mauvaises, d'anecdotes, de souvenirs de combats historiques réels et souvent méconnus, de batailles gagnées ou perdues, d'hommes dont les idées évoluent au fil des années et des événements qui les ont fait mûrir.
Howard Zinn est un croisé, il le dit lui-même. Tout le monde ne peut l'être. Il l'accepte en toute lucidité. Et si tous ses ouvrages sont engagés, c'est uniquement dans une seule et unique direction : inciter les hommes et les femmes à réfléchir par eux-mêmes et il leur en fournit la possibilité par l'intermédiaire des sources qu'il a récoltées.
Il est à souligner que cet historien et politologue décédé en 2010 est fort peu connu en France et que les médias, peu importe leur orientation politique, n'ont fait d'effort particulier pour amener le lectorat français à le découvrir, bien que Howard Zinn fait de nombreuses références à l'Europe et à la France dans cet ouvrage notamment.
Voici quelques informations destinées à rendre le présent livre moins mystérieux :
Préface : JL Chappey
J'aime ce passage qui définit les livres de Howard Zinn : À la manière de P. Bourdieu, Howard Zinn propose sans concession, des outils pour comprendre et agir sur le monde. L'histoire constitue alors un matériau de réflexions et de questionnements quand les historiens professionnels ont, pour l'essentiel, abandonné l'idée que la pratique de l'histoire pouvait servir à comprendre et à résister aux « évidences ».
Introduction : l'idéologie américaine
Chapitre I : réalisme machiavélien et politique étrangère
Chapitre II : violence et nature humaine
Chapitre III : du bon et du mauvais usage de l'histoire
Chapitre IV : guerre juste et guerre injuste
Chapitre V : loi et justice
Chapitre VI : justice économique – le système de classes américain
Chapitre VII : liberté d'expression
Chapitre VIII : le gouvernement représentatif : l'expérience noire
Chapitre IX : communisme et anticommunisme
Conclusion : l'arme définitive

J'ai énormément apprécié ce livre qui sait insuffler de l'optimisme et de l'énergie positive dans des faits d'une noirceur que n'ose imaginer le commun des mortels (en toute sincérité, certains actes sont d'une telle hypocrisie, d'un tel cynisme, que je me prends à croire au Divin et à son châtiment ….en désespoir de cause). Mais rien n'est pire que l'ignorance alors mieux vaut savoir et réagir que se cacher derrière des illusions stupides et laisser faire.
L'idéologie américaine me semble avoir traversé l'Atlantique …..en même temps que les blindés durant la seconde guerre mondiale. Mais, vous en jugerez par vous-même.
Les chapitres sur la loi et la justice m'ont incité à consulter pour la première fois de mon existence notre propre Constitution. C'est une expérience très intéressante et très surprenante. Après un bref sondage, il s'est avéré, que personne dans mon entourage ne l'avait jamais fait. Qu'en est-il de vous ?
Je plaide coupable d'aimer énormément Howard Zinn et son travail. Sa manière particulière de dérouler les faits me convient parfaitement. J'admire cet homme anticonformiste, engagé, partial, partisan de la cause humaine, de l'environnement, du droit des femmes, antiségrégationniste et qui ne prêchait ni pour les démocrates ni pour les républicains mais pour la liberté de penser et n'est-ce pas là une preuve de patriotisme que de rendre à ses concitoyens leur place dans la démocratie plutôt que de continuer de les infantiliser et les manipuler ?
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De Christophe Colomb à nos jours, l'envers de l'Histoire institutionnelle des Etats-unis d'Amérique, la vraie.
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Il y a huit mois j'entendais parler pour la première fois d'Howard Zinn grâce à une vidéo diffusée sur facebook. Je revenais tout juste de la Jungle de Calais où mes croyances sur la légitimité du respect de la loi étaient fortement remises en question. Cette semaine, je viens de finir son excellent bouquin intitulé "Désobéissance civile et démocratie" au moment où il est conseillé par DataGueule, signe peut être de son actualité. Je ne suis pas d'accord avec toutes ses positions, mais ce penseur a le mérite de faire preuve d'une indépendance et d'une finesse d'esprit rares, y compris parmi la gauche radicale dont j'aurais aimé pouvoir me revendiquer. Bref, une lecture vivement conseillée.

La vidéo originelle, une lecture d'Howard Zinn par... Matt Damon !
https://www.youtube.com/watch?v=S2li9E_94MA

La lecture par DataGueule :
https://soundcloud.com/data-gueule/lecture-desobeissance-civile-et-democratie-howard-zinn-1986/s-S0T2I
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Les débats sur le budget militaire sont l’occasion de passes d’armes acharnées sur le montant exact des dépenses : 300 milliards de dollars ou 290 milliards seulement. La possibilité de n’y consacrer que 100 milliards de dollars (dégageant de ce fait quelques 200 milliards pour financer les politiques sociales) s’apparente aux réponses E ou F dans un QCM - elle fait défaut. Quant à celui qui proposerait de ne rien dépenser du tout, il se retrouverait immédiatement candidat à l’hôpital psychiatrique.
Concernant les prisons, le débat porte sur le nombre. Mais l’idée de les abolir purement et simplement est trop scandaleuse pour être seulement discutée.
On se dispute sur le montant de ce que devrait payer les personnes âgées pour pouvoir bénéficier d’une sécurité sociale, mais l’idée qu’elles pourraient ne RIEN payer du tout et même que personne ne devrait avoir à payer pour sa santé n’est jamais évoqué.
Nous vivons donc dans une société où le catalogue des idées disponibles se trouve limité quand certaines autres dominent le débat : ces idées, ce sont nos parents, l’école, la religion, les journaux, la radio et la télévision qui nous les transmettent. Nous les respirons depuis que nous avons appris à marcher et à parler. Elles constituent une sorte d’idéologie américaine - c’est-à-dire un ensemble d’idées dominantes. La plupart des gens l’acceptent, et en suivant leur exemple nous nous évitons bien des ennuis.
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Combien de gens exercent-ils le travail de leur choix ? Certains scientifiques, artistes, quelques travailleurs très qualifiés ou certaines professions libérales ont peut-être cette satisfaction, mais la plupart des gens ne sont pas libres de choisir leur activité. C'est la nécessité économique qui les y oblige. C'est pourquoi on peut parler de "travail aliéné". En outre, la plupart des travailleurs produisent des biens et des services destinés à devenir des marchandises qu'ils n'ont pas eux-mêmes choisi de produire et qui appartiennent à un autre : le capitaliste qui les emploie. Les travailleurs sont donc, en outre, parfaitement étrangers au produit de leur labeur. Le travail s'effectue dans des conditions industrielles modernes qui privilégient la concurrence plutôt que la collaboration et l'isolement plutôt que l'association. Les travailleurs sont donc également étrangers les uns aux autres. Concentrés dans les villes et les usines, ils sont pour finir étrangers à la nature.
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Aucun changement fonctionnel ou structurel ne peut garantir une société parfaitement démocratique. Nous acceptons mal ce fait parce que nous avons été élevés dans une culture technologique où l'on pense généralement que, si on pouvait seulement trouver le bon instrument, tou irait enfin pour le mieux et qu'il serait alors possible de se relâcher un peu. Mais on ne peut jamais se relâcher. L'expérience des Noirs américains, comme celle des Indiens, des femmes, des Hispaniques et des pauvres, nous apprend cela. Nulle constitution, nulle déclaration des droits, nul système électoral, nulle loi ne peuvent garantir la paix, la justice et l'égalité. Tout cela exige un combat permanent, des débats incessants impliquant l'ensemble des citoyens et un nombre infini d'organisations et de mouvements qui imposent leur pression sur tous les systèmes établis.
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Tout au long de l’histoire de l’humanité, certains mots ont ainsi servi à proscrire toute réflexion, à battre en brèche les discours rationnels, à faire naître la haine. Des mots sont effectivement meurtriers. Les mots « juif » ou « négro » sont à l’origine de massacres, de lynchages et de l’esclavage. Les mots « catholique », « protestant » ou « musulman » ont également servi à motiver des guerres religieuses. Aux États-Unis, « communiste » est l’un de ces mots. Il a permis de justifier le soutien américain aux dictatures militaires du Chili, des Philippines, de l’Iran, du Salvador et de bien d’autres pays.
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Une population parfaitement déterminée est en mesure non seulement de contraindre un dirigeant à fuir son pays, mais également de faire reculer un candidat à l'occupation de son territoire par la mise en œuvre d'un formidable ensemble de stratégies disponible : boycotts et manifestations, occupations de locaux et sit-in, arrêts de travail et grèves générales, obstructions et sabotages, grève des loyers et des impôts, refus de coopérer, refus de respecter les couvre-feux ou la censure, refus de payer les amendes, insoumission et désobéissance civile en tout genre.
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Vidéo de Howard Zinn
Howard Zinn – Un mouvement pour la Paix (2009)
Dernier discours enregistré de l'historien et activiste Howard Zinn, où il aborde le sujet de la guerre, et la nécessité de l'abolir !
>Droits civils et politiques>Droits spécifiques, limitation et suppression des droits>Liberté (de conscience, de parole, de publication...) (18)
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L'impossible neutralité

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Howard Zinn était

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