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3,66

sur 1360 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lu lycéenne. Je ne l'avais pas tellement apprécié à l'époque.
Le 16ème roman de la série des Rougon-Macquart se démarque des autres par son côté naturaliste. N'oublions pas que le réalisme critique de Zola n'est jamais très loin... Angélique, encore l'une de ces martyres de l'amour, sacrifiée sur l'autel de la morale et de l'ascétisme religieux.
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J'aavais eu de bons échos de ce roman et le résumé m'intriguait. J'ai malheureusement moyennement apprécié cette lecture, la faute à une vieille édition France loisirs qui propose avant le texte de Zola une introduction à la fois très intéressante pour les éléments de contexte dans lequel a été écrit le Rêve, comment il a été accueilli par la critique et le public... Et complètement frustrante car on nous y dévoile la totalité de l'intrigue du roman et ce, dans les moindres détails !!!

Inutile de préciser que j'ai donc eu quelques difficultés à m'intéresser en ce roman en sachant d'avance le dénouement et tout ce qui allait se passer... du coup, je ne sais pas si c'est lié mais, malgré le fait qu'il soit relativement court (250 pages), j'ai trouvé le Rêve plutôt lent, l'intrigue s'étire un peu à mon goût et j'ai eu du mal à m'intéresser à ce roman et trouver la motivation pour le lire.

C'est dommage car il est loin d'être inintéressant : j'ai énormément aimé tout ce qui se rapporte au métier de brodeur, les descriptions des fils, des couleurs et des matières mais aussi des outils utilisés, des techniques... Tout cela m'a passionné tout comme certaines descriptions de l'auteur, qui sont très poétiques et savoureuses à lire.
J'ai aimé également le drame qui se noue autour d'Angélique et de voir comment les rêves et la nature romantique de la jeune fille se heurtent à la réalité (et la cruauté) du monde dans lequel elle vit. On pourrait presque voir en Angélique une cousine française de Marianne de Raison & sentiments car elles ont des caractères très proches (même si je préfère Marianne, on a parfois envie de secouer Angélique tellement elle peut être naïve et obnubilée par ses histoires de saintes !).

Le Rêve a enfin une certaine dimension historique voire gothique car la cathédrale et la très vieille maison des Hubert sont quasiment des personnages à part entière : je me suis là aussi délecté des descriptions de ces deux lieux mais aussi de toute l'histoire que Zola invente autour de la ville où se déroule le roman, de l'ancestrale famille des Hautecoeur et de leurs ancêtres glorieux... Cela donne une note très particulière à ce roman.
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A la suite de la Terre (1887) d'une noirceur extrême, Zola choisit en 1888 un sujet plus léger : un roman d'amour, presque un conte, d'un format plus court (275 p) se déroulant uniquement dans la ville imaginaire de Beaumont dans le nord de Paris

Angélique,  enfant trouvée, s'endort épuisée dans la neige sous le porche de la cathédrale. Elle est recueillie par un couple de chasubliers (brodeurs de chasubles et d'articles religieux), sans enfants qui l'adoptent et lui transmettent leur métier. Pour préserve l' innocence de la jeune fille,  elle grandit à l'intérieur de leur maison, à l'ombre de la cathédrale.

Pour unique lecture , la Légende Dorée de Voragine. Pour uniques sorties, la messe, les visites de bonnes oeuvres à ses pauvres et la lessive dans le ruisseau. Exceptionnellement,   une sortie aux ruines du château voisin enflamme son imagination, elle s'enthousiasme pour des histoires de princesses, de chevaliers, de fantômes. 

Arrivée à la puberté, elle rêve du prince charmant qui viendra l'épouser. Ses parents adoptifs tentent de lui expliquer que simple brodeuse, elle devrait être moins ambitieuse:


Comme dans la Faute de l'Abbé Mouret, Zola va s'intéresser au catholicisme, aux saints et martyrs, à l'exigence de chasteté et à l'innocence supposée des jeunes filles. Point de Paradou ou de jardin enchanté, ici Angélique brode des lys et des roses blanches sur du satin avec des fils de soie et d'or. le linge blanc d'une pureté virginale entoure la jeune fille. C'est en lavant son linge à l'eau pure du ruisseau qu'elle rencontre Félicien, l'ouvrier verrier commis à la restauration du vitrail de Saint Georges de la cathédrale. 

Le verrier et la brodeuse semble si bien accordés, artisans, artistes dévoués à la Cathédrale. Angélique tombe profondément amoureuse. le verrier se métamorphose en prince charmant de haute noblesse,  mais promis à un riche mariage.

La petite brodeuse doit se faire une raison . Elle va mourir d'amour. Et c'est là que l'invraisemblable se produit. La petite enfant trouvée fera le riche mariage dont elle rêve.


Même si Zola a fait un grand travail de documentation sur les techniques de broderie. Même s'il nous offre une image détaillée de la cathédrale, de ses statues, ses vitraux. Même s'il nous fait connaître la légende des saintes et des martyres, je me suis ennuyée dans cette bluette qui se rattache de manière très tenue à la saga des Rougon-Macquart : Angélique a été abandonnée à la naissance par Sidonie, l'entremetteuse rencontrée dans La Curée. Contrairement à tous les personnages de la famille, elle ne porte ni la tare de l'alcoolisme ni la folie qui touche tous les Rougon-Macquart comme l'abbé Mouret.

Si le vice est passionnant, l'innocence est ennuyeuse. 
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Le jour de Noël 1860, devant la cathédrale de Beaumont enneigée, Angélique, une enfant trouvée et martyrisée, cheveux blonds et regard couleur de violette, est recueillie par Hubertine et son mari Hubert. Ils élèvent la sauvageonne qui apprend la broderie et se met à lire avec passion La Légende dorée de Jacques de Voragine. Une vie de travail et de piété, illuminée bientôt par l'idylle qui se noue entre Angélique et Félicien.
Pour une fois, il s'agit d'un petit livre, il se lit rapidement.
C'est une belle histoire d'amour, façon Roméo et Juliette.
C'est facile à lire mais, en fait, j'ai presque regretté les gros pavés de l'auteur.
J'ai lu il y a trois ans L'assommoir que j'avais adoré et j'attends avec impatience de lire une autre oeuvre de cette saga qui me fera le même effet.
En tout cas, si vous voulez lire un “petit” Zola, celui-ci est parfait.


Lien : https://www.instagram.com/al..
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Le rêve est un ouvrage à part dans la saga des Rougon-Macquart de Zola. Tout ici est différent.

Ce qui saute aux yeux, tout d'abord, est le format, ici bien plus réduit que la plupart des autres ouvrages de la geste familiale.

Ensuite, le lien avec la famille n'est pas aussi évident que dans les autres romans de la série. Certes il y a bien le personnage principal, son hérédité (et ce que cela comporte pour Zola), mais tout reste discret, peu mentionné.

L'intrigue en elle-même est aussi très différente de ce que nous réserve d'habitude l'auteur. Il a ici clairement cédé aux critiques de son temps et cela se remarque qu'il n'écrit pas vraiment pour lui, mais plutôt pour l'idée que l'on doit se faire de lui.

Le cadre tranche tout autant. Nous nous retrouvons ici dans une petite ville de province, dominée par sa cathédrale. Si la galerie des personnages est riche, ceux-ci ne jouent qu'un rôle de second plan, laissant la part belle à une protagoniste et à trois personnages de second plan.

Le texte est relativement facile d'accès, bien qu'il faille accepter de très longues descriptions, et réflexions, qui sont au coeur de l'ouvrage et qui ne laissent qu'une petite place aux dialogues. Il s'agit là d'une approche logique qu'il faudra accepter.

En somme voici un roman assez atypique dans sa série, qui peut être lu séparément. Moins connu que les grands succès de la série, il n'est pas forcément celui qui est le plus facile à suivre jusqu'au bout, malgré des rebondissements imprévus… hélas divulgâchés par des notices intempestives.
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5ème tome des Rougon-Macquart dans l'ordre de lecture recommandé par Zola, 16ème tome dans l'ordre de parution.
Ce tome a pour thème principal la religion. Très peu de personnages (on les compte sur les doigts de la main !), les tomes des Rougon-Macquart se suivent mais ne se ressemblent pas.

Angélique, enfant abandonnée, est recueilli chez un couple de brodeurs de la ville de Beaumont. Elle grandi à l'ombre de la cathédrale de cette ville, bercée par les légendes des Saints à qui elle voue un culte total. Angélique est un personnage fort avec un caractère bien trempé comme Zola les aime.
L'univers dans lequel évolue le roman est très convaincant, pratiquement tout le roman se passe dans le même endroit à quelques mètres près (maison des Hubert, clos Marie, cathédrale). Zola a très bien réussi à nous transporter dans un atelier de brodeur, dans des des processions religieuses, et également dans l'intimité de la chambre d'Angélique.

En plus de la religion, le livre aborde les thèmes de la passion amoureuse et de la famille.

Pas déçu de cette lecture, les rebondissements sont présents. J'ai été plusieurs fois surpris de la tournure des évènements, avec parfois une pointe de suspens !
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Après « La Terre », quel contraste !

Ce seizième volume des Rougon Macquart est une déception.
Nous y suivons Angélique, orpheline, recueillie par les Hubert, un couple de brodeurs en mal d'enfant.
Angelique est une héroïne dévote, une espèce d'illuminée mystique qui vit dans un rêve où se mêle son adoration des Saintes et sa conviction qu'elle rencontrera le grand amour.
C'est un parangon de pureté, belle, blonde, vierge et finalement martyre. Sacrément pénible à mon goût 😁.

Je n'ai pas retrouvé dans ce tome l'analyse sociologique que j'apprécie tant chez Zola.
Ici, la religion écrase tout. Dans une ville vivant au rythme de sa cathédrale, j'ai trouvé cette histoire un peu trop mielleuse et pétrie de bondieuseries.

Malgré une écriture plus travaillée que jamais, je retiens surtout le manque de saveur de cette romance. Next !
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"Le rêve" d'Emile Zola n'est pas le Rougon-Macquart le plus connu, et il a pour moi été plutôt proche du cauchemar (je sais, elle est facile) : ce que j'ai eu du mal à rentrer dedans !
Hubert et Hubertine recueillent un soir d'hiver une petite orpheline transie de froid, Angélique. En mal d'enfant, ils décident de l'adopter, et lui enseignent leur métier de brodeurs. La jeune fille grandit dans leur maisonnette à l'ombre de la cathédrale et de ses pieuses lectures, jusqu'à ce qu'un soir de pleine lune un beau jeune homme lui apparaisse dans le jardin...
Et oui, avec ce livre Zozo se lance dans le roman d'amour ! Désireux d'aller à contre-courant de ce que l'on attendait de lui à l'époque, il se lance dans cette histoire pleine de sentiments purs et sincères (mais qui se finit mal, je vous rassure). Les multiples références religieuses m'ont pour ma part beaucoup gênée (et ennuyée aussi), et j'ai eu du mal à m'intéresser à cette histoire d'un autre temps.
Bref, pas mon meilleur Zola.
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Après le déchaînement des critiques qui se sont abattues sur Zola dès la publication du quinzième volume des Rougon-Macquart La Terre, il décide d'écrire un livre dans lequel les lecteurs ne le reconnaîtront pas. Un roman qui ne choquera personne, y compris les jeunes filles innocentes. Un roman qui laissera couler une idylle, sans aucune violence décrétée ordurière par ses détracteurs. Il laisse donc de côté la réalité crue du Second Empire, et nous offre une petite part de rêve, un petit moment imaginaire baignant dans la pureté, dans le sentimentalisme et dans des légendes religieuses, source indispensable du miracle.

La date, le lieu renvoient dès les premiers mots à une ambiance religieuse dans laquelle Zola nous englue assurément. Il nous tire les larmes en ce petit matin de Noël avec cette enfant de neuf ans qui grelotte sous ses haillons, tentant de se protéger de la neige derrière un pilier dans le renfoncement de la porte Sainte-Agnès de la cathédrale de Beaumont-l'Église.
D'une étroite bâtisse accolée à cette cathédrale, un gentil couple de brodeurs la prend en pitié et la recueille pour en faire leur apprentie avant de l'adopter définitivement puisqu'elle a été abandonnée à l'Assistance Publique. La violence du monde, dont Zola ne peut se défaire complètement, figurera ici dans le passé d'Angélique et il n'en sera plus question après les quelques informations qu'elle délivrera rapidement aux Hubert. Et pour figurer dans le cycle des Rougon-Macquart avec l'hérédité qui coule dans les veines de cette vaste famille, l'auteur prête à Angélique des réactions orgueilleuses et coléreuses, pleines de passion excessive mais vite suivies de larmes de remords et de regrets. Un foyer aimant dans ce petit coin béni fera-t-il taire les tares héréditaires ?
Pour Hubertine, sa mère adoptive, le respect et l'obéissance doivent éloigner d'elle ce penchant fougueux et passionné et elle doit y veiller. Angélique grandit donc cloîtrée dans cette maison, à l'ombre de la cathédrale, sans jamais s'éloigner de ce petit bout de ville exhalant son souffle religieux. Zola lui donne alors « une vie de soumission, de pureté et de croyance » accentuée par la lecture de la Légende dorée, ses belles gravures et son monde de bondieuseries dont elle s'émerveille et se passionne.
J'admire habituellement les capacités de l'auteur à s'emparer d'un sujet et à l'exploiter sous tous les angles mais là, les éléments qu'il a puisés dans ce livre très ancien m'ont fait bailler d'ennui. Trop de martyrs, de saints qui se bataillent contre les diables, de supplices et tortures dont ils ressortent triomphants et grandis, trop de passages assommants en vieux français…
Plus ancré dans le réel, j'ai préféré le vocabulaire propre au métier de chasublier qui défile à la façon « zoliesque». Les ors et les soies, en longues aiguillées, se brodent sur les tissus des chasubles et Angélique y dépose sa passion et excelle dans ses ouvrages. Et, bien mieux que n'importe quelle appréciation posée sur le talent de l'auteur à faire vivre la cathédrale, je préfère vous en donner ce bel exemple « Des plantes, toute une flore, les lichens, les graminées qui poussent aux fentes des murailles, animaient les vieilles pierres du sourd travail de leurs racines. » Il fait donc vibrer ici cet édifice religieux, lui donnant une place centrale dans cette part de rêve.


Zola porte un accent particulier sur le symbole de pureté qu'amène la couleur blanche et y revient régulièrement avec les murs à la chaux de la chambre d'Angélique, avec les morceaux de tissus qu'elle dérobe enfant, avec la blancheur du linge d'où émergera l'idylle avec Félicien pour enfin sortir du rêve de la jeune fille qui espère son prince charmant. Zola s'essaierait-il au conte de fées ?

Dans un étourdissement de sainteté, de cantiques, de processions, d'encensoirs, ce n'est pas un souffle mystique qu'il fait défiler mais une réelle tempête religieuse qui peut plaire ou agacer…
Angélique n'est pas sans nous rappeler Albine de la Faute de l'abbé Mouret. Elle est l'image même de la vertu, de l'ignorance, de la naïveté et toutes deux vivront un amour ardent.
Mais les miracles existent-ils en dehors du livre des légendes ?

Le Rêve, parenthèse purement romantique et religieuse, répond tout à fait à la mise au placard de toutes les indécences, violences, hypocrisies que Zola développe énergiquement dans ses autres romans. C'est peut-être pour cette raison qu'il paraît bien fade et que j'ai apprécié son petit nombre de pages, il n'aurait pas fallu que Zola s'éternise davantage sur cette « vie telle qu'elle n'est pas, telle qu'on la rêve.»
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Avec Angélique, j'ai lu La légende dorée avec ferveur, j'ai brodé la mitre de l'évêque avec du fil d'or et contemplé le jardin depuis le balcon de ma chambre. J'ai rêvé au prince charmant et il est apparu, j'ai rêvé d'un miracle et il s'est produit. J'ai rêvé que la réalité disparaissait et c'est moi qui ai disparu. Pour ce seizième tome des Rougon-Macquart, Zola s'est mis en tête de ne pas faire du Zola. Je ne suis pas très convaincue.

Malgré la thématique de l'opposition passion/raison bien menée , le rêve n'est malheureusement pas un roman très passionnant à lire, au contraire des émotions que sont capables de procurer d'autres titres plus typiques de Zola. Il est cependant intéressant de le replacer dans son contexte de publication, à savoir entre La Terre et La bête humaine pour saisir le grand écart de ton et de sujet.

Chronique complète sur mon blog.


Lien : https://dragongalactique.com..
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