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4,1

sur 3437 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La « Bête humaine » est l'un des romans les plus passionnants de la série des Rougon-Macquart. Pas qu'on damnerait son âme de lecteur pour en apprendre le plus possible sur le développement des trains et du réseau ferroviaire au 19e siècle, mais Zola a visé juste en ayant l'idée malicieuse de suggérer que le développement des techniques pouvait aller de pair avec le dérèglement des moeurs. La locomotive gronde et consomme avidement son carburant, pas difficile de voir que l'homme aux appétits démesurés pourra se confondre avec cette nouvelle machine. Plus de brides : c'est la voie ouverte au progrès, allons-y gaiement pour tout brûler et carboniser au fourneau des désirs insatiables. Même pas indigeste, on en redemanderait.
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Roubaud sous chef de gare a épousé Séverine, une jeune fille qui au décès de ses parents a été adoptée par M. Grandmorin, président de la compagnie ferroviaire.
Un soir après un repas bien arrosé, Roubaud se met dans une colère folle quand il apprend que sa jeune femme a été abusée par son tuteur durant sa jeunesse. Aveuglé par la jalousie, se sentant profondément trahi, il décide avec la complicité de sa femme d'assassiner le président Grandmorin.
Jacques Lantier conducteur de train, assiste au crime mais décide de se taire. Lors des interrogatoires judiciaires sur l'assassinat il croise le couple Roubaud, aussi, très attirés l'un vers l'autre Séverine et Jacques vont devenir amants et entretenir une relation passionnelle. Mais Jacques porte une lourde hérédité alcoolique, il est souvent pris de pulsions meurtrières qu'il maîtrise avec beaucoup de difficulté.
Le couple Roubaud vacille, et Séverine se sent menacée par son mari, emportée par sa passion pour Lantier elle lui confie l'abominable meurtre dont elle fut complice.
Souillée à 16 ans par son tuteur, violentée par son mari, Séverine garde malgré tout une candeur d'enfant et trouve dans les bras de Jacques un bonheur voluptueux qu'elle n'espérait plus.
Mais est-elle réellement en sécurité dans les bras de son amant, et Jacques réussira-t-il à contenir ses pulsions meurtrières ?
Un roman très noir sur des meurtres sanguinolents, une justice défaillante, l'auteur porte un regard sur la violence portée aux femmes, sur les dérives de l'alcool tout cela dépeint sous un décor obscurci par le milieu sordide des chemins de fer. Une histoire mélodramatique qui file sur les rails des chemins de fer, emportée par la locomotive nommée Lison que Jacques identifie presque à une personne et dont il voue une passion indicible.
Zola décortique à vif l'âme de ses personnages emplis de douleur, de perversité et d'immoralité.
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Roubaud est sous-chef de gare au Havre. Marié avec la jolie Séverine, il éclate de rage jalouse quand il apprend qu'elle a eu un amant dans sa jeunesse. Certain de ne plus pouvoir vivre tant que cet autre homme vivra également, il est résolu à le tuer. le crime est commis de nuit, dans un train reliant Paris au Havre. Dès lors, le couple craint d'être découvert, ce qui participe à la désunion des époux. Séverine trouve réconfort dans les bras de Jacques Lantier, mécanicien qui conduit la Lison, une belle locomotive qui assure la liaison Paris-Le Havre plusieurs fois par semaine

Jacques souffre en secret du secret désir de tuer une femme et de sentir le sang couler. « Il en venait à penser qu'il payait pour les autres, les pères, les grands-pères, qui avaient bu, les générations d'ivrognes dont il était le sang gâté, un lent empoisonnement, une sauvagerie qui le ramenait avec les loups mangeurs de femmes, au fond des bois. » (p. 64) Dans les bras de Séverine, Jacques semble voir s'apaiser cette fureur de sang et de meurtre. « Posséder, tuer, cela s'équivalait-il, dans le fond sombre de la bête humaine ? » (p. 208) Rien n'est moins sûr et une envie sourde continue de gronder, au loin, dans les désirs brutaux de ce grand mécanicien.

Puisque le bonheur ne semble être que dans l'élimination du gêneur, ce mari désormais haï, les amants criminels ont des raisonnements froids pour justifier leurs sombres desseins. « Pourquoi l'épargner ? Aucune circonstance, absolument aucune, ne plaidait en sa faveur. Tout le condamnait puisque, en réponse à chaque question, l'intérêt des autres était qu'il mourût. Hésiter serait imbécile et lâche. » (p. 310) Voilà qui fait froid dans le dos, n'est-ce pas ?

Dans ce volume des Rougon-Macquart, Émile Zola présente des personnages qui rêvent de flots de sang, de massacre et de crime. Et la machine ferroviaire est au coeur de ces éclatements de rage, à la fois scène de crime et objet de mort. À la fin du roman, la mécanique lancée à pleine vapeur annonce le massacre à venir de la guerre.

J'ai apprécié cette lecture, mais je pense que j'en attendais trop. On m'a tellement présenté ce volume comme le plus brutal et le violent de la saga des Rougon-Macquart que j'ai finalement été un peu déçue. Jacques Lantier est fou, sans aucun doute, torturé de désirs issus de son sang vicié, digne rejeton de Gervaise et de tous ses ancêtres alcooliques. Il est une bête humaine, le doute n'est pas permis non plus, mais je ne l'ai pas trouvé plus fou qu'Aristide Saccard, enfiévré de spéculation dans La curée, ni plus exalté que son frère Claude, le peintre désespéré de L'oeuvre. Ce volume est très bien écrit, très puissant et il me tarde de découvrir le film avec Jean Gabin.
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Roubaud est sous-chef à la gare du Havre. Au hasard d'une discussion avec sa femme qu'il adore, il apprend que Séverine, dans sa jeunesse, a été la maîtresse du président Grandmorin, ce vieillard aux moeurs détestables ; s'expliquent ainsi la dot qu'il avait faite à la jeune femme, le soutien qu'il apporte au mari au sein de la Compagnie, la maison donnée en héritage. Pris de jalousie, il oblige son épouse à l'aider à mener à bien le meurtre de leur protecteur. le plan parfait est exécuté avec succès.
Il y aura pourtant un témoin de la scène : Jacques Lantier, fils de Gervaise, mécanicien de la Lison. Fuyant les bras de Flore, la fille de sa marraine, qui avaient éveillé en lui sa folie homicide, il errait au bord de la voie ferrée lorsque Roubaud égorge le président dans un coupé de première classe.
Jacques finit par reconnaitre le couple, au gré des interrogatoires. Se sentant découverts, ils cherchent à se l'attacher et, alors que le mari glisse peu à peu dans la passion du jeu, Séverine fait du mécanicien son amant. Elle ne supporte plus son mari, cet être impulsif qui mange son salaire aux cartes, et tente de persuader son amant de le supprimer, afin de pouvoir recommencer une nouvelle vie avec lui.

Que de morts dans ce dix-septième tome des Rougon-Macquart ! D'abord le meutre du président Grandmorin puis viendront celui de Séverine et de la tante Phasie, les douze victimes de l'accident de train provoqué par Flore, le suicide de cette dernière et, enfin, Pecqueux et Jacques.
Jacques m'a semblé un personnage plutôt sympathique ; ce pauvre garçon donne l'impression de payer pour le reste de sa famille. Alors qu'il se bat contre sa folie, ses idées obsessionnelles de meurtre de femme, la tare de sa race finira par le rattraper. Pauvre Séverine, violentée par son tuteur puis son mari et poignardée par son amant...
Mais si le terme Bête humaine fait d'abord référence à Jacques, il s'agit aussi là de désigner les locomotives. La Lison, la compagne quotidienne du mécanicien et de Pecqueux, le chauffeur, prend presque les traits d'une femme dont tous deux regretteront la mort, après l'accident. Et le roman s'achève sur une autre bête, la machine 608, roulant à pleine vitesse, incontrôlable, après la chute du mécanicien et du chauffeur.
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Des sentiments, des pulsions, des intrigues, des coups, du sang et du suspense dans ce que l'on pourrait appelé un "thriller" ferroviaire. Une qualité d'écriture qui tend vers la simplicité, des descriptions utiles pour planter le décor du drame. le roman achevé, on peut se rendre compte que Zola a évoqué beaucoup de sujets en allant à l'essentiel.
Sans trahir le déroulement de l'histoire, la fêlure héréditaire de Jacques Lantier, le mécanicien de la "Lison"qui est une locomotive presque vivante, est la principale intrigue du roman. Va-t-il céder à ses pulsions meurtrières?
Bien d'autres thèmes interpellent, comme la violence conjugale et la justice, et font écho encore aujourd'hui à notre actualité.
L'impression finale est que j'ai passé un bon moment avec ce livre.
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"La bête humaine" est le dix-septième volet des Rougon-Macquart, se déroulant ici en Normandie, dans le milieu ferroviaire. L'intrigue est principalement centrée sur Jacques Lantier, l'un des fils de Gervaise Macquart et petit-fils d'Antoine Macquart.

C'est pour le moment le roman le plus noir que j'ai pu lire d'Émile Zola. On y retrouve effectivement les mêmes éléments que dans les autres, ses intrigues sont un concentré de jalousie, cupidité, commérages et complots sociétaux. Mais c'est ici plus lugubre : il y a des crimes, des viols, des pulsions meurtrières, un sabotage causant de nombreux morts et blessés, etc.

Mais tout n'est pas totalement sordide là-dedans. L'amour que porte Séverine à Jacques illumine quelque peu le récit. La relation entre Jacques et La Lison est plutôt saisissante, relation grâce à laquelle Zola nous invite subtilement à nous questionner, à savoir qui de Jacques ou de la Lison est finalement la bête humaine...

Comme à son habitude, Zola dépeint tout de manière très réaliste et minutieuse. Il m'a en revanche habituée à des descriptions un peu plus lourdes et plus détaillées, sachant imposer davantage le milieu dans lequel se déroule l'action, le rendant souvent un personnage à part entière, comme les Halles dans "Le ventre de Paris", le grand magasin dans "Au bonheur des dames" ou encore les mines de charbon et les corons dans "Germinal". Il n'en est rien ici, le monde ferroviaire n'est pas autant approfondi, et ne s'impose pas plus que ça. Il sert à la fois de décor et de balancier à l'histoire, cette dernière étant effectivement cadencée par le passage des trains.

"La bête humaine" est bien différent de ceux de la même série que j'ai lu jusqu'à maintenant, notamment par son côté "roman noir", mais j'ai une nouvelle fois passé un excellent moment. C'est un Zola plein d'action, avec des protagonistes et des intrigues toujours aussi élaborés, dont le dénouement paraît prévisible de par son côté tragique mais toujours inattendu car exceptionnel.
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La Bête Humaine est un roman d' Emile Zola, c 'est le dix-septième consacré aux Rougon-Macquart .Le protagoniste principal est Jacques Lantier, fils de Gervaise, un des personnages de l'Assommoir.
L' histoire évoque le monde ferroviaire ou le monde des chemins de fer qui à l' époque révolutionna le monde des transport s .C' était une grande innovation . le mécanicien ou le conducteur de la locomotive, Jacques aime cette dernière comme une femme . Il la surnomme, la Lison. Jacques est un psychopathe, il est des fois pris par des crises de folie meurtrière. Ces pulsions, Jacques n' arrive
pas à les contrôler le désir physique d' une femme s' accompagne, chez-lui d' un irrésistible besoin de tuer la femme avec laquelle, il vient de l' amour.D' où le titre du livre: La Bête Humaine .IL n' arrive pas à maîtriser cette pulsion meurtrière et la bête reprend le dessus sur lui et il finit par massacrer sa maîtresse.
La Bête Humaine est souvent décrit comme un roman noir, sorte de thriller du XIXe Siècle.
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La « bête humaine » c'est l'affrontement de deux inhumanités qui s'affrontent : Jacques Lantier et Lison le monstre de vapeur. Comme tous les romans de Zola que j'ai apprécié, c'est un roman sombre et noir d'êtres humains engagé dans un combat contre les dures réalités de la modernité. Les descriptions sont superbement écrites. C'est un fabuleux roman. Un des meilleurs de Zola. Il faut prendre son temps avec un tel auteur, ne pas vouloir lire de la même façon que la nôtre aujourd'hui. C'est un bon ouvrage pour se réconcilier avec l'immense talent de ce Monsieur qu'est Emile Zola.
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(Une des critiques littéraires de 1890)
(...) J'ai dit que la scène entre Roubaud et Séverine ne tardait pas à tourner au tragique, lorsqu'il découvre que, avant d'être sa femme, elle a été la maîtresse du président Grandmorin, et que c'est lui, riche à millions, qui paie ces prodiges de bon marché, ces merveilles obtenues presque pour rien. (…)
Connaissant les procédés favoris de M. Zola, je me disais : en face de beau portrait nous allons avoir le revers de la médaille.
Cette fois, la réalité a dépassé de beaucoup mes défiances.
Ce président de haut parage, s'il y avait une justice, irait s'asseoir sur le banc d'infamie au lieu de trôner sur le siège de Monsieur le Premier. Cet homme vénérable, qui, dans les discours de rentrée, couvre de fleurs de rhétorique tous les lieux communs de vertu et de morale, est adonné aux vices les plus abjects. Sa spécialité est de débaucher les petites filles. Séverine a été une de ses victimes, et elle finit par tout avouer à Roubaud, qui exige qu'elle entre dans tous les détails les plus hideux.

Alors la Bête humaine se déchaîne et fait rage (…) La Bête humaine ne se contente pas de rugir, elle mord.
Dire que la malheureuse Séverine est renversée, broyée, piétinée. Elle devient une matière à coups de pied, à coups poing. Ces poignets formidables tombent, se relèvent pour s'abattre encore, avec la régularité du marteau sur l'enclume. Les os craquent, les chairs vives, les caillots de sang, les mèches de cheveux vont se coller à la cloison.

Ce n'est pas là ce qui m'étonne. Dans la cage du tigre ou dans une rencontre avec la panthère noire de Java, Séverine en verrait bien d'autres, et nous ne devons pas oublier que nous sommes ici en pleine bestialité.
Mais voici ce qui me semble moins explicable. Après une pareille scène, on s'attend à voir Séverine passée à l'état de bouillie ; nullement.

Un chien mouillé qui se secoue, rien de plus. Elle a même gardé intacts ses instincts de réflexion. — « qu'avait-il donc en lui ? Ce qui l'épouvantait, c'était de sentir l'animal, soupçonné par elle depuis trois ans à des grognements sourds, aujourd'hui déchaîné, enragé, prêt à mordre. Que lui dire, pour empêcher un malheur ? »
(…)
« Roubaud : — Tiens ! Tu vas écrire.
Séverine : — à qui donc ?
Roubaud : — à lui… (Grandmorin) — Partez ce soir par l'expresse de six heure trente, et ne vous montrez qu'à Rouen. »
Elle se récrie, elle résiste. Il ajoute : « Ce que je vais faire, tu le feras bien… Et, entends-tu, je veux que tu le fasses avec moi. Et écris ! »
(…)
Roubaud : — « C'est bon, tu es gentille » dit-il quand il eut la lettre. »

Et voilà ces deux êtres, dont l'un vient de meurtrir et de broyer l'autre, redevenus les meilleurs amis du monde. Notez que Séverine aime pas son mari, qu'elle ne l'a jamais aimé, ainsi que la suite va nous le prouver (…)

Nous ne sommes encore qu'à la page 31 (ouf !), nous voilà versant dans le roman judiciaire. (…)
Sans sortir de la Bête humaine, il me semble que les petites vilenies du président Grandmorin sont largement compensées par le tas de canailleries populacières que nous avons à subir le long de ces 400 pages.
Admirez la collection :
- Voici Misard, qui empoisonne sa femme à petites doses ;
- Flore, qui, par jalousie amoureuse, fait sauter tout un train qu'elle jonche de cadavres ;
- Jacques LAntier, qui, désolé et exaspéré de n'avoir pu tuer Flore, finit par assassiner Séverine, devenue sa maîtresse ;
- Cabuche, condamné, pour meurtre, à 5 ans de travaux forcés ;
- Roubaud, qui n'a pu apaiser sa fureur bestiale d'époux trahi qu'en organisant l'assassinat nocturne du président Grandmorin, et qui, satisfait ou plutôt abruti, trouve bon que Jacques Lantier soit l'amant adoré de Séverine ;

et, dans tout ce genre d'employés du chemin de fer, pas un élan de tendresse ou de pitié ! On dirait que leur coeur est fait du même métal que leur gagne-pain.

(Critique d'Armand de Pontmartin)
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Un très bon Zola presque policier proche de Thérèse Raquin. Des meurtres, des faux accusés par une justice plus soucieuse de la préservation de la société bourgeoise et de l'ordre établi que de la recherche des vrais coupables, un Jacques Lantier, assassin malgré lui, héritier d'une famille alcoolique qui lui a vicié le sang qui tente de calmer ses pulsions meurtrières incontrôlables à la tête de sa locomotive, la Lison, personnage à part entière.
Un roman sur les chemins de fer, sur la folie mécanique, symbole de la folie des hommes, de la vitesse, du progrès, sur l'instinct plus puissant que la raison, opposition que l'on retrouve jusque dans le titre oxymorique.
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