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Le monde ouvrier dans la littérature
Liste créée par LaBiblidOnee le 03/02/2024
19 livres. Thèmes et genres : ouvrier , roman , grève , usines , mineurs de fond

Regroupe nos livres préférés sur le thème : instructifs, bouleversants ou divertissants, plumes factuelles, poétiques ou flamboyantes, romans ou récits romancés. Liste participative et, comme toujours avec moi, uniquement des livres que nous avons lus, aimés et envie de conseiller.



1. Les Rougon-Macquart, tome 13 : Germinal
Émile Zola
4.12★ (32260)

Il s'agit d'un contexte qui a marqué son époque : le travail dans les mines de charbon et les grèves du fait des conditions de travail mais surtout de survie inacceptables des familles de mineurs comparées à celles de leurs patrons et bourgeois peu après la révolution. Cependant, la situation des Lantier, Maheu et compagnie peut tout à fait être transposée aux situations de grèves, manifestations et blocages en tout genre que l'on rencontre actuellement.
2. Mécano
Mattia Filice
3.70★ (295)

Mattia Filice entrelace vers libres et poésie en prose pour nous ouvrir les portes de « l'Entreprise » dans laquelle il pénètre pour échapper au chômage : celle des voyages embrassant le pays tout entier, des trains glissant dans les nuits noires et des rails traçant à grande vitesse la voie de la nouvelle vie qu'il s'est choisi.
3. La scierie
Anonyme
4.27★ (283)

L'écriture, bien que virtuose, est aussi brute que le bois qui arrive dans les mains écorchées du narrateur. Ça la rend vivante. Des blessures, il y en aura et le lecteur ne sera pas épargné qui devra serrer les dents à la vue du sang, et ressentir dans ses chairs l'aiguille qui recoud ; La sueur mêlée de résine de pin, sur les torses musclés dont les veines semblent prêtes à éclater, fera tenir les bleus de travail debout ; les barbes rêches masqueront les rides précoces de nos bûcherons bourrus, qui iront au bout de leurs forces et de leurs ressources. Et s'ils repoussent leurs limites, c'est qu'il faut bien vivre, et qu'il n'y a pas de travail ailleurs. En plein hiver ici, le pôle d'emploi c'est la scierie : il faut produire, augmenter les cadences, faire le travail de quatre hommes, prouver sa valeur et se rendre indispensable. Jusqu'à l'écoeurement. Bienvenu dans la France des années 1950.
4. L'établi
Robert Linhart
4.33★ (973)

L'établi de Robert Linhart est l'un de ces témoignages qui nous font découvrir le monde ouvrier de l'intérieur. Car si l'établi est une table servant à bricoler, il désigne aussi la personne infiltrée dans une usine afin de défendre et de propager les droits des ouvriers. En l'occurrence, ROBERT Linhart s'est établi dans l'usine Citroën après mai 68. Lui, l'intellectuel qui aurait pu être professeur, découvre alors le monde de la fabrication de voitures à la chaîne : les produits toxiques, les cadences infernales, les patrons inhumains, les droits bafoués, la santé mise en danger, les horaires discutables, toute personnalité niée. Autant de causes pour lesquelles l'auteur est déterminé à se battre.
5. La fabrique du monde
Sophie Van der Linden
3.83★ (652)

C'est l'histoire de Mei, une jeune ouvrière chinoise dans une fabrique de vêtements. Chaque jour, elle travaille durement à coudre des vêtements destinés à des clients occidentaux. Elle aime ce qu'elle fait mais les conditions de travail sont difficiles, les patrons exigeants et les employés peu payés. Suite à une rébellion de sa part, elle est privée de salaire et ne peut rentrer chez elle pour Noël. Elle reste donc seule à l'usine alors que ses collègues passent les fêtes en famille. Finalement, elle s'aperçoit qu'elle n'est pas seule dans les locaux : le contremaître a dû rester aussi, faute de famille à visiter.
6. Lëd
Caryl Férey
3.86★ (1488)

Sorte de « Germinal » des glaces, à l'ambiance prenante et aux personnages attachants, Lëd (« Glace », en russe) est le roman que Caryl Férey a écrit après son voyage éclair à Norilsk, en Sibérie. de ce voyage, initié par ses éditrices, sont nés deux livres : « Norilsk », récit de son périple dans cette ancienne ville goulag, et « Lëd », ce roman policier de 500 pages dont l'intrigue se déroule à Norilsk. Si j'ai trouvé le réaliste « Norilsk » plus superficiel, j'ai en revanche été conquise par l'imaginaire de « Lëd ».
7. Le Jour d'avant
Sorj Chalandon
4.26★ (3225)

Dès les premières pages, l'écriture fluide rend l'histoire hyper abordable ; Ensuite, le fait que l'auteur ne nous enferme pas dans les mines avec ses personnages rend l'histoire respirable et moins sombre que prévue. Enfin, l'alternance d'un récit d'une famille de minier des années 1970 avec le récit de cette même famille dans nos années actuelles crée un certain suspense et attise notre curiosité. L'ensemble est intéressant tant culturellement que psychologiquement, car l'auteur nous apprend une époque, nous présente des gens extrêmement vivants, nous tient en haleine avec son intrigue principale, trompe le lecteur trop prompt à conclure, bouscule nos certitudes puis, enfin, nous achève avec une myriade d'émotions, nous réservant un final puissant et de toute beauté, qui ne manquera surement pas de vous remuer ! Tout est subtile dans ce roman, jusqu'au choix du titre qui, s'il semble bateau de prime abord, se révèle être le noeud de l'histoire, son point de bascule.
8. Le bateau-usine
Takiji Kobayashi
4.30★ (816)

C'est Elforest qui m'a rappelé cette super lecture : Aujourd'hui recyclés en bateaux-usine, ils servent les profits de patrons sans scrupules exploitant, comme des bêtes, le prolétariat extrêmement pauvre et soumis. Entassés dans « le merdier », ces dortoirs où les conditions de vies sont à vomir, les employés sont chargés de pêcher le crabe et de le mettre en boîte, dans des conditions météorologiques effroyables de la mer du Kamtchatka.
9. Le train zéro
Iouri Bouïda
3.91★ (228)

Un train qui file devant les personnages comme la flèche du temps de leur vie qui défile, faite de larmes et de sang quand ça déraille, mais que quelques épiphanies rendent la plupart du temps supportables. Qu'y a-t-il au bout : le paradis ou l'enfer ? Y a-t-il seulement quelque chose ou rien ? A-t-on vraiment besoin de savoir qu'il y a quelque chose derrière tout ça, un sens extérieur plus grand que nous ? Ou n'est-on pas plus heureux sans savoir ? Ne peut-on pas décider comme Don Domino que, peu importe ce qu'il y a après, le véritable sens de nos vies est de les vivre, tout simplement ? . Ce minuscule et captivant roman transcende ces questions pour nous plonger dans une ambiance ouvrière de houille, de chou, de stupre et de labeur qui, à elle seule, vous happera pour ne plus vous lâcher jusqu'à la fin. Eclaté en temporalités multiples au gré des pensées et souvenirs de Don Domino, le récit est brillamment recousu par les rails du train zéro, qui les relie de son inlassable passage comme un éternel recommencement. Gare ! La Lison de Zola n'a qu'à bien se tenir !
10. Les Rougon-Macquart, tome 17 : La Bête humaine
Émile Zola
4.10★ (14089)

La bête humaine, c'est le conducteur de train Lantier, le fils de la pauvre Gervaise de L'Assommoir et la victime d'une folie homicide. S'il désire une femme, un atroce désir de sang l'étreint. La bête humaine, c'est aussi sa locomotive à vapeur, la Lison, une puissante machine aimée et entretenue comme une maîtresse. Avec elle, il affronte une tempête de neige sur la ligne Paris-Le Havre et une effroyable catastrophe ferroviaire. C'est Séverine aussi, une femme douce qui aide pourtant son mari à tuer et projette de l'éliminer à son tour pour pouvoir vivre sa passion avec Lantier. Dans cette fresque tourmentée d'amour et de mort, Zola peint la part sauvage de l'homme, qu'il soit bourgeois ou employé des Chemins de fer français. C'est en vain que l'homme maîtrise la machine s'il ne se maîtrise pas lui-même.
11. Tea Rooms : Femmes ouvrières
Luisa Carnés
4.05★ (155)

La plume de Luisa Carnes fait pénétrer le lecteur avec douceur et vivacité d’esprit dans la vie de Mathilde, à qui l’on pourrait attribuer ces qualificatifs et grâce à qui nous percevront les deux faces d’une même médaille au salon de thé : les coulisses des petites mains dont elle fait partie, et l’apparat des clients devant qui il faut faire bonne figure en ayant faim. Si l’ambiance est plaisante, le récit étant composé de faits, réflexions, dialogues d’une légèreté surprenante au vu du thème, ne nous y trompons pas : la révolte gronde dans les estomacs et les esprits. Bientôt, la grève, les vols, les licenciements et leurs conséquences désastreuses se feront sentir, en particulier sur ces femmes qui tentent de s’émanciper de la coupe de leur famille et du mariage pour se retrouver sous celle de l’employeur. Alors, à situation désespérée solutions désespérées : tant qu’elles font espérer un avenir meilleur tant pis pour la chute, qui n’en sera que plus rude dans une société qui peine à suivre l’évolution des moeurs.
12. À la ligne
Joseph Ponthus
4.54★ (70)

C’est l’histoire d’un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c’est qu’il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d’Apollinaire et les chansons de Trenet. C’est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et les vers libres reflètent autant son aliénation que sa liberté.
13. 325.000 Francs
Roger Vailland
3.52★ (351)

Proposé par Danage : Parce qu’il veut « vivre aujourd’hui », Bernard Busard, un garçon de vingt-deux ans, est poussé à se battre : la course cycliste, la conquête d’une jeune femme, l’épreuve de force avec une machine. Cet employé d’une usine de jouets jurassienne choisit de fabriquer sans discontinuité, pendant six mois, des carrosses-corbillards en matière plastique. La presse à injecter, avec laquelle il lutte, doit d’abord lui permettre d’acheter et la liberté (un snack-bar, au bord d’une route nationale) et l’amour (Marie-Jeanne Lemercier, « lingère trop bien poncée »). Il les lui faut, ces 325 000 francs qui l’imposeront... Mais sera-t-il assez fort pour suivre jusqu’au bout l’engrenage mécanique dont l’obsédante cadence rythme ses jours et ses nuits?
14. Aux animaux la guerre
Nicolas Mathieu
3.88★ (1948)

Proposé par sylviedoc : Une usine qui ferme dans les Vosges, tout le monde s'en fout. Une centaine de types qui se retrouvent sur le carreau, chômage, RSA, le petit dernier qui n'ira pas en colo cet été, un ou deux reportages sur France 3 Lorraine Champagne-Ardenne, et basta. Sauf que les usines sont pleines de types n'ayant plus rien à perdre. Comme ces deux qui ont la mauvaise idée de kidnapper une fille sur les trottoirs de Strasbourg pour la revendre à deux caïds qui font la pluie et le beau temps entre Épinal et Nancy. Une fille, un Colt 45, la neige, à partir de là, tout s'enchaîne...
15. Élise ou la vraie vie
Claire Etcherelli
3.75★ (1286)

Proposé par HordeDuContrevent : Une histoire d'amour en pleine guerre d'Algérie qui prend naissance dans l'usine.
16. Made in Vietnam
Carolin Philipps
3.85★ (166)

Proposé par bidule : Très bon livre pour aborder le travail des enfants. Ma fille de 10 ans a découvert un monde, me demandant régulièrement si "c'était vrai". Malheureusement oui, sauf peut-être la fin qui finit sur une (toute petite) note positive, sans doute pour ne pas déprimer le lectorat (jeune). Vraiment une très bonne entrée sur le sujet. L'héroïne est attachante, les descriptions sont réalistes, sans être larmoyantes.
17. Nord et Sud
Elizabeth Gaskell
4.22★ (2587)

Proposé par bidule62 : Elizabeth Gaskell, auteure du 19e (anglaise) décrit le monde des filatures du Royaume-Uni. On passe des patrons aux ouvriers un peu comme dans le Bonheur des Dames. On y découvre les maladies professionnelles, les ouvriers affamés, le travail des enfants, les grèves, les caisses de solidarité etc. C'est à la fois une romance et un livre naturaliste. Je me suis régalée et j'ai dévoré ce pavé.
18. Le Talon de fer
Jack London
4.03★ (1132)

Proposé par Eddrykk : Francis Lacassin le désignait comme un « classique de la révolte ». Dans ce récit d’anticipation publié durant la période la plus créative de sa vie (soit juste avant Martin Eden), Jack London imagine la société future : révolte ouvrière, grève générale et… impitoyable répression. Roman socialiste à thèse, récit d’amour (la narratrice Avis Everhard relate la geste de son compagnon Ernest Everhard, un double de Jack London), ce texte a été lu comme une préfiguration de la société capitaliste poussée à sa forme extrême : le fascisme.
19. La mémoire des vaincus
Michel Ragon
4.42★ (477)

Proposé par Chatminou : un livre magnifique sur la classe ouvrière et ses rêves perdus.
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