AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,06

sur 2400 notes
Les fameuses Halles de Paris, un immense marché ou la profusion de nourriture nous est décrite d'une manière incroyable. Nous pouvons y sentir les odeurs, voir les couleurs, toucher les différentes denrées, entendre le vacarme du marché, mais finalement ne jamais y goûter.
Et dans ce brouhaha bien rodé, arrive un ancien bagnard, dont la présence vient agiter le fonctionnement du Ventre de Paris.
Les commérages, l'entre soi, la rivalité, l'avidité et tant d'autres traits propres à l'Homme, entoure cet estomac fait de tôle et d'acier.

Par ce roman, j'ai découvert avec plaisir et curiosité, Les Halles de Paris et notamment ses origines. Zola dans un style très descriptif, et par le prisme d'un évadé de Cayenne, de marchandes, de vagabonds ou encore d'un peintre, nous raconte la vie bouillonnante de cette grande marmite au centre de Paris.
Commenter  J’apprécie          10
Ce troisième volume nous entraîne au centre de Paris, au coeur des Halles. Nous allons entrer dans ce monde très particulier à travers les yeux de Florent. Injustement emprisonné lors du coup d'Etat, il s'est échappé de Cayenne et est de retour à Paris. Il trouve refuge auprès de son frère, Quenu, qui est charcutier. Celui-ci est marié à Lisa Macquart (la nièce d'Aristide Saccard).Au cours de son passage aux Halles, Florent va également croiser la route de Claude, qui fait également parti de la famille des Rougon-Macquart.

Ce tome est une véritable plongée dans l'opulence des Halles. La nourriture est partout. Elle est la raison de vivre et d'être de la plupart des personnages que nous allons croiser. Zola nous offre de magnifiques descriptions, très imagées, des différents pavillons des Halles (chaque pavillon ayant sa denrée spécifique: viande, légumes, fromages,…). Je me souviens avoir lu la description sur les fromages plus jeunes et avoir été fascinée par le style descriptif. Cette relecture, ainsi que la découverte des autres descriptions au fil des pages, a été un pur moment de plaisir. Personnellement, j'aime les descriptions. J'ai donc été plongée au milieu d'un univers de couleurs et d'odeurs.

Il est difficile de dire qui est le véritable héros de ce roman. Florent? Lisa Quenu? Les Halles? Comme la ville de Plassans dans le premier volume, les Halles tiennent ici une place centrale. Elles sont presque vivantes. Elles vont même, au sens figuré bien sûr, avaler, digérer et recracher Florent. le lecteur risque lui aussi à plusieurs reprises d'être écrasé par tout ces amoncellements de nourritures.

Outre, la description d'un nouvel univers, nous allons découvrir une lutte des classes. Les Gras contre les Maigres. Les Gras, ce sont les commerçants, les personnages qui gravitent autour des Halles. Ce qui sont bien installés dans leurs petites vies bien rangées. Ils sont les gagnants en quelques sortes du tout jeune Second Empire. Les Maigres, ce sont les pauvres, les maigres qui tentent de grappiller quelques restes. Les premiers sont prêts à tout pour conserver leurs infimes privilèges, même à se débarrasser des seconds. C'est une lutte politique qui se met en place. C'est l'arrivée de Florent qui bouscule les limites établies entres les différentes castes. le microcosme va être bousculé et les lignes vont bouger. A la fin du roman, certaines choses auront changé, certains personnages vont voir leur situation évoluer. Tout au long du roman, la lutte entre les Gras et les Maigres va faire rage. Tous les moyens sont bons; Florent étant le bouc émissaire pour les Maigres.

Il n'y a pas vraiment d'action à proprement dit. Mais il se passe beaucoup de choses. Nous sommes pris dans un tourbillon. Complots, rumeurs, trahisons, les personnages ne nous laissent pas de répit. La fin nous laisse un goût amer… Surement mon volume préféré des trois premiers!
Commenter  J’apprécie          60
Nous sommes en 1871, au coeur de l'immense marché des Halles parisiennes constitué par les pavillons Baltard, récemment construits.

L'auteur nous décrit avec son talent habituel, toute la beauté et la richesse architecturale de ces lieux emblématiques. On se promène à ses côtés dans le brouhaha des allées bruyantes, couvertes par les voix tonitruantes des maraîchers, fromagers, poissonniers, charcutiers, fleuristes, etc… qui appellent les chalands et s'interpellent parfois dans un langage « fleuri ». Tel un artiste peintre, il dévoile devant nos yeux ébahis, toute la palette de couleurs des fruits, des légumes et des fleurs, foisonnant sur les étalages. Les poissons, les volailles, et la charcuterie ne sont pas en reste et se laissent admirer. Les fromages très variés et odorants chatouillent nos narines… Rien n'est laissé au hasard, l'agitation du marché côtoie les secrets d'alcôve, les commérages flirtent avec les discours complotistes, c'est toute une vie trépidante qui se réveille et prend forme, sans jamais nous lasser…

Emile Zola met en exergue l'opulence des braves gens, replets et rondouillards, considérés comme honnête, en opposition à la pauvreté des personnages fluets et mal portants, à la moralité jugée douteuse. Dans ce roman, l'accent est également mis sur la forte influence et l'emprise morale que certaines femmes, au caractère bien trempé, exercent sur les hommes afin de modeler leur comportement et faire plier leur volonté jusqu'au basculement de leur destin.
Commenter  J’apprécie          80
L'Assommoir : une expérience littéraire intense et sensorielle
Troisième étape de mon marathon Zola, le ventre de Paris m'a laissé une impressionnante surcharge sensorielle, à la fois fascinante et éprouvante.

Dès les premières pages, je me suis sentie happée par le flot incessant d'images, d'odeurs et de sensations qui dépeignent la vie quotidienne des Halles. Zola nous offre une immersion totale dans ce microcosme vibrant, où la profusion des victuailles se mêle aux cris des marchands et aux odeurs âcres du poisson et du sang.

L'omniprésence du gras est un élément frappant du récit. Symbole de matérialisme et de vulgarité pour Zola, il imprègne chaque page, du cou épais de la charcutière aux vapeurs grasses de la cuisine. Cette saturation sensorielle est accentuée par le contraste avec la maigreur ascétique de Florent, personnage central qui peine à trouver sa place dans ce monde d'opulence.

Si la force descriptive de Zola est indéniable, j'avoue avoir ressenti un certain essoufflement face à l'absence de réelle intrigue. L'Assommoir se présente davantage comme une peinture sociale statique qu'un roman dynamique.

Malgré ce bémol, je ne peux que saluer le talent de Zola pour nous restituer un Paris disparu. Sa plume précise et vibrante donne vie à ce monde grouillant et nous fait ressentir la frénésie de la vie quotidienne dans les Halles.

Le ventre dans Paris est une lecture exigeante mais enrichissante, qui offre un regard unique sur une époque révolue et sur les travers de la société française du XIXe siècle.

Commenter  J’apprécie          31
Après les richesses acquises dans l'immobilier (pas vraiment légalement), entrons dans les Halles de Paris où se déversent à flot nourriture, jalousie et combat entre les Gros et les Maigres...

Si on peut penser tourner en rond entre « La Curée » et « le Ventre de Paris », les thématiques de la nouvelle richesse est traitée de manière totalement différente !
Aristide et Lisa sont des spécimens (on est chez Zola, on est scientifiques xD) de Rougon-Macquart totalement différents ! L'un est proche de la richesse de manière illégale, l'autre de manière légale. Pourtant on garde toujours ce trait d'avarice propre à la famille étendue.

Ce tome est peut-être le plus « mou » pour l'instant, mais j'ai trouvé ce rythme tellement logique ! Lisa, la Rougon-Macquart du tome, est une femme calme, proche de sa fortune, et ne vivant que de querelles de village avec les poissonnières et vendeuses de fruits des Halles. Halles qui sont vraiment un village à la hauteur de Plassans ! On n'est pas à Paris mais aux Halles.

Si bien, que la fin se devine dès le départ et qu'elle n'est pas une surprise : la politique nationale de Florent n'a pas sa place dans ce tome et on lui fait bien comprendre...

J'ai honnêtement beaucoup aimé ce tome ! Après le théâtre de « La Curée », on verse dans la peinture avec l'arrivée d'un Claude Lantier qu'on retrouvera plus tard... Les descriptions de LÉGUMES sont vraiment géniales et toutes en tableaux xD

En bref, j'étais très surprise de revoir des thématiques déjà abordées, traitées de manière différente, ce tome appuie bien la volonté de Zola de montrer les suivis génétiques et les différenciations selon les individus d'une même famille.

Autant dire que j'ai hâte de retourner à Plassans pour « La Conquête de Plassans » !
Commenter  J’apprécie          120
Pris d'une envie soudaine de lire un Zola, c'est le titre qui m'a fait choisir celui-ci. J'éprouvais alors le besoin d'une littérature charnue, vorace, au style truculent et tapageur gorgé de métaphores. Je n'ai pas été déçu, ce roman a toute l'épaisseur ventrue des « gras », le type sociologique grotesque dans lequel l'auteur englobe la bourgeoisie indolente et repue des boutiquiers du Second Empire, désignée aussi comme les « honnêtes gens ». Leurs antagonistes, les « maigres », n'échappent pas à son ironie, je ne m'attendais pas à un roman aussi cruel. Je me suis senti désemparé après avoir lu la dernière page, et troublé aussi. Zola était-il misanthrope ? Si on ne connaissait pas le journaliste, ses romans pourraient nous le laisser croire. Les commentaires et les analyses littéraires mettent surtout en avant le grandiose des descriptions. Il y en a beaucoup, parfois trop, mais elles ne débordent presque jamais du cadre romanesque, elles ont toujours une portée symbolique en correspondance avec les personnages et l'environnement dépeint. Rien n'est laissé au hasard, le moindre détail mentionné dans le décor ou la démarche d'un personnage s'intègre parfaitement dans un tableau d'ensemble dont l'unité est toujours perceptible par le lecteur. le plus incroyable c'est que l'inspiration n'est jamais étouffée par cette rigueur architecturale, le dernier tiers du roman est même particulièrement haletant.
Pour donner un aperçu du génie stylistique de l'auteur, voici un court extrait. Revenu de son exil en Guyane, Florent, un « maigre », retrouve son frère « gras » devenu charcutier et fait la connaissance de la famille de celui-ci, sa femme Lisa et sa fille Pauline :
« Il était gras, en effet, trop gras pour ses trente ans. Il débordait dans sa chemise, dans son tablier, dans ses linges blancs qui l'emmaillotaient comme un énorme poupon. Sa face rasée s'était allongée, avait pris à la longue une lointaine ressemblance avec le groin de ces cochons, de cette viande, où ses mains s'enfonçaient et vivaient, la journée entière. Florent le reconnaissait à peine. Il s'était assis, il passait de son frère à la belle Lisa, à la petite Pauline. Ils suaient la santé ; ils étaient superbes, carrés, luisants ; ils le regardaient avec l'étonnement de gens très gras pris d'une vague inquiétude en face d'un maigre. Et le chat lui-même, dont la peau pétait de graisse, arrondissait ses yeux jaunes, l'examinait d'un air défiant. »
Commenter  J’apprécie          10
Que dire sur l écriture de Zola qui n'a pas encore été dit ?

Ce livre nous offre des descriptions fabuleuses des halles, des légumes, des poissons, de la charcuterie, ....
En lisant celles-ci, on a l'impression, non seulement de voir, mais également de sentir le marché du matin.
Mêlant à cela une intrigue rondement mener et qui n'est pas tendre avec la bassesse de l'esprit humain, Zola nous livre une oeuvre majestueuse.... mais cela on le savait déjà !
Commenter  J’apprécie          20
L'histoire se concentre principalement sur le personnage de Florent, un homme épris d'idéaux politiques qui revient à Paris après avoir été déporté en Guyane pour ses convictions. À son retour, il découvre les Halles de Paris, un marché grouillant de vie où les denrées alimentaires sont échangées et transformées, mais aussi un lieu de rivalités féroces et de complots. En utilisant les Halles comme toile de fond, Zola explore la complexité des rapports sociaux et politiques de l'époque, révélant les tensions et les luttes pour le pouvoir, le contrôle et la survie.

Ses (trop) nombreuses descriptions riches et détaillées transportent le lecteur dans un monde de saveurs, d'odeurs et de couleurs, évoquant le tumulte du marché et la richesse de ses produits.

"Le Ventre de Paris" est marqué par une analyse perspicace des relations humaines. Il y a plein de rebondissements et de drames. On ne peut s'empêcher d'être pris par l'histoire et de s'attacher aux destins des protagonistes, qu'ils soient héroïques ou tragiques.

Très intéressant !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          10
Paris, Septembre 1858.
Épuisé par la faim, c'est près d'une mangeoire pantagruélique que Florent - ancien forçat évadé de Cayenne - s'effondre après un long périple.
Celui-ci a échoué dans le temple de l'Appétit et du Ventre-Roi, dans « le Ventre de Paris ».

C'est au coeur des Halles centrales de Paris qu'Émile Zola situe le troisième tome de la saga des Rougon-Macquart.
Il y raconte le retour d'un proscrit parmi les siens, injustement arrêté à la suite du coup d'État de décembre 1851. Dans l'arène que sont les Halles où les bourgeois - Gras - s'acharnent sur les pauvres - Maigres - la présence de Florent chez les Quenu bouscule l'ordre établi et dérange.

« le Ventre de Paris » m'a surprise à bien des égards car ce roman se distingue des 2 premiers volumes de la saga :
[1] Ici le protagoniste principal n'a pas de lien de parenté direct avec la lignée des Rougon-Macquart ;
[2] le personnage central du roman est un lieu : les Halles ;
[3] Émile Zola nous donne à voir une nouvelle facette de son talent littéraire en jouant avec nos sens ! Les descriptions détaillées de l'amoncellement de toutes sortes de victuailles nous enveloppent d'odeurs puissantes, de couleurs flamboyantes et de bruits à profusion jusqu'à parfois provoquer chez nous une sensation de saturation et/ou d'étouffement dans ce décor hallucinatoire orgiaque.
Commenter  J’apprécie          50
Bien que je me sois moins attaché au personnage principal, Florent, j'ai aimé cette ribambelle de personnages hauts en couleurs. Comme toujours ce sont les descriptions qui font la force de ce roman : venez donc vous promener parmi les miles et une odeurs des étales des Halles.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (7810) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages des Rougon Macquart

Dans l'assommoir, quelle est l'infirmité qui touche Gervaise dès la naissance

Elle est alcoolique
Elle boîte
Elle est myope
Elle est dépensière

7 questions
592 lecteurs ont répondu
Thème : Émile ZolaCréer un quiz sur ce livre

{* *}