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sur 2400 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Présenté comme une sorte de grande bataille du gras contre le maigre, le Ventre de Paris est, chronologiquement, le troisième roman des fameux Rougon-Macquart de Zola.
À plus d'un titre, il présente un caractère innovant dans la progression du cycle. Tout d'abord, c'est la première fois que le protagoniste principal n'est pas un membre direct de la famille Rougon-Macquart, puisqu'il s'agit de Florent, beau-frère de Lisa Macquart, devenue Lisa Quenu dans la charcuterie du même nom.
C'est aussi la première fois qu'Émile Zola ne traite que des classes ouvrières ou des petits patrons à leur compte.
C'est aussi dans ce volume qu'il commence à exploiter à fond la Symbolique, en tant que procédé littéraire, et qu'il donne à un lieu, en l'occurrence les halles centrales de Paris, un rôle de personnage à part entière.
La conviction politique de Zola est également beaucoup plus clairement exprimée à partir de cet ouvrage.
L'histoire est assez simple : Florent, utopiste républicain, envoyé au bagne suite au coup d'état de Napoléon III, a réussi à s'enfuir après plusieurs années passées au bagne de Guyane et autant à rentrer en France par des voies détournées.
D'une maigreur effrayante, il rejoint son frère qui, lui, est gras à éclater dans sa charcuterie triomphante.
Le contraste de toute cette nourriture déployée dans les halles et de la maigreur des humbles est l'un des piliers du roman ; peut être pas le meilleur car l'auteur gonfle tellement le trait que cela frise la caricature.
Ses descriptions pléthoriques de nourriture sont assez " gavantes " à la longue.
Néanmoins, les descriptions très précises des Halles, ancêtre de Rungis, construites selon les plan de Baltard (cf. le dernier vestige de ces halles qui s'appelle d'ailleurs le pavillon Baltard) en lieu et place de l'actuel quartier " des halles " à Paris revêtent désormais une valeur documentaire.
Le volet le plus intéressant du roman me semble être d'une part la vision prémonitoire sur l'émergence de la société de consommation (le livre est écrit en 1873, ne l'oublions pas, thème qu'il reprendra dix ans plus tard dans Au Bonheur Des Dames) au travers d'une lumineuse comparaison où il reprend presque mot pour mot la formule de Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris et son fameux "ceci tuera cela" quand Hugo prétendait que le livre tuerait la pierre.
Ici Zola écrit : " C'est une curieuse rencontre, disait-il, ce bout d'église encadré sous cette avenue de fonte... Ceci tuera cela, le fer tuera la pierre, et les temps sont proches..."
Au travers de la bouche de Claude Lantier, le peintre pauvre, futur héros de L'Oeuvre, l'auteur nous offre une vision pénétrante de la mutation introduite par la révolution industrielle : " Depuis le commencement du siècle, on n'a bâti qu'un seul monument original, un monument qui ne soit copié nulle part, qui ait poussé naturellement dans le sol de l'époque; et ce sont les Halles centrales, entendez-vous Florent, une oeuvre crâne, et qui n'est encore qu'une révélation timide du XXè siècle..."
L'autre volet prophétique du livre est la description quasi millimétrique du comportement du français moyen de Paris durant la période d'occupation allemande sous le régime de Vichy.
Tout est dit : les collaborations diverses sous des allures parfaitement honnêtes, les conflits d'intérêts, les alliances de façade, etc. le tout concourra ici à faire tomber Florent, qui, bien naïvement, essaie de monter une insurrection pour faire triompher la justice et le droit des opprimés.
L'auteur nous livre aussi tous les écueils qui s'opposent naturellement à toute forme de socialisme et conclut son livre, toujours par la bouche de Claude Lantier avec un : " Quels gredins que les honnêtes gens ! " très lourd de sens.
Mon coup de coeur personnel va indubitablement à Mademoiselle Saget, vieille commère venimeuse quémandeuse imbuvable qui colporte les ragots qu'elle invente elle-même comme personne et qui laisse derrière elle une trainée de poudre apte à semer la zizanie à n'importe quel coin des Halles.
Zola devait affectionner tailler de beaux costumes pour l'hiver à ces femmes, car on en rencontre souvent disséminées çà et là dans les Rougon-Macquart, toutes aussi venimeuses et malfaisantes.
Personnellement, j'adore quand Émile Zola exhume les côtés les plus hideux et puants des humains, les met sur le grill pour empester les voisins et rajoute de grosses gousses d'ail pour roter d'une haleine féroce, mais bien sûr, ce n'est là que mon avis, une bien piètre victuaille oubliée sur l'étal, autant dire, pas grand-chose.
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Injustement accusé de meurtre pendant le coup d'Etat du 2 décembre et déporté au bagne de Cayenne, Florent s'évade et revient à Paris après sept longues années d'absence. Il y retrouve son demi-frère Quenu, marié à la gironde Lisa Macquart et propriétaire d'une magnifique charcuterie située juste en face des nouvelles halles. le couple l'accueille chaleureusement mais il est mal à l'aise dans cette opulence, lui qui a connu la faim presque toute sa vie. Maigre parmi les gras, affamé parmi les repus, enragés parmi les satisfaits, Florent peine à trouver sa place. La belle Lisa le pousse à prendre une place d'inspecteur des marées pour la préfecture. Lui qui en veut à l'Empire, qui rêve de République, est contraint d'accepter cet emploi pour ne pas déplaire à sa belle-soeur. C'est ainsi qu'il arpente du matin au soir les allées des halles, au milieu des poissonnières, dont la belle Normande, rivale affichée de Lisa. L'abondance de nourriture dans ce temple de la consommation attise ses idéaux de justice et il s'embarque dans une conspiration politique qui sera sa perte.


Peut-on dire que ZOLA manque de délicatesse, qu'il force trop lourdement le trait, que son opposition entre les gras et les maigres finit par lasser? A-t-on le droit de dire qu'à force de lire des descriptions de montagnes de nourriture on se sent comme enseveli sous les navets, les carpes, les boudins?
Certaines scènes avec les poissonnières sont cocasses, les halles sont si bien rendues qu'on peut en sentir les odeurs, en voir les lumières, en admirer les structures, les intrigues qui se nouent autour de Florent apportent une intéressante tension mais l'ensemble demeure indigeste et la fin malheureusement prévisible.
Le ventre de Paris ne restera pas parmi mes préférés mais ne me décourage pas pour autant de continuer la série et je vais très vite partir à La conquête de Plassans.
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C'est aux célèbres Halles de Paris que se déroule ici l'action. Par ses grandes descriptions, Zola n'a pas seulement voulu qu'on les voit, car effectivement, il sollicite également souvent notre nez. Zola nous plonge dans un bain de nourriture très variée, que l'on mange avec les yeux grâce à cette profusion de couleurs qu'il dépeint comme dans un tableau. Tous ces étals, toute cette marchandise, refluent des odeurs et des senteurs allant des plus gracieuses, comme celles des fleurs ou des fruits, aux plus nauséabondes, comme celles des poissons qui reviennent d'ailleurs assez souvent, des fromages ou encore des resserres dans les caves.

C'est du côté Macquart que l'on se retrouve ici, auprès de Lisa, fille d'Antoine (que l'on rencontre dans "La Fortune des Rougon") et soeur de Gervaise (de "L'Assommoir"). On y croise également Claude, fils de Gervaise (dont "L'oeuvre" lui sera entièrement consacrée plus tard). Mais c'est principalement autour de Florent, beau-frère de Lisa, que se déroule l'intrigue. Florent, s'étant échappé du bagne, revient sur Paris, est logé chez son frère Quenu et sa femme, qui lui trouvent une place aux Halles, place allant à l'encontre de ses convictions. Zola montre comment Florent se fait engloutir par les Halles, cette bête vorace qui avale aussi bien les étalages de nourriture à profusion que ses commerçants, laissant des remugles constants dont on ne peut se débarrasser.

Si l'auteur implante comme d'habitude superbement bien l'atmosphère environnant et l'ambiance des décors, ici lourds de couleurs et d'émanations pestilentielles, j'ai trouvé que c'était au détriment de l'intrigue et de ses personnages. Pour une fois, j'ai trouvé toutes ces descriptions trop pesantes, trop imposantes. Il prend tout de même le temps, comme toujours, de s'arrêter sur chacun des protagonistes les plus importants, nous permettant de comprendre comment chacun en est arrivé là où l'histoire débute. Mais, en ce qui concerne l'histoire en elle-même, par contre, je l'ai trouvé plutôt vide. Si l'on enlevait toutes les descriptions et les explicatifs, il ne resterait malheureusement pas grand-chose, l'équivalent d'un chapitre tout au plus...

Cela vient peut-être également du fait que tout ne se déroule que sur une année, alors que l'auteur m'avait habituée jusque-là à s'étaler davantage dans le temps.

J'ai quand même pris plaisir à retrouver la plume de Zola, toujours aussi scrupuleuse, minutieuse et agréable, dans laquelle on discerne clairement son besoin de tout retranscrire de manière très réaliste.

De la série des Rougon-Macquart, "Le ventre de Paris" est loin d'être mon préféré, mais il se lit tout aussi bien.
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Une petite envolée avec ce 3ème opus des Rougon-Macquart, moi qui n'avait pas tellement apprécié les deux premiers tomes. J'ai retrouvé ici un peu du Zola qui m'avait transportée avec le Bonheur des Dames et L'Oeuvre.

J'ai particulièrement apprécié les descriptions très sensorielles qui sont au coeur de ce roman. Les Halles sont d'ailleurs un personnage à part entière. On y découvre tout un monde qui a complètement disparu : une charcuterie, une poissonnerie, une fromagerie, un magasin de vente de fruits (je ne connais même pas le nom de ce type de boutique !)...
Zola excelle dans la description de toute cette nourriture très variée : il fait se croiser tout un monde de senteurs fortes, de couleurs et de goût puissant...

Il excelle également dans le portait des personnages qui se croisent, s'entrecroisent, qui complotent, qui se montrent et se défilent. Les parisiens aiment cancaner chez Zola, y'à pas à dire ! Les femmes ont la part belle dans ce récit. Elles gouvernent les Halles !

Mais je dois bien avouer que ma lecture a parfois été fastidieuse : on est plutôt en présence d'un livre d'atmosphère, d'une (belle) écriture entièrement dédiée à l'expression de sensations même si l'on aperçoit les prémices du socialisme qui prendra toute son ampleur dans d'autres oeuvres de Zola.
Du coup l'intrigue avance mollement et l'on ressent parfois le besoin de secouer tout ce petit monde pour faire avancer les choses plus vite. Surtout que l'on sait dès le début où tout cela va nous mener, il ne peut en être autrement.

Le Ventre de Paris m'a laissé entrevoir les chefs-d'oeuvre de Zola à venir mais ne me laisserait pas de souvenir impérissable si ce n'était ses descriptions sensorielles très puissamment évocatrices.

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Je poursuis ma lecture de l'intégrale des Rougon-Macquart d'Emile Zola, avec le troisième roman de la saga : le Ventre de Paris.

Après les conséquences du coup d'Etat dans la ville provençale imaginaire de Plassans et le milieu parisien des affaires, Emile Zola nous plonge cette fois dans les Halles de Paris, récemment inaugurées à l'ouverture du roman, et véritable centre et ventre de la capitale du Second Empire.

Contrairement aux deux premiers romans qui étaient clairement centrés sur des personnages issus d'une ou l'autre branche de la grande famille des Rougon-Macquart, celui-ci ne les fait apparaître qu'à travers des personnages secondaires.

Le principal “héros” du récit, c'est Florent, un républicain revenu à Parois après s'être évadé du bagne de Cayenne où il avait été déporté injustement pour le meurtre de plusieurs gendarmes, un crime qu'il n'avait en réalité par commis. L'arrivée de Florent à Paris va dérégler la petite vie des Halles de Paris et des commerçants qui y ont leurs habitudes.

Les Halles sont presque le personnage principal du roman. Emile Zola nous décrit les commerçants et leurs produits. C'est le livre de la description des corps : le gras des bien nourris est glorifié, les maigres sont mal vus, ils inspirent la méfiance, leur maigreur cache forcément de sombres secrets.

L'auteur nous raconte également les rivalités, les jalousies, les querelles, les mesquineries entre les commerçants des Halles. Comme il l'avait fait pour le microcosme mondain dans La Curée, Émile Zola dresse le portrait des petits commerçants parisiens, les habitués des Halles nouvellement ouvertes.

Les Halles, c'est aussi le royaume de la rumeur, des ragots qu'on s'échange sur les étals, souvent sans preuve, lâchés pour ternir la réputation de tel ou telle marchande ou marchande avec qui on a eu querelle la veille à propos du prix ou de la qualité d'un produit.

La politique n'est pas absente, avec les discussions entre aspirants révolutionnaires le soir autour d'un verre, et surtout la passionnante et éclairante conversation entre les époux Quenu, où est exposée la position, éminemment conservatrice, des petits commerçants qui ne souhaitent que la stabilité du régime, quel qu'il soit, tant qu'il garantit la prospérité du commerce.

Le Ventre de Paris est un roman difficile à lire : certains passages sont passionnants, d'autres sont moins accessibles. Si je peux me permettre l'expression, je dois dire que j'ai fait une indigestion à la cinquième ou sixième description d'une boutique et des produits que l'on peut y trouver.

Malgré ce style parfois lourd, on retrouve l'ironie et la causticité d'Emile Zola pour dresser un portrait sans concession d'une partie de la société du Second Empire. Ce n'est donc pas mon roman préféré de la saga, mais il s'agit tout de même d'une brique essentielle dans un ouvrage qui s'annonce monumental.

Je vais poursuivre ma découverte des Rougon-Macquart, même si pour éviter une nouvelle indigestion je vais sans doute lire un autre roman qui n'aura rien à voir, avant de replonger dans le Second Empire vu par Emile Zola.
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Mon cher Zola, j'ai le regret de n'attribuer que trois étoiles à ton troisième roman de la série des Rougon Macquart à savoir le Ventre de Paris. Trois étoiles non pas pour le style, celui là en vaut bien cinq, mais pour l'intérêt que j'ai globalement porté à ce roman.
Je savais que j'allais me retrouver dans Les Halles, dans l'accumulation de nourriture, des étalages de fruits légumes poissons viandes charcuteries, des pages et des pages de description certes fabuleuses mais trop c'est trop j'ai failli abandonner. Cela aurait été fort dommage car je n'aurais pas fait la connaissance de cette chère Mademoiselle Saget, la vieille commère...
Et pourtant j'ai cru étouffer sous la nourriture, coincée dans ce quartier de Paris.
Dans le Ventre de Paris le héros est Florent, le beau frère de la belle Lisa la charcutière, Florent de retour de déportation, le Maigre. Et oui revoilà bien sûr les Macquart avec la charcutière cette fois.
Je retiens de cet ouvrage l'impressionnant travail documentaire sur Les Halles et la mesquinerie des commérages de ce petit monde.
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le ventre de Paris sont les Halles On y cotoit la charcutiere la poissonnière la maraichere et Melle Saget la commère. Au milieu des ses femmes il y a Florent un pauvre homme malchanceux, frère du charcutier qui commence et finit le livre. La guerre entre les gras et les maigres est assez loufoque
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Le Ventre de Paris,roman écrit par É.Z.
L'action se passe essentiellement aux Halles centrales de Paris, construites par Victor Baltard . Zola en fait dans son roman une sorte de monstre. Ce n'est qu'un épisode parmi les 20 romans composant l'aventure des ROUGON au sens large.

Ces derniers ne jouent pas un rôle essentiel dans le roman.

Le personnage principal est Florent, le demi-frère de Quenu. Arrêté par erreur à la suite du coup d'État du 2 décembre 1851, il a été déporté au bagne de Cayenne en Guyane, dont il a réussi à s'évader. Il arrive à Paris en 1858 et obtient une place d'inspecteur au pavillon de la marée, à l'intérieur des halles.

On y rencontre des personnages variés tels que Lisa, charcutière, femme de Quenu , et la fille aînée des Méhudin, la belle Normande, rivale de Lisa, qui tient une poissonnerie. Zola développe le thème de la rivalité entre « gras » et « maigres » tout au long du roman. La belle Normande, une grasse, entend se servir de Florent, un maigre, pour monter Lisa, grasse également, contre lui. Après un vif différend qui les a opposés à cause de la fraîcheur douteuse d'un de ses poissons, la belle Normande acquiert la sympathie de Florent par l'intermédiaire de Muche, son jeune fils, pour qui il devient une sorte de précepteur. Elle voit même en lui un mari potentiel, car héritier, ainsi que son frère le charcutier, de leur oncle Gradelle.

Quant à Florent, d'un côté il reverse tout son salaire à l'inspecteur en titre, malade, qu'il remplace, et de l'autre il se mêle de politique, participant à des réunions révolutionnaires dans la boutique de Monsieur Lebigre, marchand de vin. Il manigance, en prenant des notes et en essayant de rassembler des partisans, une action violente contre le régime impérial en place. Lisa prend peur, la situation lui déplaît et elle se méfie de ce beau-frère trop maigre qu'elle n'aime pas.

La vieille mademoiselle Saget, quant à elle, participe activement à tous les ragots. Elle fait passer à tort Florent pour un coureur de jupons, puis, parvenant à percer le secret du jeune homme en faisant parler la fille des Quenu, elle va le rapporter à deux autres femmes qui, promettant de garder le secret, se chargeront de répandre la nouvelle dans toutes les halles.

Par ailleurs mal vu en raison de son métier d'inspecteur, Florent est dénoncé comme conspirateur par sa belle-soeur et arrêté par la police.
Explication du titre


Le ventre de Paris est une métaphore faisant référence aux Halles centrales de Paris par son abondance de denrées : les halles y sont dépeintes comme un monde florissant où rien n'existe à part la nourriture ; la beauté, la richesse et la prospérité riment avec la nourriture. Ainsi, les plus belles femmes, comme Lisa Quenu, sont bien en chair, elles sont bien « grasses » comme la viande de la charcutière.
Le ventre traduit également une absence totale de coeur. Pour les petits commerçants du roman, le physique peut refléter à la fois le passé et l'âme d'une personne. Ainsi, un homme gras, prospère et en bonne santé est un homme honnête, à la conscience tranquille, tandis qu'un maigre est un crève-la-faim qui a probablement commis des actions condamnables, causes de sa déchéance. Cela se remarque particulièrement avec Florent : les « gras » lui en veulent d'être si maigre et Lisa, bien que sachant qu'il a été envoyé au bagne par erreur, pense que, comme tout bagnard, il a une part de responsabilité. Il y a ici une absence totale d'empathie, nulle pitié ou compassion pour les plus faibles. La majorité des commerçants aime l'Empire, période de prospérité ; tout repose sur l'accumulation et l'avidité.

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Personnellement, ce roman n'est pas mon préféré de la série des Rougon-Macquart. J'ai eu du mal a accroché à l'histoire, que j'ai trouvé longue (mais ceci explique peut-être cela). Certains personnages attachants quand même. À lire pour Zola, mais ce n'est pas sa meilleure oeuvre pour moi malgré quelques bons passages. J'ai dû passer à côté mais ça reste un livre à découvrir.
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Paris, Septembre 1858.
Épuisé par la faim, c'est près d'une mangeoire pantagruélique que Florent - ancien forçat évadé de Cayenne - s'effondre après un long périple.
Celui-ci a échoué dans le temple de l'Appétit et du Ventre-Roi, dans « le Ventre de Paris ».

C'est au coeur des Halles centrales de Paris qu'Émile Zola situe le troisième tome de la saga des Rougon-Macquart.
Il y raconte le retour d'un proscrit parmi les siens, injustement arrêté à la suite du coup d'État de décembre 1851. Dans l'arène que sont les Halles où les bourgeois - Gras - s'acharnent sur les pauvres - Maigres - la présence de Florent chez les Quenu bouscule l'ordre établi et dérange.

« le Ventre de Paris » m'a surprise à bien des égards car ce roman se distingue des 2 premiers volumes de la saga :
[1] Ici le protagoniste principal n'a pas de lien de parenté direct avec la lignée des Rougon-Macquart ;
[2] le personnage central du roman est un lieu : les Halles ;
[3] Émile Zola nous donne à voir une nouvelle facette de son talent littéraire en jouant avec nos sens ! Les descriptions détaillées de l'amoncellement de toutes sortes de victuailles nous enveloppent d'odeurs puissantes, de couleurs flamboyantes et de bruits à profusion jusqu'à parfois provoquer chez nous une sensation de saturation et/ou d'étouffement dans ce décor hallucinatoire orgiaque.
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