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Citations sur Les Rougon-Macquart, tome 8 : Une page d'amour (206)

Une Page d'amour sera de ma part quelque chose d'absolument neuf... Un livre intime et en demi-teinte... Ce sera l'histoire générale de l'amour en notre temps, sans mensonges de poète, sans parti pris de réaliste... Le titre veut dire cela : une page dans une oeuvre, une journée dans une vie.

*Introduction d'Emile Zola
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Aimer, aimer ! et ce mot qu'elle ne prononçait pas, qui de lui-même vibrait en elle, l'étonnait et la faisait sourire. Au loin, des flocons pâles nageaient sur Paris, emportés par une brise, pareils à une bande de cygnes. De grandes nappes de brouillard se déplaçaient ; un instant, la rive gauche apparut, tremblante et voilée, comme une ville féerique aperçue en songe ; mais une masse de vapeur s'écroula, et cette ville fut engloutie sous le débordement d'une inondation. Maintenant, les vapeurs, également épandues sur tous les quartiers, arrondissaient un beau lac, aux eaux blanches et unies. Seul un courant plus épais marquait d'une courbe grise le cours de la Seine. Lentement, sur ces eaux blanches, si calmes, des ombres semblaient faire voyager des vaisseaux aux voiles roses que la jeune femme suivait d'un regard songeur. Aimer, aimer ! et elle souriait à son rêve qui flottait.
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Le livre glissa de ses mains. Elle rêvait, les yeux perdus. Quand elle le lâchait ainsi, c'était par un besoin de ne pas continuer, de comprendre et d'attendre. Elle prenait une jouissance à ne point satisfaire tout de suite sa curiosité. Le récit la gonflait d'une émotion qui l'étouffait. Paris, justement, ce matin-là, avait la joie et le trouble vague de son cœur. Il y avait là un grand charme : ignorer, deviner à demi, s'abandonner à une lente initiation, avec le sentiment obscur qu'elle recommençait sa jeunesse.
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(C'est l'abbé Jouve qui parle)
- Je suis bien vieux, ma fille, murmura-t-il, j'ai vu souvent des femmes qui venaient à nous, avec des larmes, des prières, un besoin de croire et de s'agenouiller... Aussi ne puis-je guère me tromper aujourd'hui. Ces femmes qui semblent chercher Dieu si ardemment, ne sont que des pauvres cœurs troublés par la passion. C'est un homme qu'elles adorent dans nos églises...
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Aimer, aimer ! tout la ramenait à la caresse de ce mot, même l'orgueil de son honnêteté.
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Ah ! quelle duperie, cette rigidité, ce scrupule du juste qui l'enfermaient dans les jouissances stériles des dévotes ! Non, non, c'était assez, elle voulait vivre ! Et une raillerie terrible lui venait, contre sa raison. Sa raison ! en vérité, elle lui faisait pitié, cette raison qui, dans une vie déjà longue, ne lui avait pas apporté une somme de joie comparable à la joie qu'elle goûtait depuis une heure. Elle avait nié la chute, elle avait eu l'imbécile vanterie de croire qu'elle marcherait ainsi jusqu'au bout, sans que son pied heurtât seulement une pierre. Eh bien aujourd'hui, elle réclamait la chute, elle l'aurait souhaitée immédiate et profonde. Toute sa révolte aboutissait à ce désir impérieux. Oh ! disparaître dans une étreinte, vivre en une minute tout ce qu'elle n'avait pas vécu !
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« Elle souffrait trop de cette lutte entre sa maternité et son amour. » (p. 187)
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Le livre glissa de ses mains. Elle rêvait, les yeux perdus. Quand elle le lâchait ainsi, c'était par un besoin de ne pas continuer, de comprendre et d'attendre. Elle prenait une jouissance à ne point satisfaire tout de suite sa curiosité.
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Le vieux docteur, un matin, s’installa. Hélène comprit, son enfant ne passerait pas la journée. Depuis la veille, elle était dans une stupeur qui lui ôtait la conscience même de ses actes. On ne luttait plus contre la mort, on comptait les heures. Comme la malade souffrait d’une soif ardente, le médecin avait simplement recommandé qu’on lui donnât une boisson opiacée, pour lui faciliter l’agonie ; et cet abandon de tout remède rendait Hélène imbécile. Tant que des potions traînaient sur la table de nuit, elle espérait encore un miracle de guérison. Maintenant, les fioles et les boîtes n’étaient plus là, sa dernière foi s’en allait.
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C'était pendant ses longs silences qu'elle goûtait le mieux le charme d'être là. La tête penchée sur son ouvrage, levant les yeux de loin en loin pour échanger avec le docteur ces longs regards qui les attachaient l'un à l'autre, elle s'enfermait volontiers dans l'égoïsme de son émotion. Entre elle et lui, elle s'avouait maintenant qu'il y avait un sentiment caché, quelque chose de très doux, d'autant plus doux que personne au monde ne le partageait avec eux.
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