Et voici, dans l'ordre de publication initial, la dernière des trois enfants Mouret, le rameau issu d'Ursule Macquart. On avait déjà vu son jeune frère Silvère dès La Fortune Des Rougon aux prises avec le coup d'état de
Napoléon III ainsi que son autre frère François se débattre avec l'abbé Faujas dans La Conquête de Plassans.
Ici Hélène (la belle Hélène, sans chercher absolument à faire un vilain jeu de mots annonciateur du roman suivant Nana), s'installe à
Paris venant de Marseille avec :
- une fortune acquise par un héritage imprévu,
- un mari fraîchement décédé et
- une fille chétive et sub-claquante de 12 ans.
C'est déjà assez étonnant et improbable comme canevas de base. Mais en plus, et ce qui n'arrange rien, Hélène est une femme droite, fidèle, honnête — et, pour être tout à fait sincère, de mon point de vue ennuyeuse, mais ça c'est à vous d'en décider —, qui ne lève jamais un oeil sur un homme, encore moins s'il est marié, enfin vous voyez le tableau, quoi...
Malheureusement, PAF !, pas de bol ma chérie, elle tombe sur LE médecin bellâtre qui vient soigner sa fille et son coeur commence à palpiter et cætera, et cætera, et cæteraaaaaaaaaa..... (Soupirs puis RRÔÔNN PPCHHH, RRÔÔNN PPCHHH, c'est très mauvais pour la nuque car votre menton touche votre sternum pendant de longues minutes et vous ne devez votre salut que parce que vous vous êtes réveillé(e) au bruit du livre venant de vous tomber des mains.)
Pas besoin de vous faire un dessin ; le mélo bon marché, les violons larmoyants qui vont avec et, la forte probabilité de vous ennuyer si vous avez plus de seize ans ou si vous n'êtes pas hyper fan de ce que le romantisme a de plus gnan-gnan (du genre Chateaubriant).
Il est vrai que
Zola nous y avait déjà un peu habitué avec La Faute de L'Abbé Mouret. À croire que notre pauvre Émile a tout donné dans son précédent bouquin, L'Assommoir, et qu'il n'a plus grand chose en tête pour ce roman-ci.
On sent qu'il a voulu bâtir un ouvrage dans la veine d'Eugénie Grandet, de
Madame Bovary ou même, avec un peu d'anticipation d'Une Vie, mais encore faut-il avoir un peu de matière en réserve, ou une quelconque recette littéraire magique propre à nous envoûter.
Ici, point de tout cela, vous avez appelé le mauvais numéro :
ZOLA & Cie — COUVERTURE-ZINGUERIE-ISOLATION-RÉPARATIONS EN TOUT GENRE. Si vous aimez les descriptions interminables des ciels et des toits
parisiens, vous serez servis, en revanche, pour le reste, c'est un opus très creux et très en deçà de ce dont est capable l'auteur.
Accordons à l'auteur que l'ensemble reste " assez " agréable à lire, contrairement à La Faute de L'Abbé Mouret, mais franchement sans grand intérêt.
C'est vrai, je n'y suis pas allée de main morte, mais qui aime bien châtie bien, dit-on, et au surplus, toutes ces faibles considérations ne sont que mon avis, mon tout petit avis sur le grand
Zola, c'est-à-dire, pas grand-chose.