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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans Par le fil je t'ai cousue, Fawzia Zouari prend la plume pour nous raconter son enfance tunisienne. Nous sommes dans les années 60, les traditions sont tenaces et le chemin semble tout tracé pour les filles. Dans cette société patriarcale, la narratrice peine à trouver sa place et souffre de solitude. Elle observe attentivement les membres de sa famille et les gens de son village, porte un regard éclairé sur les mutations qui commencent à transformer son pays et comprend que son salut viendra de son instruction. Elle veut apprendre, ne pas ressembler à ses soeurs aînées et devenir une femme libre. Étonnamment, c'est son père qui sera à l'origine de son émancipation…
Le récit autobiographique de Fawzia Zouari raconte avant toute chose la constitution d'une identité. Identité multiple, complexe, à la croisée de plusieurs sphères, la famille et la société, la tradition et la modernité, la soumission et l'affranchissement. Les détails sont nombreux, les situations vécues abondantes, ce qui fait que le lecteur est réellement plongé dans une époque, un lieu et un mode de vie dont il découvre peu à peu l'ensemble des rouages. Fawzia Zouari parvient à recréer l'atmosphère de son enfance et à rendre palpables les émotions. C'est une oeuvre très riche et à l'écriture contrastée, une écriture qui dit les choses de manière brute et qui est ponctuée en même temps d'élans lyriques. Il manque pourtant quelque chose à ce récit, que j'ai d'ailleurs du mal à expliquer ou à nommer, un souffle peut-être, une limpidité, voire une linéarité, une réserve que j'attribue à quelques longueurs et à l'alternance entre des passages poignants et d'autres plus obscurs et, il faut le dire, moins intéressants.

Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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"Il m'arrive aujourd'hui de lire l'histoire des femmes de mon pays comme une impasse, des allers-retours entre liberté et oppression, avancées et reculs, sans que se dégage, hélas ! l'horizon d'une émancipation durable. "

Ce récit est celui d'une fillette "Bagassa" qui grandit dans la Tunisie rurale des années 60, dans l'ombre d'une famille traditionnelle et la soumission à une mère toute-puissante. Pourtant, elle va, être la première à prendre le long chemin de l'émancipation et continuer ses études grâce à son père.

On comprend vite que l'auteure nous raconte son enfance à Ebba, dans lequel la modernité arrive petit à petit (chemin de fer, apparition de la télévision, de l'automobile, scolarisation des filles...). Ce sont également les politiques du pays qui sont en mouvement avec la disparition des colons français et l'indépendance du pays.

Pourtant le poids de la tradition est lourd, les femmes sont cloîtrées entre 4 murs et la moindre parcelle de peau cachée sous une multitude de tissus tandis que les hommes paradent sur la place publique.

Ce récit m'a beaucoup instruite sur la culture bédouine, sur la fragilité de la liberté qui ne doit être jamais prise pour acquise. Mais malgré ce parcours incroyable de l'auteure, j'ai regretté le manque de rythme dans l'écriture qui de mon point de vue traînait en longueur..
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Bagassa vit avec sa famille dans un petit village rural de Tunisie. C'est la seule de sa famille à partir faire des études. Normalement, sa place serait à la maison auprès de sa mère, à trouver un mari pour devenir également femme au foyer. Seulement, dans les années 60, un élan de modernité plane sur le pays et malgré les réticences de la mère, son père ne veut plus que les filles subissent ce sort qui leur est réservé dès la naissance, alors il va permettre à sa dernière de couper le fil et de s'émanciper afin de s'ouvrir sur de nouveaux horizons de liberté.

Bagassa se raconte de sa naissance à aujourd'hui. C'est un superbe récit sur la liberté des femmes. J'ai découvert des coutumes de cette culture que je ne connaissais pas, comme celui de « ferrer » une jeune fille afin de sceller son hymen avant de quitter le foyer familial sans mari. le comportement de sa maman est vraiment perturbant, je la trouvais trop gardienne des traditions, je lui reprochais de ne pas vouloir devenir moderne et laisser grandir et aimer ses filles autant qu'elle le faisait avec ses garçons. Mais paradoxalement, avec les filles des autres c'était une toute autre personne. Elle qui se battait au quotidien dans sa famille pour faire vivre les traditions, n'hésitais pas une seconde à aller secourir les jeunes filles en détresses, qui pouvait être condamné au pire. «La sorcière était doublée d'une fée ». L'autrice dépeint le portrait d'une Tunisie rurale, qui essaye de progresser avec son temps et sa génération. Cette histoire m'a beaucoup appris et m'a rappelé à quel point il ne faut pas prendre les libertés pour acquise et qu'à tout moment, tout peut basculer. En revanche, ce que je pourrai reprocher à cet écrit, c'est le nombre de personnages qui survient sans trop savoir comment et les allers retours dans sa vie qui me faisait perdre parfois le fil de l'histoire. Ce livre laisse tout de même une empreinte sur moi qui m'a fait beaucoup réfléchir.
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Coucou tout le monde. Aujourd'hui, je vous présente cette lecture dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs Pocket.
Un livre que je n'aurai probablement jamais découvert si je ne l'avais pas reçu en tant que jury. Il m'a permis de sortir de ma zone de confort et de partir sur des sentiers inconnus. Ce qui permet de belles découvertes et d'agréables surprises.

Fawzia Zouari est née en Tunisie. Issue d'une fratrie de six soeurs et quatre frères, elle est la dernière de la famille et sera l'unique à être autorisée à poursuivre ses études et à quitter son village natal. Elle nous raconte son parcours. La chance inouïe de poursuivre son apprentissage, d'avancer sur le chemin de la liberté et d'échapper à un destin tracé d'avance. On ressent également à quel point il est dur de se défaire d'un schéma familial, stricte et qui a marquée l'auteure profondément.

Ce roman nous plonge dans la Tunisie rurale des années 60. À la découverte de la condition des femmes et l'éducation des filles. Les femmes qui ne sortent guère de chez elles, limitées dans leur rôle de mère et de cuisinière. Soumises à la loi des hommes. Dans certaines sociétés, il n'a pas toujours été simple de naître fille, condamnée au silence et à certains actes perpétrés de générations en générations, celui de coudre leur hymen. D'être mariée de force, voire vendue.

Une lecture qui montre le long et douloureux chemin vers l'émancipation, le prix à payer pour se libérer du poids des traditions. L'auteure parvient à nous plonger dans les rouages de son enfance, de son effacement pour ne surtout pas être regardée par les garçons, subir la loi imposée par les hommes. Une écriture fine, une analyse profonde sur toute une société qui a sacrifié des générations entières de filles.

Un récit poignant qui montre l'évolution, l'ouverture sur la modernité, le pouvoir du savoir. Une lecture émouvante, passionnante qui nous ouvre les portes d'un monde méconnu, qui peut se révéler déstabilisante.

« Du fil, du sang et des mots. Il n'en faut pas plus pour faire disparaître le corps d'une fille »

L'avez-vous lu ? Êtes-vous tentée par ce genre de récit ?
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Plongé au coeur des années 50-60, l'auteure nous livre des moments clefs de son histoire de vie. C'est à Ebba, un petit village rural en Tunisie qu'elle grandira pour ensuite, grâce à son père et à l'instar de l'éducation traditionnelle inculquée, poursuivre ses études dans un internat à quelques km de chez eux. Cela marquera son émancipation.

Tout au long de la lecture, Bagassa nous partagera ses souvenirs de l'éducation rude reçue par sa mère, des traditions musulmanes, et de l'arrivée de la modernité ainsi que des mouvements politiques.

Cette lecture autobiographique m'a beaucoup appris sur la culture bédouine. Elle m'a aussi abasourdie à certains moment de par leur rudesse et dés thématiques fortes.

J'avoue qu'a plusieurs reprises je me suis sentie un peu perdue avec tous ces personnages et avoir parfois perdu de vue le court de l'histoire. Cela n'en reste pas moins une lecture touchante et instructive. Mais je pense que je suis passée à côté…
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Un beau témoignage de la condition féminine dans la Tunisie des années soixante.
La modernité tente de se glisser au milieu des traditions ancestrales, un carrefour entre deux mondes.
La place de la mère, la signification de l'école et de l'instruction.
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Ma 5ème lecture pour le GPDL et c'était un de ceux qui me tentait le plus dans la sélection. Alors même si je lui ai trouvé quelques longueurs, je l'ai trouvé très beau et très intéressant. L'autrice nous parle de son enfance en Tunisie, à Ebba dans les années 60. Un pays qui a obtenu son indépendance avec ceux qui sont ravis du départ des français et d'autres moins. Un village qui va petit à petit se moderniser, notamment avec l'arrivée de la tv, d'un cinéma, ... Elle décrit les coutumes, l'éducation, la soumission de la femme, la place de la religion, ... Tout ce qui aura un impact sur sa vie de femme actuelle vivant en France. Ce droit aux études qu'elle a eu la chance de poursuivre, contrairement à ses soeurs, grâce à son père qui a vu une opportunité pour elle alors que sa mère lui refusait. C'est un roman touchant sur la condition de la femme et surtout plein d'espoir.
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Vivre son enfance dans la campagne tunisienne dans les années 50/60; voici le récit conté par l'autrice.
Certaines thématiques abordées sont intéressantes comme l'inégalité entre les hommes et les femmes, les violences intrafamiliales ou encore l'accès à l'école.
D'autres passages sont plus légers comme l'arrivée de la télévision par exemple.
Néanmoins, le récit comporte beaucoup trop de longueurs à mon goût, rendant la lecture parfois laborieuse.
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