La Mort aime bien s'arrêter de temps en temps pour se rappeler des humains qu'elle a croisés, se rappeler de ces rencontres, et l'histoire de l'humain en question. La Mort a quelques histoires préférées. L'une d'elles concerne celle qu'elle appelle
La voleuse de livres : la jeune Liesel, en pleine seconde guerre mondiale, conduite par sa maman à Moshling, petit village à proximité de Stuttgard, pour l'emmener vivre auprès de sa nouvelle famille nourricière, les Himmerman. Son petit frère décède en chemin, et c'est à cette occasion que la Mort et Liesel se rencontrent pour la première fois. Lors de l'enterrement vite fait dans la terre gelée d'un gare quelconque, Liesel ramasse le livre d'un fossoyeur. Ce sera son premier larcin, et son premier trésor...
La voleuse de livre, voilà un livre largement lu et qui fait quasiment l'unanimité. Ce n'est pas que j'ai un esprit de contradiction, ou que je veuille à tout prix me démarquer, encore moins que j'éprouve du mépris vis-à-vis de la lecture dite "populaire" ! Mais le fait est que je n'ai pas particulièrement apprécié ce pavé de 600 pages ; je me suis même vue lever les yeux au ciel.
La faute en est pour bonne partie à ce qui fait l'originalité de ce roman : son narrateur, sa narratrice devrais-je dire, Dame La Mort elle-même. Ce n'est pas que je suis "contre" ce genre de procédé narratif, ou que l'intégration d'un peu de fantastique me gène. Non, ce qui m'a pas mal gonflée, ce sont ces effets d'annonce toutes les 5 minutes du genre : et puis il y a eu ça également, mais ça vous le verrez plus tard ! Ca me frustre ! Comme disait ma maman quand j'étais plus petite : "quand tu n'as rien à dire, tu te tais !" Bref, j'ai trouvé au final que cet effet de style était sans grand intérêt.
Le second point qui fait que ce roman ne m'a pas particulièrement plu, c'est, et ceux qui me connaissent ne s'étonneront pas, qu'il est cousu de fil de blanc, plein de bons sentiments, de fleur bleue, etc... Ce genre de choses qui me font fuir aussi surement qu'un cafard dans la cuisine du restaurant.
En dehors de ces deux points qui m'en ont quand même gâché la lecture, voici ce que je peux dire de cette voleuse de livres. le livre est divisé en 10 parties, une par livre "volé" par Liesel. L'objet de ces larcins peuvent être de vrais livres, mais aussi des livres écrits et dessinés pour elle, pas toujours (voire presque jamais) volés. La galerie de personnages qui gravitent autour de Liesel est réussie, les personnages sont attachants, qu'il s'agisse de Hans et Rosa, les parents adoptifs, de Rudy, le petit voisin aux cheveux jaunes citron, ou de Max, le boxeur dans le sous-sol.
Pour moi, le vrai intérêt de ce livre, c'est plutôt la description de la vie en Allemagne pendant la guerre, celle des gens du commun des mortels, ceux qui connaissaient, comme leurs homologues de tous pays en guerre, la faim, la peur, les bombardements, la crainte des nazis, etc. J'ai apprécié également certaines paraboles bien trouvées, comme par exemple ce qu'il advint du Mein Kampf.
La voleuse de livres est un bon roman, je l'ai offert à ma grande soeur, et elle l'a adoré. Mais ce n'est typiquement pas une lecture que j'apprécie.