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Citations sur Le Poids des morts (37)

[…] à cause de ce crime, son père était un proscrit, lui et tous les siens, pour la vie. A cause de celui qui était alors l’inspecteur Ulysse, que tout le monde surnommait tout bas El Moro. […] Sans doute était-il devenu un vieux taciturne, amer et affaibli, qui consumait ses derniers jours dans un village quelconque de la Costa del Sol, où il s’éteignait, prisonnier de sa solitude, avec tous ses démons pour seule famille. Elle imaginait un vieillard décrépit, courbé sur une canne branlante, le visage fripé et plein de taches. Un vieillard sale et incontinent, noyé dans sa propre merde.
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La coutume voulait qu’on ferme à clé la chambre des défunts après l’enterrement, et que tout reste dans l’état où le mort l’avait laissé avant son départ. […] elle ferma la chambre qu’il avait à peine partagée, le jour même où on l’avait informée du décès. Elle la laissa telle quelle : un verre d’eau à moitié vide, un quinquet éteint, un livre en cours de lecture, posé à l’envers, les mêmes draps, la même courtepointe, les rideaux à moitié tirés, le linge dans les armoires, les savates sous le lit, les chandelles dans le tiroir du bahut et le parapluie accroché derrière la porte. (Olimpia)
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Elle avait lu quelque part que les êtres humains ont une mémoire inconsciente, sorte de chaîne génétique invisible qui les relie à leurs ancêtres bien avant de naître. Voilà pourquoi certains affirmaient se souvenir des moments qui avaient précédé leur naissance, y compris des rêves dans le placenta, des lieux où ils n’étaient jamais allés, ou même des situations qu’ils n’avaient jamais vécues. (Lucia)
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Elle déboucha l’urne et, d’un geste brusque, dégoûté, vida les cendres dans un bidon rempli de déchets en putréfaction. ...
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sur Radio Nacional le bulletin de santé du général Franco. Andrés demanda au chauffeur de taxi de monter le volume. D’une voix absente, le speaker lisait machinalement le bulletin qui affirmait qu’en dépit de sa gravité, la situation était stable. Les informations se poursuivirent avec les dernières réactions internationales au procès de Burgos. Le chauffeur abreuva d’insultes les militants etarras et le FRAP, et brailla qu’il était normal de les exécuter. Ces connards auraient conduit le pays à l’anarchie, affirmait-il.
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Elle feuilleta son agenda : les pages avaient jauni, mais l’encre était toujours aussi nette, ainsi que l’écriture allongée et légèrement penchée. Il y avait aussi une montre à gousset et une chaîne en or avec un petit crucifix en argent. Il était paradoxal qu’on ait assassiné son père accusé d’être communiste, alors qu’il s’appelait Juan de Dios et était chrétien.
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— Ici, il ne peut plus te nuire. Il n’en a pas le pouvoir, d’ailleurs c’est de l’histoire ancienne.
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Une fois, Lucía avait essayé de décrire à son mari les angoisses qui la tourmentaient souvent, mais elle avait du mal à s’expliquer. En réalité, elle ne savait même pas ce qu’elle fuyait, mais se doutait que la solution n’était pas loin, plutôt persuadée, en regardant sa vie, que tout était éphémère, y compris elle. Son instinct lui soufflait de se méfier de cette sécurité dont elle s’était entourée depuis qu’elle avait fui l’Espagne, vingt ans plus tôt.
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“Au centre pénitentiaire pour hommes de la ville de Barcelone, est délivrée la sentence prononcée par le Tribunal supérieur de justice militaire, en date du 12 courant, numéro de registre 345 678, procès-verbaux 45 et 678, ratifiée par le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Justice, laquelle condamne à la mort par garrot, revêtu du droguet noir, le prisonnier matricule 2 345-E, Nahúm Márquez López, né le 10 juin 1905, à Munxidos, province de La Corogne, pour l’assassinat de doña Amelia Ros Hidalgo, épouse Quiroga. Aux fins d’exécution forcée. Ainsi en a disposé Sa Seigneurie, et le décrète en son nom. Vive l’Espagne ! À Barcelone, le 20 novembre 1945.”
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Nahúm Márquez essayait de dominer sa panique, mais il avait du mal à rester lucide. Il aurait préféré être seul ces dernières heures, penser, se réfugier dans le souvenir d’Amelia pour ne plus souffrir, mais les commentaires du prisonnier le rendaient fou. Il n’avait cessé de se répéter que tout cela était “impossible, absurde, une machination, une erreur”. Mais quand cessèrent les coups de marteau, le froid redoubla et même les gouttes du plafond se figèrent. Il entendit des pas sur la alerie. Son compagnon de cellule se traîna dans l’ombre avant que grince la serrure et que la porte s’ouvre. Plus aucun espoir auquel se raccrocher : on allait le tuer.
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