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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La dédicace de ce roman de Victor del Arbol donne d'emblée le La : « A ceux qui aiment la vie par-delà les déroutes ».
Tout commence à Tanger en 1955. Thelma, une Espagnole de bonne famille pleure la fuite de son mari adoré. Au lieu de lutter pour se reconstruire, elle préfère se laisser couler vers l'abîme. Un matin où l'exaltation suit la prostration, elle arrache sa fille Helena (12 ans) à son sommeil pour l'emmener voir la mer.
Au lieu d'un bain mère-fille réparateur, Thelma a décidé de se suicider et d'entraîner son enfant avec elle... le climat de cette intrigue est d'emblée donné... Mais à peine s'est-on remis de ce choc qu'on se retrouve à Séville en 2016 dans l'appartement confortable de Miguel, un ex-directeur de banque devenu veuf.
Alors qu'il rend visite à ses copains retraités dans un café du quartier, il est subitement victime d'un blanc mental : il ne sait plus où il est et ce qu'il fait là. Alzheimer a frappé. Au même moment, à Tarifa deux-cents kilomètres plus au sud, Helena se souvient de son sauvetage par ses grands-parents maternels Whitman. de l'affection que lui prodiguait sa grand-mère Alice, des années passées ensuite comme interne dans un prestigieux collège britannique. Et surtout de Louise, sa meilleure amie et son premier grand amour.
Sans transition, on se retrouve à Malmö en Suède. Yasmina, petite-fille d'un immigré marocain flirte avec le commissaire Gövan, un notable marié et faussement droit dans ses bottes. Elle tombe irrémédiablement amoureuse de lui, mais elle n'est pas certaine que la réciproque soit vraie tant le fossé social qui les sépare semble difficile à combler.
Tous ces personnages l'ignorent encore, mais un fil ténu les relie que seul l'épilogue révélera. Et contrairement à ce que les quelques lignes ci-dessus laissent penser, ce roman choral n'est pas déprimant, mais il est dur. Comme la vie parfois.
J'ai été incapable de lâcher ce pavé de cinq-cents pages malgré les coups incessants encaissés par ses nombreux protagonistes. J'ai rentré ma tête dans mes épaules et j'ai poursuivi cette quête haletante, car Victor del Arbol traite avec élégance des sujets qui nous ébranlent en tant qu'humain : la trahison par son meilleur ami, l'abandon, la maladie mentale, les regrets de toute une existence, la lâcheté crasse et la violence...
Mais il parle aussi, heureusement, d'amitiés improbables, d'amour filial, de résilience, de seconde chance et de vies qui, jusqu'au dernier souffle, restent à écrire !
Une très belle découverte que ce romancier ibérique dont j'ai hâte de lire d'autres romans.
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Le poids de la mémoire est la pierre de voûte de tous les romans de Victor del Arbol.

L'auteur catalan explore inlassablement l'incommunicabilité des traumas familiaux.
Les victimes souhaitent s'affranchir des ténèbres d'un passé qu'elles n'ont pas connu mais qui conditionne en tous points leur rapport au monde.

Par-delà la pluie confirme la règle et soulève des questions essentielles : Faut-il déterrer le passé ? Toutes les vérités sont-elles toujours bonnes à dire ?

Constitué de plusieurs histoires qui se croisent et se fuient, tout comme la vie, ce roman feuilleton est une sorte de road-movie qui traverse des pays mais qui surtout revient dans le temps, là où sont nés tous les traumatismes que les personnages portent dans leurs chairs.

Ce voyage est une métaphore de la vie qui passe et de comment nous construisons ce que nous sommes à travers nos souvenirs.
Il est beaucoup question de sables mouvants de l'Histoire qui engloutissent les fantômes, telles des portes tournantes.

Dans ce roman paru en 2017, l'on ressent la profondeur, l'acuité du regard et la maturité de l'écriture de Victor del Arbol.
Il se distingue véritablement en tant que passeur d'histoires qui jongle avec un découpage presque cinématographique à tous les niveaux de la narration.

Nous ne pouvons pas échapper à ce que nous sommes.
Rien ne pèse autant que la mémoire.
Victor del Arbol déterre ce qu'on veut taire, oublier, minimiser, par confort par fuite, par douleur

Mais il rappelle combien il est nécessaire de nous libérer de nos peurs et de nos amarres, seul chemin vers le bonheur et la renaissance.

On referme ce roman avec en tête nos propres souvenirs d'enfance, nos craintes, nos peurs et nos doutes.


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Comme pour tous les livres de Victor del Arbol, c'est noir. Très noir. A ne pas lire un soir de grosse déprime. Plusieurs histoires se rejoignent, le plus souvent dans la mort, au cours des dernières décennies. L'enfance, le franquisme, la violence, le sexe, et hop, on en arrive à cet opus très bien écrit.

Ensuite, pour être très clair, le récit est très descriptif. On découvre petit à petit les événements qui ont jalonné l'histoire des différents personnages et qui les conduisent dans ces pages. Les aléas de la vie sont le plus souvent tragiques, et il n'y a pas beaucoup, pour ne pas dire, pas du tout, de "bonnes personnes".

Il faut faire preuve d'optimisme pour croire en la nature humaine.

Je l'ai fini cette nuit, pendant une phase d'insomnie....
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Longue saga de familles meurtries par la dictature de Franco que le destin croise sous la forme de vieillards qui tombent amoureux et revisitent leurs passés où la folie, la trahison, la violence et l'espoir se conjuguent dans des pages riches de dialogues et de profondes réflexions sur la vie, la vieillesse. Il y a la mer, la beauté des femmes et des paroles de vieux qui n'ont rien à cacher, le poids de l'histoire où peut apparaître la rédemption. Un grand livre très humain.
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Ce roman nous emmène entre Espagne et Suède, au gré des souvenirs et pérégrinations de 2 "jeunes" septuagénaires.
D'une part, Miguel un vieil homme à la retraite depuis pas mal de temps qui découvre à l'occasion d'un malaise qu'il va décliner lentement car atteint d'Alzheimer.
Il décide alors de partir pour une résidence pour personnes agées à Tarifa, où il va rencontrer notre deuxième protagoniste, la pétulante Héléna, une vieille dame non conformiste au passé tumultueux.
Tous les deux vont décider de partir pour un périple sur les routes espagnoles; celui-ci va les mener en premier au secours de Natalia, la fille de Miguel violentée par son compagnon.
Notre duo va ensuite partir à Madrid où Miguel va se réconcilier avec son père et son passé de républicain, puis à Barcelone à la rencontre d'une ex conquête. Au fil du voyage, les deux complices vont nouer un lien affectif fait de souvenirs et des moments forts passés ensemble.
En parallèle, l'auteur nous entraine à Malmoe où une jeune immigrée, petite fille d'Abdul, se débat entre mafia turc et policier sans scrupule.
J'ai bien aimé ce roman ... j'avais déjà lu "La tristesse du Samourai" du même auteur, je n'ai pas été décu !!
Tous les personnages sont attachants, l'auteur mélange les thèmes, décrépitude de la vieillesse et envie de profiter des derniers instants, ravages de la période franquiste, violence faite aux femmes, enfance douloureuse, avec bonheur.
Seul bémol, il faut du temps pour le lire ... l'écriture est dense, et on n'avance pas très vite au début avec les multiples personnages.
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Ne vous fiez pas à la catégorie dans laquelle ce roman est publié : ce n'est pas un roman noir, mais un roman qui fait du bien. En tout cas, moi j'en suis ressortie toute revigorée, toute ragaillardie. Et peut-être bien même que c'est un roman d'amour !

Certes, ce n'est pas de la grande littérature, certains passages sont encombrés de détails inutiles (la marque de fabrique des romans policiers, peut-être ? Je me rappelle avoir suffoqué sous l'amoncellement de détails dans les romans de Franck Bouysse et d'autres encore) . le début est un peu pénible avec la scène du suicide de la mère et les premiers plans tournés en Suède dignes d'une série B.

Mais ça vaut la peine de s'accrocher un peu et de faire la connaissance d'Helena et du professeur Marquès, deux adorables personnes âgées qui n'ont qu'une seule envie, celle de profiter de la vie en dépit de leur âge, des interdits imposés par la rigide directrice de la maison de retraite et du regard de leurs co-résidents. Et à partir de là on se laisse aller dans un roadmovie en Espagne, depuis Tarifa tout au sud de l'Andalousie, jusqu'à Barcelone, en compagnie d'Helena et de Miguel, deux êtres que tout oppose.

C'est l'occasion de visiter l'Espagne et son histoire à travers la vie des personnages. C'est un roman initiatique où des êtres de lumière irradient des personnes ordinaires, ternes et tristes. Un roman sur l'amitié, sur l'amour et sur le pardon. Un roman qui nous dit qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre à vivre.

PS : l'intrigue policière qui se déroule en Suède, loin, si loin de l'Espagne, n'est au fond qu'un prétexte qui ne pèse pas bien lourd dans cette histoire. Amateurs de polar, vous voilà avertis !
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Une histoire entre 2 personnes âgées s'évadant entre l'Espagne et la Suède à la recherche de leur vie passée et essayant de régler certains problèmes pour partir rassurées
J'avoue avoir un avis mitigé sur ce livre, l'histoire est intéressante, le style est fluide mais il m'a manqué quelque chose pour être pleinement embarqué
Est ce que ce sont ses plusieurs histoires en parallèle ? Peut être car je n'ai jamais vu le lien entre elles et on reste sur une pendant de longs moments on se demande à quoi nous mène l'autre qu'on ne suit plus puis on y revient
Un petit peu de déception car j'attendais autre chose
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Miguel et Helena se rencontrent dans une maison de retraite à Tarifa, à un âge où ils croient avoir déjà tout vécu. Miguel a peur de prendre l'avion. Helena est terrifiée par la mer. Ils ont tous deux des enfants adultes et se sentent relégués à un niveau presque ornemental. le suicide dramatique d'un colocataire leur ouvre les yeux. Ils ne veulent pas passer leurs derniers jours à se souvenir et à aspirer à des temps supposés meilleurs. Et ensemble, ils décideront d'entreprendre le voyage de leur vie, dans lequel ils découvriront que rien n'est définitif tant qu'il y a des illusions à poursuivre. Pendant ce temps, dans la lointaine ville suédoise de Mälmo, la jeune Yasmina, fille d'immigrés marocains et qui rêve d'être chanteuse, vit prise entre les soins de son grand-père autoritaire Abdul et le mépris de sa mère, pour qui Yasmina est une honte car il travaille pour un Suédois au passé trouble. Et elle a une liaison secrète avec le commissaire adjoint de la police suédoise, un homme plus âgé et important. Ces trois personnages dessinent une histoire sur la signification de l'amour et sur la façon dont les gens ordinaires peuvent être extraordinaires. Passé, présent et futur s'entremêlent dans ce voyage de Tanger en 1955 à Mälmo en 2014, métaphore d'un voyage bien plus important: celui de toujours vivre intensément.

Il y a des romans qui divertissent et des romans merveilleux qui vous font ressentir des émotions comme si vous les viviez : "par delà la pluie en fait parti. Un roman magistralement bien écrit, plein de réalités et de sentiments, bouleversant et tragique.

Ce qui compte pour les personnages de par-delà la pluie, comme pour nous, c'est le poids du passé, la fin de vie, les gens qui partent, les gens qui restent et les décisions que nous regrettons. En plus des conséquences , directement liées à la violence. Je pense que cette combinaison que l'auteur a créée sans aucun fléchissement (il n'y a pas une virgule de trop) est incroyable; Avec sa maîtrise étonnante des sauts de temps qui sont la marque de fabrique de cet excellent auteur espagnol. J'ai tout aimé dans le livre: l'atmosphère qu'il crée, l'histoire elle-même, le chemin qui mène à la fin, les personnages, la façon dont il raconte, tout.

Une histoire de personnes, plus que de personnages; certains dans la solitude de leurs soixante-dix ans, avec tous leurs bagages derrière leur vie et le cynisme qui accompagne le fait d'approcher de sa propre fin; d'autres avec leur vie écrasante, avec leurs problèmes dérivés des décisions des autres, avec leur réalité qu'ils n'ont pas cherché.

Et cette façon magnifique d'écrire, pour tout capturer; vous amener à plonger dans l'histoire (ou les histoires) et à lire facilement malgré l'incroyable complexité de ses histoires entremêlés, et de nous plonger à certains moments dans une douleur empathique.

On saute de personnage en personnage pour donner une voix à chacun d'eux d'une manière intime et logique; les sentiments et les pensées ne sont pas exagérés, les sentiments ne sont pas non plus; les gens ne sont pas simples, nous ne sommes ni noirs ni blancs, tout est plus complexe. L'histoire se déplace à travers différents lieux et différentes époques, et tout est nécessaire pour nous amener à la scène finale. Scène du "Pourquoi?"

Par delà la pluie est comme tous les romans de Víctor del Árbol, inclassable, mêlant, comme d'habitude chez cet auteur, la vie quotidienne (roman réaliste) avec le roman d'intrigue (avec des touches noires); des personnages colorés,qui ne semblent pas avoir de connexion alors qu'ils sont tous intrinsèquement liés, des histoires parallèles qui finissent par converger et, comme toujours, des sentiments et des émotions qui vous font passer de la tendresse à l'angoisse en une ligne. Mais pas seulement cela, Au-dessus de la pluie, c'est bien plus: c'est devenir amoureux de certains personnages de la même manière que l'on peut en venir à en détester d' autres, c'est un voyage à travers les sens et à travers la géographie (Tanger, Séville, Tarifa , Madrid, Barcelone ...) et, surtout, c'est une leçon de vie, dure, cruelle, comme une gifle, une thérapie de choc qui vous fait repenser sérieusement quoi, comment et avec qui vous devriez passer votre temps, si cela en vaut la peine et si c'est ce que vous voulez faire jusqu'à la fin de vos jours. Au-dessus de la pluie, il y a le petit coup de pouce dont vous avez besoin si vous voulez changer votre destin.

Mais attention on est à l'opposé d'un roman "feel good". Ici ça fait mal .
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On retrouve dans ce roman les thèmes et les ambiances chers à Victor del Arbol, à savoir la résilience par rapport au passé, la rédemption, la mélancolie, la mémoire, il y a chez cet auteur une telle soif de boucler les boucles que ça en devient un peu lourd. Les boucles sont très nombreuses, les personnages aussi, et tous ont des destinés fatalement tragiques. Dans ce récit à 2 deux branches principales, l'une se déroulant en Espagne l'autre en Suède, on s'en doute les deux sont liées mais je n'ai pas été convaincu par ce lien, je l'ai trouvé un peu forcé au moment où elles se rejoignent. D'un côté, une histoire d'amour, de l'autre du polar pur et dur. j'ai préféré cette partie. L'écriture elle est toujours aussi belle, poétique et la construction précise. de bons moments de lecture, mais parfois un peu longs et poussifs.
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Victor DEL ARBOR est un de mes auteurs contemporain préféré. L'atmosphère est toujours sombre la nature humaine est peu à son avantage. Il reste toujours malgré tout des personnages dont les failles créé un attachement avec le lecteur. on retrouve dans Par-delà la pluie les stigmates de l'Espagne franquiste. Si vous ne l'avez pas encore lu il faut lire son chef d'oeuvre actuel LA TRISTESSE DU SAMOURAI.
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