Défi ABC 2022/2023
J'aime bien les brocantes, les réderies comme on dit chez moi. Au milieu des vieilleries en tout genre, on trouve de quoi déroger sans (trop de) culpabilité au sacro-saint "je n'achète plus de livres". de Michel del Castillo, je ne connaissais que le nom. Les premières lignes m'ont séduite, par la musique de la langue, le rythme des phrases. Récit autobiographique, d'une enfance brisée (massacrée, broyée, piétinée, assassinée), un père rencontré à l'adolescence, et les pires intuitions qui se confirment au fil des années. Un adolescent qui se construit, par les livres, par l'amour d'un oncle et d'une tante, et qui malgré tout, maintient un lien avec son géniteur. C'est terrible, c'est prenant, un livre captivant, émouvant, loin de toute pleurnicherie: un constat, non pas froid, mais triste et calme. Bouleversant .
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Quand on lit les autobiographies de Michel del Castillo, une question se pose (soyons un peu provocateurs). Ne vaut-il pas mieux avoir des parents odieux, qui vous méprisent, vous enfoncent et qui ne ne vous apportent aucun amour mais qui ne vous laissent d'autre choix que de vous en sortir par vous mêmes (si vous ne vous êtes pas effondrés avant) que des parents aimants, bienveillants et attentionnés ?
Car Michel del Castillo n'a pas été gâté. Victime de l'époque (guerre civile espagnole et seconde guerre mondiale), il est abandonné très jeune à son sort par ses parents. Son père n'hésite pas à dénoncer sa femme à la Gestapo pour sauver son entreprise. Un homme lâche, odieux, corrompu, attaché uniquement aux apparences. Evidemment, l'enfant paiera toute sa vie ce manque d'amour, ces abandons et son enfance horrible mais il a eu à coeur de montrer à ses parents qu'il pouvait réussir et s'en sortir.
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Que de mensonges, de trahisons, de haine !
Un fils homo, abandonné par son père, raconte : c'était un calculateur, dénonciateur pendant la guerre pour les camps de la mort, etc.
En fin de vie, ces deux êtres vont néanmoins chercher à se réconcilier, au grand étonnement de leur entourage qui ne comprend pas.
On découvre alors les différentes facettes de tous ces personnages.
Très intéressant à lire !
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Le récit d'une vie , celle d'un enfant, d'abord, un garçon né de la relation entre une femme communiste espagnole, sous le régime franquiste, amie de gens du peuple et un être vil, lâche, un français né dans une bourgeoisie normande caricaturale,
un géniteur qualifié de monstre par l'enfant devenu presque adulte,
capable de dénoncer la femme qu'il aurait aimé et l'enfant pour les faire arrêter, les obligeant à fuir, à connaître la faim la peur l'horreur,
ce monstre infligeant les pires humiliations et vivant dans un milieu d'opulence et d'ostentations, cet être abandonnant le jeune homme dépourvu de tout et demandant l'accueil,
et cet accueil qui est offert par le propre frère du monstre, et son épouse, deux personnages magnifiquement décrits, capables d'une générosité sans limite,
Et le jeune homme deviendra l'adulte que sollicite le monstre devenu un vieillard
comment se comportera t il ?
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une vie difficile un combat un extraordinaire ecrivain
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Un livre terrible, sec et froid, distillant par descriptions successives de mesquineries le non-amour puis la haine d'un fils pour son père et de ce père pour le fils qu'il découvre, après avoir tout fait pour ne pas le voir. Se remet-on un jour des blessures d'enfance. Pour del Castillo la réponse est clairement "non".
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Le livre aurait pu s'appeler la Nausée comme le livre le suggère ou "grosse mesquinerie" mais ça fait pas très littéraire. le père de del Castillo est peu commun : en plus de s'être très peu occupé de femme et enfant, il n'a pas hésité à les dénoncer dans les années 40 pour s'en "débarasser", ne pas compromettre sa position chez Michelin et les faire interner au camp de Rieucros à Mende. C'est pas ce biais là que je connaissait del Castillo, par contre j'étais loin d'imaginer les circonstances de l'internement.
Le père est bas, mesquin, raciste, imbu de lui même, fuyant d'un bout à l'autre de son existence.
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