Aspirine - BD
Série de 3 livres (Terminée). Écrite par
Joann Sfar (3),
Tome 2 : ça débute fort, fort. On fait la connaissance de Dick et on retrouve Aspirine, Josacine et Yidgor qui s'est bien arrangé, il est beau comme tout avec son oeil gris et sa mèche Albator.
Mais quel monde féroce ! On aspire les bébés, ressuscite les anciens toxicos, kidnappe les dieux et les âmes. Mais toujours avec un brin d'humour de lutins.
Bon il y a un tome 3, je croyais que ça finissait là, bin non.
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Alors au début, je me suis dit "c'est plus de mon âge ces histoires d'ados vampire. Et puis c'est long, allez, encore 10 pages et je stoppe." Et puis 10 pages plus loin, j'accroche à cette histoire de vampire fille, geek ado Yidgor. C'est marrant. Les dessins, c'est pareil, j'aime moyen puis je m'y fait. C'est que c'est un pays lointain l'adolescence.
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C’est drôle, piquant, un brin trash et ça raconte assez bien l’adolescence. Faut dire qu’Aspirine a de l’expérience, ça fait 300 ans qu’elle vit les affres de cette période bouleversante voire carrément douloureuse.
Je m‘aperçois que je ne connais pas bien du tout l’œuvre de Sfar, et j’ai bien aimé ici son côté déjanté et décalé qui me donne envie, déjà, de lire la suite de cette série, et, ensuite, de découvrir d’autres titres.
Une BD qu’on peut proposer aux jeunes à partir du lycée.
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L'univers de Sfar est toujours loufoque, et ce tome se fonde sur la communauté des monstres, qui utilisent le réseau Monster Tinder. Le réel s'est invité chez ces personnages de l'imaginaire : le Covid, avec une parodie de Raoult, une explication surnaturelle moins ridicule que le pangolin, le journal de confinement, moultes allusions à ces temps cauchemardesques, et à des phénomènes de société (véganisme, genre, critique d'RBnB...) qui fonctionnent comme autant de clins d'œil. Imaginaire et réel communiquent et se répondent, et vers la fin, Yidgor rencontre Lovecraft en personne. S'ensuit un passage amusant où, en plein milieu de l'aventure, Yidgor et Lovecraft ont des discussions de geek sur l'univers Lovecraftien . On voit aussi Paris, Bercy par exemple, et un peu de judaïsme avec une rabbin et une vieille mère ashkénaze.
Aspirine s'est un peu radoucie, elle fait même de l'humanitaire pour monstres. Cela ne signifie nullement que la série s'est affadie : déjà parce que Josacine est vraiment à cran, et ensuite parce que l'album reste gore (scène des pinces et du labo) pour notre grand plaisir.
J'ai apprécié suivre l'histoire, et la fin, où la relation amicale Aspirine/Yidgor se développe. Un embryon de romance lesbienne, aussi, même si c'est secondaire : en somme, c'est un des multiples clins d'oeil de Sfar car son écriture et son dessin sont en clin d'oeil.
De l'aventure, malgré l'aspect casanier de ce maudit confinement, et une surprise qui m'a beaucoup plu en annexe une histoire dont vous êtes le héros Bref, j'ai apprécié.
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Le tome 1 d'Aspirine relu en bibli m'avait tant plu sur j'ai relu le tome 2 (intitulé "un bain de sang" puisque l'héroïne et principale narratrice, l'ado-vampire Aspirine, prend un bain de sang avec sa soeur aînée Josacine). le tome 2, à l'image de ce jeu de mot, est toujours drôle, toujours philosophique mais davantage dans l'action que le tome 1, on se plaît à retrouver une ambiance et des personnages, Aspirine semble avoir des états d'âme quoique toujours antagoniste, grossière et délicieusement insupportable, mais... Mais ça part dans tous les sens.
Pas grave en soi, c'est une forme de feu d'artifice, et les chamailleries pleines d'humour et le ton décalé accrochent bien. Mais l'intrigue... Heureusement, Sfar a de l'autodérision quand il compare son propre scénario à une fin de James Bond où on ne sait plus qui tire sur qui tant ça part dans tous les sens, et je pense qu'on a tout à gagner à le lire au second degré. D'ailleurs, si un trait est partagé entre tous les personnages (méchants ou très méchants), c'est l'humour.
Mais tentons de mettre un peu d'ordre à cette critique. Donc. Nos deux soeurs vampires prennent un bain de sang, narration postérieure à l'aventure. Puis, analepse (flash back si vous préférez). Narration de Dick, un teigneux, un pauvre fait prisonnier et condamné à mort parce que pauvre, et son humour noir amuse, révolte, mais en dépit du cadre (le Royaume Uni) pas de sentiment à la Dickens comme dit Sfar. C'est du "réalisme social" à base de zombies et, c'est là le plus surprenant, Sfar y arrive. Et début in media res : Aspirine, Mr O, Josacine, et Yidgor sont en pleine entreprise pour exécuter un plan mystérieux à base de combat de monstre et de libération de dieu, que je vous laisse découvrir.
Les multiples monstres, le lutin blagueur, Yidgor et Aspirine qui "jouent à la vraie vie", Aspirine qui n'est pas misogyne mais "grandesoeurophobe"... Cela fourmille de sympathiques trouvailles. Yidgor est davantage sûr de lui et ses cheveux sont un peu plus longs (non, je ne suis pas fétichiste des cheveux de Yidgor).
Bon. Par rapport au premier tome, on perd en méditation, en approfondissement, en relations entre personnages, mais on gagne en fantaisie, en magie, en action. Extrêmement brouillon, il m'a beaucoup plu tout de même, mais moins que le précédent (à qui j'avais attribué 5 étoiles).
Bonne lecture et à plus tard pour le troisième tome !
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Quelle joie de relire ce premier tome aujourd'hui en bibli (je l'avais lu à l'âge d'Aspirine et ai désormais l'âge de Josacine). Les vampires sont comme des personnages imaginaires : ils sont figés et immortels. Sfar est fasciné par ces derniers (de Sfar je n'ai lu que le Chat du Rabbin, mais je sais qu'il a écrit et dessiné à leur sujet).
Cet album est drôle, bien dessiné (un dessin du mouvement, et je salue le travail de la coloriste) et bien écrit. Les trouvailles sont bien trouvées (un équilibre d'équilibriste, dit un personnage) : le chat-moineau d'Aspirine, les dessins de l'intérieur de son cœur, les prénoms (Aspirine, Josacine, Yidgor) ... Toutes les allusions, les piques et les détails apportent quelque chose à ce disparate ensemble, certes décousu, mais cela ne m'a pas gênée.
Maintenant que j'ai parlé du style, place à la réflexion : cet album se veut l'histoire de notre génération. Le personnage du prof du philo m'a beaucoup plu, et lors de la scène où Aspirine, immortelle donc, joue à se suicider, je note que celui de la star parisienne est aussi insupportable que celui de la racaille qui finiront toutes deux le cœur sucé par Aspirine, pas classiste puisqu'elle s'en fout, elle veut juste tuer . Il s'agit, exprimé d'une façon bateau, d'une réflexion sur la mortalité et la quête de sens. L'immortalité d'Aspirine rencontre la mortalité de Yidgor qui, lui, souhaite plus que tout de la magie dans le monde.
La rage d'Aspirine se dirige contre le monde entier et contre elle-même. Yidgor, son serviteur, l'aidera à guérir et à "donner un sens à sa vie". Cette relation inégale est l'un des intérêts du livre, et si Yidgor vénère notre héroïne, on sent aussi qu'Aspirine, qui se sent responsable de son serviteur, s'est prise d'affection pour lui. Elle a lu ses romans fondés sur le jeu de rôle et le trouve mignon.
Comme je le disais, l'histoire est décousue et est finalement l'aspect que j'ai le moins retenu du livre en six ou sept ans (période entre ma première lecture et ma lecture d'aujourd'hui). Ce que j'ai retenu (style, réflexion, relation Aspirine/Yidgor)m'a retenue et conduite à relire cette bande dessinée. Elle me plaît plus encore qu'avant.
Un dernier point : je ne crois pas toujours en l'identification. Certes, les personnages traversent des crises et des quêtes de sens, mais ce qui m'a plu en eux, c'est leur aspect atypique (c'est le moins qu'on puisse dire). C'est leur altérité. Un jour, je lirai et critiquerai les deux tomes suivants.
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