L'univers de
Sfar est toujours loufoque, et ce tome se fonde sur la communauté des monstres, qui utilisent le réseau Monster Tinder. le réel s'est invité chez ces personnages de l'imaginaire : le Covid, avec une parodie de Raoult, une explication surnaturelle moins ridicule que le pangolin, le journal de confinement, moultes allusions à ces temps cauchemardesques, et à des phénomènes de société (véganisme, genre, critique d'RBnB...) qui fonctionnent comme autant de clins d'oeil. Imaginaire et réel communiquent et se répondent, et vers la fin,
Yidgor rencontre Lovecraft en personne. S'ensuit un passage amusant où, en plein milieu de l'aventure, Yidgor et Lovecraft ont des discussions de geek sur l'univers lovecraftien . On voit aussi Paris, Bercy par exemple, et un peu de judaïsme avec une rabbin et une vieille mère ashkénaze.
Aspirine s'est un peu radoucie, elle fait même de l'humanitaire pour monstres. Cela ne signifie nullement que la série s'est affadie : déjà parce que Josacine est vraiment à cran, et ensuite parce que l'album reste gore (scène des pinces et du labo) pour notre grand plaisir.
J'ai apprécié suivre l'histoire,
et la fin, où la relation amicale Aspirine/Yidgor se développe. Un embryon de romance lesbienne, aussi, même si c'est secondaire : en somme, c'est un des multiples clins d'oeil de
Sfar car son écriture et son dessin sont en clin d'oeil.
De l'aventure, malgré l'aspect casanier de ce maudit confinement, et une surprise qui m'a beaucoup plu en annexe
une histoire dont vous êtes le héros Bref, j'ai apprécié.