Nom de Zeus... Je termine ce roman avec le palpitant à 120 et effaré par ce que Céline de Roany inflige à son héroïne Céleste Ibarbengoetxea (Ibar pour les intimes, ou pas). Mais revenons au début.
Prologue : Clichy-sous-Bois, 2018. On assiste à la scène choc de l'agression de Céleste Ibar et son combat sanglant pour en sortir vivante. Scène qui est évoquée dans "Les beaux mensonges", tome 1 de cette trilogie. Ici c'est sous nos yeux et c'est... hard. Toutefois, le lecteur qui n'aurait pas lu le tome 1 peut tout à fait lire celui-ci sans problème.
2019. D'une horreur l'autre. Découverte d'un cadavre de femme putréfié en région nantaise. Et puis, dans les marais de la Brière, non loin de là, un autre cadavre, puis un 3e celui-ci d'un jeune homme. Ce n'est que le début d'une chasse à l'assassin, un assassin en série démentiel et une suite d'événements traumatisants pour Céleste, qui n'en avait vraiment pas besoin.
Bien qu'entourée d'Ithri, son jeune adjoint, et d'un Gwilhem Guezennec, étonnant gendarme à la retraite (j'adore le personnage), notre Ibar va affronter ses traumas, des menaces terrifiantes sur sa femme et leurs filles, une garde à vue et une mise en examen, et d'autres "joyeusetés" dont je vous laisse la surprise. Sachez seulement que si vous avez bondi dans le tome 1 à un certain accueil dans un commissariat relatif aux femmes vi.olées, vous hurlerez de colère ici devant l'attitude d'un juge. Céline de Roany pose ainsi diverses questions importantes sur la justice et ses erreurs, sa machine qui une fois lancée broie des innocents, la "compétence" de certains juges arc-boutés sur leurs préjugés (on pense à Outreau, entre autres), la "confiance" accordée aux flics (tous pourris ? tous menteurs ?), aux justiciables (tous victimes ? tous honnêtes ?). Mais ici le principal sujet c'est la parentalité. Etre mère.. être père... qu'est-ce ? c'est donner la vie ? donner de l'amour et élever un enfant qu'on n'a pas porté ? jusqu' où la maternité ET la paternité peuvent-ils vous emmener ? Les deux parties principales de ce roman se nomment Les mères, et, Les bébés. Ce n'est pas pour rien.
Céline de Roany inflige à son héroïne flic une trajectoire douloureuse, sans répit. Céleste est d'une telle force qu'un autre aurait perdu la tête, sinon pire. Les 80 dernières pages se bousculent, on lit frénétiquement devant l'avalanche d'événements. Et puis arrive LA révélation qu'on n' attendait évidemment pas. Et on est horrifié par la folie qui règne dans "cette âme pourrie" (je cite) et la monstruosité du dernier crime. Alors je connais bien cet endroit, la Brière, magnifique écrin de nature préservée, de marais pleins de roseaux, d'oiseaux, de chaumières basses et d'îles qui n'ont pas l'air d'en être. Et puis il y a ce doux endroit, La Brillantine, avec ses chambres d'hôtes, Flora la jeune fille trisomique passionnée d'oiseaux, on s'y sentirait bien, on y resterait bien, si la mort ne rodait pas alentour. Où se cache la folie ? L'assassin peut être n'importe qui...
Et quand le livre s'achève, que votre coeur reprend sa vitesse normale, la menace sur Céleste et sa famille est encore là. Terrible.
Vivement le tome 3 ! Vite !!!
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