Portique d'une des plus longues sagas de Fantasy, L'Oeil du monde promet beaucoup et délivre sans décevoir. Sur une structure classique, Jordan dégaine ses 2 principaux atouts : son art du worldbuilding et de la description. Et pour ce roman-ci, un rythme proprement hallucinant des péripéties (ce qui ne sera pas toujours le cas).



Le mélange de cultures occidentales et orientales du monde de la Roue, d'une manière assez similaire à Dune, lui permet aussi de créer un monde d'une prodigieuse diversité. Jordan nous fait découvrir son monde sans recourir à des passages "tunnels". Le monde croît organiquement sous nos yeux, narré avec un authentique sens de conteur (s'étonne-t-on de l'importance des trouvères ?). Cela doit beaucoup à son style fluide, évocateur, avec un usage viscéral du discours indirect libre où l'on pénètre dans les pensées de personnages dévorés par la peur (les scènes oniriques frôlent la pure épouvante). L'originalité d'un monde matriarcal est également à noter où la suprématie des conseils féminins — sans parler des Aes Sedai — est source d'une certaine tension entre hommes et femmes, une série dans la série. Ses personnages doivent encore se développer, le trio central ne se démarquant pas encore des archétypes de high fantasy.



Cavalcade nocturne, Chemins multidimensionnels obscurs, Flétrissure corrompue, attaques de nuit, danse avec les loups... les péripéties s'enchaînent à vitesse grand V. C'est bien simple, quand on tourne la page, on ne sait jamais ce qui va arriver. J'ai marché à fond, j'ai tremblé, été secoué, été terrifié par les multiples chausse-trappes tendues par le Ténébreux. J'ai frissonné par les descriptions des lieux les plus glauques, que ce soit les décors des cauchemars, cette Flétrissure pourrissante, la démence ténébreuse de Shadar Logoth... Peut-être peut-on critiquer le final, avec un deus ex machina certes logique dans l'univers mais quelque peu frustrant. Toutefois, on comprend que Jordan ait choisi une fin relativement fermée au cas où un échec du livre l'aurait empêché de continuer sa saga.



Par son worldbuilding enchanteur, son imagination foisonnante, son sentiment d'urgence permanente, L'Oeil du Monde est un fier avatar de High Fantasy classique. Le Voyage sera long, très long, mais inoubliable.

« La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes. Puis les légendes se métamorphosent en mythes qui sombrent eux-mêmes dans l’oubli longtemps avant la renaissance de l’Âge qui leur donna le jour.

Au cœur d’un Âge nommé le Troisième par certains – une ère encore à venir et depuis longtemps révolue –, un vent se mit à souffler dans les montagnes de la Brume. Sans être le d1ébut, car il n’y a ni commencement ni fin à la rotation de la Roue du Temps, ce vent était un début. »



En 2019, je commençais à lire ces mots qui me captivèrent instantanément, cinq ans après je concluait cette saga qu’on pourrait qualifier d’épique, mais je lui préfère le mot « glorieux ». Je suis content d’avoir pris mon temps pour lire la Roue du Temps, car sinon, je n’aurais pas ressenti ce que j’ai ressenti en la lisant et versé les larmes que j’ai versé en en refermant le quatorzième tome. De plus, si je n’avais pas pris ce temps, j’aurais dû m’arrêter le temps que les les derniers tomes sortent en français.



Certes, durant les trois premières années, je n’ai lu que les trois premiers tomes, le temps d’apprécier le style de l’auteur et à m’attacher aux personnages, puis, j’ai commencé à lire les tomes suivants avec avidité. A croire qu’il n’y a pas que les hommes de Deux-Rivières qui soient des têtes de pioche.



La plupart de l’écriture du développement des personnages est plaisante et agréable à suivre, mise à part quelque exceptions comme Perrin. Le cas de Perrin rejoint à mon sens celui de Loial. Si dans certains volumes de la saga Robert Jordan avait tendance à oublier certains personnages ou même certaines intrigues pendant plusieurs tomes, Brandon Sanderson a évité cet écueil avec brio pour ce dernier volume. Chaque protagoniste arrive à la conclusion de son développement lors de l’Ultime Bataille et affronte un adversaire emblématique et taillé sur mesure.



Arrivé aux trois quarts du livre, j’ai soudain réalisé qu’une fois arriver à la dernière page, la Roue du Temps aurait définitivement arrêté de tourner pour moi. Ça m’a noyé dans une profonde mélancolie et suite à cela, je n’ai pas pu avancer dans le livre pendant plusieurs jours, appréhendant le dernier moment que je passerais avec ces personnages que je chérissais tant et cet univers si bien dépeint.



Mais une chose est sûre, la Roue du Temps est une des séries de livres qui m’ont le plus marquées, suffisamment pour que je la considère comme une « série doudou » et je prévois déjà de la relire prochainement. Ce serait l’occasion de me mettre à la lecture en anglais, par exemple.



Univers : 8/10

Personnage : 9/10

Ecriture : 8/10

Rythme : 8/10

Système magique : 10/10

Emotion : 10/10

Style : 9/10

Action : 10/10

Une fois de plus, Brandon Sanderson conclut ici avec brio plusieurs des nombreuses intrigues et sous-intrigues commencées il y a bien longtemps de cela. Ma partie préférée est sans doute la plus importante du livre : le développement inespéré de Perrin.



L’ancien apprenti forgeron de Champ d’Emond était probablement celui qui en avait le plus besoin dans le trio de Ta’veren. Malheureusement, ce développement est aussi le point faible de ce livre car il est trop condensé, ce qui donne l’impression que Sanderson a voulu mettre dans ce volume de la matière qui aurait put tenir en trois livres.



Malgré cette ombre sur le tableau, Les Tours de Minuit rassemble suffisamment d’action, de révélations et d’intrigues suffisamment bien dosées pour mériter cinq étoiles.



PS : Je regrette néanmoins qu’à nouveau, le titre ne soit pas justifié par son contenu. (Je sais, je fais une fixette là-dessus).

Ça y est, je suis arrivée au bout ! Effectivement, ce roman a quelques longueurs, en plus j'ai regardé la série avant de m'attaquer au livre... Du coup, côté suspense, nous n'y sommes pas !



Ce livre est pour les amateurs d'heroïque fantaisie, il se situe dans la lignée de l'assassin royal. Côté imaginaire, développement de l'univers fantastique ou intrigue on reste bien loin du Trône de Fer.



Pourtant, j'ai bien aimé ma lecture et j'ai déjà récupéré le tome 2 à la bibliothèque.



La suite des ce soir 😉

Ça y est. C'est fini. 10 ans de vie refermés. La fin du voyage. Mais quel voyage!

Ce dernier tome de Sanderson tient toutes ses promesses, et clôt magnifiquement une saga démesurée. La démesure, on la retrouve aussi dans ce chapitre terrible, rythmé, intense, appelé Ultime Bataille, de plus de 210 pages!

Comme toute fin, cependant, nous aurons des regrets. Quelques facilités scénaristiques, un choix fort mais que certains jugeront discutable pour une fin trop abrupte.

Mais ne boudons pas notre plaisir, et rendons grâce aux deux auteurs qui nous auront régalé sur ces plus de 10 000 pages. D'autant que ce dernier tome est très prenant et nous fait passer par tout un tas d'émotions.

Et resteront avec nous ce monde incroyable et cette myriade de personnages aussi drôles (Mat, Elayne, Aviendha) que charismatiques (Randounet, Lan, Tam, c'est de vous qu'on parle les gars) ou attachants (Moiraine, Perrin). Sans oublier Queen Egwene!

Sanderson ne s’est pas contenté d’atteindre mes attentes pour la reprise de la saga avec ce 12e tome, il les a magnifiés !



C’est de sûr mon tome préféré de la saga pour l’instant.



+ Le prologue dépeint tellement bien l’imminence de Tarmon Gai'don

+ Le développement des personnages est bien amené et permet de mieux comprendre comment les différents événements ont forgés les personnalités des protagonistes

+ Sanderson m’a appris à adorer des personnages que Jordan m’avait appris détester

+ Un rythme défrisant

- Certains chapitres donnent trop l’impression d’être un condensé pour faire avancer l’histoire

- J’ai un peu eu de peine à m’acclimater à la quasi-absence de descriptions auxquelles Jordan m’avait habitué

On commence à sentir le dénouement de la série arriver ! Malgré certains passages un peu plus mous que d’autres, ce volume est l’un de mes préférés dans la série ! On ressent enfin le pay-off du développement des protagonistes et qu’est-ce que ça fait plaisir !



Certaines scènes d’action auraient mérité d’être un peu plus travaillées pour faire ressentir un peu plus d’epicness aux lecteurs. Mais ça reste l’écriture de Robert Jordan, toujours aussi efficace et qui n’a pas manqué de me faire frissonner plus d’une fois dans ce tome.



Heureusement que tome concluent certaines intrigues qui étaient pour rester dans l’euphémisme, pas les plus passionnantes de la saga !



Bref, je me réjouie de voir ce qu’apport Brandon Sanderson à la saga avec les prochains volumes !

Dur dur de reprendre la série en cours de route après l’avoir laissé en pause après plusieurs mois. Un détail flagrant qui a un peu esquinté mon confort de lecture avec le recul, est le nombre de personnages. Y avait-il vraiment besoin d’en avoir autant ? Heureusement, à l’âge d’Internet les wikis existent et celui du fandom de WoT m’a bien aidé pour remettre des « visages » sur les noms de certains.



Un deuxième point négatif m’a marqué le long de ma lecture, est que j’ai trouvé que certains événements qui suivent Rand et Nynaeve m’ont paru un peu décousus et « bâclés ». J’avais l’impression de ne pas trouver très crédibles certaines scènes qui étaient trop détaillées alors que d’autres, trop simplifiées, auraient méritées de l’être davantage.



Pour parler des points positifs, je pourrais parler du style toujours aussi prenant de Jordan et la vie et la personnalité qu’il arrive à insuffler à un monde de fantasy somme toute assez classique, mais cela serait redondant avec les autres volumes de la saga. En ce qui concerne ce neuvième volume, je trouve que ce qui a été plaisant est le développement des personnes de Mat et Nynaeve qui, je trouve, deviennent plus intéressant au fur et à mesure. Alors que je les trouvais frustrant depuis le début de la série.



Cela rendu plus plaisante ma lecture et peut-être que cela m’incitera à continuer la série avec un peu plus d’assiduité. Mais ça, je n’irais pas le jurer.



Univers : 7/10

Personnage : 8/10

Rythme : 6/10

Système magique : 7/10

Emotion : 8/10

Style : 8/10

Action : 7/10